Collection Jeanne Chasles
Jeanne Chasles fut danseuse à l’Opéra et professeur de danse au Conservatoire. Elle constitua une collection d’environ 2000 dessins et estampes sur la danse. La Bibliothèque-musée de l’Opéra venait d’acquérir le fonds des Archives internationales de la danse (A.I.D.) et était devenue de ce fait l’une des plus importantes bibliothèques de danse d’Europe lorsque cette collection fut mise en vente : le libraire parisien qui l’avait acquise à la suite du décès de la danseuse, souhaita s’en défaire en novembre 1954 et avait trouvé un libraire londonien qui proposait d’en faire l’achat. Un certain nombre de journaux français attirèrent l’attention sur cette collection en déplorant qu’elle fût exposée à quitter la France et en souhaitant qu’elle rejoignît les collections de danse de la Bibliothèque-musée de l’Opéra, en complément du fonds donné par Rolf de Maré. En vue de laisser à la Bibliothèque-musée la possibilité de choisir les pièces qui l’intéressaient, le conservateur en chef du département de la musique, qui était aussi le président des Amis de la Bibliothèque-musée de la danse (société de soutien créée au moment de l’entrée des A.I.D. à la Bibliothèque de l’Opéra), lança une souscription pour acquérir la collection en bloc au prix convenu entre les deux libraires. Aidé par un groupe de quinze amateurs français, il parvint à réunir les fonds nécessaires en avril 1955. Le groupe se porta acquéreur de la collection et décida de permettre à la Bibliothèque-musée de l’Opéra de prélever les pièces qui l’intéressaient. Une fois le prélèvement fait par la Bibliothèque-musée de l’Opéra des documents qu’elle souhaitait conserver (450 pièces environ), les amateurs décidèrent de se partager entre eux au plus offrant le reste de la collection lors de ventes privées organisées les 28 et 30 juin ainsi que les 4 et 6 juillet 1955. L’un des membres du groupe d’amateurs, André Millot, donna à la Bibliothèque les pièces dont il s’était rendu acquéreur au cours du partage. Les documents qui n’étaient désirés par personne furent vendus aux enchères publiques à l’hôtel Drouot le 9 novembre 1955. La vente eut peu de succès et la Bibliothèque de l’Opéra acheta les invendus au prix d’expertise.
La part de la collection Chasles conservée à la Bibliothèque-musée de l’Opéra est aujourd’hui dispersée dans le fonds iconographique général de la Bibliothèque. Par ailleurs, la Bibliothèque-musée de l’Opéra a acquis d’autres documents ayant appartenu à Jeanne Chasles : un costume de danseur du XVIIe siècle (cote Mus. 918) acheté par la Bibliothèque de l’Opéra à Stéphane Chasles en janvier 1957 mais finalement donné en février 1958 par Gilberte Cournand qui versa à la Bibliothèque un chèque du montant de l’acquisition ; un exemplaire de l’édition originale du Maître à danser de P. Rameau, acquis en 2001 et comprenant 59 dessins originaux à la plume, contemporains de l'édition, substitués aux gravures originales (cote Réserve des livres rares. 2409).
Le Centre national de la danse conserve une autre partie de la collection de Jeanne Chasles au sein de la donation que lui a faite Gilberte Cournand, qui faisait partie du groupe d’amateurs de 1955.
Archives de la Bibliothèque-musée de l’Opéra, Arch. Bibl. 7 (dossier Achat de la collection Chasles 1955 et Arch. Bibl. 12 (rapports mensuels de mars à juillet 1955). Catalogue de la donation Gilberte Cournand / Centre national de la danse. Pantin : Centre national de la danse, 2002.
Papiers Burnouf : (Département des Manuscrits).
Eugène Burnouf (1801-1852) était orientaliste et indianiste, archiviste paléographe (première promotion), professeur de grammaire générale et comparée à l'École normale supérieure, professeur de sanscrit au Collège de France, inspecteur général de l'enseignement supérieur, inspecteur de la typographie orientale à l'Imprimerie nationale.
Burnouf souhaitait qu’aucun domaine de la civilisation indienne ne soit négligé. C’est pourquoi il s’occupa de faire venir à Paris une collection védique en même temps que des livres bouddhiques sanskrits et obtint de Guizot de faire copier cette collection. Le 1er août 1840, les manuscrits parvinrent à la Bibliothèque. Divers achats sanskrits à des libraires ou des particuliers eurent lieu les années suivantes. En janvier 1847, une collection rapportée d’une mission scientifique en Inde par Charles d’Ochoa fut déposée par le ministre de l’Instruction publique. Elle comprend essentiellement des textes en marathe, hindi, urdu et pandjabi qui furent rangés dans le fonds « indien ».
