Rothschild, baronne Edmond de
Le 23 juillet 1934, Madame la baronne Edmond de Rothschild, demeurant 43 rue du faubourg Saint Honoré, donnait au département des Monnaies, Médailles et Antiques une collection riche de 1208 monnaies et médailles d’or. Elle était l’épouse du baron Edmond de Rothschild, décédé le 2 novembre 1934, un amateur passionné dont la collection de gravures sur bois ou métal d’époque médiévale est au Louvre.
Ce don manuel est inscrit dans le registre Y, sous le n° 20020.
Cette collection a fait l’objet d’un inventaire particulier (inventaire manuscrit 127). Elle comprend des monnaies gauloises, romaines, byzantines, des monnaies et médailles modernes et un ensemble de faux réalisés au XIXe siècle par le célèbre faussaire Becker. Les monnaies sont actuellement réparties, avec leur étiquette d’origine, dans les différents fonds auxquelles elles appartiennent.
Inventaire manuscrit : MMA-127
Quittard, Henri (1864-1919) - Fonds Le musicologue Henri Quittard est né à Clermont-Ferrand où il obtient une licence ès-lettres à l’âge de 24 ans. Il s’installe ensuite à Paris où il étudie la musique avec César Franck et se consacre dès lors à l’histoire de la musique tout en obtenant un diplôme de Langues orientales. Il se spécialise dans la musique française des XVIe et XVIIe siècles et ses premières études paraissent en 1898. Il s’attache à exhumer des musiciens oubliés parmi lesquels Henry Du Mont (1610-1684), sous-maître de la musique de la Chapelle de Louis XIV, figure en première place. Ses travaux portent également sur Guillaume de Machaut (ca 1300-1377), Guillaume Bouzignac (ca 1587-1643), Jacques Champion de Chambonnières (ca 1601-1672), Marc-Antoine Charpentier (1643-1704), les Couperin, Jean-Philippe Rameau (1683-1764). Il fut l’un des premiers à s’intéresser au luth et à mettre en valeur l’école des luthistes français. Il fut parallèlement critique musical aux quotidiens Le Matin puis Le Figaro, conférencier à l’École des hautes études sociales et à partir de 1912, archiviste de l’Opéra. Ses publications comprennent un ouvrage qui reste une référence : Henry Du Mont : 1610-1684, un musicien en France au XVIIe siècle, (Paris, 1906 ; repr. 1973), de nombreux articles et des collaborations à des ouvrages collectifs tels l’Encyclopédie de la musique et dictionnaire du conservatoire d’Albert Lavignac (Paris, 1913), des éditions ou rééditions d’œuvres musicales. Les papiers du musicologue ont été légués à la bibliothèque du Conservatoire national de musique peu après sa mort et sont aujourd’hui conservés au département de la Musique de la Bibliothèque nationale de France (Rés. 1605 et 2698). Ils constituent un témoignage extrêmement riche et complet des travaux de Quittard. Ils rassemblent d’une part un ensemble de fiches contenant des informations très variées issues des recherches approfondies sur les compositeurs étudiés par le musicologue. On a d’autre part des notes diverses, classées par compositeur, sur les sources consultées, documents d’archives, articles, ainsi que des listes d’œuvres. Enfin, Henri Quittard a transcrit quantité d’œuvres musicales difficilement accessibles, qui ont servi de matière à ses travaux. Cette collection manuscrite de transcriptions (Réserve des livres rares. 1605 (1-64)) représente environ deux mètres linéaires et rassemble de nombreuses pièces qui n’ont jamais été rééditées. Parmi les compositeurs transcrits, citons Claude Le Jeune (ca 1528-1600), Eustache Du Caurroy (1549-1609), Orazio Vecchi (1550-1605), Giulio Caccini (1551-1618), Jacques Mauduit (1557-1627), Pierre Guédron (ca 1565-1620), Nicolas Formé (1567-1638), Antoine Boësset (1586-1643), Giacomo Carissimi (1605-1674), Michel Lambert (1610-1696), Guillaume Gabriel Nivers (1632-1714), Michel-Richard de Lalande (1657-1726), Alessandro Scarlatti (1660-1725), ainsi que les compositeurs cités plus haut.
François Lesure, « The Music department of the Bibliothèque nationale », Notes / Music library association, 1978, p. 251-268.
La personnalité de Max de Rieux se caractérise par un grand éclectisme, servi par une solide culture générale. "Génial dans la diversité", il se consacre, dès le début des années 20, au théâtre sous toutes ses formes : interprétations lyrique et dramatique. En 1923, il débute devant la caméra dans le Petit chose d’André Hugon, puis d’acteur il devient metteur en scène au cinéma. Il abandonne cette activité à l’apparition du parlant. Au théâtre, il fut l’émule de Firmin Gémier à l’Odéon. Dans le domaine lyrique, il couvre un large répertoire, de la variété à l’opéra comique, qu’il aborde au fur et à mesure que sa voix prend de l’ampleur. En 1934, il entreprend la mise en scène lyrique, montant les Noces de Figaro et l’Enlèvement au sérail, à la Porte Saint-Martin. Après la seconde guerre mondiale, il poursuit cette activité à l’Opéra Garnier avec la reprise de la Traviata et la création, en 1952, de Bolivar de Darius Milhaud dans des décors de Fernand Léger. Autre domaine d’activité, il devient producteur de radio, dès les années 30, et de télévision, durant son ère pionnière. Dans les années 50, il réalise les premières émissions théâtrales télévisées (la Marche nuptiale d’Henry Bataille, Amphytrion 38 de Jean Giraudoux). Il exerce également des fonctions de directeur artistique chez Decca. A ce titre, il a plusieurs initiatives d’enregistrements, dont la lecture des Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet qu’il confie à Fernandel (1957)… Il participe à une étape intéressante de l’histoire du département de l’Audiovisuel, puisqu’il assiste à la réunion constitutive de l’Association des "Amis de la Phonothèque nationale" qui se tient le 1er décembre 1960. Il devient membre du premier bureau, en 1961. Darius Milhaud en assure la présidence jusqu’à sa mort en 1974. Ce lien avec notre institution correspond à l’entrée de sa collection personnelle à la Phonothèque nationale, qui s’effectue en deux étapes. Il en propose un lot à Roger Decollogne, alors directeur de cette institution, en 1960. L’acquisition de ce fonds a lieu courant 1961. Il reflète l’éclectisme et la curiosité "éclairée" de Max de Rieux. On y trouve des enregistrements du répertoire théâtral et surtout lyrique, couvrant l’histoire de l’enregistrement sonore dans ses périodes acoustique (ca 1895-1925), puis électrique (1925-ca 1950). Après sa mort, son épouse, fait don, en juillet 1965, d’un complément de cette collection. Il se compose essentiellement de documents inédits sur bandes magnétiques.
Hommage à Max de Rieux, au lendemain de sa mort. Émission présentée par Jacques Chabanne et Dominique Plessis ; André Gilles, réalisateur, Paris, RTF, samedi 16/03/1963 Présence de Max de Rieux, 1 disque : 33 t ; 30 cm, Decca 154032 (DL 1963)