Philosophe, introducteur de Descartes en Angleterre, alchimiste, voyageur, collectionneur de livres, Kenelm Digby figure parmi les personnalités ayant servi de trait d’union entre les deux côtés de la Manche à une époque troublée. C’est du reste lors de l’un de ses séjours forcés à Paris qu’il constitua une riche bibliothèque de livres imprimés, qu’il fit relier pour la plupart de maroquin aux armes et au chiffre KD ou KDV, associant le nom du chevalier à celui de sa femme Venetia Stanley, disparue dès 1633. Après 1665, le sort de sa bibliothèque, réunissant manuscrits et imprimés, est obscur ; toujours est-il qu’après deux ventes successives, l’une à Paris vers 1665, l’autre à Londres en 1680, une partie alla constituer le fonds Digby de la Bodléienne, tandis que des "épaves" demeurèrent en France. Émile Chatelain a dressé la liste exhaustive des 27 livres de cette provenance figurant aujourd’hui dans les collections de l’Université de Paris. De son côté, Léopold Delisle a établi, outre une description approfondie de 2 des 4 manuscrits de cette collection se trouvant au Département des manuscrits, un inventaire de 53 volumes imprimés conservés à la Réserve des livres rares. À ce nombre, on pourrait ajouter les titres figurant dans le fichier des provenances de la Réserve des livres rares et omis par cet inventaire, les ouvrages faisant partie de l’accroissement Réserve des livres rares, et d’autre part plusieurs ouvrages compris dans les fonds généraux, sous Delisle comme aujourd’hui, dont la mention de provenance n’est pas toujours signalée par les catalogues. Au total, plus de 110 ouvrages ayant appartenu à K. Digby figurent aujourd’hui dans les collections de la Bibliothèque. Ce sont pour la plupart des livres à caractère religieux ou philosophique des XVe, XVIe et XVIIe siècles, du plus grand intérêt, qui semblent être arrivés dans les collections consécutivement à des confiscations révolutionnaires qui les ont fait transiter par des dépôts littéraires : beaucoup en particulier semblent avoir appartenu à la communauté des Incurables.
Catalogue de livres [de K. Digby], Paris, [vers 1665] Bibliotheca Digbeiana, sive catalogus librorum …quos post Kenelmum Digbeium…possedit… Georgius Comes Bristol, Londoni, 1680 Émile Chatelain, "Quelques épaves de la Bibliothèque de Kenelm Digby". Revue des bibliothèques, 1891, p. 77-80 et 1893, p. 11-15 Léopold Delisle, Sir Kenelm Digby et les anciens rapports des bibliothèques françaises avec la Grande-Bretagne. Paris : Plon, Nourrit et Cie, 1892
Inventaire manuscrit : MMA-109
Desanges, Saint-Jivago
Grand voyageur, l'Américain Saint-Jivago Desanges collectionne les objets ayant trait à sa passion: les valises, les malles, la vaisselle des hôtels dans lesquels il descend, les souvenirs de toutes sortes dont il a constitué un musée privé à Los Angeles. Il a vendu au Département en 1992 un ensemble de 4 000 étiquettes d'hôtel (destinées à être collées sur les bagages) de tous pays, imprimées essentiellement dans le deuxième quart du XXe siècle, et qui sont de petits chefs-d’œuvre d’imagerie, des affiches en miniature.
Cote : Li mat. 12a.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N°…, 65
De L’Ecluse, Charles Louis-Marie
Par testament du 20 juillet 1905, Charles Louis-Marie De L’Ecluse ou Delécluse, de Villefargeau (Yonne), léguait à la Bibliothèque nationale 743 objets archéologiques et monnaies, choisis par le conservateur du Cabinet des médailles parmi ses collections pour compléter les séries déjà existantes. La collection est décrite dans le registre d’entrée H, n° 862 à 1529 et 1667 à 1743
Ainsi furent sélectionnés : - Des monuments assyro-chaldéens (n° 863 à 898), brique, barillet, clou de fondation et tablettes cunéiformes pour lesquelles une provenance est parfois indiquée ( Tello, Ur) - Des monuments égyptiens (n° 899 à 1042), dont de nombreux scarabées et amulettes ; la plupart ont été déposés au Louvre en 1917 - Des antiquités phéniciennes et chypriotes (n° 1043 à 1086), notamment des figurines en terre cuite - Des antiquités grecques (n° 1087 à 1320), dont quelques lécythes attiques (1113 à 1121) ; des petits vases et des lampes ( 1122 à 1162), une riche série de statuettes en terre cuite (1169 à 1320) - quelques fragments de sculptures (1321 à 1327) - une série de verres antiques, majoritairement romains (1331 à 1364) - des statuettes de bronze (1368 à 1418) - quelques objets modernes (1419 à 1437) - une collection de monnaies comprenant 73 monnaies grecques, 87 monnaies romaines du Ier au Ve siècle, et 13 grands bronzes. D’autres monnaies romaines, non répertoriées, ont été classées dans les doubles. Les terres cuites grecques étaient pRéserve des livres raresentées dans un meuble vitrine étonnant, de goût japonisant, d’Edouard Lièvre (1828-1886), qui fut également donné.
E.-G. Ledos, Histoire des catalogues des livres imprimés de la Bibliothèque nationale, Paris : Éditions des bibliothèques nationales, 1936, p. 214