Fonds Bakst
Elève de l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, Léon Bakst (1866-1924) fut en 1898 l’un des fondateurs du groupe Mir Iskousstva (Le Monde de l’Art), avec Alexandre Benois et Serge Diaghilev qui le fit travailler comme décorateur pour ses Ballets russes, créés en 1909. En 1980, sa nièce, Marie Constantinovitz, donna à la Bibliothèque-musée de l’Opéra un vaste ensemble de documents donnant un aperçu de la totalité de sa production de décorateur de théâtre : 100 dessins de décors et de costumes, un album de photographies, de la presse, des notes, de la correspondance (à Nadia Boulanger et à Misia Sert ; de Jean Cocteau, Michel Fokine et Francis Poulenc), 7 carnets de travail. Les dessins de décors et de costumes ont été classés sous la cote D 216 Z 10 ; les autres pièces sont conservées sous la cote Fonds Bakst). La Bibliothèque-musée de l’Opéra conserve d’autres œuvres de Léon Bakst, notamment dans le fonds Kochno, dans le fonds de l’Opéra de Paris et dans le fonds du Musée.
Arsène Alexandre et Jean Cocteau. L'art décoratif de Léon Bakst. Paris : M. de Brunoff, 1913
Alexander Schouvaloff, Léon Bakst, Paris, Ed. Scala, 1991. (contient en annexe la liste chronologique des œuvres scéniques auxquelles Bakst a collaboré)
Charles Spencer, Léon Bakst and the Ballets russes, London, Academy ed., 1995.
Mathias Auclair et Pauline Girard, « Les collections iconographiques du XXe siècle de la Bibliothèque-musée de l’Opéra de Paris », à paraître dans Music in art : international journal for music iconography.
Fonds Baillot, Pierre et René Fonds Sauzay, Eugène
Pierre Baillot (1771-1842), connu essentiellement comme violoniste et compositeur, fut aussi un grand pédagogue et joua un rôle capital dans le développement de la musique de chambre à Paris, en organisant entre 1814 et 1840 des séances de quatuors et de quintettes par souscription. Son fils, René Baillot (1813-1889), pianiste et compositeur, fut le premier titulaire de la classe de musique d’ensemble du Conservatoire de Paris (1848-1887), tandis que sa fille, Augustine Sauzay, et son gendre, le violoniste Charles-Eugène Sauzay (1809-1901) jouaient dans les séances de musique de chambre organisées par Pierre et René Baillot. Le fonds Baillot conservé au département de la Musique reflète ces différentes activités et les personnalités de cette famille de musiciens. Il est issu de dons (Charles Panzera, époux de la pianiste Madeleine Baillot, Max Milner et Christiane Panzera-Milner, 1987 ; Daniel Lainé, 2000) et d’acquisitions (Daniel Lainé, 2000). Le don issu de la famille de Charles Panzera (accessible par les entrées détaillées inscrites au carnet de dons et les fichiers du département de la Musique) contient de nombreux manuscrits autographes musicaux de Pierre et René Baillot (œuvres pour violon, piano ou musique de chambre). Un dossier de documents d’archives permet de suivre la carrière de Pierre Baillot : on y trouve notamment des pièces concernant l’organisation de la Chapelle royale, la place de violon solo à l’Opéra, la Société des concerts du Conservatoire, les jurys des Expositions des objets de l’industrie au Louvre. Les déplacements du violoniste sont documentés par les manuscrits autographes d’un bref journal de voyage dans le midi de la France, celui d’un voyage en Russie, auxquels s’ajoute le manuscrit de ses « Souvenirs ». Des documents familiaux (actes de naissance, de décès), permettent de suivre l’histoire de la famille. Enfin, tout un ensemble de lettres reçues ou envoyées par Pierre Baillot, par son fils René Baillot et son gendre Eugène Sauzay permettent de connaître le réseau de relations entretenu par la famille. Le second ensemble de documents concernant la famille Baillot provient de la collection de Daniel Lainé (don et acquisition) : entièrement inventorié, il rassemble lui aussi un important ensemble de manuscrits autographes d’œuvres de Pierre Baillot (œuvres pour violon, mais aussi pianoforte, musique de chambre et chœurs ; minutes des méthodes rédigées pour le Conservatoire), des copies de la main d’Eugène Sauzay, et des copies non autographes. Des partitions imprimées d’œuvres de Pierre Baillot sont parfois annotées de la main du violoniste, comme le sont certaines éditions de Mozart ou de Bach. Un ensemble de partitions gravées et imprimées d’œuvres, entre autres de Beethoven (Pierre Baillot fut le créateur en France du concerto pour violon), de Luigi Cherubini (dont il suivit les cours), de musique de chambre de Luigi Boccherini, que le violoniste contribua grandement à divulguer en France, du violoniste Giovanni Viotti (qui jouera un rôle déterminant dans sa formation à Paris), témoigne de la bibliothèque musicale des familles Baillot et Sauzay. Enfin, d’importants manuscrits autographes d’Eugène Sauzay (notamment des romances, trios, de la musique pour les intermèdes du Sicilien, de Georges Dandin, des pièces pour violon) complètent notre connaissance de cette grande famille de musiciens.
