Léon Guillot de Saix
1885-1964
Auteur dramatique, critique, adaptateur et scénariste, producteur d’émissions de radio radio
Homme de lettres très prolifique, Léon Guillot de Saix a abordé un grand nombre de registres : auteur de textes dramatiques, de poèmes, de chansons, il a aussi été journaliste, mémorialiste, conférencier et scénariste.
Dans le domaine du spectacle vivant, il s’est intéressé aussi bien au théâtre qu’au music-hall ou à l’opérette. Près de deux cents de ses pièces ont été représentées. Il a traduit et adapté de nombreux auteurs étrangers, en particulier Oscar Wilde, son auteur de prédilection, Cervantès, Lope de Vega… Il adapté à la scène aussi bien des romans d’Honoré de Balzac, de Victor Hugo que les fables de La Fontaine. Il a également écrit des livrets pour des musiciens comme Jules Massenet ou Reynaldo Hahn.
Pionnier de la radio, il a produit et animé de très nombreuses émissions consacrées à la poésie, à la chanson, au folklore, et aux grandes figures littéraires qu’il affectionnait.
Il a légué à la Bibliothèque nationale une très importante collection qui comprend : - les manuscrits de ses pièces, livrets d’opérettes, textes de revues de music-hall et scenarii de films -sa correspondance, ses chroniques destinées à la presse écrite et à la radio - des recueils de critiques de ses œuvres - un ensemble de documents consacrés au théâtre aux armées pendant la première guerre mondiale - des dossiers consacrés à des personnalités du monde du spectacle - sa bibliothèque personnelle - un certain nombre d’objets : des marionnettes vénitiennes du XVIIIe siècle, des accessoires, des figurines représentant des comédiennes du début du XXe siècle
L’inventaire (Inv. 15) de cette collection, cotée 4-COL-31, est disponible dans la salle de lecture du département des Arts du spectacle.
Fonds Yvette Guilbert – Irène Aïtoff Département des arts du spectacle
Née à Paris sous le nom d’Emma Guilbert dans une famille modeste, Yvette Guilbert (1865-1944) dut travailler dès l’âge de 12 ans. Elle fit ses débuts de comédienne dans La Reine Margot de Dumas en 1887 aux Bouffes du Nord et ses débuts de diseuse à l’Eldorado puis à l’Eden-Concert en 1889. Elle fut remarquée l’année suivante par Toulouse-Lautrec au Moulin-Rouge et au Divan Japonais. Avec sa silhouette longiligne, une robe longue toute unie, en satin vert l’hiver et blanc l’été, et de longs gants noirs, elle avait un style bien à elle, différent de ce que l’on voyait alors dans les cafés concerts et les cabarets. Ses premiers succès avaient été écrits par des poètes montmartrois : Le Fiacre de Xanrof, Le P’tit cochon de Fragson et Fleur de berge de Jean Lorrain. Sa notoriété dépassa vite les frontières. Elle fit des tournées en Europe, en Afrique du Nord et aux États-unis. Au tournant du siècle, à la suite d’une grave maladie, elle changea de répertoire, explorant celui des anciennes chansons françaises qu’elle recherchait dans les bibliothèques et dont elle publia un premier recueil en 1908. Elle vécut sept ans aux États unis (1915-1922). Elle ouvrit deux fois une école, la première fois à Paris et l’autre à New York, afin de transmettre son métier sur lequel elle publia en 1928 : L’Art de chanter une chanson. De 1929 à 1931, elle tint une chronique dans Paris-Soir intitulée Guilbertinage. En 1902, elle avait fait paraître un roman à clefs sur le monde des variétés intitulé La Vedette. En 1927, elle publia ses mémoires intitulés : La Chanson de ma vie.
Le fonds Guilbert/Aïtoff des ASP est constitué de plusieurs dons provenant de : - la collection Rondel, - Maxime Schiller, époux d’Yvette Guilbert, en 1947 (recueil sur la tournée aux États-unis) - Hélène Abraham, anciennement Rsupp, amie des dernières années à Aix-en-Provence (1940-1944), en 1955, - Irène Aïtoff (1904-2006), pianiste qui fut l’accompagnatrice d’Yvette Guilbert de 1932 à 1939, en 1998.
Il fut complété par plusieurs achats, comme par exemple trois aquarelles préparatoires à l’affiche de 1892 signée Ferdinand Bac.
