Mss français 10991-11079 et N. a. fr.1565-1660. - Collection concernant la Chambre des Comptes de Paris
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 38. Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 137
Blois, Librairie royale (1501-1544)
En novembre 1501, soixante-dix ans après la dispersion de la librairie réunie par Charles V au Louvre, le roi de France Louis XII installe dans le château des ducs d’Orléans à Blois, devenu Réserve des livres raresidence royale depuis son avènement en avril 1498, le noyau le plus ancien des collections actuelles de la Bibliothèque nationale de France. Il y réunit en effet les livres de son père, le poète Charles d’Orléans, les volumes saisis sur son ordre à Pavie dans la bibliothèque des Visconti-Sforza, dont il s’estime le légitime propriétaire en tant qu’héritier de sa grand-mère Valentine Visconti, ainsi que les manuscrits et les incunables que le roi Charles VIII possédait à Amboise, parmi lesquels les dépouilles de la bibliothèque des rois aragonais de Naples (voir à ce nom). Il enrichit ensuite ce fonds initial des manuscrits de Louis de Bruges et des nombreux ouvrages, manuscrits ou imprimés, qu’il reçoit en cadeau. La Librairie royale de Blois recueille ensuite des livres offerts à son successeur, François Ier. C’est ce dernier qui le 28 décembre 1537 promulgue l’ordonnance de Montpellier, dans laquelle on a vu la création du dépôt légal. Cette ordonnance, qui a en fait autant pour but de surveiller la production imprimée et d’entraver la propagation des nouvelles doctrines que d’accroître les collections royales, ne sera jamais véritablement appliquée. En juin 1544, François Ier fait transférer dans son château nouvellement aménagé de Fontainebleau (voir à ce nom) l’ensemble des livres qui se trouvent à Blois. Le contenu de la Librairie royale de Blois, où se mélangent manuscrits et imprimés, est connu par deux inventaires, tous les deux rédigés à la demande de François Ier. Le premier , qui date de 1518, n’est connu que par une copie contemporaine de l’original. Il est dû au frère prêcheur Guillaume Petit, chapelain et confesseur du roi, que Guillaume Budé avait recommandé pour sa science bibliographique. Le second est réalisé en 1544 dans les jours qui précèdent le déménagement à Fontainebleau, en présence des bibliothécaires, Mellin de Saint-Gelais et Jean de La Barre, et du libraire Étienne Cochart. L’exemplaire annoté par Saint-Gelais nous est parvenu. Ces inventaires donnent de nombreuses informations sur l’aspect matériel des volumes, telles que peintures ou reliures, mais ils ne signalent pas les cotes que portent manuscrits et imprimés dans la Librairie royale, cotes qu’on peut encore lire sur de nombreux ouvrages du Département des Manuscrits et de la Réserve des livres rares et précieux.
Delisle, Léopold. Le Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque impériale... Paris, 1868, I, p. 98-146 Baursmeister, Ursula et Laffitte, Marie-Pierre. Des livres et des rois : la bibliothèque royale de Blois. Paris: Bibliothèque nationale, 1992 Baursmeister, Ursula et Laffitte, Marie-Pierre. "De l’unité au partage, manuscrits et imprimés de la Bibliothèque du roi de 1518 à 1645 (inventaires, catalogues, cotes)". Dans : Mélanges autour de l’histoire des livres imprimés et périodiques. Paris : Bibliothèque nationale, 1998, p. 43-48. Omont, Henri. Les Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque nationale. Paris, 1908, t. I, p. 1-154 [inventaire de 1518] et p. 155-264 [inventaire de 1544]. [Cet ouvrage ne signale pas les cotes actuelles et une nouvelle édition, avec identification des volumes conservés et indication de leurs cotes anciennes, est en cours de préparation par Ursula Baursmeister et Marie-Pierre Laffitte].
