(Z. Audéoud)
(Jules) Maurice Audéoud (Genève, 1864 – Hélouan, près du Caire, 5 juillet 1907) était le fils du banquier Jules-Paul Audéoud d’origine genevoise. Riche amateur, il réunit d’importantes collections artistiques. En 1899, il institua l’état français son légataire universel et légua ses collections au Louvre, au musée du Luxembourg, à la manufacture de Sèvres et à la Bibliothèque nationale. Le legs fut accepté par la Bibliothèque nationale en 1909. La bibliothèque d’Audéoud fut répartie entre la Réserve, le fonds général (1600 ouvrages divers, essentiellement histoire, littérature, voyages et sciences) et le département des Manuscrits qui reçut 18 manuscrits. La Réserve des livres rares reçut alors 650 "volumes de luxe, tirés à petit nombre sur beau papier, ornés d’illustrations en multiples états et de dessins originaux, revêtus de reliures en maroquin". Ce don présente un caractère tout à fait exceptionnel dans l’histoire des collections : entrent alors des éditions modernes et des auteurs appartenant presque tous à la seconde moitié du XIXe siècle. Audéoud acquérait des éditions de luxe d’éditeurs d’art parisiens (Carteret, Conquet, Ferroud, Piazza, etc.) Ses exemplaires se distinguent toujours par la qualité du papier et des illustrations ; ils sont enrichis d’épreuves d’artistes et de tirages avant la lettre, parfois de dessins originaux. La plupart sont revêtus de reliures de Marius-Michel, de Cuzin et de Mercier et de Gruel. Conservés à la Réserve des livres rares sous la cote Rés. Z. Audéoud, les volumes sont toujours rangés dans un meuble provenant aussi de Maurice Audéoud. Leur communication est soumise à autorisation du directeur de la Réserve, sur demande écrite.
Les Donateurs du Louvre. Paris : Éd. de la Réunion des musées nationaux, 1989. 347 p. Viennot, William. Catalogue de la collection Audéoud…, Paris : H. Champion 1912. XXXVI-59 p. (annexe au Bulletin mensuel des récentes publications françaises de 1911) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6484058t.r=aud%C3%A9oud%20275 Carnet conservé parmi les carnets de la Réserve (salle Y) : comprend les cotes Rés. Z. Audéoud, dans l’ordre des numéros, et la liste des ouvrages restés dans le fonds général, avec concordance partielle des cotes.
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Impr. 39
Né à Bordeaux en 1864, Gabriel Astruc prit part à la direction de la maison d’éditions musicales Enoch et Cie à Paris, fut l’un des créateurs de la revue Musica en 1902 et se lança à partir de 1904 dans l’organisation de concerts et de spectacles parmi lesquels il convient de citer les concerts historiques russes à l’Opéra, les représentations de Salomé à Paris sous la direction de Richard Strauss en mai 1907, la première saison des Ballets russes en 1909. Gabriel Astruc reste cependant aujourd’hui célèbre pour avoir créé en 1913 le théâtre des Champs-Elysées, édifié par les frères Perret et décoré par Bourdelle et Maurice Denis. Il décéda à Paris en 1938. Le fonds conservé à la Bibliothèque-musée de l’Opéra sous la cote Carton 2240 se compose de deux ensembles acquis lors d’une vente aux enchères à Genève le 24 novembre 1958 : un dossier concernant la saison 1909 des Ballets russes au Châtelet (dossier 6 du lot 65) et un autre dossier relatif à la création à Paris de Salomé de Richard Strauss en 1907 (lot 137).
Des fonds complémentaires sont conservés aux Archives nationales sous la cote 409 AP (Fonds Gabriel Astruc), à la New York Public Library for Performing Arts, dance collection, sous la cote *ZBD-161 (Gabriel Astruc Papers correspondant aux autres dossiers du lot 65 de la vente de Genève), à la Harvard Theatre Collection. Houghton Library, Harvard College Library sous la cote MS Thr 459 (correspondance de Gabriel Astruc et d’Anna Pavlova, correspondant peut-être au numéro 75 de la vente de Genève mais acquise seulement le 12 août 2002 par Harvard grâce à la fondation Howard Rothschild).
