Jeanne Laurent
1902-1989
Diplômée de l’Ecole des chartes, Jeanne Laurent entre en 1930 au ministère de l’Education nationale. En 1939, lorsque la guerre éclate, elle intègre la sous-direction de la Musique et des spectacles de ce ministère. Sans adhérer à la politique vichyste – elle participe à la Réserve des livres raresistance aux côtés de Germaine Tillion – elle profite du programme politique mis en place par le gouvernement d’alors dans le domaine culturel (protection du théâtre d’art contre les attaques mercantiles du théâtre de boulevard, aide à l’installation de compagnies à demeure en province) pour jeter les bases d’une décentralisation qu’elle mettra en œuvre à la Libération. Nommée en 1945 sous-directeur des spectacles et de la musique à la direction générale des Arts et lettres du ministère, jusqu’en 1952, année où elle est évincée, elle met en place et développe, en s’appuyant sur des hommes de terrains comme Jean Dasté, Hubert Gignoux, Maurice Sarrazin… les Centres dramatiques nationaux, chargés d’insuffler un nouveau dynamisme culturel dans les régions. Elle contribue également à la renaissance du Théâtre national populaire et à la fondation du Festival d’Avignon, a la tête duquel elle nomme Jean Vilar en 1951. D’autres mesures, comme la création du Concours des jeunes compagnies, vivier de nouveaux metteurs en scène, ou l’institution d’une aide à la première pièce, favorisent le renouveau du théâtre, sa diffusion sur l’ensemble du territoire, et la conquête de nouveaux publics.
Jeanne Laurent a légué au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France ses archives personnelles. Le fonds est organisé autour de ses oeuvres publiées : La République et les Beaux-Arts (1955), Arts et pouvoirs (1982), préfaces et articles publiés et oeuvres inachevées : Essai sur la politique culturelle de 1932 à 1989, Vilar, Décentralisation théâtrale, projets d'articles et textes de conférences. Il contient aussi de la documentation émanant du bureau des Beaux-Arts et ses papiers personnels : correspondance, cahiers et carnets de notes. Ce fonds est coté 4-COL-8. Un inventaire (Inv. 25) est disponible en salle de lecture
Denizot, Marion. Jeanne Laurent: une fondatrice du service public pour la culture, 1946-1952. Paris : Comité d'histoire du Ministère de la culture : 2005287 p.: (Travaux et documents / Comité d'histoire du Ministère de la culture ; 19).
Goetschel, Pascale. Renouveau et décentralisation théâtrale (1945-1981). Paris, P.U.F., 2003. 496 p.
Laterrade
On ne sait presque rien de M. Laterrade, qui pRéserve des livres raresenta à la Bibliothèque Nationale en 1844 une proposition d'achat pour son recueil, composé de 42 000 estampes accumulées en quinze années d'une quête passionnée et dans lesquelles étaient déjà venues se fondre d'autres collections comme celles du comte Chabrol de Volvic et de Bruzard. La première acquisition Laterrade, effectuée par Duchesne Aîné en date du 27 août 1845, portait sur près de 20 000 pièces, portraits, caricatures et surtout estampes historiques au nombre de 8500, qui furent immédiatement réparties dans la série Ob 1, où l'on peut encore les distinguer grâce à leur marque de collection. La seconde acquisition Laterrade fut conclue par les soins d'Henri-François Delaborde en janvier 1864 et ne concernait que des portraits. Ces pièces se trouvent donc dans la série N.
Marque de collection : Lat.
Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Amsterdam, 1921, n° 1713. Note sur la collection Laterrade : Observations er éclaircissemens sur quelques pièces de l'histoire de France par estampes de 1789 à 1831. recueillis en 1849 (Est. Ye 76 Rés. 4°). Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes ». Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 17
François Lesure, « The Music department of the Bibliothèque nationale », Notes / Music library association, 1978, p. 251-268.
Laruelle, René (….–1932)
Ayant eu, dit-on, quelque déception dans le commerce des femmes, René Laruelle, un érudit auquel on doit essentiellement des articles se rapportant à des thèmes religieux, eut l'idée d'un " Mémorial des Dames " constitué de portraits gravés et découpés dans des livres et périodiques d'époques antérieures. Dans cette curieuse collection de plus de 250 volumes, à laquelle il consacra une petite fortune, les femmes sont classées par pays et catégorie et soigneusement rangées par date de naissance par un prétendu esprit de vengeance. La collection est particulièrement riche pour la période 1890-1920. On y trouve tout le Gotha mais aussi les grandes égéries, les femmes de lettres et les artistes, les premières féministes. En vérité. ce monument documentaire est fort précieux. et plutôt que comme un misogyne, René Laruelle peut être regardé comme un fervent apologiste des femmes.
Cote : Ne 63, 200 vol.
Catalogue alphabétique sur fiches. mêlé à celui de la série des portraits N2.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 44
Le Fonds Larrauri
Agustin Larrauri est né à Buenos Aires en 1917. Il suit des études de médecine et se spécialise en endocrinologie. Etudiant passionné de poésie, il fonde la revue Una temporada en infierno, grand lecteur il réunit une bibliothèque importante sur la poésie de son temps. Il traduit en espagnol et édite Mallarmé, Rimbaud, Saint-John Perse, T. S. Eliot, Ezra Pound, Milosz. Il est en relation étroite avec poètes et traducteurs et correspond avec José Lezama Lima. Le docteur Larrauri Réserve des livres rareside à Paris pendant des dizaines d’années. Il offre en 1981 une partie de sa bibliothèque, un fonds très rare de plus de 400 volumes pour la plupart des plaquettes de poésie à faible tirage publiées dans les années 1930 à 1950, avec de nombreuses dédicaces. Les auteurs sont latino-américains, plus de la moitié argentins et quelques uns espagnols. Le don comprend aussi des anthologies, des histoires de la littérature, des études critiques et quelques numéros de revues littéraires. Ce don complète admirablement la partie littéraire du don argentin de 1938 Les ouvrages sont conservés dans le Département Philosophie-Histoire-Sciences de l’Homme sous la cote P Larrauri : 1 Gr Fol, 6 Fol, 4 Fol pièces, 35 in-4°, 7 in-4° pièces, 327 in-8°, 48 in-8° pièces.
Jackson, William V.. « L’étude des fonds latino-américains de la Bibliothèque nationale ». Revue de la Bibliothèque nationale, 1983, n°9, p. 29-42.
Levasseur, Mauricette. Imprimés argentins de la Bibliothèque nationale : Catalogue. Paris : Bibliothèque nationale , 1993.