Fevret de Fontette, Charles-Marie (1710-1772)
Jurisconsulte bourguignon (1710-1772), Fevret de Fontette était issu d'une ancienne et illustre famille de magistrats. Reçu conseiller au Parlement de Dijon en 1736, il se divertissait des soucis de sa charge en soignant sa bibliothèque et en réunissant une abondante collection d'estampes historiques, depuis les Gaulois jusqu'au règne de Louis XV. Il entreprit de donner une nouvelle édition de la Bibliothèque historique du P. Lelong (1719, 1 vol.) mais il mourut après la parution du 1er volume, après avoir été associé à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Son recueil, qui fut terminé par Barbeau-Labruyère, comporte cinq volumes (1768-1778). Acquise par Hugues-Adrien Joly, sa collection de 10500 pièces de monuments gravés ou dessinés de notre histoire des origines à 1768 fut acquise par le roi en 1772 et mêlée aux estampes du dépôt légal pour constituer le noyau de la série Histoire
Catalogue chronologique de la collection de Fevret de Fontette [manuscrit, 1770 = Est. Ye 28 Rés. petit fol. Dupuis et Ferret. « Éloges de Fevret de Fontette ».Dans : Bibliothèque historique de la France. T. IV Michaud. Muteau et Garnier. Galerie bourguignonne. T. II, 1859 Histoire de 1'Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres. Paris : 1773-1776, p. 179 Dictionnaire de biographie française, t. 5, 1951 Laure Beaumont-Maillet, « Les collectioneurs au Cabinet des Estampes ». Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 7
Ferrant, Guy (???? - vers 1963)
Les témoignages permettant de tisser la trame d’une biographie de Guy Ferrant sont quasi inexistants. Il fut le compagnon et le secrétaire du compositeur Reynaldo Hahn à partir des années 1930, avec qui il constitua la collection de disques évoquée ici. Le catalogue commercial de la maison Pathé le mentionne, en 1938, comme interprète aux Bouffes-parisiens. Trois enregistrements datant des années 1930, restituent sa voix de ténor (1). Il lègue de son vivant, avant 1938, au Musée de la parole et du geste (voir notice) un fonds de 1863 disques 78 tours et 65 cylindres. A sa mort, pour des raisons d’ordre administrative, cette collection est mise en dépôt à l’Institut de musicologie de l’Université de Paris. Elle n’intègre les collections patrimoniales de la Phonothèque nationale qu’en 1968. Cette collection, consacrée pour l’essentiel à l’art vocal, témoigne, à travers la production phonographique des quatre premières décennies du XXème siècle, des voix des grands interprètes de l’époque (Enrico Caruso, Edmond Clément, Nellie Melba…), dont certains, telle Adelina Patti (née en 1843), avaient vécu l’apogée de leur art au siècle précédent. Les cylindres recèlent un rarissime témoignage de la voix du ténor belge Ernest Van Dyck. C’est grâce à ce fonds que le département possède les enregistrements de Mary Garden interprétant des œuvres de Claude Debussy, accompagnée au piano par le compositeur (1904) dans une réédition Victor datant de 1937. Y figure également une interprétation en français de la mélodie de Reynaldo Hahn D’un cimetière par la soprano Lotte Lehmann, rare preuve de sa remarquable diction dans notre langue (1939). Sur chaque pochette Guy Ferrant précise les autres artistes contemporains ayant enregistré le même extrait d’œuvre. La chanson y tient également une certaine place où se mêlent les interprètes de chansons de genre (Damia, Fréhel…), ceux venus du music-hall (Dranem, Polin…) ou du cinéma (Marlène Dietrich…). La musique instrumentale y tient une infime place, mais dans l’esprit d’y réunir des interprétations peu courantes, telle cette Rêverie à Blidah extraite de la Suite algérienne de Camille Saint-Saëns enregistrée au piano par le compositeur (1919). Quelques disques de diction complètent cet ensemble lyrique retraçant les voix de Sarah Bernhardt, Georges Berr… Enfin, un enregistrement Odéon, publié en 1928, fixe la voix des aviateurs Costes et Le Brix racontant leur raid autour du monde. Au-delà de la qualité du contenu de ces enregistrements, le fonds Guy Ferrant constitue une contribution à l’histoire de l’édition phonographique, car l’essentiel des marques discographiques y apparait : Fonotipia, Gramophone, Odéon, Parlophone, Pathé, Polydor, Victor, pour ne citer que les « majors » de l’époque.
Gavoty, Bernard, Reynaldo Hahn : le musicien de la Belle-Epoque, Paris, Buchet-Chastel, 1997
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 194
Exposition coloniale internationale de Paris, 1931
En 1931, le Musée de la parole et du geste de l’Université de Paris (voir notice) profite de la tenue de l’Exposition coloniale internationale au bois de Vincennes pour y enregistrer les divers peuples et ethnies présents sur l’Exposition. Sous la conduite de Hubert Pernot (voir notice), puis de Philippe Stern, il s’agit pour le Musée de réaliser une "anthologie musicale de l’Exposition". On ne peut nier que les enregistrements sonores effectués par le Musée de la parole pendant l’Exposition coloniale s’inscrivent à la fois dans le dispositif de propagande de cette dernière, et dans la mise en spectacle des colonies qui en résulte. Les courriers échangés dès 1928 par le commissaire général de l’Exposition, le maréchal Lyautey, et Hubert Pernot, alors directeur du Musée de la parole et du geste le confirment. De même, les accords passés entre le Musée et la compagnie phonographique Pathé pour l’édition d’un "choix" de pièces, témoignent d’une volonté très forte du Musée quant à la diffusion de ces enregistrements auprès du public et à l’exclusivité qu’il en revendique. Pour autant la valeur intrinsèque de ces documents est réelle.
En 1932, André Schaeffner ne s’y trompera pas, qui fera de ces enregistrements la première collection sonore à intégrer la toute nouvelle phonothèque qu’il vient de créer au sein du Musée d’ethnographie du Trocadéro (futur Musée de l’Homme en 1937). Les 346 enregistrements effectués sur 189 disques 78 tours double face 25 cm par le Musée de la parole pendant l’Exposition coloniale, ont été transférés en 1996 sur 23 disques compacts par le Département de l’Audiovisuel de la BnF. Ils sont consultables sous cette forme dans les salles audiovisuelles : B (espace tout public, Haut de jardin) et P (espace chercheurs, Rez-de-jardin), du site François-Mitterrand de la Bibliothèque. Aux enregistrements sonores, il faut ajouter les 157 photographies prises par le photographe Paul Pivot pour le compte du Musée de la parole. Chaque interprète ou troupe figurant sur les enregistrements sonores a été ainsi photographié. Ces clichés ont également été numérisés par le Département de l’Audiovisuel de la BnF et sont consultables dans les salles audiovisuelles, B et P, du site François Mitterrand de la Bibliothèque.
Voir aussi Musée de la parole et du geste Pernot, Hubert