Auteur dramatique, adaptateur, metteur en scène, directeur de théâtre.
Gabriel Garran, est né à Paris en 1929. Pendant la seconde guerre mondiale son père est déporté à Auschwitz et il est contraint d’abandonner ses études. Son entrée au théâtre se fait par le biais du militantisme au sein de mouvements de jeunesse, et par sa collaboration à divers groupes de théâtre amateur. Dans les années 1950, Il écrit sa première pièce, La couleur du pain, demeurée inédite et est invité par Tania Balachova à faire des lectures spectacles à l’école de théâtre du Vieux-Colombier. En 1956, il inaugure le Théâtre de Lutèce, où il met en scène des auteurs contemporains. En 1958, il fonde la troupe « Théâtre contemporain » et s’installe pour quelques mois au Théâtre du Tertre. Il songe ensuite à s’établir dans la périphérie parisienne, afin d’aller à la rencontre d’un public populaire jusqu’alors délaissé des hommes de théâtre. Sa rencontre avec Jack Ralite, adjoint à la culture du maire d’Aubervilliers, sera de ce point de vue décisive. Fort du soutien de cet élu, Gabriel Garran s’installe à Aubervilliers en 1960. Il y crée une école dramatique qui deviendra le Groupe Firmin Gémier et organise le Festival d’Aubervilliers (1961-1964) qui, en l’absence de salle de théâtre, se tient au Gymnase Guy Môquet. Le théâtre de la Commune d’Aubervilliers, projeté dès 1962, qui sera le premier théâtre permanent en banlieue parisienne, ouvre ses portes en 1965. Il deviendra centre dramatique national en 1975.
Les plans de la salle sont de René Allio, qui collabore régulièrement, en tant que décorateur, aux mises en scène de Gabriel Garran. Celui-ci choisit de mettre l’accent sur le théâtre contemporain (Max Frisch, Arthur Miller, Peter Weiss, Brecht, Maïakovski, Adamov…) Il ouvre largement les portes de son théâtre à de jeunes metteurs en scène (Patrice Chéreau, André Benedetto, Ariane Mnouchkine, Jacques Rosner, Marcel Maréchal, Antoine Vitez, Jean Jourdheuil…), et à des compagnies étrangères.
En 1985, Gabriel Garran quitte Aubervilliers pour créer, avec le soutien du ministère de la culture, le Théâtre international de langue française, qui se consacre à la présentation d’œuvres francophones portant l’empreinte de cultures différentes, en particulier des œuvres québécoises et africaines. Pendant quelques années, ce théâtre, sans domicile, se produit dans divers lieux (Théâtre national de Chaillot, Centre Georges Pompidou, Théâtre de la Tempête, Théâtre des Bouffes du Nord…) et dans des festivals nationaux et internationaux. En 1993, il trouve un point d’ancrage à La Villette, au pavillon de Charolais, ancienne buvette du marché aux bestiaux aménagée en un théâtre. Gabriel Garran abandonne la direction de ce lieu, qui deviendra le Tarmac, en 2005.
Le fonds remis par Gabriel Garran, coté 4-COL-37 au Département des arts du spectacle, comprend des dossiers documentaires, cahiers de régie, notes et documents de mise en scène, recueils de presse, photographies et affiches retraçant l’activité de Gabriel Garran à la direction du Théâtre de la Commune d’Aubervilliers entre 1959 et 1985. Un inventaire (inv. 6) est disponible en salle de lecture du département des Arts du spectacle.
Servin, Micheline. Le Théâtre de la commune d'Aubervilliers : une aventure. Paris, Encre, 1980.104 p. (Collection Brèches).
La collection Abel Gance du département des Arts du Spectacle s’est constituée en plusieurs étapes. Les premiers documents entrés - manuscrits, dossiers de coupures de presse et matériel publicitaire - proviennent de la collecte régulière effectuée dans les années 10 et 20 par Auguste Rondel, fondateur des collections dont est issu le département. En 1993, Nelly Kaplan, qui fut dans les années 50-60 la collaboratrice d’Abel Gance, met en vente une part importante des archives du cinéaste. A cette vente du 3 mars 1993 à l’Hôtel-Drouot, qui fut largement médiatisée (le dossier de presse et le catalogue sont conservés dans la collection Abel Gance sous la cote 4-COL-36/30) le Département "enleva" l’une des pièces maîtresses: les 19 carnets où de 1914 à 1928, Abel Gance consigna notes de travail et faits intimes, idées et projets, notes de lecture, impressions esthétiques, littéraires, scientifiques et métaphysiques. Essentiels à la recherche, les carnets accompagnent et éclairent l’œuvre du cinéaste. A cette acquisition s’ajoutent l’ensemble des scénarios de Gance écrits entre 1908 et 1919, des lettres de Charles Pathé et de Louis Jouvet. En 1994, le département a l’opportunité de se porter acquéreur du manuscrit de Prisme, ouvrage publié en 1931 chez Gallimard et qui utilise certains éléments des carnets, d’un important lot de documents relatifs au film J’accuse et des lettres adressées par Gance entre 1925 et 1949 au peintre et critique d’art Gaston de Craecke. On ne peut cependant parler d’un véritable "fonds Abel Gance" à la BnF qu’en 1995, lorsque Claude Lafaye, ami du cinéaste et son plus fidèle soutien dans les dernières années de sa vie, fait don à l’Etat des archives qui lui avaient été confiées. Comprenant à la fois papiers personnels et documents de travail, ces archives couvrent l’ensemble de la carrière de Gance. Les documents de tout type ainsi réunis au fil des ans ont été l’objet d’un inventaire disponible à l’accueil de la Bibliothèque. Le lecteur limitant sa recherche aux photographies, affiches et brochures publicitaires, peut interroger la sous-base cinéma d’Opaline, accessible sur le site Internet de la BnF. Cette sous-base signale également l’existence des affiches conservées au département des Estampes et de la photographie.