H. Omont, Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque nationale, Paris : E. Leroux, 1908-1921, vol. I
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, 266-269. - Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 128. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 52
En décembre 1662, alors que la reine Christine de Suède le presse de lui vendre sa collection de manuscrits, le comte de Béthune Hippolyte (1603-1665) offre à Louis XIV cet ensemble de 1923 volumes, réunis au cours de sa très longue vie par son père Philippe (1561-1649), dont le frère était Maximilien de Béthune, plus connu sous le nom de duc de Sully, puis par lui-même. Tous les manuscrits étaient reliés dans de superbes reliures de maroquin rouge aux armes et chiffre PP de Philippe, dont la solidité a défié le temps. La plus grande partie de la collection Béthune est constituée de lettres originales. On y trouve la correspondance diplomatique et les documents historiques ou politiques amassés par Philippe de Béthune au cours de ses différentes missions, voyages ou ambassades, auxquels ils a ajouté des recueils de même nature provenant d’autres sources, ainsi qu’une magnifique collection de lettres originales. Ces lettres signées des noms les plus divers et marquant les grands événements de l’histoire de France, de Louis XI à la mort de Louis XIII, ont été puisées dans les archives familiales de la famille de Béthune mais aussi dans celles des maisons de Nevers et de Montmorency et d’autres familles dont les comtes de Béthune ont ainsi sauvé les chartriers parfois menacés de disparition par l’incurie de leurs possesseurs. L’abbé Michel de Marolles a joué un rôle, mal reconnu à ses yeux, dans la création de la collection Béthune Philippe et Hippolyte de Béthune s’intéressaient aussi aux manuscrits médiévaux dont ils se sont procuré de nombreux exemplaires en latin et en français : textes provenant de l’abbaye de Beaupré au diocèse de Beauvais, livres d’heures richement enluminés, exemplaires royaux, dépouilles de collections seigneuriales très variées étaient regroupés en quatre séries, "Livres de théologie", "Histoires mêlées et autres matières", "Romans et vers anciens", "Livres à miniatures", dont les cinq cents numéros constituaient un tiers de la bibliothèque, et sa partie la plus luxueuse. Bien que la collection Béthune compte aujourd’hui 1931 manuscrits, le catalogue rédigé par Nicolas Clément à l’arrivée de la collection à la Bibliothèque royale ne compte que 1567 numéros : les manuscrits latins n’y figurent pas tous. Quelques volumes ont disparu et d’autres qui pour des raisons diverses ont échappé à la donation, sont entrés à la Bibliothèque nationale par la suite, ou se trouvent aujourd’hui dans d’autres institutions. Quelques imprimés provenant de la collection Béthune sont aussi entrés à la Bibliothèque royale.
Delisle, Léopold. Le Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque impériale…, t. I, Paris, 1868, p. 266-269 Omont, Henri. Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque nationale, t. IV, Paris, 1912, p. 212-245. [Ne publie qu’une partie de l’inventaire de Nicolas Clément] Paravicini, Werner. Die Nationalbibliothek in Paris... München-New York-Paris : 1981, p. 52. Solente, Suzanne. Les Manuscrits des Béthune à la Bibliothèque nationale [ouvrage manuscrit avec concordances des cotes actuelles, dont une dactylographie est disponible dans la salle de lecture de la division occidentale du département des Manuscrits (Bureau 86)]
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 266-269. - Henri Omont, Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque nationale, Paris : E. Leroux, 1908-1921, t. IV, p. 212-245. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 52. - Solente, S. Les mss des Béthune à la BN [copie dactyl. à consulter au Dépt des Manuscrits]
Bauffremont, Eugène de
Le duc Eugène de Bauffremont, décédé le 30 août 1917, avait souhaité léguer ses papiers de famille et ses archives pour partie aux Archives nationales, et pour partie à la Bibliothèque nationale. Suite à un partage à l’amiable entre les deux établissements, la Bibliothèque nationale a reçu en février 1931 du fils du défunt, le duc Théodore de Bauffremont, 282 volumes in-folio, la plupart reliés en maroquin rouge. Ils ont été inscrits dans les nouvelles acquisitions françaises (Nouv. acq. fr. 23350 à 23631) et forment, selon la volonté du donataire, la collection Bauffremont. La majorité des pièces proviennent des archives de la famille de Loménie, dont les membres ont rempli les plus grandes charges gouvernementales sous Henri IV, Louis XIII, Louis XIV et à la fin de l’Ancien régime. La collection Bauffremont comprend trois groupes bien distincts : • Une copie (incomplète) de la « Collection de Brienne ». Cet exemplaire est disposé dans un ordre méthodique différent de celui de la collection originale, également conservée à la Bibliothèque nationale. L’inventaire de la collection Bauffremont dressé par P.-M. Bondois contient une concordance avec la collection de Brienne. • 21 volumes provenant des archives des Loménie de Brienne (papiers d’Etat réunis par les Loménie durant leurs ministères, documents du cardinal de Brienne, parchemins relatifs aux charges de la famille). Cet ensemble comptait à l’origine 26 volumes, un par lettre de l’alphabet ; il nous reste aujourd’hui les volumes A, D, S, Z, ainsi que des extraits et des inventaires pour les volumes C, F, H, L, M, P, Q, R, T et Y. On y trouve nombre de renseignements sur les affaires intérieures et les rapports avec les puissances étrangères. Citons par exemple les mémoires du comte Charles-François de Broglie sur la politique secrète de Louis XIV (Bauffremont 265-271 = Nouv. acq. fr. 23614-23620). • 11 tomes de dossiers divers, principalement sur l’histoire de France du XVIIe au XIXe siècle (Bauffremont 272-282 = Nouv. acq. fr. 23621-23631). Cet ensemble contient notamment les papiers de Mme de Pompadour et des autographes d’hommes politiques et d’écrivains des XVIIIe et XIXe siècles surtout.
À noter que les volumes doivent être demandés sous leur cote "Nouv. acq. fr.", et non avec leur numéro dans la collection Bauffremont.
Bondois, Paul-Marie. "Inventaire de la collection Bauffremont (Collection de Brienne, papiers de Loménie, etc)", Bibliothèque de l'École des chartes, 1931, t. 92, p. 70-120