Brémond, Alphonse
Alphonse Brémond, historien et généalogiste du XIXe siècle, est l’auteur d’un ensemble de 17 volumes manuscrits (Mss, Français 33102 à 33118) conservés à la BnF.
Les volumes, in-folio demi-reliure, contiennent des feuillets montés sur onglets. Chaque famille figurant dans le nobiliaire fait l’objet d’un petit dossier : un feuillet de couleur porte le nom de la famille et l’indication "Notes historiques et généalogiques", puis s’ensuivent de un à dix feuillets répartis en paragraphes intitulés "armes", "historique", "documents divers". La plupart des documents sont manuscrits (notes de travail de Brémond et lettres de ses correspondants relatives à leur généalogie), mais Brémond a parfois également inséré des feuillets imprimés. Classés par ordre alphabétique, les volumes conservés au Département des manuscrits sont sans doute les documents de travail réunis par Brémond en vue de la publication de ses Généalogies, volume qui devait compléter le Nobiliaire toulousain (1863) mais qui ne parut jamais.
Ces manuscrits sont inventoriés dans le Catalogue général des manuscrits français…Anciens petits fonds français, t. III, p. 345-346 et 363. Pour chaque manuscrit sont donnés les noms extrêmes traités, par exemple Abadie-Azémar. Pour la liste exhaustive des noms de famille figurant dans un manuscrit, il faut se reporter à la table alphabétique générale mise à la disposition des lecteurs dans la salle de lecture des manuscrits occidentaux (cote bureau 122 ter). Il s’agit d’une liste des noms de famille suivis d’une indication géographique ou de titulature (par exemple, Bernard, de Saint-Lary en Lomagne). On peut aussi consulter le manuscrit Français 33263, qui est un "Répertoire des cahiers composant les Archives nobiliaires du Toulousain, réunis et mis en ordre par Alphonse Brémond". Son usage est identique à celui de la table manuscrite citée plus haut. Il se présente globalement de la même manière, à ceci près qu’il est transcrit dans un répertoire avec onglets alphabétiques, et qu’il suit à l’intérieur de chaque lettre un ordre alphabétique moins strict.
Brienne (Collection de)
La Collection de Brienne fut constituée par Antoine de Loménie, secrétaire d’Etat sous Henri IV et Louis XIII. Son objectif était de réunir les textes les plus nécessaires aux hommes d’Etat qui voulaient étudier les affaires étrangères et l’administration intérieure du royaume. Il destinait plus particulièrement cet ensemble à son fils Henri-Auguste, qui devait lui succéder comme secrétaire d’Etat. Antoine de Loménie fut aidé dans le choix des pièces par Pierre Dupuy, et la transcription fut dirigée par un nommé Vallier. Les copies formèrent 358 volumes, reliés par Le Gascon en maroquin rouge, aux armes de Loménie : un arbre avec un tourteau à la racine, et un chef chargé de trois losanges. Après la mort d’Antoine de Loménie (1638), Henri-Auguste dut céder au roi les volumes. La collection fut placée dans la bibliothèque de Richelieu et, à la mort du cardinal, portée à la bibliothèque du roi ou peut-être au Cabinet du Louvre. Un peu plus tard, Mazarin la plaça dans son propre palais. En 1652, lors de la disgrâce du cardinal, le roi fit retirer la collection et la confia au comte de Brienne. C’est alors que Petau et Pithou apposèrent le paraphe que l’on peut voir au commencement de chacun des volumes. Restituée à Mazarin lorsqu’il reprit la direction des affaires de l’Etat, la collection de Brienne resta en sa possession jusqu’à sa mort en 1661, après laquelle elle entra définitivement dans les collections royales.
