Fonds Cavaillé-Coll
Ce fonds concerne la manufacture d’orgues Cavaillé-Coll, ainsi que la famille de facteurs d'orgue du même nom et plus particulièrement Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899), actif à Paris à partir de 1833, principal responsable de la manufacture depuis le milieu du XIXe siècle et facteur d’orgues particulièrement inventif et prolifique. Le fonds s’est constitué en plusieurs étapes, par des dons et des acquisitions, en 1973-1975, 1986 et 1999-2000.
I- En 1999-2000, est entré au département de la Musique, par don et par acquisition, un très important ensemble d’archives de la Manufacture des Grandes Orgues Cavaillé-Coll, couvrant une période qui va de 1833 jusqu’au début du XXe siècle, complété par une série de carnets de notes d’Aristide Cavaillé-Coll ; cet ensemble est catalogué et décrit dans BN-Opaline Musique : [Réserve des livres rares. Vma. ms. 1364 (1 à 6) : 1840-1859 ; registres manuscrits de copies de lettres de la Manufacture des Grandes orgues Cavaillé-Coll. [Réserve des livres rares. Vma. ms. 1364 (7 et 8) : 1840-1855 ; répertoires manuscrits des copies des lettres. [Réserve des livres rares. Vma. ms. 1365 (1 à 5) ; 1833-1859 ; registres manuscrits de copies de devis. [Réserve des livres rares. Vma. ms. 1366 (1) : 1863-1878 ; registre manuscrit « n° 2 Marchés ». [Réserve des livres rares. Vma. ms. 1366 (2) : 1833-1868 ; registre manuscrit « Répertoire des marchés ».
[Réserve des livres rares. Vma. ms. 1367 : 1838-1858 ; registre manuscrit d'archives « Etats d'orgues avant et après travaux ». [Réserve des livres rares. Vma. ms. 1368 : [1876-1887] ; registres manuscrits de sites où Cavaillé-Coll est intervenu ou a projeté d'intervenir. [Réserve des livres rares. Vma. ms. 1369 : 1855-1892 ; enregistrement des livrets d'ouvriers ; registre de la préfecture de police, paraphé, où sont noté les noms, adresses et qualifications des ouvriers employés par Cavaillé-Coll, en application du décret du 30 avril 1855. [Réserve des livres rares. Vma. ms. 1370 : 1867-1901 ; registre des ouvriers employés par Cavaillé-Coll, où sont notés les noms, qualités et dates. [Réserve des livres rares. Vma. ms. 1371 : 1871-1892 ; registre où sont notés les noms, adresses, dates de naissance et dates d'embauche des enfants (loi du 22 mars 1849).
Carnets de notes de travail d’Aristide Cavaillé-Coll : [Réserve des livres rares. Vmd. ms. 50 : carnet de notes autographes (notes techniques, tableaux, listes de prix...) ca 1855-1858. [Réserve des livres rares. Vmd. ms. 51 : carnet de notes autographes (notes techniques dont une sur le diapason (février 1859), tableaux, listes de prix de jeux, d'alliages...) ca 1859. [Réserve des livres rares. Vmf. ms. 123 : carnet de notes autographes au crayon noir et à l'encre, commence par des notes sur l'origine de l'orgue (Dom Bedos), dessins et croquis ; ca 1877-1881. [Réserve des livres rares. Vmf. ms. 124 : carnet de notes autographes au crayon noir et à l'encre, nombreux relevés et croquis à main levée, plans ; ca 1870-1872.
II- Le legs Eckert, versé au département de la Musique en 1985 (don 86-271(1-14) – les n° 1 à 6 et le n° 14 correspondent à des papiers et pièces d’archives –, coté [Réserve des livres rares.Vm.dos.50-55 et [Réserve des livres rares. Vmb. ms. 79) rend compte des diverses activités de la manufacture de grandes orgues Cavaillé-Coll et rassemble des documents sur la famille du facteur. Il est classé comme suit : [Réserve des livres rares. Vmb. ms. 79 : journal de 1834-1836 (n° 1 du don 86-271). [Réserve des livres rares. Vm. dos. 50 : notes autographes et fascicules imprimés de l’Association scientifique de France (1868) rendant compte d’expériences acoustiques menées par A. Cavaillé-Coll. (n° 2 du don) [Réserve des livres rares. Vm. dos. 51 : brouillons et lettres autographes, minutes de lettres, pièces administratives concernant la construction d’un grand orgue pour la salle des Fêtes construite au Trocadéro à l’occasion de l’Exposition universelle de 1878. (n° 3 du don) [Réserve des livres rares. Vm. dos. 52 : projet de grand orgue pour le Vatican (1886-1888), à l’occasion de l’exposition vaticane du Jubilé sacerdotal du pape Léon XIII (correspondance, visite de la maquette à Paris en 1887, Comité de patronage). (n° 4 du don) [Réserve des livres rares. Vm. dos. 53 : documents familiaux (1686-1835) : correspondances d’amis ou parents ; documents juridiques ou financiers ; documents relatifs à des orgues (à partir de 1778). (n° 5 du don) [Réserve des livres rares. Vm. dos. 54 : 24 dossiers 1823-1901 : notes manuscrites, rapports et articles imprimés, documents iconographiques concernant la réparation, l’accord et la construction de différentes orgues en France : Ajaccio, Avignon, Château-Gontier, Dreux, Lyon, Montpellier (Carmes et Saint-Denis), Nancy, Orléans, Ménilmontant, Paris (Légion d’honneur, Panthéon, Saint-Vincent de Paul, Les Billettes, La Madeleine, Notre-Dame, Notre-Dame d’Auteuil, Saint-Roch, Sainte-Trinité), Quimper, Saint-Brieuc, Saint-Denis, Saint-Germain en Laye, Varangeville. (n° 6 du don), catalogué dans BN-Opaline.