"Abel Gance". 1895. Bulletin de l'Association française de recherche sur l'histoire du cinéma, 2000
Collection Douay (GD)
Georges Douay (1840-1919)
Georges Douay, parisien mondain et compositeur aujourd’hui tombé dans l’oubli, acquit quelque réputation dans les années 1860-1870, en composant les partitions de chansons légères et d'opérettes ou "folies musicales", sur des textes de Francis Tourte, Turpin de Sansay ou William Busnach.
Il fut un grand amateur de théâtre et un collectionneur avisé. A sa mort en 1919, il légua à la Bibliothèque de l'Arsenal une collection riche de plus de 50 000 pièces. La bibliothèque, connue des hommes de lettres et des bibliophiles, accueillit pour la première fois un fonds entièrement dédié à l'art dramatique. S'affirmait ainsi l'orientation théâtrale de l'établissement ; cette vocation s'ancra de manière définitive à l'occasion du transfert de la collection d'Auguste Rondel en 1925, et aboutit à la création en 1976 du Département des Arts du Spectacle.
La collection Douay est composée d'imprimés, d'estampes et de manuscrits. - Les imprimés sont au nombre de 49 939. Ils comprennent des ouvrages de référence relatifs au théâtre et à son histoire, et de nombreuses pièces du XVIe siècle à la première guerre mondiale, sous forme de brochures, de recueils ou d'extraits de périodiques. Le théâtre du XIXe siècle y tient une place prépondérante. Le fonds comprend également plus de 200 partitions, pour beaucoup oeuvres de Gorges Douay lui-même. - Les 702 estampes sont réparties en 23 cartons thématiques (cotes 49 940 à 49 962), portraits d'acteurs et d'auteurs dramatiques pour l'essentiel. - Les manuscrits sont aujourd'hui répartis entres les départements de l'Arsenal (215 pièces) et des Arts du Spectacle (1366 pièces).
Un inventaire est consultable en ligne dans le catalogue BnF Archives et manuscrits : Présentation du fonds Douay : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc1032650 GD-514. Recueil de chansons de J. Castaing. 1797 : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc103267j GD-644. Cassandre oculiste ; Les amours d'été ; Blaise et Babet : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc1032714 GD-971. Les originaux par M. Fagan : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc103272d GD-1837. Calendrier pour les années 1744-1760 : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc1032668 GD-2052. Mes oisivetés : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc103270v
« La Bibliothèque de l’Arsenal ». Arts et métiers du livre. 1997, n° 206, p. 53
Henri Etiévant
1870-1953
Comédien, metteur en scène et directeur de théâtre
Henri Etiévant commence sa carrière au Théâtre libre d’André Antoine en 1892, puis dans divers théâtres. En 1899, il dirige le théâtre municipal de Troyes. Après une longue tournée en Europe il revient en France vers 1900.
Il est alors engagé au Théâtre de l’Ambigu puis au Théâtre de la Porte Saint-Martin, où il reste jusqu’en 1913, année au cours laquelle il abandonne le théâtre pour se consacrer au cinéma, comme acteur et metteur en scène. Il réalise quelques films en Italie avant la guerre, puis en France.
A l’avènement du cinéma parlant, il abandonne la réalisation cinématographique et se tourne de nouveau vers le théâtre.
Le fonds Henri Etiévant, coté 4-COL-85, acquis par le département des Arts du spectacle en 2004, réunit des archives personnelles, de la correspondance, des photographies, des coupures de presse, une importante documentation relative à sa carrière théâtrale et cinématographique, ainsi qu’une collection de livres et de revues ayant appartenu à sa fille, la comédienne Yvette Etiévant. Il contient aussi un ensemble de recueils factices sur les personnalités du théâtre et du cinéma qu’Henri Etiévant a côtoyés (photographies signées ou dédicacées, correspondance, extraits de presse, programmes). Un inventaire (Inv. 57) est consultable en salle de lecture.