Cote Rés. Z. Don, ouverte en 1926 à la Réserve des livres rares, où sont conservées groupées des collections arrivées par don, dont on n’a pas fait un Z. nominatif.
Les ouvrages sont répartis dans des séries par format : Rés. grand fol. Z. Don ; Rés. fol. Z. Don ; Rés. 4° Z. Don ; Rés. 8° Z. Don.
Comprend les dons suivants :
En 1998, Madame Janet Zacos a fait don au département des Monnaies, Médailles et Antiques de la collection de sceaux rassemblés par son époux, Monsieur Georges Zacos, comprenant 6 232 plombs, en très bon état de conservation.
Né à Istanbul en 1911, Georges Zacos ne fut pas seulement collectionneur et marchand, mais devint, avec le Père V. Laurent, un spécialiste réputé. En 1963, il quitta Istanbul pour s’installer en Suisse. Il publia, en collaboration avec A. Veglery, les quatre tomes du premier volume des Byzantine Lead Seals (Bâle, 1962), finançant lui-même l’impression d’une haute qualité technique de cet ouvrage de référence, qui reste indispensable à tout historien de Byzance. L’ouvrage, qui comprend l’édition de plus de trois mille sceaux, apportait de nombreux inédits et donnait la première étude systématique sur les sceaux des commerciaires, matériel de première importance pour l’histoire des siècles dits obscurs. Georges Zacos publiait aussi, avec un commentaire détaillé, une série de plombs ayant appartenu aux membres des différentes familles régnantes de Byzance, notamment celle des Comnènes. Cette étude, d’une grande richesse prosopographique, donne des informations de premier ordre sur l’évolution de la couche dirigeante. La mort, en 1983, empêcha Georges Zacos de poursuivre la publication du corpus sous la forme qu’il avait projetée, mais un second volume, posthume, fut édité sous l’impulsion de Madame Janet Zacos, avec l’aide de J. Nesbitt.
La générosité de Madame Janet Zacos a permis l’entrée au département des Monnaies, Médailles et Antiques de 6 232 des 7000 sceaux de la dernière collection formée par son mari, dont une moitié environ d’inédits (inv. 1998/6/1-6232). Car Georges Zacos avait constitué une première collection de plus de dix mille plombs, dont la plus grande partie provenait d’Istanbul. C’est cette collection qui fut vendue en 1951 à Monsieur et Madame Bliss et entra ainsi au centre d’études byzantines de Dumbarton Oaks. A cette collection s’ajoute le don de deux assiettes byzantines glaçurées du XIIe siècle (1998/1324-5). L’ensemble de la collection de sceaux a été numérisé par J.-C. Cheynet et leur archivage terminé. Un catalogue est en préparation, qui prendra en compte tous les inédits, sauf la masse de plusieurs centaines d’inscriptions anonymes, dont seules seront retenues celles qui présentent un intérêt particulier, par leur formulation ou leur iconographie.
Signalons aussi : Maria Campagnolo-Pothitou, Sceaux de la collection Georges Zacos au Musée d'art et d'histoire de Genève, Milan : 5 continents éditions ; Genève : Musée d'art et d'histoire de Genève ; Genève : Ville de Genève, 2016. - (Collections byzantines du MAH, Genève ; 5).
Né le 11 décembre 1826 à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir), Wiliam Henry Waddington était le fils d’un riche manufacturier anglais établi en France et naturalisé français. Après des études en Angleterre, il rentra en France en 1849. Sa vocation de numismate et d’épigraphiste se dessina dès l’année suivante, au cours d’un premier voyage en Orient. Il commença à rassembler les premiers éléments d’une collection qu’il ne devait cesser d’accroître. Membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1865, député en 1871, sénateur en 1876, ministre de l’Instruction publique, président du Conseil, il fut enfin ambassadeur de France à Londres durant dix ans. La mort le frappa le 13 janvier 1894. Sa carrière politique l’empêcha de mener à terme son projet de Recueil général des monnaies grecques d’Asie mineure. Néanmoins son œuvre scientifique est importante, comme en témoigne la liste de ses travaux (Revue Numismatique, 1894, p. 138).
