Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 246. - CGMF, III, p. 393. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 51
(Z. Audéoud)
(Jules) Maurice Audéoud (Genève, 1864 – Hélouan, près du Caire, 5 juillet 1907) était le fils du banquier Jules-Paul Audéoud d’origine genevoise. Riche amateur, il réunit d’importantes collections artistiques. En 1899, il institua l’état français son légataire universel et légua ses collections au Louvre, au musée du Luxembourg, à la manufacture de Sèvres et à la Bibliothèque nationale. Le legs fut accepté par la Bibliothèque nationale en 1909. La bibliothèque d’Audéoud fut répartie entre la Réserve, le fonds général (1600 ouvrages divers, essentiellement histoire, littérature, voyages et sciences) et le département des Manuscrits qui reçut 18 manuscrits. La Réserve des livres rares reçut alors 650 "volumes de luxe, tirés à petit nombre sur beau papier, ornés d’illustrations en multiples états et de dessins originaux, revêtus de reliures en maroquin". Ce don présente un caractère tout à fait exceptionnel dans l’histoire des collections : entrent alors des éditions modernes et des auteurs appartenant presque tous à la seconde moitié du XIXe siècle. Audéoud acquérait des éditions de luxe d’éditeurs d’art parisiens (Carteret, Conquet, Ferroud, Piazza, etc.) Ses exemplaires se distinguent toujours par la qualité du papier et des illustrations ; ils sont enrichis d’épreuves d’artistes et de tirages avant la lettre, parfois de dessins originaux. La plupart sont revêtus de reliures de Marius-Michel, de Cuzin et de Mercier et de Gruel. Conservés à la Réserve des livres rares sous la cote Rés. Z. Audéoud, les volumes sont toujours rangés dans un meuble provenant aussi de Maurice Audéoud. Leur communication est soumise à autorisation du directeur de la Réserve, sur demande écrite.
Les Donateurs du Louvre. Paris : Éd. de la Réunion des musées nationaux, 1989. 347 p. Viennot, William. Catalogue de la collection Audéoud…, Paris : H. Champion 1912. XXXVI-59 p. (annexe au Bulletin mensuel des récentes publications françaises de 1911) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6484058t.r=aud%C3%A9oud%20275 Carnet conservé parmi les carnets de la Réserve (salle Y) : comprend les cotes Rés. Z. Audéoud, dans l’ordre des numéros, et la liste des ouvrages restés dans le fonds général, avec concordance partielle des cotes.
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Impr. 39
Né à Bordeaux en 1864, Gabriel Astruc prit part à la direction de la maison d’éditions musicales Enoch et Cie à Paris, fut l’un des créateurs de la revue Musica en 1902 et se lança à partir de 1904 dans l’organisation de concerts et de spectacles parmi lesquels il convient de citer les concerts historiques russes à l’Opéra, les représentations de Salomé à Paris sous la direction de Richard Strauss en mai 1907, la première saison des Ballets russes en 1909. Gabriel Astruc reste cependant aujourd’hui célèbre pour avoir créé en 1913 le théâtre des Champs-Elysées, édifié par les frères Perret et décoré par Bourdelle et Maurice Denis. Il décéda à Paris en 1938. Le fonds conservé à la Bibliothèque-musée de l’Opéra sous la cote Carton 2240 se compose de deux ensembles acquis lors d’une vente aux enchères à Genève le 24 novembre 1958 : un dossier concernant la saison 1909 des Ballets russes au Châtelet (dossier 6 du lot 65) et un autre dossier relatif à la création à Paris de Salomé de Richard Strauss en 1907 (lot 137).
Des fonds complémentaires sont conservés aux Archives nationales sous la cote 409 AP (Fonds Gabriel Astruc), à la New York Public Library for Performing Arts, dance collection, sous la cote *ZBD-161 (Gabriel Astruc Papers correspondant aux autres dossiers du lot 65 de la vente de Genève), à la Harvard Theatre Collection. Houghton Library, Harvard College Library sous la cote MS Thr 459 (correspondance de Gabriel Astruc et d’Anna Pavlova, correspondant peut-être au numéro 75 de la vente de Genève mais acquise seulement le 12 août 2002 par Harvard grâce à la fondation Howard Rothschild).
Gabriel Astruc. Le Pavillon des fantômes : Souvenirs. Orléans : Impr. orléanaise ; Paris : Bernard Grasset, éditeur, 1929.
Catalogue de la vente aux enchères de Genève (24-25 novembre 1958) sous la cote Carton 2240.
Inventaire du fonds Astruc des Archives nationales :
http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/fonds/xml_inv/Et...
Inventaire des Gabriel Astruc Papers à la New York Public Library for Performing Arts :
http://digilib.nypl.org/dynaweb/dhc/findaid/astruc
Inventaire de la correspondance entre Anna Pavlova et Gabriel Astruc conservée à la Harvard Theatre Collection. Houghton Library, Harvard College Library :
http://oasis.harvard.edu:10080/oasis/deliver/deepLink?_collection=oasis&...