La collection, acquise en 1845, ne fut pas divisée entre les différents fonds de langues existant et forma le fonds Burnouf. Elle est composée de textes très variés mais surtout védiques et bouddhiques qui complètent ou doublonnent ceux que le département des Manuscrits possédait déjà grâce à Burnouf lui-même. La plupart des manuscrits tibétains copiés par la société asiatique à la demande d’Eugène Burnouf, notamment un manuscrit tibétain des Mdo-Man (Bibl. nat., tibétain 432), furent transmis au Cabinet des manuscrits en mars 1840.
Les papiers de l’orientaliste et indianiste Eugène Burnouf (1801-1852), dont une partie avait déjà été donnée par sa veuve en 1869 (dictionnaire pâli et dictionnaires birman), sont entrés à la Bibliothèque en 1886, à la mort de son épouse : Louise-Laure Burnouf, fille d’Eugène Burnouf, avait en effet épousé Léopold Delisle. Il s’agissait d’une « série de cartons renfermant des matériaux sur les langues et la littérature de l’Inde ».
Un catalogue particulier a été établi par Léon Freer en 1899. Il comprend 124 notices, réparties en 6 sections qui donnent une idée des multiples activités de ce savant :
Deux volumes entrés avant 1895 contiennent les papiers de la société asiatique (Burnouf 115-116). La cote Burnouf 118 représente 8 estampages d’inscriptions cunéiformes ; les cotes Burnouf 120-123 sont des estampages d’inscriptions indiennes et javanaises. La correspondance d’Eugène Burnouf et quelques-uns de ses papiers, séparés des autres, forment les numéros 10587 à 10696 du fonds des Nouvelles Acquisitions Françaises (NAF) acquis par la bibliothèque en 1854 (Delisle, Le Cabinet des manuscrits, II, p.303) pour constituer un « Fonds des manuscrits Burnouf » qui n’existe plus aujourd’hui, les pièces ayant été réparties dans les fonds concernés (voir p.179-189 du Catalogue des manuscrits sanskrits de A.Cabanon : « Collection Eugène Burnouf. Éditions imprimées, lithographiées au autographiées dans l’Inde » ; ces volumes sont intégrés au fonds sanskrit 1046 à 1102). Quinze volumes collectionnés sur les manuscrits d’Anquetil qui appartenaient au fonds Burnouf ont été versés dans le Supplément persan (voir le Catalogue des manuscrits persans). D’autres ont rejoint le département des Imprimés.
Brémond, Alphonse
Alphonse Brémond, historien et généalogiste du XIXe siècle, est l’auteur d’un ensemble de 17 volumes manuscrits (Mss, Français 33102 à 33118) conservés à la BnF.
Les volumes, in-folio demi-reliure, contiennent des feuillets montés sur onglets. Chaque famille figurant dans le nobiliaire fait l’objet d’un petit dossier : un feuillet de couleur porte le nom de la famille et l’indication "Notes historiques et généalogiques", puis s’ensuivent de un à dix feuillets répartis en paragraphes intitulés "armes", "historique", "documents divers". La plupart des documents sont manuscrits (notes de travail de Brémond et lettres de ses correspondants relatives à leur généalogie), mais Brémond a parfois également inséré des feuillets imprimés. Classés par ordre alphabétique, les volumes conservés au Département des manuscrits sont sans doute les documents de travail réunis par Brémond en vue de la publication de ses Généalogies, volume qui devait compléter le Nobiliaire toulousain (1863) mais qui ne parut jamais.
Ces manuscrits sont inventoriés dans le Catalogue général des manuscrits français…Anciens petits fonds français, t. III, p. 345-346 et 363. Pour chaque manuscrit sont donnés les noms extrêmes traités, par exemple Abadie-Azémar. Pour la liste exhaustive des noms de famille figurant dans un manuscrit, il faut se reporter à la table alphabétique générale mise à la disposition des lecteurs dans la salle de lecture des manuscrits occidentaux (cote bureau 122 ter). Il s’agit d’une liste des noms de famille suivis d’une indication géographique ou de titulature (par exemple, Bernard, de Saint-Lary en Lomagne). On peut aussi consulter le manuscrit Français 33263, qui est un "Répertoire des cahiers composant les Archives nobiliaires du Toulousain, réunis et mis en ordre par Alphonse Brémond". Son usage est identique à celui de la table manuscrite citée plus haut. Il se présente globalement de la même manière, à ceci près qu’il est transcrit dans un répertoire avec onglets alphabétiques, et qu’il suit à l’intérieur de chaque lettre un ordre alphabétique moins strict.
Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 56. - Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 142. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 53
Brienne (Collection de)
La Collection de Brienne fut constituée par Antoine de Loménie, secrétaire d’Etat sous Henri IV et Louis XIII. Son objectif était de réunir les textes les plus nécessaires aux hommes d’Etat qui voulaient étudier les affaires étrangères et l’administration intérieure du royaume. Il destinait plus particulièrement cet ensemble à son fils Henri-Auguste, qui devait lui succéder comme secrétaire d’Etat. Antoine de Loménie fut aidé dans le choix des pièces par Pierre Dupuy, et la transcription fut dirigée par un nommé Vallier. Les copies formèrent 358 volumes, reliés par Le Gascon en maroquin rouge, aux armes de Loménie : un arbre avec un tourteau à la racine, et un chef chargé de trois losanges. Après la mort d’Antoine de Loménie (1638), Henri-Auguste dut céder au roi les volumes. La collection fut placée dans la bibliothèque de Richelieu et, à la mort du cardinal, portée à la bibliothèque du roi ou peut-être au Cabinet du Louvre. Un peu plus tard, Mazarin la plaça dans son propre palais. En 1652, lors de la disgrâce du cardinal, le roi fit retirer la collection et la confia au comte de Brienne. C’est alors que Petau et Pithou apposèrent le paraphe que l’on peut voir au commencement de chacun des volumes. Restituée à Mazarin lorsqu’il reprit la direction des affaires de l’Etat, la collection de Brienne resta en sa possession jusqu’à sa mort en 1661, après laquelle elle entra définitivement dans les collections royales.
Plusieurs copies de la collection furent réalisées au XVIIe siècle. Henri-Auguste de Loménie fit faire la première. Sans doute est-ce celle qui se trouvait en 1789 dans la bibliothèque de Gilbert de Voisins, et dont les 206 premiers volumes sont reliés en veau aux armes de Loménie de Brienne. Fouquet s’en fit faire une autre copie, de même que Colbert. Ce dernier exemplaire, acquis dans la suite par Megret de Sérilly, forme aujourd’hui à la BnF la première partie de la collection de Sérilly. Une autre copie fut exécutée pour le duc de Wolfenbutel. A la fin de l’Ancien régime, le cardinal de Brienne, Etienne-Charles de Loménie, archevêque de Toulouse, fit exécuter un nouvel exemplaire. Cette copie, incomplète mais en même temps enrichie de 6 volumes contenant les archives d’Henri-Louis de Loménie de Brienne, dernier des secrétaires d’Etat de la famille, fait aujourd’hui partie de la collection Bauffremont.
La collection de Brienne est aujourd’hui conservée au Département des manuscrits sous les cotes Nouv. acq. fr. 6972-7328. On en trouve l’inventaire détaillé dans le Catalogue des manuscrits français, Nouvelles acquisitions françaises 6501-10000, p. 62 à 92, avec une double numérotation : celle propre à la collection de Brienne (n° 1 à 362) et celle de la série des Nouvelles acquisitions françaises. Il existe par ailleurs à la BnF un assez grand nombre de catalogues anciens de la collection de Brienne : inventaire sommaire (dont 3 exemplaires reliés aux armes de Loménie : n° 359 de la collection de Brienne, et n° 19202 et 24487 du fonds français), inventaire détaillé, tables alphabétiques (ms fr 9437 et ms fr 22574 fol. 1), répertoires alphabétiques.
Adry (le P.), "Notice sur les manuscrits de Brienne, et sur cette collection". Bulletin du bibliophile, 1851-1852, 10e série, p. 108-114. Delisle, Léopold. Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, t. I, 1868, p. 215-217. Delisle, Léopold. "Notice sur des collections manuscrites de la Bibliothèque nationale. Collections relatives à l’histoire des provinces". Bibliothèque de l’École des chartes, 1874, t. 35, p. 282-290. Paravicini, Werner. Die Nationalbibliothek in Paris… München-New York-Paris : K.G. Saur, 1981, p. 53.http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ead.html?id=FRBNFEAD000041435&c=FRBNF...
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 215-217. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 54.