Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. I, 266-269. - Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Mss 128. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 52
Biencourt, Charles marquis de
Le marquis Charles de Biencourt (1826-1914), dont l'ancêtre, premier du titre (1747-1824), député de la noblesse de la Marche aux Etats Généraux, s'était signalé par ses idées libérales, avait acquis le château d'Azay et commencé à y réunir un ensemble de pièces satiriques. Il avait perdu ses deux fils dans l'expédition du Tonkin, et laissa à sa nièce, la vicomtesse de Poncins, tous ses biens, y compris sa collection d'estampes qu'elle légua à son tour à la Bibliothèque Nationale en 1943. Ainsi entrèrent dans nos collections plus de 1500 caricatures anglaises de la fin du XVIIe siècle, œuvres de Rowlandson, Gillray et Cruikshank (la Bibliothèque Nationale en possédait déjà plus de 2000), mais aussi 3384 gravures françaises relatives à l'histoire de France. La collection a été dispersée dans les séries concernées.
Marque de collection : Don Biencourt-Poncins.
Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Amsterdam, 1921 suppl. n° 261 b.http://www.marquesdecollections.fr/detail.cfm/marque/5694/total/1
Laure Beaumont-Maillet, “Les collectioneurs au Cabinet des Estampes”, Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 47
Fonds Beaudu
Fonds constitué, à l’origine, d’une importante collection de photographies (de danse en particulier) ayant appartenu à Edouard Beaudu (journaliste et rédacteur d’essais sur le music-hall et la danse, actif de 1907 à 1964), mais aussi d’une partie de la bibliothèque de ce dernier et de coupures de presse. Ce fonds, qui entra à la Bibliothèque de l’Opéra par dons successifs faits par Edouard Beaudu entre 1952 et 1964, est dispersé, depuis les années 1960, dans le fonds général. Les documents ayant appartenu à ce fonds portent encore, pour certains, le timbre humide "Collection Edouard Beaudu J des Barreaux" ou le cachet sec "EB".
Mathias Auclair et Pauline Girard, « Les collections iconographiques du XXe siècle de la Bibliothèque-musée de l’Opéra de Paris », à paraître dans Music in art : international journal for music iconography.
Bengesco, Georges (1848-1922). Pseudonymes : Un ami de la France ; Un Bibliophile ; Un paysan du Danube
Descendant par sa mère d’une célèbre famille de boïards roumains, les Golesco, dont il écrivit l’histoire ("Une famille de boyards lettrés roumains au XIXe siècle. Les Golesco", Paris, 1922), Bengesco, envoyé enfant à Paris, fut éduqué en France. Une fois ses études de droit terminés, il poursuivit pendant quarante ans une longue carrière de diplomate roumain (secrétaire à la Légation de Paris, ministre à Bruxelles, consul général à Constantinople). Même s’il fut élu membre de l’Académie Roumaine et lauréat de l’Académie des Beaux-Arts, les titres qu’il préféra furent ceux de "diplomate et bibliographe", qu’il choisit d’ailleurs pour l’exergue d’une médaille à son effigie.
Éditeur de Voltaire en neuf volumes (1887-1892), il fut aussi son meilleur bibliographe. Voltaire : bibliographie de ses œuvres, paru en quatre volumes (1882-1890 ; reprint en 1977), reste de nos jours un ouvrage de référence. Une mention particulière doit être faite de sa Bibliographie franco-roumaine depuis le commencement du XIXe siècle jusqu’à nos jours (ouvrages imprimés ou édités en France) (1895 ; 2e éd. augm., 1907) qui scelle son double appartenance aux lettres françaises et roumaines. Bengesco avait lui-même collectionné des éditions voltairiennes, qui sont signalées dans sa bibliographie voltairienne avec la mention (C.V. Ben). Il en fit don en 1885 et en 1893 à la Bibliothèque nationale.
Les 1005 numéros, qui constituent cette collection, sont conservés à la Réserve des livres rares sous la cote Rés. Z. Bengesco, où ils sont resté classés selon le plan de Bengesco. Le premier don, qui comprenait 375 ouvrages, suit l’ordre des volumes I et II de la bibliographie voltairienne. Le deuxième don fit l’objet d’un catalogue manuscrit établi par Bengesco (Rés. Z. Bengesco 1005) : il correspond à des éditions décrites à la fin du t. II et dans les t. III et IV de la Bibliographie et à des ouvrages sur Voltaire non cités dans la Bibliographie.
Alfred Dumaine, "Georges Bengesco". Journal des débats politiques et littéraires, 27 nov. 1922, n° 329 Il n’existe pas de carnet ou d’inventaire séparé.
Lydia Mérigot, Les Catalogues du Département des imprimés, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 49. Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Impr. 111
Deben Bhattacharya (1921-2001)
Après le décès brutal du célèbre ethnomusicologue Deben Bhattacharya en 2001, sa famille a souhaité faire don de ses archives sonores à la Bibliothèque nationale de France. Cette dernière conserve désormais ce fonds unique qu’elle a numérisé afin de le rendre accessible aux chercheurs. D’origine bengalie, Deben Bhattacharya était installé à Paris depuis 1954. Jusqu’à son décès en 2001, il a enregistré plus de 400 heures d’archives sonores dans le monde entier. S’intéressant notamment aux traditions musicales des peuples nomades, des peuples sans frontières, Deben Bhattacharya a souvent fait œuvre de précurseur. On lui doit par exemple les premiers enregistrements des pèlerinages gitans des Saintes-Maries de la Mer en 1954, ainsi que nombre d’enregistrements de traditions en voie de disparition comme les chants des Bâuls, ces « fous de Dieu », mystiques et poètes vagabonds du Bengale. Considéré comme l’un des pères de la world music, Deben Bhattacharya ne s’est jamais défini comme un ethnomusicologue, mais comme un collecteur du patrimoine sonore ; et aujourd’hui, ses archives sont tenues pour l’une des mémoires de l’humanité du XXe siècle, aux côtés de celles d’Alan Lomax ou d’Alain Danielou. La réception de ce fonds prestigieux par le département de l’Audiovisuel s’inscrit dans la continuité des dons des fonds de Félix Quilici, de Geneviève Massignon, et de bien d’autres.
Bhattacharya, Deben, The mirror of the sky : songs of the Bãuls of Bengal, translated from the orginal Bengali with introduction and notes by Deben Bhattacharya, Prescott (Ariz.), Hohm Press, 1999
Vidéographie :
Jourdain, Stéphane, La musique selon Deben Bhattacharya, Paris, La Huit Production, 2001, 1 cassette vidéo VHS, 52 min.