[Réserve des livres rares. Vm. dos. 55 : extraits de livres de comptes 1844-1883 : devis, comptes, factures pour des travaux faits par la manufacture Cavaillé-Coll sur diverses orgues. (n° 14 du don), catalogué dans BN-Opaline. [Réserve des livres rares. Vm. dos. 54 bis-55 bis (grands formats) : notes techniques et comptes concernant notamment les orgues d’Ajaccio et du Panthéon à Paris.
III- En 1973-1975 (dons 73-783, 74-198, 74-527, 75-362), puis en 1985 (don 86-272), Mme Marcel Dupré, veuve de l’organiste Marcel Dupré, fait don à la Bibliothèque nationale d’un important ensemble concernant l’œuvre et l’activité de son mari, qui avait été encouragé dans sa vocation d’organiste, alors qu’il était encore enfant, par Aristide Cavaillé-Coll : on y trouve un dossier documentaire concernant ce dernier et sa famille (marqué don 73-783), sous la cote [Réserve des livres rares. Vm. dos. 3 (I, II, III), rassemblé et classé par Marcel Dupré selon les catégories suivantes : - pièces concernant l’inauguration de la plaque commémorative d’Aristide Cavaillé-Coll le 14 décembre 1963 (brouillon du discours prononcé par Marcel Dupré, liste des invités, lettres autographes, notamment des descendants de Cavaillé-Coll, reçues par Dupré à cette occasion, coupures de presse). - renseignements concernant la vie d’A. Cavaillé-Coll, ses principales orgues et quelques documents sur les ouvriers ayant quitté Cavaillé-Coll. - notes Réserve des livres raresumant des souvenirs sur A. Cavaillé-Coll (généalogie, descendance, famille, notes sur l’orgue électrique).
Loïc Métrope, La manufacture d'orgues Cavaillé-Coll, avenue du Maine, Paris, Aux Amateurs de livres, 1988. Kurt Lueders, « Cavaillé-Coll acousticien devant l'Association Scientifique de France », in Flûte harmonique, vol. 45-46, 1988, p. 16-28. Joris De Henau, « Aristide Cavaillé-Coll in de Sint-Niklaaskerk te Gent (1853-1856) », in Orgelkunst, vol. 26 (n° 3), 2003, p. 201-227.
En 1848, après la chute de la monarchie, quelques milliers de manuscrits provenant des offices et concerts de la Chapelle du roi furent attribués au Conservatoire (Lesueur, Paisiello, Cherubini). Ce fonds contient également la musique exécutée aux concerts de la cour, notamment sous Napoléon Ier (airs d’opéras italiens) ainsi que des matériels complets d’opéras italiens qui pourraient provenir du Théâtre Italien (on y a retrouvé des fragments importants d’ Il Viaggio a Reims de Rossini).
Séries H, D et L.
François Lesure, « The Music department of the Bibliothèque nationale », Notes / Music library association, 1978, p. 251-268.
Casadesus, Robert (1899-1972) et Gaby (1901-1999)
Issu d'une dynastie d'artistes et de musiciens, Robert Casadesus est connu des mélomanes tout d'abord comme pianiste. Il a néanmoins commencé de composer très tôt et, loin de se cantonner dans le répertoire pianistique – ce qu'on aurait pu attendre d'un virtuose –, s'essaye au contraire à tous les genres musicaux. Son oeuvre de créateur est indissociable de sa carrière d'interprète, les deux ont été menées simultanément. Entré dans la classe de piano de Louis Diémer au Conservatoire en 1912, il obtient le Premier Prix l'année suivante, à l'âge de 14 ans. Au Conservatoire il suit également les cours de Jean Gallon et ceux de Xavier Leroux pour la classe d'harmonie (Premier Prix en 1919). Il donne son premier récital en 1917 et poursuit toute sa vie durant, une carrière internationale de chambriste et de soliste. Robert Casadesus, son épouse Gaby aussi bien que leur fils Jean seront attachés au Conservatoire américain de Fontainebleau où ils donneront très régulièrement cours et master classes.
