Z Basque.
L’explorateur, linguiste et astronome Antoine Thompson d’Abbadie (1810-1897), élu à l’Académie des sciences en 1867, laissa à cette institution la plupart de ses manuscrits. La Bibliothèque nationale bénéficia également d’un legs, qui y entra en 1902. Parmi ses multiples centres d’interêt (entre autres les études sur l’Éthiopie, sur les langues amérindiennes et d’Afrique centrale) , il en était un, la langue et la civilisation basques, qui lui tenait particulièrement à cœur. Une collection de près de mille titres imprimés (monographies et périodiques mêlés), en français, espagnol et basque, du 18e et du 19e siècles, porte à la BnF l’estampille « Bibliothèque nationale-Académie des sciences. Collection Antoine d’Abbadie », et compte plus de 15 mètres linéaires. Elle constitue la majeure partie du fonds « Z Basque », conservé au Département Littérature et art. On y retrouve par exemple une grande partie des œuvres de Julien Vinson (1843-1926), philologue et linguiste, méridional lui aussi, avec envois manuscrits à Abbadie, et la seule collection connue (il est vrai lacunaire) du périodique en langue basque Californiako Eskual herria publié à Los Angeles à partir de 1893. En complément de cette collection, les dernières cotes sont occupées par une quarantaine d’ouvrages de la première moitié du 20e siècle, eux aussi en basque ou sur le pays basque, provenant d’un don fait le 10 février 1948 sous le n° 340627 par les héritiers du linguiste Georges Lacombe. Une autre partie de la collection d’Abbadie est conservée au Département des manuscrits dans le fonds celtique et basque.
Dictionnaire de biographie française, t. 1.
Knörr, E., De re bibliographica : le répertoire des mss. sur la langue et la littérature basques de la Bibliothèque nationale de Paris, Anuario del Seminario de filología vasca « Julio de Urquijo », XX, 3, 1986, p. 811-816.
Notice rédigée en partie d’après des informations fournies par M. Jean-Claude Poitelon.
Bertin, Pierre (1891-1984)
Artiste complet, Pierre Bertin savait aussi bien composer de la musique et chanter que jouer la comédie. Il écrivit des pièces, des chansons, des livrets d'opéra-comique. Il fût aussi metteur en scène d'opéras et musicologue.
Au théâtre, Pierre Bertin participa à trois grandes aventures : celle du théâtre de l'Odéon, pendant la guerre 1914-1918, celle de la Comédie-Française, où il resta vingt-deux ans, pensionnaire puis sociétaire, celle de la Compagnie Renaud-Barrault, dès sa fondation en 1946. Il fût ami d'Erik Satie et lié au groupe des Six. Son carnet de voyages, Aux empires du soleil, publié en 1957, relate la tournée Renaud-Barrault en Amérique du sud d'avril à juillet 1956. Il confia ses souvenirs dans un livre édité en 1971 : Le théâtre et/est ma vie, préfacé par Jean-Louis Barrault.
Acteur de cinéma (plus de 50 films entre 1917 et 1978), Pierre Bertin joua entre autres dans "L'inhumaine", film de Marcel L'Herbier (1924), Faisons un rêve, de Sacha Guitry (1936), Le corbeau, d'Henri-Georges Clouzot (1943), Orphée de Jean Cocteau (1949), Knock, de Guy Lefranc avec Louis Jouvet (1950), Les bonnes femmes, de Claude Chabrol (1959), La grande vadrouille, de Gérard Oury (1966)…
Le fonds Pierre Bertin (15 boîtes et 2 classeurs) a été donné à la Bibliothèque nationale de France par sa fille, Marie Bertin. Il est coté : 4-COL-57. Il contient des livres et périodiques de sa bibliothèque personnelle, des partitions imprimées et manuscrites, des manuscrits de Pierre Bertin (textes dramatiques, littéraires et de conférences) et d'autres auteurs, des documents concernant sa carrière, de la correspondance, adressée à lui et à sa fille Marie, 2 classeurs de photographies : (cotés : FOL-ICO-PER- Bertin), des dessins et portraits encadrés.
