Lorraine
La collection Lorraine, l'un des dix fonds manuscrits de la collection Provinces de France, se compose de 1045 volumes, sous les cotes 1-984, répartis selon Ph. Lauer, en 3 groupes :
VIII. Picardie
Le fonds Picardie, le 8e des dix fonds manuscrits de la collection Provinces de France, se compose aujourd'hui de 356 volumes cotés: Picardie 1-279, soit 263 volumes de dimensions très variables, reliés pour la plupart en demi-veau au chiffre de Louis-Philippe ou en veau plein granité. Picardie 280-352, soit 73 volumes reliés en demi-parchemin, comprenant des chartes originales acquises à différentes époques. Picardie 353-356, soit 4 volumes contenant l'inventaire dressé au commencement du XIXe siècle par Lalande pour la partie de la collection qui correspond aux cotes 1 à 279.
Cette collection a été rassemblée par Dom Pierre-Nicolas Grenier, fidèle exécutant des directives de Montfaucon qui, dès 1738, avait encouragé la congrégation de Saint-Maur à entreprendre cette histoire de France par les régions. Mais dans le recensement des archives en Picardie, Grenier rencontra plus de difficultés que ses confrères dans les autres provinces: désordre des archives municipales, chartriers des châteaux fermés, finances en baisse, et surtout, désintérêt, voire hostilité du clergé picard et des chapîtres des cathédrales, peu enclins à faciliter les travaux des Bénédictins et à leur apporter leur concours.
Dom Grenier entreprit cette histoire régionale en 1763, secondé par ses confrères: DD. Caffiaux, Pardessus, Queinsert, Muley et Mongé, enfin DD. Bugniâtre et Varoqueaux pour le Laonnois. Il recueillit aussi les compilations de Caron de Léperon (Picardie 116-137).
A la mort de Dom Grenier le 2 mai 1789, l'ouvrage était bien avancé et de nombreux matériaux avaient été rassemblés. Il fallait encore les analyser, les classer et les organiser en un ensemble. Au cours de la Révolution, ses papiers rassemblés en 32 paquets furent portés de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés à la Bibliothèque Nationale le 27 janvier 1796. Un premier classement en portefeuilles, liasses et cartons avec cotes en lettres et chiffres avait précédé ce classement en 32 paquets. Ph. Lauer donne une table de concordances très détaillée entre les cotes anciennes de ces 32 paquets et les cotes actuelles (introduction xxv-xxix).
Cet ensemble des papiers de Dom Grenier et de ses confrères bénédictins est exceptionnel par la diversité et l'ampleur des champs couverts. Il renferme des actes originaux: chartes des abbayes de Corbie, Longpont, Soissons; des mélanges historiques et archéologiques sur les villes d'Amiens, Beauvais, Compiègne, Laon, Montdidier, Saint-Quentin, Soissons; sur les comtés de Clermont en Beauvaisis et de Ponthieu; des séries généalogiques des grandes familles nobles, enfin des mélanges biographiques concernant les savants et hommes illustres de Picardie. S'y ajoutent nombre de cartes, plans, dessins, gravures et sceaux.
Champagne
La Collection de Champagne se compose de 160 volumes cotés 1-158 comprenant des documents originaux réunis par les Bénédictins sur l'histoire politique, ecclésiastique et économique du comté de Champagne et des villes de Châlons-sur-Marne, Epernay, Meaux, Provins, Reims et Troyes.
Les Bénédictins D. de Launay, D. Beaussonnet D. Taillandier furent chargés, vers 1737, de travailler sur une histoire de la Champagne et de la Brie à partir des dépôts d'archives. D. Rousseau fut associé à l'entreprise en 1757. Les importants recueils de Lévesque de la Ravalière et de Morel de Thoisy sur l'histoire de Troyes vinrent ensuite s'y ajouter. La collection entra à la Bibliothèque nationale en 1795-1796, avec les manuscrits de Saint-Germain-des-Prés (Ph. Lauer, introduction, ix).
