Philippot, Michel (1925-1996)
Michel Philippot est né à Verzy (Marne) le 2 février 1925. Son approche de la musique relève de sa double formation mathématique et musicale. Il interrompt ses études de mathématiques durant la guerre pour rejoindre la Réserve des livres raresistance, frôlant la mort à l’issue d’une arrestation survenue à Lyon. En 1945, il entreprend une formation musicale et suit l’enseignement de René Leibowitz. Pierre Boulez et Jean Barraqué sont ses condisciples. Puis, il aborde l’enseignement de cet art en milieu scolaire avant d’entrer à la radio en 1949. Il y remplit diverses fonctions: d’abord musicien-metteur en ondes, puis, en 1959, adjoint de Pierre Schaeffer au sein du Groupe de recherche musicale et plus tard d’Henry Barraud à France Culture. Il y côtoie de nombreux compositeurs dont Xenakis avec lequel il participe en 1962 au projet de concert collectif. Il devient, de 1964 à 1972, responsable de la production musicale, puis conseiller scientifique de la pRéserve des livres raresidence de Radio-France, de 1972 à 1975, et de l’INA de 1983 à 1989. Il mène en complément une activité de pédagogue, enseignant la musicologie et l’esthétique aux universités de Paris I et Paris IV (1969-1976) et la composition au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (1970-1990). En 1976, il crée un département de musique à l’Université de Sao Paulo au BRéserve des livres raresil, qu’il dirige jusque dans le courant des années 1980. Il s’investit également dans la formation des jeunes générations aux métiers du son, créant, en 1990 au Conservatoire national de musique de Paris, une classe spécialisée dans ce domaine. A l'occasion du deuxième centenaire de la fondation du Conservatoire, il a Réserve des livres raresumé dans un article intitulé "L'apparition de nouvelles techniques de composition et de réalisation" le chemin parcouru depuis que la notion de musique concrète a été définie par l'italien Luigi Russolo dans L'Arte dei rumori (1913). Il mène parallèlement une activité de compositeur qui manifeste sa maîtrise à faire la synthèse entre l’art et la science. Son style s’inscrit dans la mouvance de la technique sérielle tout en reflétant sa grande humanité. Son intégrité, par exemple, l’amène à interdire la diffusion de son œuvre à la radio durant les années où il y exerce des fonctions de responsabilité. L’encyclopédisme musical de Michel Philippot est à la mesure de cet esprit nourri d’une culture universelle. D’ailleurs, l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, dans une édition du XVIIIe siècle, constituait son bien matériel le plus précieux.
Après sa disparition en 1996, sa veuve, Madame Anna-Stella Schic, a souhaité marquer l'attachement que Michel Philippot avait pour la Bibliothèque nationale qu'il considérait comme un instrument pédagogique important pour la formation musicale, en faisant donation d'un fonds Michel Philippot. Celui-ci comprend : - Au département de l'Audiovisuel, sa discothèque comportant 742 disques microsillons. Par son éclectisme "éclairé", ce fonds reflète la vaste curiosité musicale de Michel Philippot. Toutes les formes relevant du domaine de la musique savante y sont présentes. Les musiques extra européennes (Afrique, Asie et Moyen-Orient), qu’elles fussent traditionnelles ou savantes, y prennent également leur place. Le mouvement musical de la seconde moitié du XXe siècle s’y intègre sans être prédominant. Y figurent ainsi des enregistrements édités par l’INA-GRM. - Au département de la Musique : - le fac-similé de l'Encyclopédie de Diderot et l'édition monumentale des oeuvres pour orgue de Bach par Marcel Dupré ; - l'œuvre de Michel Philippot sous forme soit de manuscrits autographes, soit d'éditions, soit de reproduction du manuscrit autographe (près de quatre-vingt pièces) ; Accessible ainsi dans son ensemble depuis la Sonate pour piano de 1947 jusqu'aux Compositions pour violon et piano des années 1990, l'œuvre de Michel Philippot fait appel aux instruments traditionnels et à l'apport du son électro-acoustique.
Le Monde, 31 juillet 1996, p. 7
Peters, Antoine de
Les 736 Rembrandt constituant la collection d'Antoine de Peters, peintre en miniature du roi de Danemark, furent acquis en avril 1784 par Hugues-Adrien Joly, garde du Cabinet des Estampes, pour un montant de 24 000 livres, ce qui pouvait être considéré comme une bonne affaire. Peters était sur le point de conclure une cession à l'empereur d'Allemagne lorsqu'il se ravisa, car il regardait la France comme une seconde patrie, y ayant vécu quelque quarante ans. Ce fabuleux rassemblement de toutes les estampes du Maître repRéserve des livres raresentait un notable enrichissement pour les collections royales. On découvrit par la suite que certaines planches, qui passaient pour avoir été retouchées par Rembrandt lui-même, avaient été falsifiées par Peters. On précisera, à la décharge du peintre, qu'il ne fut pas le seul en son temps à vouloir "multiplier" les états des planches de l'artiste.