Boulanger, Nadia (1887-1979) Après le décès de Nadia Boulanger, en octobre 1979, Annette Dieudonné, son exécuteur testamentaire, partagea l'ensemble des objets et documents qui remplissaient l'appartement de la rue Ballu entre plusieurs institutions. La Fondation Lili et Nadia Boulanger, la Bibliothèque de l'Université d'Harvard, la Bibliothèque polonaise de Paris, le Musée de la Musique, la Bibliothèque du Conservatoire national supérieur de musique de Lyon et la Bibliothèque nationale furent parmi les bénéficiaires. Compositeur, chef d'orchestre, pédagogue, cette grande musicienne possédait une bibliothèque hors du commun. Une grande partie de ses éditions musicales françaises, sa bibliothèque de travail, forment le noyau de la bibliothèque du Conservatoire de Lyon. Les documents qui ont enrichi les collections du département de la Musique de la Bibliothèque nationale en 1980 sont considérables en nombre, 1745 unités ! , et précieux par leur qualité. A côté d' ouvrages et de périodiques sur la musique, sont rassemblés de la musique imprimée étrangère, avec un fonds remarquable d'œuvres d'Igor Stravinsky mais aussi de Paul Hindemith et des éditions musicales françaises qui sont pour la plupart des exemplaires uniques, car dédicacés ou annotés, et surtout de nombreux manuscrits autographes, ceux de sa sœur Lili Boulanger, et de divers compositeurs comme Gabriel Fauré, Jean Françaix, Raoul Pugno, Francis Poulenc, Roger-Ducasse, Lutos?awsky, Stravinsky... Le fonds de lettres autographes témoigne de son exceptionnel rayonnement et de ses fidèles amitiés : il réunit le monde musical de près d'un siècle en un ensemble de 69 volumes, avec des points forts comme les lettres de Roger-Ducasse ou celles de Stravinsky. Nous conservons aussi des documents plus personnels, des lettres familiales, ses agendas et ceux de Lili, divers carnets, des listes d'élèves et même ses livres de comptes, ce sont souvent des reflets émouvants ou impressionnants de cette phénoménale personnalité.
"[Hommage à] Lili et Nadia Boulanger". - Paris, La Revue musicale, 1982 (N° 353-354) Jérôme Spycket. Nadia Boulanger. - Paris, Lattès, Lausanne, Payot, 1987 Doda Conrad. Grandeur et mystère d'un mythe : Souvenirs de quarante-quatre ans d'amitié avec Nadia Boulanger. - Paris, Buchet-Chastel, 1995
Beuchot, Adrien-Jean-Quentin (1777-1851) (Rés. Z.Beuchot)
Adrien Beuchot (1777-1851), médecin et poète, puis bibliothécaire de la Chambre des députés, se consacra essentiellement aux travaux biographiques et bibliographiques : il collabora à la Biographie universelle de Michaud et fut rédacteur de la Bibliographie de la France. Il défendit la liberté de la presse sous la Restauration. Il travailla à plusieurs éditions savantes, notamment les Œuvres de Voltaire (72 volumes parus de 1829 à1834). A cette occasion, il rassembla une importante collection d’ouvrages de et sur Voltaire. Cette collection d’environ 2000 volumes fut vendue à la Bibliothèque impériale par son gendre Louis Barbier, lui-même conservateur de la Bibliothèque du Louvre, pour la somme particulièrement modique de 3500 F.
Elle est conservée à la Réserve des livres rares sous les cotes Rés. Z.Beuchot 1-1985 et 2044. Les notes manuscrites et correspondances ont été transférées en 1960 au département des Manuscrits (N. a. fr. 14287-14304 et 25133-25157). Cette collection n’a pas fait l’objet d’un catalogue séparé, mais ses cotes sont signalées dans la Bibliographie de Voltaire établie par Georges Bengesco, et reprises, bien entendu, dans le tome 214 du Catalogue général des livres imprimés de la Bibliothèque nationale consacré à Voltaire.
Notes manuscrites et correspondances de l'acquisition 51267 transférées en 1960 de la Réserve des livres rares vers le département des Manuscrits (N. a. fr. 14287-14304 et 25133-25157).
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 52