Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 140. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 59-60.
Casadesus, Robert (1899-1972) et Gaby (1901-1999)
Issu d'une dynastie d'artistes et de musiciens, Robert Casadesus est connu des mélomanes tout d'abord comme pianiste. Il a néanmoins commencé de composer très tôt et, loin de se cantonner dans le répertoire pianistique – ce qu'on aurait pu attendre d'un virtuose –, s'essaye au contraire à tous les genres musicaux. Son oeuvre de créateur est indissociable de sa carrière d'interprète, les deux ont été menées simultanément. Entré dans la classe de piano de Louis Diémer au Conservatoire en 1912, il obtient le Premier Prix l'année suivante, à l'âge de 14 ans. Au Conservatoire il suit également les cours de Jean Gallon et ceux de Xavier Leroux pour la classe d'harmonie (Premier Prix en 1919). Il donne son premier récital en 1917 et poursuit toute sa vie durant, une carrière internationale de chambriste et de soliste. Robert Casadesus, son épouse Gaby aussi bien que leur fils Jean seront attachés au Conservatoire américain de Fontainebleau où ils donneront très régulièrement cours et master classes.
L'oeuvre de Robert Casadesus comprend vingt-sept opus de musique de chambre, presque tous édités, pour les formations et les effectifs les plus divers. Son intérêt pour la musique de chambre s'est également fait sentir tout au long de sa carrière d'interprète puisque outre les concerts qu'il donnait avec son oncle, le violoniste Marius Casadesus, il forma un duo célèbre avec Zino Francescatti. Le duo formé par Robert et Gaby Casadesus connut lui aussi une renommée internationale et son répertoire donna lieu à de nombreux enregistrements. L'oeuvre symphonique et concertante de Robert Casadesus compte vingt et un numéros d'opus, parmi lesquels : sept symphonies dont une avec choeur, trois suites pour orchestre, sept concertos pour piano (pour un, deux et trois solistes), des concertos pour flûte, pour violon, pour violoncelle,...
Les ayants droit de Robert et Gaby Casadesus ont souhaité déposer au département de la musique la totalité des manuscrits des œuvres de Robert Casadesus, ainsi que la bibliothèque musicale des deux artistes : plusieurs milliers de partitions dont beaucoup sont annotées. L'ensemble, complété de programmes, agendas et coupures de presse, est entré en septembre 2000, sous l'appellation "Archives Robert et Gaby Casadesus". La musique imprimée est cataloguée dans la base BN- Opaline et porte la cote "Vm. Casadesus". Les manuscrits musicaux ont fait l'objet d'un inventaire et seront également traités dans la base BN-Opaline.
Hommage à Robert Casadesus : [exposition, département de la musique, salle de lecture, 15 mars-15 juin 1999, par Marie-Gabrielle Soret et Catherine Massip]. Paris : BNF, 1999. 15 p.
Le fonds des canonisations
Les 796 volumes conservés au Département philosophie, histoire, sciences de l’homme sous les cotes [H 601] à [H 1396] et connus sous le nom de « fonds des canonisations », proviennent de la confiscation des archives de Rome, dont une partie de celles du Vatican, par Napoléon 1er en 1810 (décret du 2 février). Déposés aux Archives de l’Empire (Hôtel de Soubise), ces volumes ont été transférés à la Bibliothèque Impériale par voie d’échange en 1862 (arrêté du 19 avril). Ils appartenaient à la Congrégation des Rites, créée en 1588 par Sixte Quint. Ils contiennent les pièces indispensables aux procès en béatification et/ou en canonisation de quelque 445 serviteurs de Dieu, ouverts entre 1650 et 1808.
Les pièces compilées dans chacun de ces 796 volumes sont numérotées de manière continue, de 1 à 7666, et les volumes sont classés d’après le nom latin. Une cause peut faire l’objet de plusieurs volumes, et inversement un même volume peut contenir plusieurs causes qui ont étudiées en même temps, « par exemple parce qu’ils appartiennent à un même ordre ou ont été martyrisés ensemble. » (De Clercq, p. 77).
Il s’agit avant tout des procédures sous forme imprimée, telles qu’on peut aussi les trouver dans les archives du diocèse d’origine du serviteur de Dieu dont la cause est examinée. Plus originale est la part non négligeable de manuscrits joints à ces imprimés (évaluée à 6% du fonds par W. Schamoni) : il s’agit de signatures, d’approbations, de lettres, de témoignages ou de rapports de l’introducteur de la cause ou du promoteur de justice (l’équivalent du procureur dans un procès civil).
