Béjot, Eugène Graveur de Paris. Eugène Béjot. au beau métier classique, ami de Bracquemond. de Buhot, de Lepère et de Seymour Haden, était un habitué du Cabinet des Estampes dont il fit son légataire universel. Avec l'ensemble de ses biens et le fonds de son atelier, le Cabinet hérita une collection d' œuvres de Bataille, Helleu, Hervier, Raffaelli, Willette, etc. Cote : B 17 Rés. pet. fol. 13 boîtes. Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Amsterdam, 1921 n° 225 b-c. http://www.marquesdecollections.fr/detail.cfm/marque/5615/total/1 http://www.marquesdecollections.fr/detail.cfm/marque/5616/total/1
Laure Beaumont-Maillet, “Les collectionneurs au Cabinet des Estampes”, Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 43
Beistegui, Carlos de
Carlos de Beistegui, d’origine basque (né à Mexico en 1863, mort à Biarritz en 1953), d’une famille immensément riche fixée en France en 1876, amateur d’art éclairé, a entretenu dès le début du XXe siècle des liens avec le Cabinet des médailles.
En 1902, il offrait au Cabinet la collection de 1040 monnaies et médailles d’Alsace formée par Henri Meyer (613 monnaies et 427 médailles) (Acq. F 9928). En 1905, ce furent 3 pièces achetées pour le Cabinet à la vente Aylé (n° 78 bis, 107 et 264 du catalogue) (Acq. F 10236-8). Il donna ensuite des sceaux en 1905 (Acq. F 10297-10300), des monnaies provinciales romaines provenant d’un trésor exhumé près de Césarée de Cappadoce avec une lampe en bronze trouvée avec ce dépôt en 1908 (Acq. F 10639-10645), un camée en 1919 (Acq. Y 3980). Il déposa enfin au Cabinet sa collection prestigieuse de monnaies, essentiellement en or, au mois de décembre 1931, après en avoir fait l’annonce à. J. Cain par lettre du 15 octobre. Dans sa réponse, datée du 4 novembre, l’administrateur général de la BN, se félicite de la générosité de son geste et termine en espérant que M. de Beistegui éprouvera « une juste satisfaction en voyant [sa] collection à l’honneur, classée dans des médailliers exécutés à cet effet, et placés dans la Salle du Grand Camée, à proximité des objets les plus justement admirés des livres rares du Cabinet des Médailles ». Ce dépôt fut mentionné dans la RN 1932, p. 108 : 1 227 pièces rejoignaient le Cabinet, à titre définitif « dans la pensée de son propriétaire et conformément aux lettres qu’il a échangées avec M. l’Administrateur ».
Dès 1934, J. Babelon publiait, dans un ouvrage réservé aux amis de M. Carlos de Beistegui et tiré à 80 exemplaires hors commerce, le catalogue de ce magnifique ensemble. Les séries représentées en sont les suivantes : grecques (1-55), romaines (56-222), byzantines (223-228), multiples romains (229-239), gauloises et françaises (240-642), féodales françaises (643-677), étrangères (678-1178), médailles françaises (1179-1206), étrangères (1207-1226). D’une manière générale, C. de Beistegui s’était procuré les raretés que ne possédait pas le Cabinet. Les planches de cet ouvrage, exécutées directement d’après les originaux, sont magnifiques (cf. le compte-rendu dans la Revue numismatique, 1934, p. 267-8).
Carlos de Beistegui continua après 1934 d’acquérir quelques monnaies, et, d’après l’exemplaire interfolié du catalogue que possède le Cabinet, 14 pièces furent ajoutés à l’ensemble (n° 229a, 236a, 384a, 395a, 670a, 769a, b, c et d, 800a, 962a et b, 1002 bis, 1206 ter. Le n° 384a, un demi-louis de Louis XV, fut du reste publié dans la RN 1935, p. 91-92. Le dernier ajout (le n° 229a) date du 20 janvier 1939. D’où vient alors que Carlos de Beistegui révoqua sa promesse de don (alors qu’il venait en 1942 de faire don au Louvre de sa collection de peintures)? En tout cas, dans le rapport d’activité du Cabinet en Juillet 1944, on trouve cette indication : « Le 12 Juillet a été remis à M. Charles de Beistegui [le propriétaire du château de Groussay depuis 1938] agissant au nom de son oncle M. Carlos de Beistegui, une somme de 90 millions de francs, prix de la collection de monnaies et médailles décrite au catalogue publié en 1934, remise au Cabinet avec promesse de don, cette promesse ayant été révoquée par M. Carlos de Beistegui ». Cet achat, le plus important jamais réalisé par le Cabinet, porte le n° d’inventaire P 552. Aujourd’hui, ces monnaies ne sont pas conservées à part, en tant que collection, mais ont été intégrées aux différentes séries auxquelles elles appartiennent. Elle ont gardé leur numérotation et leur étiquette d’origine.