L'oeuvre de Robert Casadesus comprend vingt-sept opus de musique de chambre, presque tous édités, pour les formations et les effectifs les plus divers. Son intérêt pour la musique de chambre s'est également fait sentir tout au long de sa carrière d'interprète puisque outre les concerts qu'il donnait avec son oncle, le violoniste Marius Casadesus, il forma un duo célèbre avec Zino Francescatti. Le duo formé par Robert et Gaby Casadesus connut lui aussi une renommée internationale et son répertoire donna lieu à de nombreux enregistrements. L'oeuvre symphonique et concertante de Robert Casadesus compte vingt et un numéros d'opus, parmi lesquels : sept symphonies dont une avec choeur, trois suites pour orchestre, sept concertos pour piano (pour un, deux et trois solistes), des concertos pour flûte, pour violon, pour violoncelle,...
Les ayants droit de Robert et Gaby Casadesus ont souhaité déposer au département de la musique la totalité des manuscrits des œuvres de Robert Casadesus, ainsi que la bibliothèque musicale des deux artistes : plusieurs milliers de partitions dont beaucoup sont annotées. L'ensemble, complété de programmes, agendas et coupures de presse, est entré en septembre 2000, sous l'appellation "Archives Robert et Gaby Casadesus". La musique imprimée est cataloguée dans la base BN- Opaline et porte la cote "Vm. Casadesus". Les manuscrits musicaux ont fait l'objet d'un inventaire et seront également traités dans la base BN-Opaline.
Hommage à Robert Casadesus : [exposition, département de la musique, salle de lecture, 15 mars-15 juin 1999, par Marie-Gabrielle Soret et Catherine Massip]. Paris : BNF, 1999. 15 p.
Sébastien de Brossard (1655-1730) maître de chapelle, chanoine, érudit, compositeur et théoricien de la musique, réunit au cours de son existence une collection musicale exceptionnelle de près de 1000 pièces. Après des études générales traditionnelles à Caen, ce jeune homme, autodidacte en matière de musique, commence dès ses années de formation à Paris à copier de la musique et des traités théoriques. Il s’installe à Strasbourg en 1687, d’abord vicaire puis maître de chapelle de la cathédrale. C’est au cours des années strasbourgeoises que le collectionneur va réunir la majeur partie de sa bibliothèque. Il achète, copie lui-même et fait copier de nombreuses œuvres, non seulement pour son plaisir mais aussi pour ajouter au répertoire du chœur de la cathédrale qu’il dirige. Lorsqu’il quitte Strasbourg pour prendre à Meaux le poste de maître de chapelle de la cathédrale en 1699, il emporte avec lui un répertoire conséquent destiné aux offices de Meaux. Devenu chanoine en 1709, il poursuit ses travaux de composition et d’érudition en publiant notamment son Dictionnaire de musique (1703). C’est en 1724 que le chanoine décide de céder sa collection à la Bibliothèque royale. Il n’a pas de descendance et craint sans doute la dispersion de son extraordinaire ensemble d’ouvrages. Après maintes péripéties, parmi lesquelles on lui impose la rédaction du Catalogue de sa bibliothèque, la collection entre à la bibliothèque du roi en contrepartie d’une pension que Brossard ne percevra guère puisqu’il meurt le 17 août 1730. La collection de Sébastien de Brossard se complète donc du Catalogue des livres de musique théorique et prattique rédigé par le collectionneur lui-même en 1724, et qui comporte nombre d’informations et d’appréciations uniques (Mus. Rés. Vm.8 20). La collection Sébastien de Brossard présente un tableau complet de la musique et de la théorie musicale européennes du XVIe au XVIIIe siècles. Tous les genres musicaux, tous les domaines sont représentés. Sa richesse demeure exceptionnelle : soixante-cinq ouvrages imprimés sont les seuls exemplaires conservés au monde et nombre de manuscrits constituent des sources uniques. Elle réunit aujourd’hui 959 titres, essentiellement conservés à la Bibliothèque nationale de France, répartis dans différents départements. La plus grande partie se trouve au département de la Musique et en constitue l’un des noyaux. Parmi les pièces uniques figurent plusieurs oratorios et motets de Marc-Antoine Charpentier (Vm.1 1269, Vm.1 1478-1480), de Giacomo Carissimi (Historia Davidis et Jonathas, Vm.1 1476), deux motets de Guillaume Bouzignac (dans Rés. Vma. ms. 571). La Réserve des livres rares et le département Littérature et arts conservent les ouvrages théoriques imprimés, comme ce Musice utriusque de Franchino Gaffurio, publié à Brescia en 1497, ouvrage le plus ancien de la collection (Rés. V. 552). Les écrits théoriques manuscrits se trouvent au département des Manuscrits. Citons par exemple les Règles pour l’accompagnement du clavecin de François Couperin (N. a. fr. 4673) et les Règles de composition de Marc-Antoine Charpentier (N. a. fr. 6355), sources uniques également.