Il contient pour l’essentiel des manuscrits (écrits, correspondance, partitions annotées, cahiers de notes), des coupures de presse, des documents iconographiques (photographies, affiches, aquarelles, programmes), relatifs à sa vie, son écrits, ses récitals, conférences et émissions radiophoniques, ses tournées en France et à l’étranger, sa production au théâtre, cabaret, cinéma.
Le fonds est classé en six sous-fonds : - Biographie - Écrits - Correspondance - Textes de ses récitals, conférences et émissions radiophoniques - Tournées en France et à l’étranger - Théâtre, cabaret, cinéma On peut également trouver des documents au département des Arts du Spectacle (fonds Mévisto, papiers Casadesus, correspondance d’Antoine, d’Aristide Bruant, de Claretie, etc.), ainsi qu’au département de la Musique (Série Vm7), au département de l’Audiovisuel (enregistrements, films), au département des Manuscrits (correspondance d’Alexandre Dumas fils, de Joseph Reinach, de Raymond Poincaré, etc.) et au département des Estampes et de la Photographie (portraits d’Yvette Guilbert).
Fonds Yvette GUILBERT / Irène Aitoff Inventaire réalisé par Noëlle GIRET. [ASP 017 INV THE 92] Yvette Guilbert, diseuse fin de siècle. Paris : Bibliothèque nationale de France, 1995. [ASP Usuels 792.709 2 GUI exp.] Supplément au catalogue d’exposition « Yvette Guilbert. Diseuse fin de siècle », exposition du 9 février au 1er avril 1995, Bibliothèque nationale de France. [ASP Usuels 792.709 2 GUI exp.]
Collection GERMINET-VINOT
Maurice Vinot (1882-1969) dit Gabriel Germinet, ingénieur de formation est l'un des pionniers de la radio sous toutes ses formes et telle que nous la connaissons encore aujourd'hui, notamment du théâtre radiophonique, qu'il écrit et sur lequel il réfléchit. En 1922 il conçoit un radio-journal, invente pour les reportages en direct la voiture émettrice, créée le premier magazine de programmes radio : "Paris Informations sans-fil" sans succès. On y trouve pourtant toutes les rubriques qui nourrissent encore les journaux des grandes radios actuelles. Radiola, premier studio de la première radio privée parisienne (créé le 06.11.1922, 8 jours avant la B.B.C!), l'accueille en 1923 en tant que directeur de programmes, en 1927, lors de sa transformation en Radio-Paris (célèbre sous l'Occupation!), il quitte ce poste mais restera conseiller de la Station jusqu'en 1931 Il mène alors, mais sous son patronyme Maurice Vinot, une carrière d'auteur de "radiodrames" dont le premier et qui a frappé la sensibilité des auditeurs "Maremoto", 1er prix du Concours d'art radiophonique avec un jury comprenant Colette, Jacques Copeau, Léon-Paul Fargues…. Il met en ondes le 21.10.1924 sur Radio Paris ce drame radiophonique qu'il a co-écrit avec Pierre Cusy; ce "Raz de marée" terrorise si bien les auditeurs que la diffusion en est interdite…par le Ministère de la Marine.. Traduite en anglais elle sera diffusée par la B.B.C. le 25.02.1925, puis par Radio-Paris le 25.03.1937( mise en ondes fragmentaire de Georges Colin), enfin au cours d'un hommage à Germinet-Vinot sur la RTF en 1949, Georges Godebert remonte cette œuvre.. traduite en huit langues dont le Japonais ce drame de la mer fit le tour du monde. On ne peut s'empêcher de penser qu' Orson Welles avec la "Guerre des mondes " rendait implicitement hommage à l'inventivité de Maurice Vinot. En préface à "Maremoto " le dramaturge nous rappelle sa formation de scientifique en livrant sa réflexion sur ce nouveau genre dramatique qu'il contribue à créer avec en préface à "Maremoto" : "Contribution à l'art théâtral spécialement étudié pour son application à la Radiophonie". En 1926 cette contribution sera rééditée avec "le Théâtre radiophonique, mode nouveau d'expression artistique". Après l'expérience de "Maremoto", ses œuvres souvent co-écrites ou adaptations d'œuvres littéraires sont plus accessibles à tout public En 1962, Germinet-Vinot fait don au département des Arts du spectacle de sa documentation personnelle (grand nombre d'études, de coupures de presse, de notes et de lettres) relative aux débuts de la radiodiffusion et France et dans le monde, à laquelle il a joint ses propres textes. En 1976, Roger Richard, critique radiophonique depuis 1938, producteur la RTF et surtout célèbre historien de la création dramatique à la radio depuis ses origines apporte un complément à ce premier ensemble.