Gabriel Astruc. Le Pavillon des fantômes : Souvenirs. Orléans : Impr. orléanaise ; Paris : Bernard Grasset, éditeur, 1929.
Catalogue de la vente aux enchères de Genève (24-25 novembre 1958) sous la cote Carton 2240.
Inventaire du fonds Astruc des Archives nationales :
http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/fonds/xml_inv/Et...
Inventaire des Gabriel Astruc Papers à la New York Public Library for Performing Arts :
http://digilib.nypl.org/dynaweb/dhc/findaid/astruc
Inventaire de la correspondance entre Anna Pavlova et Gabriel Astruc conservée à la Harvard Theatre Collection. Houghton Library, Harvard College Library :
http://oasis.harvard.edu:10080/oasis/deliver/deepLink?_collection=oasis&...
Annie Berthier (dir.), Manuscrits, xylographes, estampages : les collections orientales du département des Manuscrits : guide, Paris : Bibliothèque nationale de France, 2000, p. 137
Antonia Mercé, dite La Argentina (1888-1936) naquit à Buenos-Aires (d’où son nom de scène), de parents espagnols, danseurs au Teatro Real de Madrid. Après des études de danse classique espagnole, elle se produit au music-hall, inventant elle-même des chorégraphies inspirées du flamenco et d’autres danses traditionnelles. Sa carrière internationale débute vraiment en 1923 avec la rencontre d’Arnold Meckel qui devient son impresario. Pendant treize ans, La Argentina danse en récital ou avec sa compagnie « Ballets espagnols d’Argentina », et remporte un grand succès. Sa collaboration et son amitié avec de grands noms de la musique espagnole comme Manuel de Falla, Isaac Albeniz, Ernesto Halffter ou Joaquin Nin, en font un véritable symbole de l’identité et de l’avant-garde espagnole du début du siècle. Sa mort prématurée, en 1936, coincide avec la fin d’une période particulièrement riche pour l’Espagne, qui entre alors dans le franquisme. La danseuse, saluée par les journaux du monde entier comme la « Pavlova du Flamenco », reste dans les mémoires comme une des personnalités marquantes de cet âge d’or espagnol.
La Bibliothèque-Musée de l’Opéra possède un important ensemble de documents et d’objets concernant Argentina, entrés par dons successifs de la famille et de l’association des amis d’Argentina. En 1956 en effet, une très importante exposition à la mémoire d’Argentina était organisée à la Bibliothèque de l’Opéra. C’est à la suite de cette exposition que la Bibliothèque de l’Opéra reçut, de 1956 à 1960 : - d’une part une collection d’archives concernant la carrière d’Argentina (principalement de 1927 à 1936), (1 boîte, 43 dossiers), comprenant des correspondances avec ses collaborateurs, comme Manuel de Falla, des photographies, des manuscrits d’arguments de ballets, une vingtaine d’affiches typographiques (Fonds Argentina), et environ 300 programmes (1911-1941) marqués « fonds Mercé » (conservés à part sous la cote Pro A 19, mais intercalés avec des programmes Argentina d’autre provenances). - d’autre part une collection d’objets divers, principalement des bijoux de scènes ayant appartenu à Argentina, et un tableau représentant Argentina dans l’Amour sorcier de Manuel de Falla, conservés dans le fonds muséal.
Le fonds Argentina proprement dit fait l’objet d’un inventaire sur fiches dactylographiées, intégré au fichier matière général de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra, consultable en salle de lecture. Les objets font également l’objet d’un inventaire sur fiches dactylographiées, consultable sur demande auprès du responsable du fonds muséal.. Les programmes font l’objet d’un signalement global au fichier des programmes de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra, consultable en salle de lecture.
Le département des Arts du spectacle conserve également un ensemble de documents sur cette artiste, arrivés par dons successifs, qui complètent les éléments déjà présents dans la collection Auguste Rondel. Il s’agit de costumes, souvenirs personnels et portraits de la danseuse, enregistrements sonores, photographies, programmes, affiches, coupures de presse, ouvrages et d’archives concernant l’Association des Amis d’Argentina.
Un inventaire est actuellement en cours
Ninotchka Bennahum, Antonia Mercé « La Argentina », Wesleyan University Press, 2000.