Plusieurs copies de la collection furent réalisées au XVIIe siècle. Henri-Auguste de Loménie fit faire la première. Sans doute est-ce celle qui se trouvait en 1789 dans la bibliothèque de Gilbert de Voisins, et dont les 206 premiers volumes sont reliés en veau aux armes de Loménie de Brienne. Fouquet s’en fit faire une autre copie, de même que Colbert. Ce dernier exemplaire, acquis dans la suite par Megret de Sérilly, forme aujourd’hui à la BnF la première partie de la collection de Sérilly. Une autre copie fut exécutée pour le duc de Wolfenbutel. A la fin de l’Ancien régime, le cardinal de Brienne, Etienne-Charles de Loménie, archevêque de Toulouse, fit exécuter un nouvel exemplaire. Cette copie, incomplète mais en même temps enrichie de 6 volumes contenant les archives d’Henri-Louis de Loménie de Brienne, dernier des secrétaires d’Etat de la famille, fait aujourd’hui partie de la collection Bauffremont.
La collection de Brienne est aujourd’hui conservée au Département des manuscrits sous les cotes Nouv. acq. fr. 6972-7328. On en trouve l’inventaire détaillé dans le Catalogue des manuscrits français, Nouvelles acquisitions françaises 6501-10000, p. 62 à 92, avec une double numérotation : celle propre à la collection de Brienne (n° 1 à 362) et celle de la série des Nouvelles acquisitions françaises. Il existe par ailleurs à la BnF un assez grand nombre de catalogues anciens de la collection de Brienne : inventaire sommaire (dont 3 exemplaires reliés aux armes de Loménie : n° 359 de la collection de Brienne, et n° 19202 et 24487 du fonds français), inventaire détaillé, tables alphabétiques (ms fr 9437 et ms fr 22574 fol. 1), répertoires alphabétiques.
Adry (le P.), "Notice sur les manuscrits de Brienne, et sur cette collection". Bulletin du bibliophile, 1851-1852, 10e série, p. 108-114. Delisle, Léopold. Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, t. I, 1868, p. 215-217. Delisle, Léopold. "Notice sur des collections manuscrites de la Bibliothèque nationale. Collections relatives à l’histoire des provinces". Bibliothèque de l’École des chartes, 1874, t. 35, p. 282-290. Paravicini, Werner. Die Nationalbibliothek in Paris… München-New York-Paris : K.G. Saur, 1981, p. 53.http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ead.html?id=FRBNFEAD000041435&c=FRBNF...
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 215-217. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 54.
Sébastien de Brossard (1655-1730) maître de chapelle, chanoine, érudit, compositeur et théoricien de la musique, réunit au cours de son existence une collection musicale exceptionnelle de près de 1000 pièces. Après des études générales traditionnelles à Caen, ce jeune homme, autodidacte en matière de musique, commence dès ses années de formation à Paris à copier de la musique et des traités théoriques. Il s’installe à Strasbourg en 1687, d’abord vicaire puis maître de chapelle de la cathédrale. C’est au cours des années strasbourgeoises que le collectionneur va réunir la majeur partie de sa bibliothèque. Il achète, copie lui-même et fait copier de nombreuses œuvres, non seulement pour son plaisir mais aussi pour ajouter au répertoire du chœur de la cathédrale qu’il dirige. Lorsqu’il quitte Strasbourg pour prendre à Meaux le poste de maître de chapelle de la cathédrale en 1699, il emporte avec lui un répertoire conséquent destiné aux offices de Meaux. Devenu chanoine en 1709, il poursuit ses travaux de composition et d’érudition en publiant notamment son Dictionnaire de musique (1703). C’est en 1724 que le chanoine décide de céder sa collection à la Bibliothèque royale. Il n’a pas de descendance et craint sans doute la dispersion de son extraordinaire ensemble d’ouvrages. Après maintes péripéties, parmi lesquelles on lui impose la rédaction du Catalogue de sa bibliothèque, la collection entre à la bibliothèque du roi en contrepartie d’une pension que