Notes manuscrites et correspondances de l'acquisition 51267 transférées en 1960 de la Réserve des livres rares vers le département des Manuscrits (N. a. fr. 14287-14304 et 25133-25157).
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 52
Beuchot, Adrien-Jean-Quentin (1777-1851) (Rés. Z.Beuchot)
Adrien Beuchot (1777-1851), médecin et poète, puis bibliothécaire de la Chambre des députés, se consacra essentiellement aux travaux biographiques et bibliographiques : il collabora à la Biographie universelle de Michaud et fut rédacteur de la Bibliographie de la France. Il défendit la liberté de la presse sous la Restauration. Il travailla à plusieurs éditions savantes, notamment les Œuvres de Voltaire (72 volumes parus de 1829 à1834). A cette occasion, il rassembla une importante collection d’ouvrages de et sur Voltaire. Cette collection d’environ 2000 volumes fut vendue à la Bibliothèque impériale par son gendre Louis Barbier, lui-même conservateur de la Bibliothèque du Louvre, pour la somme particulièrement modique de 3500 F.
Elle est conservée à la Réserve des livres rares sous les cotes Rés. Z.Beuchot 1-1985 et 2044. Les notes manuscrites et correspondances ont été transférées en 1960 au département des Manuscrits (N. a. fr. 14287-14304 et 25133-25157). Cette collection n’a pas fait l’objet d’un catalogue séparé, mais ses cotes sont signalées dans la Bibliographie de Voltaire établie par Georges Bengesco, et reprises, bien entendu, dans le tome 214 du Catalogue général des livres imprimés de la Bibliothèque nationale consacré à Voltaire.
Bengesco, Georges (1848-1922). Pseudonymes : Un ami de la France ; Un Bibliophile ; Un paysan du Danube
Descendant par sa mère d’une célèbre famille de boïards roumains, les Golesco, dont il écrivit l’histoire ("Une famille de boyards lettrés roumains au XIXe siècle. Les Golesco", Paris, 1922), Bengesco, envoyé enfant à Paris, fut éduqué en France. Une fois ses études de droit terminés, il poursuivit pendant quarante ans une longue carrière de diplomate roumain (secrétaire à la Légation de Paris, ministre à Bruxelles, consul général à Constantinople). Même s’il fut élu membre de l’Académie Roumaine et lauréat de l’Académie des Beaux-Arts, les titres qu’il préféra furent ceux de "diplomate et bibliographe", qu’il choisit d’ailleurs pour l’exergue d’une médaille à son effigie.
Éditeur de Voltaire en neuf volumes (1887-1892), il fut aussi son meilleur bibliographe. Voltaire : bibliographie de ses œuvres, paru en quatre volumes (1882-1890 ; reprint en 1977), reste de nos jours un ouvrage de référence. Une mention particulière doit être faite de sa Bibliographie franco-roumaine depuis le commencement du XIXe siècle jusqu’à nos jours (ouvrages imprimés ou édités en France) (1895 ; 2e éd. augm., 1907) qui scelle son double appartenance aux lettres françaises et roumaines. Bengesco avait lui-même collectionné des éditions voltairiennes, qui sont signalées dans sa bibliographie voltairienne avec la mention (C.V. Ben). Il en fit don en 1885 et en 1893 à la Bibliothèque nationale.
Les 1005 numéros, qui constituent cette collection, sont conservés à la Réserve des livres rares sous la cote Rés. Z. Bengesco, où ils sont resté classés selon le plan de Bengesco. Le premier don, qui comprenait 375 ouvrages, suit l’ordre des volumes I et II de la bibliographie voltairienne. Le deuxième don fit l’objet d’un catalogue manuscrit établi par Bengesco (Rés. Z. Bengesco 1005) : il correspond à des éditions décrites à la fin du t. II et dans les t. III et IV de la Bibliographie et à des ouvrages sur Voltaire non cités dans la Bibliographie.
Alfred Dumaine, "Georges Bengesco". Journal des débats politiques et littéraires, 27 nov. 1922, n° 329 Il n’existe pas de carnet ou d’inventaire séparé.
Lydia Mérigot, Les Catalogues du Département des imprimés, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 49. Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Impr. 111