Collection Georges de PORTO-RICHE
Les papiers et manuscrits de Georges de PORTO-RICHE (1849-1930), poète et dramaturge ont été légués par sa veuve (décédée pendant l'Occupation) à la Bibliothèque Nationale, et pré-classés par la collaboratrice d'Auguste Rondel, Madeleine Horn-Monval, en 1947-1948. Ils entrent dans les collections en 1951, après la mort de Léon Blum, critique de théâtre à "la Revue blanche", exécuteur testamentaire. Son œuvre admirée par Jacques Copeau, a pu être parfois comparée, par les historiens de la littérature : G. Lanson, A. Antoine ; aux tragédies de Racine : "…subtil analyste du cœur humain, on a pu le comparer à Racine, mais l'amour qu'il peint est surtout charnel. Ses personnages sont mus plus par le désir que par le sentiment", ou à Marivaux. Son œuvre dramatique "Amoureuse" 1891, "le Vieil homme " 1910, a exercée sur le théâtre de son époque une influence certaine et a connu la gloire, elle fut représentée sur les scène de l'Odéon, de L'Opéra, de la Comédie-Royale. Par décision de Julien Cain, administrateur général de la Bibliothèque Nationale, tous les manuscrits (versions diverses, brouillons, ébauches) des pièces de théâtre, les correspondances des auteurs dramatiques, metteurs en scène et comédiens, et les documents concernant quelques affaires théâtrales, furent versés au fonds Rondel.
Brugmans (Henrik).- Georges de Porto-Riche, sa vie son œuvre. Genève , Slatkine, 1976. 367p.-[2] depl.-[1]f de pl.. Portrait. Bibliogr. pp359-367 Porto-Riche (Georges).- Théâtre complet, Paris : Fayard, 1925 "Revue d'Histoire du Théâtre " 1994/4
Roger Planchon
Né en 1931. Metteur en scène, auteur dramatique, comédien, producteur et réalisateur de films.
Roger Planchon débute sur scène au cours d’art dramatique de Suzanne Guillaud à Lyon, où il fait la connaissance de Robert Gilbert, Claude Lochy et Alain Mottet, qui pendant de longues années vont l’accompagner dans son travail. En 1949, après avoir remporté un concours de théâtre amateur, Roger Planchon et ses amis fondent une compagnie. Ils donnent leurs premières représentations dans une salle de la paroisse lyonnaise de Saint-Nizier puis, à partir de 1952, s’installent dans une petite salle de l’impasse des Marronniers, où ils fondent le Théâtre de la Comédie. Ils y alternent textes élisabéthains, théâtre burlesque et auteurs contemporains (Brecht, Vitrac, Ionesco, Vinaver, Adamov…), qu’ils contribuent à faire connaître.
A partir de 1957, Roger Planchon obtient de la municipalité de Villeurbanne une salle de 1 200 mieux adaptée à ses ambitions, qui devient le Théâtre de la Cité. Il la dirige avec Roger Gilbert.
En quelques années, Roger Planchon et ses compagnons font du Théâtre de la Cité un foyer de création remarquable, offrant le meilleur du répertoire classique et contemporain au plus grand nombre. Ils s’emploient inlassablement en effet à élargir leur public : politique active en direction des comités d’entreprises, des associations, du jeune public, organisation de débats à l’issue des spectacles, mise en place d’une programmation qui déborde largement le cadre du théâtre : musique classique, jazz, chanson, danse, cinéma…
Par sa réflexion critique sur les œuvres, par son art de la mise en scène, son souci de mettre le théâtre au cœur de la Cité, Planchon s’affirme comme une personnalité majeure de la décentralisation théâtrale. Ce n’est pas un hasard s’il accueille en 1968 le Comité permanent des directeurs de théâtres populaires et des maisons de la culture, solidaire du mouvement ouvrier et étudiant, et si son théâtre devient un foyer de débats sur la politique de l’Etat à l’égard du théâtre et sur la liberté des créateurs.