Brossard, Yolande de. La collection Sébastien de Brossard (1655-1730): catalogue, Paris : BNF, 1994. XXV-539 p. Grand, Cécile. "La bibliothèque de Sébastien de Brossard" Dans : Le concert des muses / textes réunis par Jean Lionnet. Paris : Klincksieck, 1997, p. 191-199. Lebeau, Elisabeth. "L’entrée de la collection musicale de Sébastien de Brossard à la Bibliothèque du roi d’après des documents inédits". Revue de musicologie, décembre 1950, XCV-XCVI, p. 77-93 et juillet 1951, XCVII-XCVIII, p. 20-43.
Caplet, André (1878-1925)
André Caplet est né au Havre le 23 novembre 1878. Il entre au Conservatoire de Paris en 1896 et en sort en 1901, année où il remporte le premier Grand Prix de Rome, devançant Gabriel Dupont et Maurice Ravel. Avant 1914, le catalogue d’œuvres du compositeur est encore peu fourni. Pourtant, quelques chefs-d’œuvre s'en détachent déjà, le Masque de la mort rouge : Légende pour harpe chromatique et orchestre, d'après le conte d'Edgar Poe (1908), le Septuor pour cordes vocales et instrumentales (1909) pRéserve des livres raresageant déjà des recherches qui seront effectuées sur l'utilisation de la voix. L'activité créatrice d'André Caplet, que l’on aurait pu imaginer allant vers un plein épanouissement, sera mise en sommeil car le compositeur est en même temps un chef d'orchestre au métier affirmé. Nommé à l'Opéra de Boston, il y dirige l'orchestre 1910 à 1913. De retour en France, la direction de l'orchestre de l'Opéra de Paris lui est offerte, mais la Première Guerre mondiale éclate et André Caplet se porte volontaire pour le front. En 1916, il subit une attaque aux gaz qui altère irrémédiablement sa santé. De retour à la vie civile, André Caplet décide d'abandonner la baguette et de se consacrer davantage à la composition. On le voit alors Réserve des livres raresister aux nombreuses propositions qui lui sont faites pour tenter de le ramener sur scène. Il refuse de prendre la direction de l'orchestre de l'Opéra, renonce au pupitre des Concerts Lamoureux et abandonnera rapidement les Concerts Pasdeloup. La dégradation de son état de santé le contraint à restreindre ses déplacements et ses activités. Le public parisien ne le retrouvera plus que ponctuellement au pupitre, notamment pour diriger ses propres œuvres, comme Le Miroir de Jésus. C’est pendant ces quelques années, de 1917 au 25 avril 1925, date de sa mort, que le compositeur donnera la pleine mesure de son art.
Un ensemble de documents, jusqu’à pRéserve des livres raresent conservé par Pierre Caplet, fils du compositeur, a été acquis en 2001 par le département de la Musique. Ce nouveau fonds complète le don effectué par Yvonne Gouverné en 1982 et permet ainsi de mettre en lumière de nombreux aspects encore méconnus de la vie et de l'œuvre du compositeur. Il comprend tous types de documents : manuscrits musicaux, musique imprimée annotée, photographies, dessins, programmes, coupures de presse, carnets et agendas, notes de travail. Le tout est complété par la correspondance (plus de 1.500 lettres autographes) où figurent les noms des compositeurs, chefs d'orchestre, interprètes et personnalités du monde musical de l'époque, parmi lesquels : Claire Croiza, Jane Bathori, Nadia Boulanger, Maurice Emmanuel, Charles Koechlin, Darius Milhaud, Francis Poulenc,…. De nombreuses lettres à son éditeur Jacques Durand, ainsi que celles adressées à son épouse Genviève, permettent de retracer, parfois au jour le jour, l'élaboration d'une œuvre que l'on redécouvre aujourd'hui. Un inventaire a été réalisé, le catalogage des pièces est en cours, sur la base BN-Opaline.
[Exposition, Paris BnF, Département de la musique, 2000] Soret, Marie-Gabrielle ; Massip, Catherine. André Caplet : 1878-1925 : exposition, Département de la musique, salle de lecture, 1er janvier-15 avril 2000. [Paris], Département de la musique, 2000. – 23 p.