Le fonds Maurice Ravel au département de la Musique
Il n'existe pas à proprement parler de fonds Ravel au département de la Musique bien que celui-ci soit l'un des trois principaux lieux de conservation de manuscrits autographes du compositeur, les deux autres étant une collection privée et l'Université d'Austin (Texas), récipiendaire dans les années 1980 des manuscrits provenant des éditions Durand.
Les provenances des manuscrits et documents du département de la Musique sont donc très diverses. En voici quelques exemples.
Acquisitions : -en 1988, "le Grillon", mélodie extraite des Histoires naturelles, sur des textes de Jules Renard -en 1992, le manuscrit préparatoire au crayon du Boléro de Ravel -en 1993, le manuscrit autographe de la Sonatine pour piano -en 2000, Sémiramis, cantate pour le prix de Rome, 1902
Dons : -du chef d'orchestre Roger Desormière, La Valse, manuscrit de travail au crayon -du pianiste Jacques Février, la Vallée des cloches, pièce extraite de Miroirs.
En outre, le département de la Musique a bénéficié de deux dépôts des Musées nationaux : -celui du legs Le Masle -celui provenant de la maison de Maurice Ravel à Montfort-l'Amaury.
Le legs Le Masle comprend de la correspondance adressée à Ravel, des manuscrits musicaux de Ravel et de Maurice Delage et une riche iconographie.
Les documents provenant de Montfort se répartissent en plusieurs ensembles : -des papiers personnels regroupés dans un dossier Ravel ainsi que diverses diplômes et décorations -la bibliothèque personnelle musicale de Ravel -la correspondance à sa mère, les lettres de son frère, Edouard Ravel -de nombreuses lettres reçues par Maurice Ravel -des photographies -un fonds de disques 78 tours (au département de l'Audiovisuel).
La bibliothèque musicale contient plusieurs centaines de titres répartis en méthodes et oeuvres de technique instrumentale et morceaux d'étude, musique classique, musique du XIXe siècle et musique du XXe siècle. Dans cette dernière partie, de nombreuses partitions sont assorties d'envois (ex. Fauré, Inghelbrecht, Charles Koechlin. Les éditions d'oeuvres de Ravel peuvent comporter des corrections autographes.
Ravel, Maurice (1875-1937) : Audiovisuel
La collection personnelle de disques de Maurice Ravel se compose de 165 disques 78 tours. A sa mort en décembre 1937, elle resta dans sa maison de Montfort l’Amaury. En 1975, elle fut déposée par les Musées nationaux à la Bibliothèque nationale. Ce fut alors le département de la Musique qui la reçut et l’intégra aux collections de la toute nouvelle discothèque du Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Cette dernière étant alors un service de ce Département (tout comme la bibliothèque du Conservatoire). En 1990, à l’occasion du déménagement du Conservatoire sur le site de La Villette, cette collection patrimoniale rejoignit le Département de l’Audiovisuel de la Bibliothèque nationale de France. La collection de Maurice Ravel peut se définir comme étant la discothèque d'un esprit ouvert à diverses formes d'expressions sonores : musique classique (de Lully à Chostakovitch), de variétés dont, notamment, la chanson (Jean Tranchant) et folklore (Egypte). On y trouve également des documents parlés (théâtre, diction et enregistrements historiques). L’ensemble des éditions date des années 1930, nul enregistrement antérieur n’y figure. Maurice Ravel mentionne qu’il possède un appareil de lecture Thomson dans une lettre adressée, le 8 février 1932, à la mezzo-soprano Madeleine Grey, une de ses interprètes très prisée. Il y fait également allusion à l’envoi de l’enregistrement des Chansons madécasses , dans l’interprétation de Madeleine Grey, que vient de lui faire parvenir la société éditoriale Polydor, disques toujours pRéserve des livres raresents dans le fonds. Ravel, interprète de son œuvre, ne fut pas toujours à la hauteur de son art de compositeur ! Néanmoins, il sut choisir avec goût ses interprètes et participa à des enregistrements qu’il supervisait. Ainsi a-t-il montré l’intérêt qu’il portait à l’enregistrement musical. Il s’investit également, dans des comité ou jurys, pour la promotion et la diffusion de la musique enregistrée. A la création du Grand prix du disque, en 1931, il accepte d’être membre du jury et y demeure jusqu’en 1935.
