Omont, Henri Omont, Concordances des numéros anciens et des numéros actuels des manuscrits latins de la Bibliothèque nationale, précédées d’une notice sur les anciens catalogues, Paris : E. Leroux, 1903, p. 45-48. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 56
Casadesus, Robert (1899-1972) et Gaby (1901-1999)
Issu d'une dynastie d'artistes et de musiciens, Robert Casadesus est connu des mélomanes tout d'abord comme pianiste. Il a néanmoins commencé de composer très tôt et, loin de se cantonner dans le répertoire pianistique – ce qu'on aurait pu attendre d'un virtuose –, s'essaye au contraire à tous les genres musicaux. Son oeuvre de créateur est indissociable de sa carrière d'interprète, les deux ont été menées simultanément. Entré dans la classe de piano de Louis Diémer au Conservatoire en 1912, il obtient le Premier Prix l'année suivante, à l'âge de 14 ans. Au Conservatoire il suit également les cours de Jean Gallon et ceux de Xavier Leroux pour la classe d'harmonie (Premier Prix en 1919). Il donne son premier récital en 1917 et poursuit toute sa vie durant, une carrière internationale de chambriste et de soliste. Robert Casadesus, son épouse Gaby aussi bien que leur fils Jean seront attachés au Conservatoire américain de Fontainebleau où ils donneront très régulièrement cours et master classes.
L'oeuvre de Robert Casadesus comprend vingt-sept opus de musique de chambre, presque tous édités, pour les formations et les effectifs les plus divers. Son intérêt pour la musique de chambre s'est également fait sentir tout au long de sa carrière d'interprète puisque outre les concerts qu'il donnait avec son oncle, le violoniste Marius Casadesus, il forma un duo célèbre avec Zino Francescatti. Le duo formé par Robert et Gaby Casadesus connut lui aussi une renommée internationale et son répertoire donna lieu à de nombreux enregistrements. L'oeuvre symphonique et concertante de Robert Casadesus compte vingt et un numéros d'opus, parmi lesquels : sept symphonies dont une avec choeur, trois suites pour orchestre, sept concertos pour piano (pour un, deux et trois solistes), des concertos pour flûte, pour violon, pour violoncelle,...
Les ayants droit de Robert et Gaby Casadesus ont souhaité déposer au département de la musique la totalité des manuscrits des œuvres de Robert Casadesus, ainsi que la bibliothèque musicale des deux artistes : plusieurs milliers de partitions dont beaucoup sont annotées. L'ensemble, complété de programmes, agendas et coupures de presse, est entré en septembre 2000, sous l'appellation "Archives Robert et Gaby Casadesus". La musique imprimée est cataloguée dans la base BN- Opaline et porte la cote "Vm. Casadesus". Les manuscrits musicaux ont fait l'objet d'un inventaire et seront également traités dans la base BN-Opaline.
Hommage à Robert Casadesus : [exposition, département de la musique, salle de lecture, 15 mars-15 juin 1999, par Marie-Gabrielle Soret et Catherine Massip]. Paris : BNF, 1999. 15 p.
Né à Paris le 26 décembre 1912, fils du musicien Henri Casadesus, Christian Casadesus commence en 1930 une carrière de comédien, jouant dans quelques films films, dont Le capitaine Jaune (Anders Wilhelm Sandberg), Hôtel des étudiants (Victor Tourjansky, 1932) ou L'étoile de Valencia (Serge de Poligny 1933). Il entre ensuite au Conservatoire d’art dramatique de Paris dans la classe de Louis Jouvet (1938-1939). Mobilisé pendant quelques mois, il reprend ensuite, son métier de comédien sur plusieurs scènes parisiennes, notamment au Théâtre Montparnasse, dans La mégère apprivoisée mise en scène par Firmin Gémier (1941).
La même année il crée la Compagnie du Regain, troupe itinérante qui va sillonner la France jusqu'en1945, présentant des auteurs classiques (Shakespeare, Molière, Marivaux, Musset, Beaumarchais), mais aussi L'Annonce faite à Marie, de Paul Claudel (1944). Christian Casadesus enrôle dans cette troupe de jeunes comédiens recherchés pour le STO ou pour leurs origines juives.