En 1972, le Théâtre de la Cité devient Théâtre national populaire (TNP), succédant dans sa mission publique de production et d’accueil de spectacles au Théâtre de Chaillot. Roger Planchon et Robert Gilbert s’associent avec Patrice Chéreau puis, à partir de 1986, avec Georges Lavaudant. Grâce à une programmation audacieuse, qui donne la parole à des auteurs ou metteurs en scène tels que Bob Wilson, Tadeusz Kantor, Matthias Langhoff, Botho Strauss, Bruno Boeglin, Jean-Christophe Bailly… le TNP s’affirme alors comme un des phares de la scène contemporaine.
Fasciné depuis toujours par l’écriture, Roger Planchon a mis en scène quelques-unes de ses propres pièces : La remise (1962), Le cochon noir (1973) : Gilles de Rais, l’infâme (1976), Le vieil hiver (1991), Le Radeau de la méduse ou Gustave et Théo (1995), Les libertins : des Bleus, des Blancs, des Rouges : janvier 1788-juin 1800 (1996). Il a également réalisé plusieurs films : Dandin (1981), Louis, enfant roi (1991), Lautrec (1997)
En 2000, Christian Schiaretti est nommé à la tête du TNP. Sans pour autant abandonner le théâtre, Roger Planchon, se tourne alors vers la production cinématographique et crée un organisme d’aide à la production : « Rhône Alpes Cinéma ».
Roger Planchon a remis ses archives au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France en juillet 2005. Celles-ci concernent aussi bien ses spectacles et ses activités théâtrales au TNP, que sa carrière cinématographique. Elles contiennent, outre des documents imprimés et manuscrits de toute nature, un ensemble de costumes de scène et de nombreuses bandes vidéographiques. L’inventaire du fonds Roger Planchon est consultable dans la salle de lecture du département des Arts du spectacle.
PLANCHON, Roger. Apprentissages : mémoires. Paris : Plon, 2004. 629 p.-[16] p. de pl.
BATAILLON, Michel. Un défi en province. : Planchon : chronique d'une aventure théâtrale. Paris : Marval, 2001. 2 vol. (271, 385 p.) : ill. en noir et en coul. Comprend : 1950-1957 ; 1957-1972.
COPFERMAN, Émile. Roger Planchon. [Lausanne] : la Cité ; 1969. 315-[24] p. : ill. Contient un choix de textes de Roger Planchon, extraits pour la plupart, de «Cité-panorama», 1959-1969.
Fonds Roger PIC (1920-2001)
Roger Pinard (dit PIC) naît en 1920 dans une famille d'artisans graveurs très liée au spectacle. Son père danseur et chanteur amateur dans les café-théâtres lui ouvre très jeune les portes d'un univers qu'il va côtoyer jusqu'à sa mort. Pic décroche son premier "engagement au théâtre à la fin des années trente en tant que régisseur de troupe (Le Magic-City), puis il devient directeur, metteur en scène, costumier d'une compagnie d'amateur. Il fuit le Service du Travail obligatoire en Allemagne en rejoignant Christian Casadesus et la "Compagnie du Regain", en tant que régisseur. Il fréquente les pères fondateurs du Théâtre populaire, admire Léon Chancerel et ses "Comédiens routiers". A l'instigation de ce dernier il crée et dirige à la Libération la compagnie "Le théâtre des villes et des champs". Il rencontre alors des hommes qui marqueront l'histoire du spectacle : J-M Serreau, M. Piccoli, M. Marceau, les habitués de Saint-Germain des Près. Ceux-ci l'accueillent lorsqu'à la suite de problèmes financiers l'aventure théâtrale s'arrêtera et qu'il devra passer de l'autre côté de rideau en tant que photographe. Dès sa jeunesse Pic s'est intéressé à l'image, il va donc donner à voir son univers familier et montrer le travail d'une nouvelle génération d'auteurs dramatiques et de metteurs en scène qui sont ses amis. La photographie de théâtre était jusqu'alors représentée par des agences spécialisées (Lipnitzki, Bernand) qui fournissent la presse en photos statiques, léchées et en lumière artificielle, les portraits d'alors sont