Catalogue de l’œuvre de Rembrandt acquis par le Roy du sieur Peters, manuscrit, 1784 (Est, Ye 32 Rés. pet. fol.). Bouchot, Henri. "Deux épreuves de la Petite tombe de Rembrandt au Cabinet des Estampes de Paris". Gazette des Beaux-Arts, 1899 t. II p. 381. Exposition. Paris. Bibliothèque Nationale. 1986. Rembrandt, la Figuration humaine. Catalogue par Gisèle Lambert. Paris. M. et J. Guillaud.1986. in-4°. Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes ». Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 9
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, p. 287-289. - Omont, Inventaires, IV, p. 364-365. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 75.
Pernot, Hubert (1870-1946)
Hubert Pernot a été l’élève de l'abbé Rousselot, le fondateur de la phonétique expérimentale, avec qui il crée la Revue de phonétique, en 1911. Dès 1898-1899, il effectue deux missions dans l'île de Chio (Crête) au cours desquelles il procède à des enregistrements phonographiques linguistiques et musicaux. Ces séjours sur l'île de Chio seront l'objet de sa thèse : Études de linguistique néo-hellénique, soutenue en 1907. En 1912, il est nommé maître de conférences à la Sorbonne, chargé du cours de langue et littérature grecques modernes ; en 1919, il devient directeur de l'Institut néo-hellénique. Et en 1924, il est nommé à la direction de l’Institut de phonétique et des Archives de la parole de l’Université de Paris. Il succède en cela à Ferdinand Brunot (1911-1920) et à Jean Poirot (1920-1924). C’est sous sa direction que le décret du 11 août 1927 intègre les Archives de la parole dans un Musée de la parole et du geste, fondation de la Ville de Paris et de l’Université de Paris. En juillet 1928, l'Institut de phonétique - Musée de la parole et du geste quittent la Sorbonne pour s'installer au 19 rue des Bernardins, dans le cinquième arrondissement de Paris. Hubert Pernot oriente plus particulièrement la constitution des collections d’enregistrements sonores de l'Institut de phonétique-Musée de la parole et du geste dans deux directions précises : l’apprentissage des langues vivantes par le phonographe et l’enregistrement sonore du "folklore". Avec la collaboration de Pathé, Hubert Pernot est ainsi à l’origine de nombreux enregistrements sonores destinés à l’enseignement. En matière de captation du folklore Hubert Pernot effectue trois missions de collecte phonographique "sur le terrain" en Roumanie en 1928, où il enregistre 150 disques comprenant plus de 500 airs folkloriques et documents dialectaux. De sa mission en Tchécoslovaquie en 1929, il rapporte plus de 200 disques composés de chants folkloriques, de pièces instrumentales, de dialectes, mais aussi de discours d’hommes politiques, d’enregistrements d’artistes au répertoire classique… Enfin, en Grèce en 1930, il enregistre plus de 200 disques fixant diverses formes d’expressions populaires : chants de fiançailles, de fêtes, de moissons, de vendanges… repRéserve des livres raresentatifs des régions grecques : Macédoine, Crête, Cappadoce… En 1930, une chaire de grec postclassique et moderne est créée pour Hubert Pernot à la Sorbonne, et la même année, il quitte la direction de l'Institut de phonétique et du Musée de la parole. Les collections du Musée de la parole et du geste sont définitivement intégrées à la Phonothèque nationale en 1963. Une partie du catalogue de ces fonds a fait l’objet d’une conversion informatique. Toutefois l’outil le plus opérant de consultation reste l’inventaire manuscrit des cotes AP.
Voir aussi Archives de la parole Congrès de musique arabe, 1932 Exposition coloniale, 1931 Musée de la parole et du geste
Pernot, Hubert. "L'Institut de phonétique de l'Université de Paris". Revue de phonétique, 1928, T. 5, fasc. 1. 15 p. tirées à part Pernot, Hubert. Rapport sur l'Institut de phonétique, musée de la parole et du geste, 1925-1930, Paris, 1931
Bibliothèque de François-Louis Perne (1772-1832) Musicien, auteur d’une douzaine d’œuvres, essentiellement liturgiques, François-Louis Perne fut professeur d’harmonie au Conservatoire de 1811 à 1814. Son Cours élémentaire d’harmonie connut un grand succès. Bibliothécaire de 1819 à 1827, il donna sa bibliothèque et des papiers personnels à la bibliothèque du Conservatoire. Certains entrèrent de son vivant (notamment en 1824) et d’autres après sa mort (1833). Une liste des ouvrages donnés à la bibliothèque de l’École royale de Musique, datée du 20 janvier 1824, est conservée dans les Archives du Conservatoire [RES ADC 74, n°11]. Sans doute sont-ils liés à ses centres d’intérêts, comme l’histoire de la notation et des systèmes musicaux de l’Antiquité et du Moyen Age. Il avait restitué des manuscrits comme la Lettre apocryphe de saint Jérôme ou le document d’Aristide Quintilien, retrouvés à la Bibliothèque du roi.
Notice de Frédéric de la Grandville dans Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, sous la dir. De Joël-Marie Fauquet, Paris, Fayard, 2003, p. 956. [MUS USUELS Dict 41 (bis)]
François Lesure, « The Music department of the Bibliothèque nationale », Notes / Music library association, 1978, p. 251-268.