Maurice Ravel, lettres, écrits, entretiens, présentés et annotés par Arbie Orenstein, Paris, Flammarion, 1989 Orenstein, Arbie, Ravel, man and musician, New York, Londres, Columbia University Press, 1975
Ranconnet (Aymar de), acquisition 1559-1560 Aymar de Ranconnet [Rancounet, Ranconet] est né peu avant 1499 à Bordeaux. Il fait ses études à Toulouse, où il fréquente en 1526 le collège de Périgord, puis il « monte » à Paris où il travaille comme correcteur pour les frères Estienne. Nommé le 18 août 1539 au Grand Conseil, il entame alors une carrière de magistrat et devient le 21 décembre 1549 conseiller et président de la 2e chambre des Enquêtes auprès du parlement de Paris. Parallèlement à sa carrière de magistrat, cet homme aux talents divers, qui connaît parfaitement le grec et le latin, mène aussi une vie d'érudit. Il annote en compagnie de Vergèce une édition aldine de Dioscoride, emprunte des manuscrits à la Bibliothèque royale de Fontainebleau, et prête volontiers ses manuscrits aux savants de son entourage. La carrière et les travaux érudits de Ranconnet s’interrompent brutalement puisqu’il est arrêté le 21 juin 1559, sous prétexte d'une affaire familiale sordide, plutôt en raison de ses amitiés pour les Protestants. Il meurt à la Bastille dans des circonstances mystérieuses avant le 14 novembre 1559, date à laquelle Regnaud de Beaune le remplace au Parlement. Après sa mort, ses biens sont saisis. A la demande du roi, les libraires Michel Vascosan et Guillaume Cavellat, aidés pour les ouvrages en grec par Ange Vergèce, prisent les manuscrits, les livres imprimés en grec, latin, hébreu, italien, espagnol, dont de nombreuses impressions aldines, les estampes et les cartes de géographie, dont la diversité illustre les curiosités et les connaissances de leur propriétaire. Le laconisme et l’état très lacunaire de cette prisée découverte par Henri Omont aux Archives nationales la rendent difficile à utiliser, mais un examen approfondi des manuscrits français et latins reliés aux armes de François II ou de Charles IX permet d’identifier au moins cinquante volumes portant un ex-libris ou des notes de la main caractéristique de Ranconnet. Si sa bibliothèque a ensuite été vendue pour le compte de ses enfants mineurs, quelques manuscrits ont donc été saisis pour la Bibliothèque du roi. Ranconnet avait un faible pour Cicéron et pour les traités de médecine et d'astrologie, sciences qu'il aurait étudiées avec Jérôme Cardan, célèbre médecin et mathématicien italien. Il possédait aussi, pour des raisons professionnelles, des recueils de droit civil, canon et coutumier. On trouve ces derniers en nombre parmi les ouvrages remis au roi. Ranconnet avait aussi des manuscrits grecs, qui n’ont pas été saisis.
Registres d'arrêts du Parlement, Archives nationales, X1A 1592, ff. 105v-106, 208v-209 et 301v, XlA 1593, f. 142 Catalogue des Actes de François II, I, 1991, p. 59. E. Quentin-Bauchart, La Bibliothèque de Fontainebleau et les livres des derniers Valois à la Bibliothèque nationale (1515-1589), Paris, 1892, p. 34 E. de Ranconnet-Viller, Notice sur Aymar de Ranconnet et sa famille, Périgueux, 1910 Delisle, Cab. des Mss, I, p. 190 M.-P. Laffitte et Fabienne Le Bars, Reliures royales de la Renaissance. La Librairie de Fontainebleau 1544-1570, Paris, 1999, p. 24, 29, 220-221, 224-225, 228, 230, 235, 237 Cité par erreur sous l’orthographe Rançonet et sous le règne de Henri II par Simone Balayé, La Bibliothèque Nationale des origines à 1800, Paris, 1988, p. 44 Éd. Maugis, Histoire du Parlement de Paris, Paris, 1913-1916, I, p. 216-232 passim, II, p. 10 ; éd. Philippe Tamizey de Larroque, « Un grand homme oublié, le Président de Ranconnet », dans Rev. des questions historiques, 10 (1871), p. 230-245.
Quinton, Louis
Le 15 novembre 1916, Madame Veuve Quinton, selon les dernières volontés de son époux, le lieutenant Louis Quinton, faisait don au Cabinet des Estampes de cinq portefeuilles contenant 2 997 vignettes du XVIIIe siècle.
Cote : Kb 125 f. pet. fol.. 4 portefeuilles : Kb 125 g, fol., 1 portefeuille.
Tables rédigées sous la direction de M. Hébert par N. Ducellier, N. Barberot er Y. Sjoberg, 1968, dactyl. (Est. Usuel 45).
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectioneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 37
Prost, Bernard (1849-1905)
Issu d'une vieille famille du Jura, Prost (1849-1905) entra à l'École des chartes en 1866, en sortit en 1870, fut nommé archiviste du Jura et consacra de nombreuses années à l'histoire de sa région. En 1896, il devint inspecteur général des Bibliothèques et des Archives, fonctions qui le conduisirent à des recherches d'intérêt plus général. Il se consacra peu à peu à l'histoire de l'art, domaine dans lequel il était à la fin de sa vie considéré comme une bibliothèque vivante. A partir de 1886, il devint un collaborateur assidu de la Gazette des Beaux-Arts. Avec Welwert, des Archives nationales, il fonda les Archives historiques, artistiques et littéraires qui parurent de 1889 à 1891. Le Département conserve ses recueils de coupures de presse qui couvrent les années 1886 à 1900 environ.
Yb' 629 (8°). Papiers d'artistes classés par ordre alphabétique de noms d'artistes, 11 cartons; Yd'll06 (8°), notes recueillies sur les expositions de province, 3 cartons; Yd' 1107 (4°), coupures de presse sur les salons de 1843 à 1900.6 cartons : Yd' 1108 (8°), notes sur les expositions du Cercle artistique et littéraire, 7, rue Volney (1 carton) : Yb' 2371 pet. fol.. artistes français des XVIIIe-XXe siècle, découpures et notes (3 boites) : Yb' .'372 pet. fol.. artistes francs-comtois des XVIIIe-XIXe siècles (I boite).
Perrod, Maurice. Bernard Prost, inspecteur général des bibliothèques et des archives... 1849-1905. Lons-le-Sau1nier, 1906, 14 p. (Tiré à part de la Revue viticole de Franche-Comté et de Bourgogne).
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 32