Fonds Henri-René Lenormand
Henri-René Lenormand (1882-1951), auteur dramatique, fils du compositeur René Lenormand.
Après ses études à la Sorbonne, il débuta au théâtre avec un drame, La folie blanche, pRéserve des livres raresentée au théâtre du Grand Guignol en 1905. Dramaturge original, novateur, influencé par Strindberg et vivement intéressé par la psychanalyse, qu’il introduit dans ses pièces, il connut la célébrité dans les années 1920, grâce à sa collaboration avec Firmin Gémier, Gaston Baty et surtout avec Georges Pitoëff, qui mit en scène : Le temps est un songe (1919), Les ratés (1920), Mixture (1925), La folle du ciel (1936)… et auquel il resta fidèle toute sa vie.
Henri-René Lenormand est surtout connu comme dramaturge. Ses œuvres, pRéserve des livres raresentées sur les plus grandes scènes d'Europe et d'Amérique dans les années 1930-1940, ont été reprises récemment à Paris. Mais il a également écrit des nouvelles et des romans et publié, peu avant sa mort, Les Confessions d’un auteur dramatique (1949).
Le fonds Henri-René Lenormand, a été donné à la Bibliothèque nationale par la famille de son épouse. Il est coté 4-COL-38 (1-800). Il contient les archives personnelles de l’auteur et de son épouse, Marie Kalff (1874-1959), comédienne d’origine hollandaise, qui joua, entre autres, dans des mises en scène de Jacques Copeau, Georges Pitoeff, Gaston Baty et Marcel Herrand, de la correspondance, de l’iconographie, des textes et coupures de presse.
Figurent également dans ce fonds les archives – papiers personnels et correspondance – du compositeur René Lenormand (1846-1932), père d'Henri-René Lenormand. Outre ses mélodies, René Lenormand, a écrit un opéra, Le cachet rouge (1925), plusieurs concertos et pièces, ainsi qu'un traité, Étude sur l'harmonie moderne (1913).
Un inventaire du fonds Lenormand est disponible dans la salle de lecture du département des Arts du Spectacle.
Jones, Robert Emmet. H. R. Lenormand. Boston, Twayne, 1984. 190 p. (Twayne's world authors series ; 730).
Lenormand, Henri-René. Les confessions d'un auteur dramatique. Paris, Albin Michel, 1949. 345 p.
Woollett, Henry. Un mélodiste français : René Lenormand. Paris : Fischbacher, 1930. 139 p.
Jeanne Laurent
1902-1989
Diplômée de l’Ecole des chartes, Jeanne Laurent entre en 1930 au ministère de l’Education nationale. En 1939, lorsque la guerre éclate, elle intègre la sous-direction de la Musique et des spectacles de ce ministère. Sans adhérer à la politique vichyste – elle participe à la Réserve des livres raresistance aux côtés de Germaine Tillion – elle profite du programme politique mis en place par le gouvernement d’alors dans le domaine culturel (protection du théâtre d’art contre les attaques mercantiles du théâtre de boulevard, aide à l’installation de compagnies à demeure en province) pour jeter les bases d’une décentralisation qu’elle mettra en œuvre à la Libération. Nommée en 1945 sous-directeur des spectacles et de la musique à la direction générale des Arts et lettres du ministère, jusqu’en 1952, année où elle est évincée, elle met en place et développe, en s’appuyant sur des hommes de terrains comme Jean Dasté, Hubert Gignoux, Maurice Sarrazin… les Centres dramatiques nationaux, chargés d’insuffler un nouveau dynamisme culturel dans les régions. Elle contribue également à la renaissance du Théâtre national populaire et à la fondation du Festival d’Avignon, a la tête duquel elle nomme Jean Vilar en 1951. D’autres mesures, comme la création du Concours des jeunes compagnies, vivier de nouveaux metteurs en scène, ou l’institution d’une aide à la première pièce, favorisent le renouveau du théâtre, sa diffusion sur l’ensemble du territoire, et la conquête de nouveaux publics.
Jeanne Laurent a légué au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France ses archives personnelles. Le fonds est organisé autour de ses oeuvres publiées : La République et les Beaux-Arts (1955), Arts et pouvoirs (1982), préfaces et articles publiés et oeuvres inachevées : Essai sur la politique culturelle de 1932 à 1989, Vilar, Décentralisation théâtrale, projets d'articles et textes de conférences. Il contient aussi de la documentation émanant du bureau des Beaux-Arts et ses papiers personnels : correspondance, cahiers et carnets de notes. Ce fonds est coté 4-COL-8. Un inventaire (Inv. 25) est disponible en salle de lecture
Denizot, Marion. Jeanne Laurent: une fondatrice du service public pour la culture, 1946-1952. Paris : Comité d'histoire du Ministère de la culture : 2005287 p.: (Travaux et documents / Comité d'histoire du Ministère de la culture ; 19).
Goetschel, Pascale. Renouveau et décentralisation théâtrale (1945-1981). Paris, P.U.F., 2003. 496 p.