Après sa mort, E. Babelon adressa un courrier à l’Administrateur général de la Bibliothèque Nationale, pour lui signaler l’importance de la collection qu’il laissait et exprimer le vœu que des démarches soient tentés dans le but de faire entrer en bloc la collection au Cabinet des médailles. Ayant reçu l’autorisation d’entamer des pourparlers avec les héritiers Waddington, il rédigea un rapport détaillé, accompagné d’une estimation précise, pièce par pièce, de toute la collection. Ce rapport était terminé le 1er mai 1894. « Une loi de finances, promulguée au JO, le 29 juin 1897, à la suite d’un vote favorable de la Chambre des Députés et du Sénat, a affecté la somme de 421 000 F à l’acquisition par l’État de la collection de monnaies grecques laissée par William-Henri Waddington. Cette importante mesure législative a été prise sur la proposition de M. Alfred Rambaud, Ministre de l’instruction publique ». Ainsi s’exprime E. Babelon dans la Revue Numismatique, 1897, p. 261. Invité par le Ministre à publier d’urgence un Inventaire sommaire de cette collection, E. Babelon s’acquitta de sa tâche en un temps record puisque les 7 467 monnaies et objets furent publiés en 6 livraisons, dans la RN 1897 et 1898 (« La collection Waddington au Cabinet des médailles. Inventaire sommaire », Revue Numismatique, 1997, p. 261-368 ; p. 401-456 ; Revue Numismatique, 1898, p. 1-70 ; 149-206 ; 341-436 ; 549-639). Les six livraisons furent publiés en 1898, en un volume in-4°, sous le titre Inventaire sommaire de la collection Waddington acquise par l’État en 1897 pour le département des Médailles et Antiques de la Bibliothèque Nationale (Paris, Rollin et Feuardent). L’ouvrage, accompagné de 21 planches, était également doté de nombreux indices. Mais on en resta là. Les monnaies Waddington, pourvues d’une étiquette portant les initiales de la collection et le n° de l’inventaire sommaire, furent réparties dans le Fonds général et reçurent un nouveau numéro.
Entre 1851 et 1879, Waddington avait fait régulièrement des dons au Cabinet et le Cabinet lui avait également régulièrement acheté des monnaies. La liste de ces dons et achats figure ci-dessous :
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Méd. 49
Wahl, Jean (1888-1974) Z-Wahl
Le Professeur Jean Wahl (Marseille 1888-Paris 1974) est « une des figures les plus remarquables et les plus originales de la philosophie française du XXe siècle ». Son œuvre philosophique en fait un des principaux historiens des philosophies existentialistes. Il est aussi poète et critique d’art car pour lui, la poésie et l’art peuvent aborder les mêmes questions que la philosophie et les exprimer à leur manière ou d’une manière plus profonde. Sa bibliothèque reflète ces trois aspects de son œuvre. Riche de 8000 volumes environ et quelques périodiques (français et étrangers), elle a été donnée à la Bibliothèque nationale en 1978 par sa fille aînée, Madame Hamet, en accord avec ses héritiers et comporte un bon nombre d’ouvrages importants et rares dans le domaine de la philosophie et de la littérature allemandes. Jean Wahl souhaitait que sa bibliothèque ne soit pas complètement dispersée et qu’elle soit utile : le « Z-Wahl » regroupe donc environ 2000 volumes et les « doubles » ont été remis au Centre de prêt pour qu’ils servent par ailleurs. Ce fonds occupe 45 m linéaires et est divisé en formats (Fol, 4°, 8°. Il comprend les cotes Fol-Z-Wahl et Fol-Z-Wahl pièce, 4°-Z-Wahl et 4°-Z-Wahl pièce, 8°-Z-Wahl et 8°-Z-Wahl pièce, le format 8° étant le plus important. Dans chaque format, les volumes sont classés par langues, les œuvres, contributions, traductions, cours, conférences, etc. du professeur étant regroupées.
