Milhaud, Madeleine (1902-....)
Née en 1902, Madeleine Milhaud a toujours conservé le même patronyme puisqu’elle épouse à Aix-en-Provence, en 1925, son cousin le compositeur Darius Milhaud. Elle rapporte elle-même que le premier concert auquel elle assista, en 1914, comportait la Première suite symphonique de Darius Milhaud. A partir de cette date, elle fut de toutes les premières auditions du compositeur. Elle mène de nombreuses activités aux multiples facettes : collaboratrice de son époux, elle écrit le livret de son opéra Médée (1938) et la Mère coupable. Elle l’entoure de toute sa sollicitude au cours d’une vie assombrie très tôt par la maladie. Il lui dédie plusieurs œuvres, dont la Muse ménagère, suite pour piano évoquant la vie quotidienne. Mais elle développe également des activités indépendamment de son mari, jouant notamment au théâtre, où elle fut l’élève de Charles Dullin. En tant que comédienne, elle participe à des émissions de radio donnant des lectures de poèmes et faisant même de la publicité. Elle enseigne également et fait de la mise en scène, dont celle du Piège de Méduse d’Erik Satie. Durant leur séjour prolongé aux Etats-Unis, tout au long de la Seconde guerre mondiale, elle diversifie son action en faveur de la culture française : cours de diction et de littérature française à Mills college, dirige chaque été la Maison française, unique centre culturel français en Californie. Après la mort de Darius Milhaud, elle poursuit des actions pour faire connaître et perpétuer son œuvre. C’est dans cet esprit qu’elle dépose, en 1977, au département de la Phonothèque et de l’Audiovisuel, une collection de 110 enregistrements inédits, sur bandes magnétiques, comportant l’essentiel de l’oeuvre instrumentale, orchestrale et vocale de Milhaud, dont ses opéras (Esther de Carpentras, Maximilien, Médée…). Par ailleurs, elle a prêté des disques microsillons, publiés pour la plupart aux Etats-Unis, absents des collections patrimoniales, dont il a été réalisé des copies sur bandes magnétiques. Darius Milhaud s’intéressa beaucoup à la diffusion de la musique enregistrée, faisant partie des compositeurs-interprètes de leurs œuvres. A ce titre il réalisa plusieurs disques, dirigeant ses propres œuvres ou accompagnant au piano les interprètes, telle Jane Bathori. Lors de la création de l’Association des amis de la Phonothèque nationale en 1960, son directeur, Roger Décollogne, lui en offrit la pRéserve des livres raresidence qu’il assura jusqu’à sa mort en 1974. En contrepoint à ce don, le Département possède plusieurs enregistrements inédits de la voix du compositeur dont ses interventions à l’occasion des réunions de cette association et une interview réalisée en 1958 par Francine Bloch.
Bloch, Francine, Phonographies : Darius Milhaud, Paris, Bibliothèque nationale, département de la Phonothèque et de l’Audiovisuel, 1992 Collaer, Paul, Darius Milhaud, Genève, Paris, Slatkine, 1982 Milhaud, Darius, Ma vie heureuse, Paris, Belfond, 1973 Milhaud, Darius, Notes sur la musique : essais et chroniques, Paris, Flammarion, 1982
Madeleine, épouse Milhaud : entretiens avec Jean Roy et Olivier Bernager. Michel Dieuzaide, réal. ; Olivier Bernager, dir. artistique. Prod. 1992.
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 295. Paravicini, p. 71