Brossard ne percevra guère puisqu’il meurt le 17 août 1730. La collection de Sébastien de Brossard se complète donc du Catalogue des livres de musique théorique et prattique rédigé par le collectionneur lui-même en 1724, et qui comporte nombre d’informations et d’appréciations uniques (Mus. Rés. Vm.8 20). La collection Sébastien de Brossard présente un tableau complet de la musique et de la théorie musicale européennes du XVIe au XVIIIe siècles. Tous les genres musicaux, tous les domaines sont représentés. Sa richesse demeure exceptionnelle : soixante-cinq ouvrages imprimés sont les seuls exemplaires conservés au monde et nombre de manuscrits constituent des sources uniques. Elle réunit aujourd’hui 959 titres, essentiellement conservés à la Bibliothèque nationale de France, répartis dans différents départements. La plus grande partie se trouve au département de la Musique et en constitue l’un des noyaux. Parmi les pièces uniques figurent plusieurs oratorios et motets de Marc-Antoine Charpentier (Vm.1 1269, Vm.1 1478-1480), de Giacomo Carissimi (Historia Davidis et Jonathas, Vm.1 1476), deux motets de Guillaume Bouzignac (dans Rés. Vma. ms. 571). La Réserve des livres rares et le département Littérature et arts conservent les ouvrages théoriques imprimés, comme ce Musice utriusque de Franchino Gaffurio, publié à Brescia en 1497, ouvrage le plus ancien de la collection (Rés. V. 552). Les écrits théoriques manuscrits se trouvent au département des Manuscrits. Citons par exemple les Règles pour l’accompagnement du clavecin de François Couperin (N. a. fr. 4673) et les Règles de composition de Marc-Antoine Charpentier (N. a. fr. 6355), sources uniques également.
Brossard, Yolande de. La collection Sébastien de Brossard (1655-1730): catalogue, Paris : BNF, 1994. XXV-539 p. Grand, Cécile. "La bibliothèque de Sébastien de Brossard" Dans : Le concert des muses / textes réunis par Jean Lionnet. Paris : Klincksieck, 1997, p. 191-199. Lebeau, Elisabeth. "L’entrée de la collection musicale de Sébastien de Brossard à la Bibliothèque du roi d’après des documents inédits". Revue de musicologie, décembre 1950, XCV-XCVI, p. 77-93 et juillet 1951, XCVII-XCVIII, p. 20-43.
Julien Cain (10 mai 1887-9 octobre 1974) fut administrateur général de la Bibliothèque nationale de 1930 à 1964 (à l’exclusion des années 1940-1945, où il fut révoqué puis déporté), et directeur des Bibliothèques de France et de la Lecture publique de 1946 à 1964. Son œuvre administrative fut considérable, mais il s’intéressa aussi au livre et à la création artistique et littéraire sous des formes variées. Il présida la classe III (bibliothèques et manifestations littéraires) de l’Exposition internationale de Paris en 1937. Membre de l’Académie des Beaux-Arts, il dirigea le musée Jacquemart-André de 1963 à 1974. Il fut aussi président-fondateur de l’Association internationale de bibliophilie en 1963.
Après sa mort, sa femme, Lucienne Cain, elle-même traductrice des romanciers russes et spécialiste de Paul Valéry, remit à la Bibliothèque nationale une partie de leur bibliothèque. 219 volumes entrèrent à la Réserve des livres rares en 1978 : s’y trouvent quelques exemplaires personnels d’œuvres de Julien Cain et de publications de la Bibliothèque nationale, mais surtout des romans, mémoires, études littéraires et historiques et essais d’auteurs des années 1950-1960 (Emmanuel Berl, Paul Claudel, Georges Duhamel, René Etiemble, Lucie Faure, Edmée de La Rochefoucauld, Paul Morand, Romain Rolland, Jules Romains, Françoise Sagan, Geneviève Tabouis, Elsa Triolet, Louise Weiss…), toujours avec envoi à Julien ou Lucienne Cain.
Ce don est resté groupé sous les cotes Rés. folio Z. Don 97 (1-4), Rés. 4° Z. Don 214 (1-13), Rés. 8° Z. Don 602 (1-202).
Thérèse Kleindienst, Julien Cain, dans Histoire des bibliothèques françaises, IV, 1992, p. 94-95.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 14