Dictionnaire des philosophes sous la direction de Denis Huisman... 2e éd. revue et augmentée. Paris : Presses universitaires de France, 1993. 2 vol. (XXVIII-3064 p.) "Bibliothèque du Professeur Jean Wahl". Revue de la Bibliothèque nationale, juin 1980, 5e année, n° 2, p.54
Revue de la BN, juin 1980.
Valton, Prosper
Prosper Valton est né en 1834, dans une famille bourgeoise qui lui permit, toute sa vie, de se livrer aux plaisirs des arts et de leur connaissance. « Cet érudit affable et modeste qui connaissait et appréciait mieux que personne l’art des médailleurs italiens de la Renaissance » (Henri de La Tour , Rev. num. 1906, p. 502) n’a pas seulement collectionné les monnaies grecques et les médailles de la Renaissance, il a d’abord « manié l’ébauchoir en même temps que le pinceau et le crayon » (Id., Ibid.). Vers 1863, par l’intermédiaire de son amis His de la Salle, il fait la connaissance de l’architecte et collectionneur Alfred Armand qui, retraité, se consacrait à sa passion pour l’art. Valton l’intronisa dans la Société française de gravure où l’avaient conduit ses compétences et sa pratique. Leurs affinités les conduisirent à travailler ensemble autour des impressionnantes collections d’Armand : photographies, gravures, dessins, dont une grande partie furent légués directement par Armand au Cabinet des estampes en 1888, date de sa mort. Ses autres collections, les médailles et moulages de médailles italiennes, le reste de la collection de dessins, Armand les avait léguées à Valton, scrupuleux continuateur de l’œuvre, avant que d’en devenir en quelque sorte l’exécuteur testamentaire : il poursuivit la construction de la collection de médailles italiennes, remplaçant tel exemplaire médiocre par un autre meilleur, tel moulage par la médaille enfin découverte, et surtout il tint à jour les fiches du grand-œuvre d’Armand auquel il avait largement et modestement collaboré : Les médailleurs italiens des quinzième et seizième siècle, Plon, 1879, dont une deuxième édition, largement augmentée, était parue en trois volumes de 1883 à 1887. Ce sont ces médailles, et la documentation (les fiches) qui avait été formée autour, que Valton a léguées au Cabinet des médailles. Elles y sont entrées en 1906, année de sa mort, avec la petite mais importante collection de monnaies antiques. Cette dernière lui appartenait entièrement : elle est la manifestation la plus parfaite, quoique discrète, comme la personne de son concepteur, du goût et de l’érudition de Prosper Valton. « Telle y est d’ailleurs la beauté des exemplaires que, toujours ou presque toujours, ils surpassent ceux de l’ancien fonds du Cabinet de France, et, à ce seul point de vue, le legs Valton constitue pour le médaillier national un enrichissement considérable. » (Jean de Foville.)
articles sur les médailles italiennes dans RN 1885, 1887, 1905. « Alfred Armand », nécrologie, RN 1888, p. 476-479.
Sur Prosper Valton : Henri de la Tour, « Prosper Valton », nécrologie, RN 1906, p. 502-508. Ernest Babelon, « La collection Armand-Valton », Revue de l'Art, octobre 1908. Jean de Foville, «Préface » dans Les monnaies grecques et romaines de la collection Valton, Paris, 1917 (repris de : RN 1909, p. 1-35, 209-228, 297-320, 481-499, pls. I-II, VII-VIII, XIII ; RN 1910, p. 129-160, pl. VI ; RN 1911, p. 166-188 ; RN 1912, p. 41-83, 205-235, 335-371, 480-499, pl. VII).
La donation Alfred Armand figure au registre d’acquisition H., p. 169-175, et est détaillée dans l’inventaire manuscrit MMA 103.
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Méd. 36. Inventaire manuscrit MMA-103