Si quelques dons isolés de livres imprimés furent faits par Seymour de Ricci de son vivant, c’est par legs qu’entrèrent livres et documentation à partir de février 1943. Les livres furent estimés à 30 000 volumes dont 19 000 catalogues de vente. Pour les livres imprimés, un premier ensemble de 704 articles fut enregistré en mars 1943 ; il rejoignit en totalité la réserve où il est entré sous les cotes : - Rés. Z.Don 512 (1-2) : grand folio - Rés. Z.Don 94 (1-51) : folios - Rés. Z.Don 205 (1-63) : in-4° - Rés. Z.Don 594 (1-588) : in-8°
Le reste des livres imprimés fut enregistré au fil des ans et dispersé dans les collections des Imprimés ; certains volumes entrèrent ultérieurement à la Réserve des livres rares, mais sans rejoindre le Z. Don. Les catalogues de vente furent incorpoRéserve des livres rares dans les cotes Delta et V36, ou remis pour certains aux départements spécialisés. Par ailleurs un millier de catalogues de vente, doubles d’exemplaires déjà conservés, fut reversé à la Bibliothèque d’art et d’archéologie Jacques Doucet en 1949. Tout ne fut pas transféré à la Bibliothèque nationale : une vente anonyme du reliquat fut faite en 1945.
Les dossiers, archives et fichiers concernant les livres imprimés furent remis à la Réserve des livres rares où ils ont été conservés selon le classement de Seymour de Ricci : - Collections et marché du livre rare : collections privées, libraires, ventes publiques (Rés. m. Q. 410-417) - Répertoires bibliographiques : prototypographie et incunables ; Imprimeurs XVe-XVIe siècles ; Romans de chevalerie ; Vélins ; Bibliographies d’auteurs français des XVe et XVIe siècles ; Livres italiens et espagnols ; Gothiques français ; Livres français ; Shakespeare ; Early English ; Later English ; The Book collector’guide (Rés. m. Q. 418-440) - Provenances et dossiers bibliographiques divers. Reliure (Rés. m. Q. 441) - Brouillons et papiers personnels (Rés. m. Q. 442) - Fichiers : Catalogues de vente ; Annales typographiques et catalogues de libraires ; Bibliographie sur les incunables et xylographes ; Livres anglais et Americana ; Divers (non cotés).
Seymour de Ricci avait lui-même recueilli des dossiers et documents provenant d’autres bibliographes : - Anatole Claudin : voir notice à ce nom - Gordon Duff et Scott Macfie : joints aux dossiers Seymour de Ricci (Rés. m. Q. 443-445)
Y. Sordet, Inventaire des papiers et fichiers Seymour de Ricci conservés à la Réserve des livres rares et précieux. Version revue et augmentée par U. Baurmeister. BNF, 2003. Texte dactylographié consultable en salle de lecture de la Réserve des livres rares.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 50. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 78
Ricci, Seymour de, 1881-1942
Aux termes du testament de Seymour de Ricci (1881-1942), homme de lettre et historien d'art d'une prodigieuse érudition, ami de Paul-André Lemoisne, le Cabinet devait choisir dans sa collection les gravures (il en fut pris très peu), les ouvrages sur l'estampe (pour la plupart anglo-saxons), les monographies d'artistes (essentiellement italiens), les tiRéserve des livres rares à part et catalogues de musées, qui pouvaient compléter ses fonds. C'est surtout dans le domaine des catalogues de vente que le legs Seymour de Ricci fut considérable: plus de 25 000 entrèrent ainsi dans nos collections. les doublant en la matière.
PORCHER (Jean), "A la Bibliothèque Nationale: le legs Seymour de Ricci". Bibliothèque de l'École des chartes, 1944, p. 229-233. - ADHÉMAR (Jean), " Pour les historiens d'art, avec le legs Seymour de Ricci entre au Cabinet des Estampes une documentation précieuse sur les artistes anciens et modernes". Arts, 9 mars 1945, p, 1 et 3
Laure Beaumont-Maillet, « Les Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27.
La « Réserve spéciale », nom sous lequel on désigne « l’enfer » à la bibliothèque de l’Arsenal, est constituée de deux parties. On trouve tout d’abord l’ensemble des livres provenant du fonds ancien, c’est à dire de la bibliothèque du marquis de Paulmy. Celui-ci avait dans son catalogue manuscrit une section ouvrages licencieux où il mettait principalement les livres illustRéserve des livres rares de ce qu’il appelle des « figures ordurières. » Beaucoup de ceux ci ont disparu, éliminés au début du XIXe s siècle par l’abbé Grosier, administrateur de la bibliothèque de 1818 à 1823, d’après ce que raconte Charles Nodier qui lui succéda à l’Arsenal en 1824. Mais il avait aussi dans sa collection nombre d’ouvrages galants ou lestes qui n’étaient pas distingués des autres volumes. Nodier, bibliothécaire de Monsieur, proposa le premier de constituer un « cabinet des livres rares et précieux » dont auraient fait partie les « mauvais livres » qui auraient été ainsi protégés. Mais c’est seulement en 1902, après qu’on eut décidé de clore le fonds ancien qu’Eugène Müller constitua cette Réserve et rédigea un inventaire des ouvrages de la section Belles-lettres placés à la Réserve spéciale, (anciennes cotes 21500 à 21606, cotes actuelles 8-B-35472-35578 et 4-B-5350-5351), avec une table alphabétique des auteurs ou des titres anonymes. Il s’agit de romans galants et de poésies libres, presque exclusivement du XVIIIe s. En 1931 Louis Perceau fit un catalogue resté manuscrit de ces ouvrages licencieux (Ms 13986), en reprenant le catalogue de Müller, y ajoutant un volume du fonds Histoire, Monumens de la vie privée des douze Césars, 1780, et les accroissements postérieurs des XIXe et XXe s. : ouvrages de flagellation, quelques éditions de Sade, quelques ouvrages licencieux du Nouveau fonds, du fonds Georges Douay, et du fonds Poésie. Ceux ci constituèrent une « Réserve spéciale » moderne. Après cette date les livres jugés contraires aux bonnes moeurs, principalement venus du dépôt légal, continuèrent d’y être versés. En 1977, devant l’évolution des mœurs, la « Réserve spéciale » cessa d’être alimentée et est désormais un fonds clos.
D.Muzerelle, la « Réserve spéciale » de la bibliothèque de l’Arsenal, dans Revue de la Bibliothèque nationale, n°15, printemps 1985, p.14-23.
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 78.