Ce fonds, distinct du Fonds éthiopien proprement dit, forme une collection à part qui porte le nom du savant.
Antoine d'Abbadie (1810-1897), géographe et aussi linguiste, ethnologue et numismate, séjourna en Éthiopie de 1837 à 1849 en compagnie de son frère Arnauld. Il acquit durant cette période plus de 200 manuscrits qu'il confia à sa mort à l'Académie des sciences dont il était membre. Ces manuscrits furent remis en dépôt à la Bibliothèque nationale en 1902. Marius Chaîne en publia le catalogue en 1912. La majorité des ouvrages d'une grande variété date des XVIIe et XVIIIe siècles : Écriture sainte, annales des rois d'Éthiopie presque complètes, poésie et art épistolaire, plusieurs manuscrits à peintures. On peut signaler que 17 volumes de notes et de lettres concernant l'Éthiopie, laissés par Antoine d'Abbadie, figurent dans le fonds des Nouvelles Acquisitions françaises sous les cotes : N. a. fr. 10222-10223, 21299-21305, 22430-22433, 23851-23853, 24049. Antoine d'Abbadie avait lui-même publié le catalogue de sa collection en 1859. À cette occasion fut gravé par l'Imprimerie impériale un nouveau type de caractères éthiopiens.
Fonds associés :
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 23, 24 et 26. Annie Berthier (dir.), Manuscrits, xylographes, estampages : les collections orientales du département des Manuscrits : guide, Paris : Bibliothèque nationale de France, 2000, p. 39.
Copies des dépêches relatives à la France effectuées sous la direction de Louis de Mas-Latrie (1815-1897). Les copies sont conservées au département des Manuscrits sous les cotes : Italien 1714-1996.
Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 49.
Archiviste-paléographe, bibliothécaire à l'Arsenal, membre du Vieux Papier, d'Allemagne a écrit sur de nombreux sujets comme l'histoire du jouet, des sports et jeux d'adresse, du mobilier... mais sa grande passion fut la carte à jouer dont il réunit une belle collection, qu'il légua au Cabinet des Estampes : 6768 cartes et enveloppes de cartes des XVIIIe et XIXe siècles, dont 1984 sont conservées à la Réserve. Cote : [Kh 201 à 206 Rés. (6 boîtes écu) ; [Kh 207 à 218 (12 boîtes pet. fol.).
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 52
On sait peu de chose sur Ernest Zay, sa vie et sa carrière, revues et gazettes numismatiques ayant été fort peu reconnaissantes à l’égard d’un collectionneur érudit et généreux dont l’œuvre reste encore de nos jours la bible du monnayage colonial français. On ne sait rien de sa jeunesse. Né en 1829, Ernest Zay, commença relativement tardivement, vers 40 ans, à collectionner systématiquement et à étudier les monnayages des colonies françaises. Dans sa maison de la rue Montholon, il rassemblait non seulement des signes monétaires, mais également un importante documentation qu’il allait chercher dans les cabinets numismatiques et dans les administrations liées au x colonies françaises ; C’est ainsi que ses recherches l’on conduit aux archives du ministère de la Marine et des Colonies dont il était devenu un lecteur assidu compulsant les archives et les documents confié à A. Gambey, l’archiviste du ministère. En 1892, il publiait à Paris l’Histoire monétaire des Colonies françaises, qui devint le manuel de base pour tout chercheur ou de tout collectionneur travaillant sur le monnayage colonial de la France. Cet ouvrage est encore la référence dans ce domaine ; Zay en préparait une seconde édition largement augmentée que la mort l’empêcha d’achever. Le département des Monnaies, Médailles et Antiques conserve en effet l’exemplaire personnel de Zay, tout couvert de notes et de ratures, de passages biffés, de pages interfoliées développant des passages ou donnant des précisions historiques, de dessins et d’estampages de pièces collationnées ici ou là. Sur la page de titre, il a masqué la mention « d’après les documents officiels » et ajouté de sa main « 2e édition revue et augmentée ».
Ernest Zay mourut le 14 novembre 1909 à Paris. L’année précédente, il avait fait don de sa collection au Cabinet des Médailles (inscrit dans le registre 86, Dons F 1890-1908, p. 289-290).
La collection Zay comprend principalement des monnaies des colonies et protectorats français d’Afrique du Nord et sub-saharienne (Algérie, Tunisie, Foutah-Djalon, Gabon, Congo, Comores, La Réunion, Madagascar, etc.), d’Indochine (Cochinchine, Annam, Laos, Cambodge), des Cinq Comptoirs de l’Inde, d’Amérique du Nord et Antilles (Canada, Martinique, Guadeloupe, Marie-Galante, etc.), de la Nouvelle-Calédonie, des jetons, médailles et décorations liés à l’histoire coloniale, ainsi que quelques monnaies des colonies étrangères, en tout 741 documents numismatiques.