Prost, Bernard (1849-1905)
Issu d'une vieille famille du Jura, Prost (1849-1905) entra à l'École des chartes en 1866, en sortit en 1870, fut nommé archiviste du Jura et consacra de nombreuses années à l'histoire de sa région. En 1896, il devint inspecteur général des Bibliothèques et des Archives, fonctions qui le conduisirent à des recherches d'intérêt plus général. Il se consacra peu à peu à l'histoire de l'art, domaine dans lequel il était à la fin de sa vie considéré comme une bibliothèque vivante. A partir de 1886, il devint un collaborateur assidu de la Gazette des Beaux-Arts. Avec Welwert, des Archives nationales, il fonda les Archives historiques, artistiques et littéraires qui parurent de 1889 à 1891. Le Département conserve ses recueils de coupures de presse qui couvrent les années 1886 à 1900 environ.
Yb' 629 (8°). Papiers d'artistes classés par ordre alphabétique de noms d'artistes, 11 cartons; Yd'll06 (8°), notes recueillies sur les expositions de province, 3 cartons; Yd' 1107 (4°), coupures de presse sur les salons de 1843 à 1900.6 cartons : Yd' 1108 (8°), notes sur les expositions du Cercle artistique et littéraire, 7, rue Volney (1 carton) : Yb' 2371 pet. fol.. artistes français des XVIIIe-XXe siècle, découpures et notes (3 boites) : Yb' .'372 pet. fol.. artistes francs-comtois des XVIIIe-XIXe siècles (I boite).
Perrod, Maurice. Bernard Prost, inspecteur général des bibliothèques et des archives... 1849-1905. Lons-le-Sau1nier, 1906, 14 p. (Tiré à part de la Revue viticole de Franche-Comté et de Bourgogne).
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 32
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 105
Poulenc, Francis (1899-1963)
Le fonds Francis Poulenc est entré à la Bibliothèque nationale de France en 1998 grâce à une dation en paiement de droits de succession.
Il se compose de trois ensembles :
- Dix-neuf manuscrits musicaux autographes parmi lesquels figurent les oeuvres majeures du compositeur telles que Les Biches et Les Mamelles de TiRéserve des livres raresias, des mélodies de jeunesse et ses principales oeuvres de musique de chambre, la Sonate pour violon et piano (1942), la Sonate pour clarinette et piano écrite à la mémoire d'Arthur Honegger, (1962, brouillon et manuscrit définitif) et la Sonate pour hautbois et piano (1962).
- La correspondance adressée à Poulenc contenant plus de 1000 lettres provenant de 212 correspondants, compositeurs, interprètes, écrivains, ayant entretenu des liens artistiques ou amicaux avec Francis Poulenc. Le contenu de cette correspondance est d'un intérêt exceptionnel pour la connaissance des courants artistiques et de la vie intellectuelle du XXe siècle.
- 684 photographies soigneusement annotées par Poulenc et classées par lui en albums dédiés à un sujet précis (La Voix humaine, Le Dialogue des Carmélites, Les Biches, Les Mamelles de TiRéserve des livres raresias, l'album d'Oxford lorsque le compositeur fut fait docteur honoris causa) ; d'autres reflètent fidèlement son cercle amical et intellectuel depuis les années 1920.
- -le manuscrit du Journal de mes mélodies.
- -des dossiers d'oeuvres (programmes, coupures de presse).
L'entrée de ce fonds essentiel provenant de la famille de Francis Poulenc est dans le droit fil d'une politique active d'enrichissement : acquisition des cahiers d'entretiens radiophoniques, de deux mélodies inédites du Bestiaire (1992), des Six Impromptus pour piano (1996). La correspondance adressée à Henri Sauguet est entrée sous forme de dation. De nombreux documents concernant Francis Poulenc se trouvent aussi dans les fonds provenant d'interprètes de l'oeuvre de Francis Poulenc, Claire Croiza, Jane Bathori et Suzanne Peignot. En 1999, le très beau manuscrit autographe du Stabat Mater pour choeur à 5 voix mixtes et orchestre, l'une des oeuvres les plus profondément émouvantes de Poulenc, a fait l'objet d'un don généreux, ainsi que la Sinfonietta pour orchestre (1947-1948) et deux mélodies pour chant et piano, Hier (Guillaume Apollinaire, 1931) et Main dominée par le coeur (Paul Eluard, 1946).
