FONDS PIERSON
Après des études à l’université de Princeton, John Shaw Pierson (1822-1908) exerça à partir de 1850 le métier de libraire pour le compte de la Société Biblique de New York. Il était chargé à ce titre d’approvisionner les bibliothèques embarquées à bord des navires ayant leur port d’attache à New York. Grâce à ses relations dans le milieu de l’édition et de la librairie il put constituer une vaste collection d’ouvrages consacrés à la Guerre de Sécession qu’il confia à son ancienne université : de 1870 à 1908 la bibliothèque de l’université de Princeton reçut ainsi 6600 livres et 2000 pamphlets ce qui en fit le deuxième fonds le plus important sur le sujet aux Etats-Unis. La générosité de Pierson ne se limita pas à son ancienne université, puisque la Bibliothèque nationale reçut en 1886 334 volumes conservés pour l’essentiel dans le département PHS sous les cotes 8-Pb-2675-2922 et 8-Pz-550-583 . Le département LLA conserve pour sa part 17 volumes de poésies réunis sous les cotes 8-Yk 174-181 et Yk pièce 33-34 (dont les Battle-pieces and aspects of the War d’Herman Melville) et 8 romans sous les cotes Y² 9044-9051. Tous ces volumes portent l’ex libris : Civil War in USA Presented by J. S. Pierson New York Les ouvrages de ce fonds ont été publiés dans les années 1860-1880 et concernent principalement l’histoire militaire de la Guerre de Sécession, même si on y trouve aussi des ouvrages sur le problème de l’abolition de l’esclavage.
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Impr. 61
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 297-298
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Impr. 59
Philippot, Michel (1925-1996)
Michel Philippot est né à Verzy (Marne) le 2 février 1925. Son approche de la musique relève de sa double formation mathématique et musicale. Il interrompt ses études de mathématiques durant la guerre pour rejoindre la Réserve des livres raresistance, frôlant la mort à l’issue d’une arrestation survenue à Lyon. En 1945, il entreprend une formation musicale et suit l’enseignement de René Leibowitz. Pierre Boulez et Jean Barraqué sont ses condisciples. Puis, il aborde l’enseignement de cet art en milieu scolaire avant d’entrer à la radio en 1949. Il y remplit diverses fonctions: d’abord musicien-metteur en ondes, puis, en 1959, adjoint de Pierre Schaeffer au sein du Groupe de recherche musicale et plus tard d’Henry Barraud à France Culture. Il y côtoie de nombreux compositeurs dont Xenakis avec lequel il participe en 1962 au projet de concert collectif. Il devient, de 1964 à 1972, responsable de la production musicale, puis conseiller scientifique de la pRéserve des livres raresidence de Radio-France, de 1972 à 1975, et de l’INA de 1983 à 1989. Il mène en complément une activité de pédagogue, enseignant la musicologie et l’esthétique aux universités de Paris I et Paris IV (1969-1976) et la composition au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (1970-1990). En 1976, il crée un département de musique à l’Université de Sao Paulo au BRéserve des livres raresil, qu’il dirige jusque dans le courant des années 1980. Il s’investit également dans la formation des jeunes générations aux métiers du son, créant, en 1990 au Conservatoire national de musique de Paris, une classe spécialisée dans ce domaine. A l'occasion du deuxième centenaire de la fondation du Conservatoire, il a Réserve des livres raresumé dans un article intitulé "L'apparition de nouvelles techniques de composition et de réalisation" le chemin parcouru depuis que la notion de musique concrète a été définie par l'italien Luigi Russolo dans L'Arte dei rumori (1913). Il mène parallèlement une activité de compositeur qui manifeste sa maîtrise à faire la synthèse entre l’art et la science. Son style s’inscrit dans la mouvance de la technique sérielle tout en reflétant sa grande humanité. Son intégrité, par exemple, l’amène à interdire la diffusion de son œuvre à la radio durant les années où il y exerce des fonctions de responsabilité. L’encyclopédisme musical de Michel Philippot est à la mesure de cet esprit nourri d’une culture universelle. D’ailleurs, l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, dans une édition du XVIIIe siècle, constituait son bien matériel le plus précieux.
Après sa disparition en 1996, sa veuve, Madame Anna-Stella Schic, a souhaité marquer l'attachement que Michel Philippot avait pour la Bibliothèque nationale qu'il considérait comme un instrument pédagogique important pour la formation musicale, en faisant donation d'un fonds Michel Philippot. Celui-ci comprend : - Au département de l'Audiovisuel, sa discothèque comportant 742 disques microsillons. Par son éclectisme "éclairé", ce fonds reflète la vaste curiosité musicale de Michel Philippot. Toutes les formes relevant du domaine de la musique savante y sont présentes. Les musiques extra européennes (Afrique, Asie et Moyen-Orient), qu’elles fussent traditionnelles ou savantes, y prennent également leur place. Le mouvement musical de la seconde moitié du XXe siècle s’y intègre sans être prédominant. Y figurent ainsi des enregistrements édités par l’INA-GRM. - Au département de la Musique : - le fac-similé de l'Encyclopédie de Diderot et l'édition monumentale des oeuvres pour orgue de Bach par Marcel Dupré ; - l'œuvre de Michel Philippot sous forme soit de manuscrits autographes, soit d'éditions, soit de reproduction du manuscrit autographe (près de quatre-vingt pièces) ; Accessible ainsi dans son ensemble depuis la Sonate pour piano de 1947 jusqu'aux Compositions pour violon et piano des années 1990, l'œuvre de Michel Philippot fait appel aux instruments traditionnels et à l'apport du son électro-acoustique.
Le Monde, 31 juillet 1996, p. 7
Peters, Antoine de
Les 736 Rembrandt constituant la collection d'Antoine de Peters, peintre en miniature du roi de Danemark, furent acquis en avril 1784 par Hugues-Adrien Joly, garde du Cabinet des Estampes, pour un montant de 24 000 livres, ce qui pouvait être considéré comme une bonne affaire. Peters était sur le point de conclure une cession à l'empereur d'Allemagne lorsqu'il se ravisa, car il regardait la France comme une seconde patrie, y ayant vécu quelque quarante ans. Ce fabuleux rassemblement de toutes les estampes du Maître repRéserve des livres raresentait un notable enrichissement pour les collections royales. On découvrit par la suite que certaines planches, qui passaient pour avoir été retouchées par Rembrandt lui-même, avaient été falsifiées par Peters. On précisera, à la décharge du peintre, qu'il ne fut pas le seul en son temps à vouloir "multiplier" les états des planches de l'artiste.
Catalogue de l’œuvre de Rembrandt acquis par le Roy du sieur Peters, manuscrit, 1784 (Est, Ye 32 Rés. pet. fol.). Bouchot, Henri. "Deux épreuves de la Petite tombe de Rembrandt au Cabinet des Estampes de Paris". Gazette des Beaux-Arts, 1899 t. II p. 381. Exposition. Paris. Bibliothèque Nationale. 1986. Rembrandt, la Figuration humaine. Catalogue par Gisèle Lambert. Paris. M. et J. Guillaud.1986. in-4°. Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes ». Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 9