signés Harcourt. Pic invente un nouveau style de portrait, offre un regard précis et documenté (en émule du TNP). Il choisit les lieux où se crée l'événement, révèle la mise en scène, le jeu des acteurs, la durée c'est à dire l'intégralité du spectacle, dans l'éclairage voulu par le metteur en scène. Retrouvant l'enseignement des maîtres qu'il a servi sur scène, il poursuit une exigence d'authenticité plus que la rentabilité. Roland Barthes officialise cette démarche novatrice "Les photographies de Roger Pic n'illustrent pas, elles aident à découvrir l'intention profonde de la création". C'est particulièrement vrai, grâce à l'adéquation de la vision de ces deux artistes, pour l'œuvre de Brecht et du Berliner Ensemble révélée au public français au cours du Théâtre des Nations. Le vérisme de la photographie, le souci de documentation du photographe qui immortalise les maquettes de décor, costumes, les séances de maquillage…mettent en valeur tout le travail précédant la création publique. C'est Roger Pic qui est à l'origine de la création par Wilson au Théâtre National de Chaillot, d'un budget spécifique alloué à la photographie du répertoire, et suscite le désir de créer des archives photographiques, seules mémoires d'un art éphémère. Au fil du temps Pic devient LE photographe de compagnies (Renaud-Barrault, TNP(Chaillot), de Festival (Théâtre des Nations), de personnalités (Marcel Marceau, Maurice Béjart…) d'institutions (L'Opéra de Paris).Témoin engagé de son temps, il l'est dans son activité de reporter- journaliste, il est aussi le témoin privilégié, la mémoire de vingt cinq années de spectacles parisiens d'une époque particulièrement importante pour l'histoire du spectacle. Pic cède au département du spectacle de 1983 à 1986, la plus grande partie de son œuvre sur le spectacle (1954-1972). Plus de 60000 négatifs 6x6 et 35 mm en N/B, toutes les planches contact correspondantes ainsi qu'un certain nombre de tirages 18x24 et 13x18 issues de ces planches contact, 600 diapos couleur. Sont représentés : Le Théâtre National de Chaillot (dir. Wilson), le Théâtre des Nations 1954 -1970, le Grenier de Toulouse, les spectacles de Roger Planchon, dans les spectacles parisiens : le théâtre, le danse (modern dance, ballets M. Béjart, Théâtre Kirov, Royal Ballet, R. Noureev, Marquis de Cuevas, Ballets Roland Petit…), Marcel Marceau, Le Cirque de Moscou, l'Opéra de Leningrad, L'Opéra et le Cirque de Pékin, quelques opérettes, les ballets Moïsseiev, le Festival du Marais… La Bibliothèque Musée de l'Opéra possède également un fonds PIC concernant les 10 ans (1959-1970) pendant lesquels il a photographié le théâtre lyrique et la Danse.
Bibliographie. (dans le domaine du spectacle)
- Roy (Claude). L'Opéra de Pékin. Texte de Claude Roy. Photographies de Pic. Commentaires de R[Robert] Ruhlmann. Paris, éditions du Cercle d'Art. 1955. 101p., fig., pl. en noir et en coul. - Planson (Claude). Il était une fois le Théâtre des Nations / Claude Planson. Photographies Roger Pic. Paris : Maison des Cultures du Monde, 1984. 88p., ill. en noir - Meyer-Plantureux (Chantal). Bertolt Brecht et le Berliner Ensemble à Paris / textes de Chantal Meyer-Plantureux et Benno Besson ; photogr. de Roger Pic. [Paris] : Marval, 1995. 152p. : ill., couv. ill. - Gautrand (Jean-Claude). Roger Pic : une vie d'Histoire / Jean-Claude Gautrand. [Paris] : Marval, 2000. 293p. , ill. en n. et coul. Bibliogr. Index
Expositions 1983 Pic témoin de Béjart, Avignon, Maison Jean Vilar 1984 Les Ballets du XXème siècle, Paris, Espace AGF 1987 De la scène à la rue, Lyon, Fondation nationale de la Photographie 1989 Photo et Théâtre ; Rennes, Exposition Musée des Beaux-Arts 1990 Mémoire des autres, Paris, Bibliothèque nationale 1995 Brecht et le Berliner Ensemble. Paris, FNAC