Quilici, Félix (1909-1980)
Félix Quilici naît à Bastia le 25 mars 1909. Il y commence l’étude du violon en 1915. En 1921, il vient suivre l’enseignement d’Edouard Nadaud à Paris. Il est admis au Conservatoire national de musique, dans la classe d’alto de Maurice Vieux en 1930. Il obtient le premier prix du Conservatoire en 1933 et devient en 1934 altiste soliste à l’Orchestre national. Il y fera toute sa carrière d’instrumentiste jusqu’à sa retraite en 1974. Après la guerre, en 1946, il obtient une licence de lettres à la Sorbonne.
En 1948 il participe à la première mission ethno-linguistique organisée en Corse par le Musée national des arts et traditions populaires sous la direction de Paul Arrighi, professeur à la faculté des Lettres d’Aix en Provence et directeur du Centre d’ethnographie corse de la même ville. A cette occasion, Félix Quilici recueille 211 phonogrammes qui sont déposés à la phonothèque du Musée. Celui-ci édite également un disque issu de cette collecte.
En 1949 il fonde la chorale “ A Cirnea ” qui donne son premier concert la même année au Théâtre Sarah Bernhardt à Paris. Dans les années 1950, “ A Cirnea ” publie plusieurs disques dont le deuxième : Evocation de la Corse (Vega 30 VT 12108) obtient en 1956 le Grand prix de l’Académie du disque français. Toujours en 1949 il dirige une seconde mission ethnographique en Corse, organisée à l’initiative de la Radiodiffusion française. 200 phonogrammes sont enregistrés par Félix Quilici, et déposés à la phonothèque de l’O.R.T.F. (aujourd’hui phonothèque de l’INA). Il en est également tiré huit émissions radiophoniques.
En 1950 il rencontre l’ethnomusicologue et collecteur roumain Constantin Brailoiu.
En 1953 il publie son premier recueil : Neuf chants populaires corses, harmonisés à 4 voix chez Henri Lemoine à Paris. D’autres suivront, ainsi qu’un nombre important d’articles consacrés à la musique traditionnelle corse.
En 1960 il entreprend pour le CNRS une troisième mission ethnomusicologique en Corse. Celle-ci est parrainée par François Lesure du Département de la Musique de la Bibliothèque nationale, et dirigée par Jacques Chailley, professeur à l’université de Paris IV. Ce dernier dirige par ailleurs la thèse qu’entreprend Félix Quilici la même année. Cette mission sera renouvelée en 1961, 1962 et 1963. De ces dernière missions, Félix Quilici rapporte 130 phonogrammes, soit 628 documents. Le 26 août 1980 Félix Quilici succombe des suites d’un accident de voiture survenu dans les environs de Bastia. Il avait auparavant exprimé le souhait que les collectes phonographiques réalisées entre 1960 et 1963 soit déposées à la Phonothèque nationale. Respectant sa volonté, ses enfants signait le 30 juin 1981 une convention de cession de phonogrammes avec la Bibliothèque nationale.
L’ensemble déposé constitue donc un témoignage exceptionnel de la richesse de la musique corse de tradition orale : paghjelle, lamenti, chant religieux, berceuses, complaintes… Une sélection en fut éditée en 1982 par la Bibliothèque nationale.
• voir les tables de concordance en Salle X. - Autres cotes ? [Pi] = périodiques BMO et Pi (sans *) = Costa-Rica (« lettrage Clément »)
Pi et Pi étoilé (Cotes et fonds) 1)
Élisabeth Vernier