Joël-Marie Fauquet, Les Sociétés de musique de chambre à Paris de la Restauration à 1870, Paris, Aux amateurs de livres, 1986.
Edouard Autant (1870-1964) architecte, et Louise Lara (1876-1952) ancienne sociétaire de la Comédie-Française, ont dès 1930 établis un acte de donation à Auguste Rondel, concernant leur très belle collection de 350 maquettes de décor, de costumes, de textes ( parfois inédits) des œuvres représentées, de mises en scène écrites, ainsi qu’une importante correspondance retraçant l’activité du "Laboratoire Art et Action"; "laboratoire de théâtre pour l’affirmation et la défense d’œuvres modernes "qu’ils avaient fondé en 1912 et qui eut, jusque vers 1950, un rôle important dans la recherche de formules nouvelles destinées à rénover l’art théâtral. 112 œuvres furent jouées de 82 auteurs différents avec les moyens les plus pauvres et les plus ingénieux (décors en papiers, costumes à transformation) sans aucun souci de rentabilité commerciale. Ils obtiennent la collaboration occasionnelle d’artistes de renom : Joseph Sima, Marie Vassilieff, Lurçat…, connaissent Meyerhold, Vahtangov, Piscator, Reinhardt…. Les Autant se détourneront progressivement du théâtre, fût-il d’avant garde pour ne plus proposer qu’un lieu de recherches : recherches qui auront nom : "théâtre choréique", "théâtre universitaire", "théâtre du livre", "théâtre de chambre". Les comédiens étaient exclusivement des amateurs, Edouard Autant ayant le souci de libérer le théâtre de toutes ses contraintes, commerciales, institutionnelles, esthétiques, mais tout en voulant canaliser l’invention du comédien en lui donnant un cours très directif de "comédie spontanée moderne".
Ce don fut complété plus tard par des éléments conservés par la famille, et qui furent remis de 1963 à1968. Leur nièce et collaboratrice, Marie-Antoinette Allévy dite Akakia-Viala (1903-1966) y ajouta, par un legs, arrivé en 1968, sa documentation personnelle sur le laboratoire Art et Action et toute la documentation qu’elle avait constituée à la fois sur la mise en scène au théâtre au XIXè siècle (pour sa thèse), et sur le Cinéma (elle avait été responsable de l’IDHEC et auteur d’un "vocabulaire du cinéma"resté manuscrit).
Une Comédienne Marie Louise Van Veen, qui travailla longtemps avec les Autant-Lara, et créa, dans les années 20, sa propre troupe –le groupe "L’ Assaut", donna en 1984 un ensemble de notes de mises en scène, de textes manuscrits sur le théâtre, correspondances, affiches, programmes, photographies, quelques maquettes, masques et costumes conçus pour ses spectacles. Cette collection est conservée au Département des Arts du spectacle.
Le catalogue de la Collection Art et Action a été réalisé par les Autant-Lara et publié.
Autant (Edouard), Lara (Louise), Akakia-Viala. "Le théâtre choréique parmi les 5 conceptions de structure dramatique moderne. Art et action, laboratoire". Cahiers des Amis de Han Ryner, 1952, nouvelle série, n°26. Corvin (Michel). Le théâtre de recherche entre les deux guerres. Le Laboratoire Art et Action. Lausanne : L’Age d’Homme /La Cité, 1976.
Aurore (archives photographiques et documentation du quotidien L') 1892 – 1980
Le fonds est constitué des archives photographiques et de la documentation du Journal, quotidien à caractère "républicain, littéraire, artistique et politique" fondé le 28 septembre 1892 par Fernand Xau et dont la parution a cessé en juin 1944. L’Aurore prend la succession du Journal le 11 septembre 1944 et récupère ses archives. Celles-ci sont rachetées par la Bibliothèque nationale le 23 juillet 1980 (Acq. 71 613) avec les droits d’exploitation y afférents (droits de reproduction et de représentation).
Conservé au département des Estampes et de la Photographie, il se compose d’environ 15 000 boîtes de format 4°, classées par ordre alphabétique de sujets (noms de pays, noms de personnes, affaires diverses, etc.) et rassemble environ 300 000 documents : tirages de presse en noir et blanc, retouchés ou non en vue de leur publication, coupures de presse de périodiques plus anciens (en particulier L’Illustration). Tous ces documents ont été produits soit par des agences photographiques connues (SAFARA, Agence France Presse, A.P., Keystone, N.Y.T., etc.) soit par les photographes de la rédaction du journal. Les photographies sont en général légendées au dos ou au bas de l’image. La liberté d’exploitation de ce fonds est donc limitée, car l’agence "source" peut également revendiquer ses droits sur un document.
Les thèmes traités se rapportent à l’actualité internationale du XXe siècle, aux deux grands conflits mondiaux ou aux guerres civiles, aux faits divers, aux événements sportifs, à des personnalités connues dans le monde politique ou culturel, mais également à des villes ou à des pays. Il est également riche en enseignements sur l’utilisation de l’image de presse par les médias (retouches, disparitions de personnages, réutilisation d’images antérieures, etc).
Le fonds est consultable sur rendez-vous, après une demande auprès du département des Estampes et de la Photographie et suite à une recherche préalable du conservateur qui en a la charge, car il n’existe aucun inventaire.
Sanciaud-Azanza, Anne