Morel de Vindé, Charles-Gilbert (1759-1842)
Ce conseiller (1759-1842) au Parlement de Paris avant la Révolution française continua paisiblement sa carrière sous la Restauration, fut fait pair de France par Louis XVIII et devint membre de l'Académie des Sciences en 1824. Il a laissé nombre de travaux touchant les sciences politiques et l'agronomie. Sa collection, héritée de son grand-père, le célèbre collectionneur Peignon-Dijonval, fut vendue en plusieurs fois. Sa collection d'estampes et de dessins est passée au Sénat. Les pièces de sa collection sont peu nombreuses aux Estampes, réparties dans la série Histoire essentiellement.
Marque de collection : Vind. Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Amsterdam, 1921, n° 2520.
Laure Beaumont-Maillet, “Les collectionneurs au Cabinet des Estampes”.Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 15
Moreau-Nélaton, Étienne
Moreau-Nélaton avait été à l'Ecole normale le condisciple de Bergson et de Mgr Baudrillart. Doté d'une belle fortune, il hérita de son père des peintures, mais point de gravures. Il entreprit d'en constituer une collection de manière véritablement scientifique, en tenant compte des lacunes des collections publiques, mais aussi en fonction de goûts très précis. Il réunit un ensemble très complet de Delacroix dont il possédait une épreuve de chaque pièce, et il avait manifestement l'intention de réunir également un œuvre complet de Corot. Sa collection de Manet, qu'il tenait de Joseph Froupou, ami personnel du peintre, constitue aujourd'hui le noyau précieux de notre fonds. Il possédait également des planches d'Alphonse Legros, acquises à la vente Thibaudeau, des pièces de Forain acquises de Vollard, des Daubigny. Mais il n'a pas acquis d'œuvres de Jongkind, de Théodore Rousseau, de Jules Dupré, de Millet ni d'une manière générale des peintres de l’École de Barbizon dont pourtant il collectionnait les toiles. Son nom, lié à l'impressionnisme pour la peinture, ne l’est pas pour la gravure. Il n'acheta pas non plus d'œuvres d'amis graveurs tels qu'Aman-Jean, Bracquemond, Buhot, Carrière, Guérard, Maurice Denis ou Steinlen. .. Par testament daté de 1927, complété par un don de ses deux filles, Mesdames Paul Brodin et Jacques de Massary, ses gravures ont été offertes à la Bibliothèque Nationale, où elles ont enrichi les œuvres de graveurs. Si les lettres autographes sont allées au Louvre, le Cabinet dont il était un fidèle a'1li a acquis toute une bibliothèque de notes manuscrites, de livres, brochures, reproductions d'œuvres dispersées de Corot, Delacroix, Manet, Millet, Jongkind et Daubigny (déposées aujourd'hui au Centre de documentation des peintures du Louvre).
Marque de collection : Don Moreau-Nélaton. 1927 (dans un cachet ovale, rouge) Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Supplément… La Haye, 1956, n° 1823 a.
Galeries nationales du Grand Palais, Paris. 30 avril-22 juillet 1991. De Corot aux Impressionnistes: Donation Moreau-Nélaton. Paris : RMN, 1991. [La partie du catalogue relative à Moreau-Nélaton, collectionneur d'estampes (p. 219-266), a été assurée par François Fossier]
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 40
Moreau (Jacob-Nicolas). Département des Manuscrits.
Réunis sous la direction de l’historiographe Jacob-Nicolas Moreau (1717-1803) les 1834 volumes provenant du Cabinet des chartes consistent principalement en des copies de pièces d’archives conservées en France et à l’étranger (Londres, Rome et le Vatican, les Pays-Bas), mais qui, presque toutes, concernent l’histoire de France. Les archives françaises ou étrangères sont classées par ville, puis par institution.
Le fonds Moreau contient des pièces remarquables notamment une partie des manuscrits et des chartes subsistant de la bibliothèque et des archives de l’abbaye de Cluny. Certains manuscrits, recensés par Waldo Leland et indiqués dans le « Guide to materials for american history in the libraries and archives of Paris », ont été intégrés à la collection Moreau. Ils concernent essentiellement l’histoire de l’influence française en Amérique du Nord du début du XVIè siècle au milieu du XIXè siècle. On trouve également des documents concernant l’histoire de la Belgique, du Canada, la Guyane française, du Portugal et des Chartes originales.