Les 111 premiers volumes contiennent des originaux classés suivant l'ordre alphabétique des localités. Les tomes 155 à 158 renferment les notices de l'ancien classement en 22 paquets avec des tables. Les volumes in-folio sont reliés en demi-chagrin rouge sauf les tomes 155 à 158 in-8°, reliés en demi-parchemin.
Louis Paris a donné un inventaire partiel dans le Cabinet historique (t.VI et XIII) revu et complété par Edouard de Barthélémy et par Etienne Héron de Villefosse.
Quittard, Henri (1864-1919) - Fonds Le musicologue Henri Quittard est né à Clermont-Ferrand où il obtient une licence ès-lettres à l’âge de 24 ans. Il s’installe ensuite à Paris où il étudie la musique avec César Franck et se consacre dès lors à l’histoire de la musique tout en obtenant un diplôme de Langues orientales. Il se spécialise dans la musique française des XVIe et XVIIe siècles et ses premières études paraissent en 1898. Il s’attache à exhumer des musiciens oubliés parmi lesquels Henry Du Mont (1610-1684), sous-maître de la musique de la Chapelle de Louis XIV, figure en première place. Ses travaux portent également sur Guillaume de Machaut (ca 1300-1377), Guillaume Bouzignac (ca 1587-1643), Jacques Champion de Chambonnières (ca 1601-1672), Marc-Antoine Charpentier (1643-1704), les Couperin, Jean-Philippe Rameau (1683-1764). Il fut l’un des premiers à s’intéresser au luth et à mettre en valeur l’école des luthistes français. Il fut parallèlement critique musical aux quotidiens Le Matin puis Le Figaro, conférencier à l’École des hautes études sociales et à partir de 1912, archiviste de l’Opéra. Ses publications comprennent un ouvrage qui reste une référence : Henry Du Mont : 1610-1684, un musicien en France au XVIIe siècle, (Paris, 1906 ; repr. 1973), de nombreux articles et des collaborations à des ouvrages collectifs tels l’Encyclopédie de la musique et dictionnaire du conservatoire d’Albert Lavignac (Paris, 1913), des éditions ou rééditions d’œuvres musicales. Les papiers du musicologue ont été légués à la bibliothèque du Conservatoire national de musique peu après sa mort et sont aujourd’hui conservés au département de la Musique de la Bibliothèque nationale de France (Rés. 1605 et 2698). Ils constituent un témoignage extrêmement riche et complet des travaux de Quittard. Ils rassemblent d’une part un ensemble de fiches contenant des informations très variées issues des recherches approfondies sur les compositeurs étudiés par le musicologue. On a d’autre part des notes diverses, classées par compositeur, sur les sources consultées, documents d’archives, articles, ainsi que des listes d’œuvres. Enfin, Henri Quittard a transcrit quantité d’œuvres musicales difficilement accessibles, qui ont servi de matière à ses travaux. Cette collection manuscrite de transcriptions (Réserve des livres rares. 1605 (1-64)) représente environ deux mètres linéaires et rassemble de nombreuses pièces qui n’ont jamais été rééditées. Parmi les compositeurs transcrits, citons Claude Le Jeune (ca 1528-1600), Eustache Du Caurroy (1549-1609), Orazio Vecchi (1550-1605), Giulio Caccini (1551-1618), Jacques Mauduit (1557-1627), Pierre Guédron (ca 1565-1620), Nicolas Formé (1567-1638), Antoine Boësset (1586-1643), Giacomo Carissimi (1605-1674), Michel Lambert (1610-1696), Guillaume Gabriel Nivers (1632-1714), Michel-Richard de Lalande (1657-1726), Alessandro Scarlatti (1660-1725), ainsi que les compositeurs cités plus haut.
François Lesure, « The Music department of the Bibliothèque nationale », Notes / Music library association, 1978, p. 251-268.