On trouve certes les noms de serviteurs de Dieu ayant appartenu aux premiers temps du christianisme (Joseph, ou le bon larron Disma par exemple), quelques-uns au Moyen-âge (Grégoire X, Jean de Ruysbroek) mais pour une très grande part, il s’agit de personnalités ayant vécu entre le XVIe et la fin du XVIIIe siècle : de grands noms, tels que Jean de la Croix, Ignace de Loyola, François de Sales ou Vincent de Paul, et des figures moins connues, comme celles de Martin de Porrès, Paul Miki ou Rose de Lima.
Sur les quelque 445 causes (chiffre de de Clercq), 86 ont abouti à une canonisation, 58 à une béatification, 102 à une simple reconnaissance de culte, 79 à des faveurs liturgiques. On en compte 120 encore en cours d’examen, dont celle de Miguel Ma?ara (orthographié Michael de Magnara), le Don Juan historique.
Ce fonds n’apparaît que très imparfaitement dans le catalogue BN-Opale Plus : il faut se reporter aux listes établies par de Bourmont, de Clercq et Schamoni (voir infra), qui donnent les cotes pour chaque cause.
Sur l’histoire du transfert des archives de Rome sous l’Empire :
Papiers Burnouf : (Département des Manuscrits).
Eugène Burnouf (1801-1852) était orientaliste et indianiste, archiviste paléographe (première promotion), professeur de grammaire générale et comparée à l'École normale supérieure, professeur de sanscrit au Collège de France, inspecteur général de l'enseignement supérieur, inspecteur de la typographie orientale à l'Imprimerie nationale.
Burnouf souhaitait qu’aucun domaine de la civilisation indienne ne soit négligé. C’est pourquoi il s’occupa de faire venir à Paris une collection védique en même temps que des livres bouddhiques sanskrits et obtint de Guizot de faire copier cette collection. Le 1er août 1840, les manuscrits parvinrent à la Bibliothèque. Divers achats sanskrits à des libraires ou des particuliers eurent lieu les années suivantes. En janvier 1847, une collection rapportée d’une mission scientifique en Inde par Charles d’Ochoa fut déposée par le ministre de l’Instruction publique. Elle comprend essentiellement des textes en marathe, hindi, urdu et pandjabi qui furent rangés dans le fonds « indien ».
La collection, acquise en 1845, ne fut pas divisée entre les différents fonds de langues existant et forma le fonds Burnouf. Elle est composée de textes très variés mais surtout védiques et bouddhiques qui complètent ou doublonnent ceux que le département des Manuscrits possédait déjà grâce à Burnouf lui-même. La plupart des manuscrits tibétains copiés par la société asiatique à la demande d’Eugène Burnouf, notamment un manuscrit tibétain des Mdo-Man (Bibl. nat., tibétain 432), furent transmis au Cabinet des manuscrits en mars 1840.
Les papiers de l’orientaliste et indianiste Eugène Burnouf (1801-1852), dont une partie avait déjà été donnée par sa veuve en 1869 (dictionnaire pâli et dictionnaires birman), sont entrés à la Bibliothèque en 1886, à la mort de son épouse : Louise-Laure Burnouf, fille d’Eugène Burnouf, avait en effet épousé Léopold Delisle. Il s’agissait d’une « série de cartons renfermant des matériaux sur les langues et la littérature de l’Inde ».
Un catalogue particulier a été établi par Léon Freer en 1899. Il comprend 124 notices, réparties en 6 sections qui donnent une idée des multiples activités de ce savant :
Deux volumes entrés avant 1895 contiennent les papiers de la société asiatique (Burnouf 115-116). La cote Burnouf 118 représente 8 estampages d’inscriptions cunéiformes ; les cotes Burnouf 120-123 sont des estampages d’inscriptions indiennes et javanaises. La correspondance d’Eugène Burnouf et quelques-uns de ses papiers, séparés des autres, forment les numéros 10587 à 10696 du fonds des Nouvelles Acquisitions Françaises (NAF) acquis par la bibliothèque en 1854 (Delisle, Le Cabinet des manuscrits, II, p.303) pour constituer un « Fonds des manuscrits Burnouf » qui n’existe plus aujourd’hui, les pièces ayant été réparties dans les fonds concernés (voir p.179-189 du Catalogue des manuscrits sanskrits de A.Cabanon : « Collection Eugène Burnouf. Éditions imprimées, lithographiées au autographiées dans l’Inde » ; ces volumes sont intégrés au fonds sanskrit 1046 à 1102). Quinze volumes collectionnés sur les manuscrits d’Anquetil qui appartenaient au fonds Burnouf ont été versés dans le Supplément persan (voir le Catalogue des manuscrits persans). D’autres ont rejoint le département des Imprimés.
Notes manuscrites et correspondances de l'acquisition 51267 transférées en 1960 de la Réserve des livres rares vers le département des Manuscrits (N. a. fr. 14287-14304 et 25133-25157).
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 52