Bibliothèque nationale. « Inventaire des manuscrits de la collection Moreau par Henri Omont », Paris, A. Picard, 1891. – In-8° (24 cm), XIV-282p. Index alphabétique, pp. 227-279 (Texte numérisé disponible en ligne sur Gallica).
Table alphabétique des fonds d’archives d’où sont tirées les copies de chartes. 1890. – 294 ff. mss.
DELISLE, Léopold, Le cabinet des manuscrits…, t. 1, , p. 557-575 (Texte numérisé disponible en ligne sur Gallica).
Volumes II de l’Inventaire des Chartes [originales] : 4 vol. mss. – 2359 p.
GEMBICKI, Dieter, Histoire et politique à la fin de l’Ancien régime : Jacob-Nicolas Moreau, Paris, Nizet, 1979, 387 p. particulièrement le chapitre II, L’organisation des sciences historiques, , p. 85-173.
Voir aussi :
GACHARD, Louis-Prosper « La Bibliothèque nationale à Paris. Notices et extraits de manuscrits qui concernent l’histoire de la Belgique ». Bruxelles, impr. M. Hayez, 1875-1877. – 2 vol. in-4° (28 cm), LX—548 p. + VI-612 p. (Collection des chroniques belges, XVI, 1-2)
ROY, Jospeh-Edmond. « Rapport sur les archives de France relatives à l’histoire du Canada » .Ottawa, impr. De C.H. Parmelle, 1911. – In-8° (24 cm) IV-1093 p. (Publications des Archives du Canada. 6). Concernant l’inventaire général des documents relatifs au Canada conservés en France.
VINCENTI-BASSEREAU, Claude / SAROTTE, Monique / BOUGNARD-CORDIER Claudine. « Catalogue des documents concernant la Guyane française concervés à la Bibliothèque nationale, département des Manuscrits suivi du dépouillement des notes et documents concernant la Guyane réunis par Arthur, médecin du roi à Cayenne ». (s.l.) 1952. – In-4°, page. Div., multigraphié. La première partie se compose d’analyses de tous les documents relatifs à la Guyane concervés dans les fonds, notamment le fonds Moreau. Elle comporte : une chronologie des ministres de la Marine ( 11 mars 1626 – 16 juillet 1789) et une liste des gouverneurs de la Guyane ( jusqu’à la remise de la colonie aux portugais en 1809).
SERRAO, Joachim Verissimo. « Manuscritos portugeses ou referentes a Portugal da Bibliotheca nacional de Paris ». Paris, Fundação Calouste Gulbekian, Centro cultural portugês, 1969. – In-8° (24 cm), 187 p. (Memórias e documentos para a histórias luso-francesa, 1). Recense dans l’ordre alphabétique des noms de collections les documents écrits en portugais ou concernant le Portugal et les possessions portugaises d’Outre-Mer (Inde, Angola…) ainsi que le Bresil, dans les fonds non spécifiquement portugais de la Bibliothèque nationale notamment la collection Moreau pour le département des Manuscrits.
Correspondance (XVIIè-XVIIè siècles) de différents Bénédictins, principalement de d’Achery et Mabillon. Inventaire Marius Sepet. – 3 vol. mss. T.1. collection Moreau – 36 ff.
LELAND, Waldo Giffard, « Guide to materials for american history in the libraries and archives of Paris” I. Libraries. Whashington, Carnegie Institution, 1932. – In-8° (24 cm), XIV-343 p.
Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 63, - Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 162. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 72-73.
Musée de la parole et du geste
Créées par Ferdinand Brunot (voir notice) en juin 1911 à la Sorbonne avec l’aide de l’industriel du phonographe Émile Pathé, les Archives de la parole (voir notice) forment la première collection institutionnelle d’enregistrements sonores en France. Elles constituent par ailleurs la première pierre d’un Institut de phonétique voulu par l’Université de Paris.