La Compagnie du Regain est dissoute en 1953. L’année suivante, Christian Casadesus prend la direction du Théâtre de l'Ambigu. Sans négliger les classiques, il y accueille plusieurs auteurs contemporains : Erskine Caldwell, Roger Vitrac, François Billetdoux, ainsi que les jeunes compagnies de Roger Planchon, Jacques Fabbri, Jean-Marie-Serreau, ou encore le mime Marceau. Mais les difficultés financières le contraignent en 1965 à fermer son théâtre qui, malgré les protestations, est démoli l’année suivante
De 1971 à 1984, Christian Casadesus est chargé de diverses missions pour le ministère de la Culture. D’abord chargé d’une étude sur l’enseignement privé de l’art dramatique, il devient ensuite conseiller pour le théâtre auprès de ce ministère puis effectue diverses missions dans le Nord-Pas-de-Calais et en Poitou-Charentes.
Christian Casadesus a donné en 1966 à la Bibliothèque nationale les archives concernant la Compagnie du Regain et le Théâtre de l’Ambigu puis, en 1990, ses archives personnelles.
Le fonds Christian Casadesus (cote : 4-COL-6) comprend de très nombreux documents : manuscrits, presse, dessins, affiches, programmes et de photographies). Il concerne à la fois la vie de la Compagnie du Regain (1941-1950) et du théâtre de l’Ambigu (1954-1965), l’ensemble de la carrière de Christian Casadesus, et certaines archives familiales.
Un inventaire est disponible dans la salle de lecture du département des Arts du Spectacle.
Added, Serge. Le théâtre dans les années Vichy : 1940-1944. Paris, Ramsay, 1992 http://www.casadesus.com
Le fonds des canonisations
Les 796 volumes conservés au Département philosophie, histoire, sciences de l’homme sous les cotes [H 601] à [H 1396] et connus sous le nom de « fonds des canonisations », proviennent de la confiscation des archives de Rome, dont une partie de celles du Vatican, par Napoléon 1er en 1810 (décret du 2 février). Déposés aux Archives de l’Empire (Hôtel de Soubise), ces volumes ont été transférés à la Bibliothèque Impériale par voie d’échange en 1862 (arrêté du 19 avril). Ils appartenaient à la Congrégation des Rites, créée en 1588 par Sixte Quint. Ils contiennent les pièces indispensables aux procès en béatification et/ou en canonisation de quelque 445 serviteurs de Dieu, ouverts entre 1650 et 1808.
Les pièces compilées dans chacun de ces 796 volumes sont numérotées de manière continue, de 1 à 7666, et les volumes sont classés d’après le nom latin. Une cause peut faire l’objet de plusieurs volumes, et inversement un même volume peut contenir plusieurs causes qui ont étudiées en même temps, « par exemple parce qu’ils appartiennent à un même ordre ou ont été martyrisés ensemble. » (De Clercq, p. 77).
Il s’agit avant tout des procédures sous forme imprimée, telles qu’on peut aussi les trouver dans les archives du diocèse d’origine du serviteur de Dieu dont la cause est examinée. Plus originale est la part non négligeable de manuscrits joints à ces imprimés (évaluée à 6% du fonds par W. Schamoni) : il s’agit de signatures, d’approbations, de lettres, de témoignages ou de rapports de l’introducteur de la cause ou du promoteur de justice (l’équivalent du procureur dans un procès civil).
On trouve certes les noms de serviteurs de Dieu ayant appartenu aux premiers temps du christianisme (Joseph, ou le bon larron Disma par exemple), quelques-uns au Moyen-âge (Grégoire X, Jean de Ruysbroek) mais pour une très grande part, il s’agit de personnalités ayant vécu entre le XVIe et la fin du XVIIIe siècle : de grands noms, tels que Jean de la Croix, Ignace de Loyola, François de Sales ou Vincent de Paul, et des figures moins connues, comme celles de Martin de Porrès, Paul Miki ou Rose de Lima.
Sur les quelque 445 causes (chiffre de de Clercq), 86 ont abouti à une canonisation, 58 à une béatification, 102 à une simple reconnaissance de culte, 79 à des faveurs liturgiques. On en compte 120 encore en cours d’examen, dont celle de Miguel Ma?ara (orthographié Michael de Magnara), le Don Juan historique.
Ce fonds n’apparaît que très imparfaitement dans le catalogue BN-Opale Plus : il faut se reporter aux listes établies par de Bourmont, de Clercq et Schamoni (voir infra), qui donnent les cotes pour chaque cause.
Sur l’histoire du transfert des archives de Rome sous l’Empire :