Né à Paris le 24 juin 1800, le docteur Jean-François Payen se livra à des études scientifiques sur les eaux minérales et se spécialisa dans l’étude et le traitement de la maladie de la pierre ; il constitua une collection de 4000 ouvrages sur les eaux minérales (aujourd’hui dispersée ?). Mais la passion dominante de sa vie fut Montaigne. Il lui consacra plusieurs ouvrages, toujours tirés à petit nombre d’exemplaires, et surtout réunit une importante collection de livres de et sur Montaigne, dont une trentaine d’ouvrages annotés par Montaigne ou portant sa signature. Il accumula aussi des notes pour préparer une réédition des œuvres de Montaigne, qui n’aboutit pas. Après sa mort, le 7 février 1870, la Bibliothèque nationale acquit l’ensemble de sa collection montaigniste pour 31000 F. Ses filles firent don de ses manuscrits et notes de travail. La collection Payen fut aussitôt décrite sous forme d’un catalogue méthodique par Gabriel Richou, paru en 1878. Malgré la clause de l’acte de cession, qui prévoyait un cabinet spécial consacré à cette collection, elle fut répartie entre les départements de la BN. Les ouvrages imprimés et les notes de Payen sont aujourd’hui conservés à la Réserve des livres rares et constituent le Z. Payen, qui comprend 1440 numéros dans l’ordre du catalogue de Richou. Les autographes et les manuscrits de Montaigne sont conservés au département des Manuscrits (N. a. fr. 1068, 1466-1474) ; les portraits de Montaigne et les pièces topographiques au département des Estampes. Les pièces de la Xe section de l’inventaire (n° 1454-1467 : portraits à l’huile, statuettes, médailles) n’ont pas été retrouvées à ce jour.
Le Petit, Jules. Quelques mots sur le Dr J.-F. Payen, suivis d’un appendice donnant la nomenclature de ses travaux littéraires et scientifiques… Paris : G. Chamerot, 1873, XXXII p. Richou, Gabriel. Inventaire de la collection des ouvrages et documents réunis par J.-F. Payen et J.-B. Bastide sur Michel de Montagne… Paris : Léon Techener, 1878, XVII-397 p. (tient lieu de carnet pour le Rés. Z. Payen)
On sait peu de chose sur Ernest Zay, sa vie et sa carrière, revues et gazettes numismatiques ayant été fort peu reconnaissantes à l’égard d’un collectionneur érudit et généreux dont l’œuvre reste encore de nos jours la bible du monnayage colonial français. On ne sait rien de sa jeunesse. Né en 1829, Ernest Zay, commença relativement tardivement, vers 40 ans, à collectionner systématiquement et à étudier les monnayages des colonies françaises. Dans sa maison de la rue Montholon, il rassemblait non seulement des signes monétaires, mais également un importante documentation qu’il allait chercher dans les cabinets numismatiques et dans les administrations liées au x colonies françaises ; C’est ainsi que ses recherches l’on conduit aux archives du ministère de la Marine et des Colonies dont il était devenu un lecteur assidu compulsant les archives et les documents confié à A. Gambey, l’archiviste du ministère. En 1892, il publiait à Paris l’Histoire monétaire des Colonies françaises, qui devint le manuel de base pour tout chercheur ou de tout collectionneur travaillant sur le monnayage colonial de la France. Cet ouvrage est encore la référence dans ce domaine ; Zay en préparait une seconde édition largement augmentée que la mort l’empêcha d’achever. Le département des Monnaies, Médailles et Antiques conserve en effet l’exemplaire personnel de Zay, tout couvert de notes et de ratures, de passages biffés, de pages interfoliées développant des passages ou donnant des précisions historiques, de dessins et d’estampages de pièces collationnées ici ou là. Sur la page de titre, il a masqué la mention « d’après les documents officiels » et ajouté de sa main « 2e édition revue et augmentée ».
Ernest Zay mourut le 14 novembre 1909 à Paris. L’année précédente, il avait fait don de sa collection au Cabinet des Médailles (inscrit dans le registre 86, Dons F 1890-1908, p. 289-290).
La collection Zay comprend principalement des monnaies des colonies et protectorats français d’Afrique du Nord et sub-saharienne (Algérie, Tunisie, Foutah-Djalon, Gabon, Congo, Comores, La Réunion, Madagascar, etc.), d’Indochine (Cochinchine, Annam, Laos, Cambodge), des Cinq Comptoirs de l’Inde, d’Amérique du Nord et Antilles (Canada, Martinique, Guadeloupe, Marie-Galante, etc.), de la Nouvelle-Calédonie, des jetons, médailles et décorations liés à l’histoire coloniale, ainsi que quelques monnaies des colonies étrangères, en tout 741 documents numismatiques.