Il faudra pourtant attendre le décret du 11 août 1927 pour que ce dernier soit enfin doté de statuts. Et il faudra encore plus d’un an, et le décret du 5 novembre 1928 pour que d’une part les Archives de la parole soient intégrées au “ Musée de la parole et du geste ”, fondation de la Ville de Paris, et que d’autre part ce dernier soit intégré à l’Institut de phonétique. L’institution aura pour nom désormais : “ Institut de phonétique - Musée de la parole et du geste, fondation de la Ville de Paris et de l’Université de Paris ”. Le décret précise par ailleurs que “ l’Institut de phonétique a pour but de recueillir et de conserver en matière inaltérable la parole des hommes célèbres, la diction et le chant des grands artistes, les chants et mélodies populaires, les langues, les dialectes et les patois… ” Enfin, en juillet 1928, l'Institut de phonétique et les Archives de la parole quittent la Sorbonne pour s'installer au 19 rue des Bernardins, dans le cinquième arrondissement. C'est à cette date que les Archives de la parole deviennent véritablement le Musée de la parole.
De 1924 à 1930, Hubert Pernot (voir notice) sera le directeur de l’institution. Sous sa conduite des missions importantes de collectes phonographiques à caractère “ folklorique ” seront menées à l’étranger (Roumanie, 1928, Tchécoslovaquie, 1929, Grèce, 1930). L'autre aspect de la direction de Pernot est le développement de l'Institut de phonétique dans sa mission d'enseignement du français, langue parlée, par le phonographe.
Au départ d’Hubert Pernot, en 1930, un attaché, Philippe Stern, assure l'intérim de la direction du Musée. C’est sous direction que seront enregistrés 189 disques pendant l’Exposition coloniale internationale de Paris, en 1931 (voir notice). En 1932, Philippe Stern quitte définitivement le Musée de la parole pour le Musée Guimet (il y deviendra conservateur en chef). C’est à ce titre qu’il participe au Congrès de musique arabe du Caire de 1932 (voir notice), alors que Mmes Hercher-Clément et Lavergne représentent le Musée de la parole. En 1932, pour la première fois depuis 1911, l'Institut de phonétique dont fait partie le Musée de la parole, devient une institution bicéphale. Le phonéticien Pierre Fouché est nommé directeur de l'Institut de phonétique et du Musée de la parole et du geste. Dans le même temps, Roger Dévigne (voir notice) est nommé sous-directeur du Musée de la parole et du geste. Roger Dévigne oriente délibérément le Musée vers la collecte folklorique.
En avril 1938, un décret crée la Phonothèque nationale en charge de la collecte du dépôt légal des phonogrammes. Celle-ci est accueillie dans les locaux du Musée de la parole, et Roger Dévigne tout en restant sous-directeur du Musée devient le premier directeur de la Phonothèque nationale. En 1953, à son départ en retraite, le Musée de la parole et du geste est “ mis en sommeil ”. Et en 1963, les collections sonores du Musée intègrent définitivement la Phonothèque nationale, futur Département de l’Audiovisuel de la BnF.