Grâce à culture éclectique, Michel Guy (1927-1990) fait l'unanimité ou presque parmi les artistes français, mais aussi étrangers de son époque. Son environnement familial ne le prédisposait pas à cette carrière dans les Arts, cependant très jeune il manifesta un attrait pour ce domaine à travers une démarche de collectionneur. La peinture l'attire particulièrement, sans dédaigner pour autant les arts vivants : la danse, la musique et le théâtre. Il accepte donc la mission de créer, à la demande de Georges Pompidou, Président de la République et amateur éclairé lui aussi, une grande manifestation artistique, pluridisciplinaire et internationale : Le Festival d'Automne, qui lui survivra après sa mort en 1990. La réussite de cette manifestation le désigne tout naturellement à occuper de 1974 à 1976 le poste de Secrétaire d'état à la Culture sous la Présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Il continue, dans cette fonction son œuvre de pionnier, et ouvre largement au monde entier les scènes françaises. Parallèlement , dans l'hexagone, il nomme à dans les fonctions de directeurs de Centres Dramatiques Nationaux, une nouvelle génération d'hommes de Théâtre ( Jean-Pierre Vincent à Strasbourg, Gildas Bourdet à Grenoble…)qu'il encourage par de substantielles subventions. Le projet du Centre Pompidou le séduit en ce qu'il permet une cohabitation entre une Bibliothèque de Lecture Publique (BPI), un Musée d'Art Moderne, un Centre de Création industrielle, un Institut de Recherches Acoustiques et Musicales (IRCAM). Les nombreuses chartes culturelles qu'il signe avec les régions témoignent de son souci de concilier Recherche, Pédagogie et Décentralisation. A l'issue de son mandat au Ministère de la Culture, il accepte les vice-pRéserve des livres raresidences Du Festival d'Avignon et de la chaîne de Télévision la Sept Un bref passage (1980-1981) à la PRéserve des livres raresidence de la Cinémathèque française témoigne de son intérêt pour le cinéma et l'archivage de sa mémoire. Le fonds d'archives déposé au Département des Arts du spectacle suite au vœu émis en 1981par Michel GUY comprend 231 dossiers concernant essentiellement son activité au sein du Ministère de la Culture (correspondances avec différents artistes ).mais aussi des années postérieures . Leur communication est soumise à conditions : délais légaux, autorisations des correspondants ou de leurs ayants-droit. L'ensemble bien que parcellaire peut permettre de cerner la personnalité de celui que la presse et ses contemporains qualifiait d "honnête homme du XXe siècle" Un inventaire de ce fonds coté 4-COL-70 est à la disposition des lecteurs., et peut être complété par les documents multi supports déjà entrés dans le Département des Arts du Spectacle
Scarpetta (Guy).- Le Festival d'Automne de Michel Guy ; préf. de Andrée Putman. Ed. du Regard. Paris. 1992. 270 p. : ill. en noir et en coul.
Guitry, Sacha (1885-1957)
Sacha Guitry (1885-1957) rêvait de faire de son hôtel particulier de l'avenue Elysée Reclus un musée du comédien. Auprès de ses propres archives et celle de son père le célèbre acteur Lucien Guitry, il accumula toute sa vie autographes, tableaux et objets. Le musée ne se fit pas, et après sa mort bien des pièces de sa collection furent dispersées. Cependant grâce à la vigilance de proches collaborateurs, les principaux témoins de l'oeuvre des Guitry furent sauvés et fidèlement conservés.
En 1998 le Département des Arts du spectacle s'est porté acquéreur de l'ensemble de ce fonds, très riche à la fois sur le plan des manuscrits et de l'iconographie. Il couvre l'œuvre littéraire, théâtrale, cinématographique et radiophonique de Sacha Guitry. Chaque pièce, chaque film est illustré par les manuscrits aux différentes étapes de l'écriture, les programmes, la fortune critique, les affiches et les photographies; sans oublier les partitions de la "période" Yvonne Printemps, pour qui il écrivit revues et comédies musicales. L'iconographie composée principalement de photographies, et d'un petit fonds de maquettes de décors et de costumes, évoque ausi bien l'atmosphère familiale que professionnelle... pour autant que les Guitry aient jamais séparé les deux. Citons les émouvantes photos de Sacha enfant à Saint Pétersbourg où son père joua durant de longues années; les photos de Lucien dans ses grands rôles et avec ses amis : Tristan Bernard, Alphonse Allais et Jules Renard; les albums consacrés à Yvonne Printemps, la muse et le grand amour de Sacha.
La collection est en cours de classement et d'inventaire. Les documents classés- essentiellement ceux concernant le théâtre et les films de Sacha Guitry- sont communicables sur demande.
Guitry, Sacha. Œuvres. [Paris] : Omnibus, 1999 - 2 vol. Guitry, Sacha. Cinéma... Présentation et dossier de Claude Gauteur. [Paris] : Presses de la cité, 1993. Collection Omnibus Guitry, Sacha. Mémoires d'un tricheur. Théâtre. Préf. de Jean-Claude Brialy. [Paris] : Presses de La Cité, 1991. Collection Omnibus Desanti, Dominique. Sacha Guitry, cinquante ans de spectacle. Paris : B. Grasset, 1982 …et les nombreux ouvrages de Jacques Lorcey.