NOTE : Le Département des Arts du spectacle conserve un certain nombre de Fonds concernant la radio de cette époque : Georges Godebert, Emile Malespine, , Jacques Dapoigny, Pham Van Ky, Georges-Marie Bernanose, ainsi sur la Télévision, fonds Jean Thévenot, script d'émissions de J-C Averty (don de l'auteur)
RICHARD (Roger). Théâtre radiophonique ou audiodramaturgie. Paris, Fayard, 1952 GERMINET( G.) CUSY (P)- Théâtre radiophonique mode nouveau d'expression artistique. Chiron, Paris, 1926 (Réédition le Livre à la carte et Phonurgia Nova, 1997) "Radio mon amour", revue "Interférences" , nouvelle série, n°2-82 (1982)
Auteur dramatique, adaptateur, metteur en scène, directeur de théâtre.
Gabriel Garran, est né à Paris en 1929. Pendant la seconde guerre mondiale son père est déporté à Auschwitz et il est contraint d’abandonner ses études. Son entrée au théâtre se fait par le biais du militantisme au sein de mouvements de jeunesse, et par sa collaboration à divers groupes de théâtre amateur. Dans les années 1950, Il écrit sa première pièce, La couleur du pain, demeurée inédite et est invité par Tania Balachova à faire des lectures spectacles à l’école de théâtre du Vieux-Colombier. En 1956, il inaugure le Théâtre de Lutèce, où il met en scène des auteurs contemporains. En 1958, il fonde la troupe « Théâtre contemporain » et s’installe pour quelques mois au Théâtre du Tertre. Il songe ensuite à s’établir dans la périphérie parisienne, afin d’aller à la rencontre d’un public populaire jusqu’alors délaissé des hommes de théâtre. Sa rencontre avec Jack Ralite, adjoint à la culture du maire d’Aubervilliers, sera de ce point de vue décisive. Fort du soutien de cet élu, Gabriel Garran s’installe à Aubervilliers en 1960. Il y crée une école dramatique qui deviendra le Groupe Firmin Gémier et organise le Festival d’Aubervilliers (1961-1964) qui, en l’absence de salle de théâtre, se tient au Gymnase Guy Môquet. Le théâtre de la Commune d’Aubervilliers, projeté dès 1962, qui sera le premier théâtre permanent en banlieue parisienne, ouvre ses portes en 1965. Il deviendra centre dramatique national en 1975.
Les plans de la salle sont de René Allio, qui collabore régulièrement, en tant que décorateur, aux mises en scène de Gabriel Garran. Celui-ci choisit de mettre l’accent sur le théâtre contemporain (Max Frisch, Arthur Miller, Peter Weiss, Brecht, Maïakovski, Adamov…) Il ouvre largement les portes de son théâtre à de jeunes metteurs en scène (Patrice Chéreau, André Benedetto, Ariane Mnouchkine, Jacques Rosner, Marcel Maréchal, Antoine Vitez, Jean Jourdheuil…), et à des compagnies étrangères.
En 1985, Gabriel Garran quitte Aubervilliers pour créer, avec le soutien du ministère de la culture, le Théâtre international de langue française, qui se consacre à la présentation d’œuvres francophones portant l’empreinte de cultures différentes, en particulier des œuvres québécoises et africaines. Pendant quelques années, ce théâtre, sans domicile, se produit dans divers lieux (Théâtre national de Chaillot, Centre Georges Pompidou, Théâtre de la Tempête, Théâtre des Bouffes du Nord…) et dans des festivals nationaux et internationaux. En 1993, il trouve un point d’ancrage à La Villette, au pavillon de Charolais, ancienne buvette du marché aux bestiaux aménagée en un théâtre. Gabriel Garran abandonne la direction de ce lieu, qui deviendra le Tarmac, en 2005.
Le fonds remis par Gabriel Garran, coté 4-COL-37 au Département des arts du spectacle, comprend des dossiers documentaires, cahiers de régie, notes et documents de mise en scène, recueils de presse, photographies et affiches retraçant l’activité de Gabriel Garran à la direction du Théâtre de la Commune d’Aubervilliers entre 1959 et 1985. Un inventaire (inv. 6) est disponible en salle de lecture du département des Arts du spectacle.
Servin, Micheline. Le Théâtre de la commune d'Aubervilliers : une aventure. Paris, Encre, 1980.104 p. (Collection Brèches).