Falconet, Camille (1671-1762)
Médecin consultant de Louis XV et bibliophile, ses collections imprimées atteignaient 50000 volumes. À sa mort, et selon sa volonté, les bibliothécaires du roi furent autorisés à extraire de ses collections les ouvrages que la bibliothèque ne possédait pas. Ainsi, de tout livre inscrit dans le Catalogue de la bibliothèque de feu M. Falconet paru en 1763, la bibliothèque possède au moins un exemplaire : soit un exemplaire qu’elle possédait antérieurement, soit un exemplaire prélevé dans la bibliothèque de Falconet si la bibliothèque ne l’avait pas acquis antérieurement. Les 11000 livres prélevés portent sur la page de titre un estampillage à l’encre rouge “ don Falconet ”. Dans les lettres non cataloguées, on a gardé l’unité morale de la collection, tout en répartissant les livres par lettres. Au moment de l’inventaire général, les livres sont restés groupés entre le fonds porté et le fonds non porté, dans chaque format. Ils ont au dos, en plus de leur cote inventaire actuelle, la mention Falc. et le numéro du catalogue imprimé cité plus haut. A titre d’exemple, dans la lettre R, ces ouvrages sont conservés entre les cotes actuelles 632-649 pour le folio, 6562-6787 pour le 4°, 25509-25989 pour l’8°. Dans les lettres cataloguées, au contraire, les ouvrages ont été indistinctement versés selon leur sujet précis dans les différentes sections. Ce fonds de caractère encyclopédique est particulièrement riche dans le domaine des sciences exactes et naturelles (lettres S, T, V).
Ledos, Eugène-Gabriel. Histoire des catalogues des livres imprimés de la bibliothèque nationale. Paris : BN, 1936, p. 114-115
Catalogue…, Barrois, 1763. E.-G. Ledos, Histoire des catalogues des livres imprimés de la Bibliothèque nationale, Paris : Éditions des bibliothèques nationales, 1936, p. 114-115.
Elysée (Livres provenant de la bibliothèque de l’)
La bibliothèque de la pRéserve des livres raresidence de la République à l’Elysée comprend des volumes anciens, extraits, en 1879 et 1880, des bibliothèques des palais nationaux de Versailles et Trianon, Compiègne et Saint-Cloud (voir ces noms). En 1953-1954, 598 volumes furent remis à la Bibliothèque nationale (don 351 102). Ils furent dispersés dans les collections. Certains sont conservés à la Réserve des livres rares.
Livres imprimés des frères Dupuy
Le legs de Jacques Dupuy permit un accroissement sans précédent du fonds des livres imprimés de la Bibliothèque du Roi : le catalogue que les frères Dupuy en avaient établi en prenant leurs fonctions de gardes en 1645 en recensait moins de 1500, tandis que douze ans plus tard l’arrivée de leur propre bibliothèque en apportait tout à coup plus de 9000. Une telle multiplication permettait enfin à la Bibliothèque royale d’accéder au nombre des grandes bibliothèques européennes de livres imprimés et de compter parmi celles qui s’illustraient, entre autres choses, par la modernité de leur fonds : car les frères Dupuy ont toujours porté une attention particulière au mouvement scientifique et philosophique de leur temps ainsi qu’aux questions politiques, et leur bibliothèque reflète à cet égard, tant par l’achat de livres nouveaux que par la constitution de recueils sur les affaires du temps, les intérêts et curiosités qu’atteste par ailleurs leur très abondante correspondance. Depuis 1998, les livres imprimés des frères Dupuy se trouvent en presque totalité à la Réserve des livres rares, mais ils y sont dispersés parmi toutes les cotes de l’ancien « lettrage » de la bibliothèque : c’est la rançon du caractère encyclopédique de cette collection. Seul le catalogue manuscrit que Jacques Dupuy avait lui-même dressé permet donc d’obtenir une image globale et synthétique de la bibliothèque Dupuy. Il est aujourd’hui conservé au département des Manuscrits sous les cotes Lat. 10372 et Lat. 10373. Les volumes provenant de la bibliothèque paternelle de Claude Dupuy sont aisément identifiables par l’ex-libris que celui-ci avait l’habitude d’inscrire sur la page de titre de ses livres. Ils ont été généralement conservés dans leur condition du XVIe siècle, reliés soit dans une peau de vélin d’une très grande finesse, souvent sobrement ornée d’un décor doré fait d’un unique médaillon central, soit en simple parchemin, sans aucun décor. Quant aux volumes que les frères Dupuy ont fait eux-mêmes relier, ils sont identifiables pour un grand nombre d’entre eux par leurs marques héraldiques et emblématiques, répertoriées par le Manuel de l’amateur de reliures armoriées françaises d’Olivier, Hermal et Roton (pl. 60) : écu héraldique à la bande chargée de trois besants et monogramme en forme d’étoile à six branches dessinée par l’entrecroisement de deux delta majuscules disposés tête-bêche, à la fois version hellénisée de l’initiale du patronyme des deux frères et figuration du sceau de Salomon, en symbole d’universalité. Les livres frappés de l’une de ces marques ou des deux à la fois (trois cas de figure se présentent : monogramme uniquement au centre des plats ; monogramme au centre des plats et au dos ; armes sur les plats et monogramme au dos) sont reliés soit en maroquin rouge, soit en veau blond ou brun, soit en vélin rigide conservé dans sa teinte naturelle ou plus rarement teint en vert. Ces différentes conditions répondent à des règles assez strictes : les livres en maroquin rouge ont des tranches dorées, les livres en veau blond et en veau brun des tranches rouges (avec quelques cas de livres en veau brun présentant des tranches jaspées), les livres en vélin naturel et en vélin vert des tranches également rouges. Mais il faut encore ajouter à ces volumes un grand nombre de livres qui ne portent aucune marque de possession explicite : ils sont reliés en parchemin rigide, avec des tranches rouges, et leur provenance n’est décelable qu’à la mention manuscrite du contenu du volume inscrite sur le dos, dans laquelle on reconnaît la main de Jacques Dupuy.
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 364-376. Henri Omont, Concordances des numéros anciens et des numéros actuels des manuscrits latins de la Bibliothèque nationale, précédées d’une notice sur les anciens catalogues, Paris : E. Leroux, 1903, p. 38-42. - Delatour, J. Les livres de Claude Dupuy : d’après l’inventaire dressé par le libraire Denis Duval, 1595 : une bibliothèque humaniste au temps des guerres de religion. Paris : École des Chartes, 1998. XVII-344 p. (Mémoires et documents de l’École des Chartes ; 53)
J. Porcher, Mss à peintures offerts à la BN, par le comte Guy Du Boisrouvray, Paris 1961. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 60.