Fonds maçonnique Département des manuscrits, Fonds français Le fonds maçonnique est un fonds d’archives et de documentation sur la franc-maçonnerie dont l’arrivée à la Bibliothèque nationale date de la Seconde guerre mondiale et qui n’a cessé de s’enrichir depuis. Dès 1940, l’État français avait pris des mesures répressives contre les sociétés secrètes. L’administrateur de la Bibliothèque Nationale, Bernard Faÿ, avait été chargé d’inventorier les archives maçonniques déposées rue Cadet au Grand Orient de France, principale obédience française (créée en 1773). En septembre 1944, le Grand Orient fit don à la Bibliothèque de ses archives antérieures à 1851 et la Grande Loge de France, des archives du Suprême Conseil. Ce noyau initial fut accru par dépôt légal, dons et achats, les principaux étant : - Les archives du GODF couvrant la période 1852-1875, entrées par don (1er avenant au contrat de 1944 passé entre la BN et le GODF) en 1954, puis celles couvrant la période 1876-1900, données en 1982 en vertu d’un second avenant au contrat initial et réceptionnées en 2002. - Le fonds Baylot, entré par don en 1979, constitué par son donateur Jean Baylot, maçon et érudit, et composé d’objets, de manuscrits et d’imprimés. - Le fichier Bossu, entré par legs en 1987, composé de 130 000 fiches biographiques, rédigées par l’historien Jean Bossu, fichier nominatif des maçons français réputé exhaustif, en l’état des sources existantes, jusqu’en 1850. - Le fonds de la Revue internationale des Sociétés Secrètes, entré par achat en 2000, comprenant les archives de la revue, une bibliothèque maçonnique, une bibliothèque ésotérique, des périodiques français et étrangers, ces derniers conservés à Tolbiac. Le fonds maçonnique est constitué de documents d’une grande diversité : registres et volumes manuscrits reliés, dossiers d’archives, documents iconographiques, ouvrages imprimés, etc. Son cadre de classement contient actuellement 8 grandes séries, auxquelles s’ajoutent des séries thématiques propres à certains supports. FM1 Archives centrales du Grand Orient et du Suprême Conseil FM2 Archives des loges (correspondance avec le GODF, archives internes) distinguant les loges militaires, les loges de Paris, de province, des anciennes colonies et de l’étranger. FM3 Registres des loges (livres d’architecture, registres de présence) FM4 Rituels FM5 Diplômes (diplômes personnels et patentes pour les loges) FM6 Manuscrits d’auteurs en rapport avec la franc-maçonnerie (notamment historiens de la franc-maçonnerie) FM7 Papiers anti-maçonniques (dont les archives de la RISS) FM8 fonds issus des obédiences étrangères et des obédiences françaises autres que le GODF et le Suprême Conseil FM Impr. : Imprimés maçonniques, brochures, périodiques, d’abord conservés au département des Imprimés et des Périodiques puis réintégrés aux Manuscrits FM Iconogr. : Documents d’iconographie maçonnique FM Phot. : Photos maçonniques (en cours de classement) FM Mus. : Partitions musicales, airs notés (en cours de classement) Manuscrits et imprimés FM Fac-Simile : Travaux universitaires, travaux non publiés, etc. A noter : Baylot FM : le fonds Baylot a été classé suivant les séries FM1 à FM8, avec simplement la notation « Baylot » en plus pour identifier la provenance, ce qui donne les cotes « Baylot FM1 », « Baylot FM2 », etc.) Il n’y a pas de catalogue imprimé du fonds mais un fichier reprenant les principales séries, de FM1 à FM5, les autres séries étant en cours de catalogage et d’indexation par lieux géographiques, noms de personnes ou de collectivité dans la Base Archives et Manuscrits. La série FM1 est entièrement accessible dans BAM. Un certain nombre d’ouvrages de référence sont à disposition des lecteurs en salle de lecture des Manuscrits. Fonds complémentaires A la BnF : Aux Manuscrits, le fonds Joly de Fleury (rapports de police) ; aux Estampes, la collection de Vinck, les séries Histoire, Topographie (IXe arr., rue Cadet), RF MAT (religions diverses) ; aux Médailles, les médailles données en 1944 ; à l’Arsenal, quelques documents provenant du marquis de Paulmy et un dossier dans le fonds des archives de la Bastille, sans parler des collections conservées dans les départements thématiques de Tolbiac. Ailleurs : A Paris : les archives encore en possession du Grand Orient de France, les Archives de la Grande Loge de France et les Archives de la Grande Loge Nationale Française (GLNF). En province, la bibliothèque municipale de Lyon, notamment, conserve un important fonds maçonnique, notamment autour de Jean-Baptiste Willermoz. Pour les fonds conservés en bibliothèques publiques, voir : Léglise, Jacques. Catalogue des manuscrits maçonniques des bibliothèques publiques de France. Paris : Éditions SEPP, 1984 et 1988. Léglise, Jacques, « Manuscrits maçonniques dans les bibliothèques publiques (classement par grades) », Chroniques d’histoire maçonnique, IDERM, n° 42, 1989, p. 51-69
Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 61-63. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 70