Blondel, Paul (1855-1924)
Paul Blondel (21 février 1855 - 4 octobre 1924) consacra sa vie entière à sa passion, l’iconographie parisienne. Simple employé de banque, il consacra ses revenus à rassembler une collection sur la capitale qui, à sa mort, réunissait quelques 80 000 gravures et coupures de presse, soigneusement cataloguées et classées. Son goût pour Paris partagé avec Balzac lui fit également rassembler une importante collection de livres, gravures et souvenirs de toutes sortes sur l’écrivain. A la mort de Paul Blondel, les amis du Vieux-Montmartre, dont il faisait partie, durent se cotiser pour lui offrir une sépulture décente dans le cimetière Saint-Vincent. Mais s’il n’avait rien prévu pour sa dépouille, il avait en revanche soigneusement organisé la destinée de sa collection. Par testament, Paul Blondel légua ainsi en 1924 ce qui concernait Balzac à la Bibliothèque Mazarine, et sa collection sur paris et l’Ile de France au Cabinet des Estampes.
Au Département des Estampes, la collection de Paul Blondel est venue enrichir la série Topographie de Paris (Va-75), dans laquelle elle a été essentiellement dispersée. Elle comprenait : - 251 portefeuilles contenant des estampes et des dessins sur la topographie de Paris (classés par arrondissements) et de l’Ile de France - un petit portefeuille intitulé "Procédés de gravure" - plusieurs dossiers contenant des estampes sur les mœurs et coutumes cartomanciennes, les brasseries, l’œuvre de Roubille, Montmartre, des reproductions de reliures, etc.
En l’absence de relevé des provenances dans la série Va-75, le repérage précis des pièces ayant appartenu à Paul Blondel est aujourd’hui difficile. Marque de collection : Don Paul Blondel. 1924 (dans un cachet ovale)
Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes…Supplément… La Haye, 1956, n° 265 bhttp://www.marquesdecollections.fr/detail.cfm/marque/5705/total/1 Beaumont-Maillet, Laure. "Les collectionneurs au Cabinet des Estampes". Nouvelles de l'estampe, 1993, n° 132, p. 20 Perrot, Victor. "Paul Blondel. iconographe parisien ". Le Vieux-Montmartre, avri11925, n. s. n° 5, p.349
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 39
Beuchot, Adrien-Jean-Quentin (1777-1851) (Rés. Z.Beuchot)
Adrien Beuchot (1777-1851), médecin et poète, puis bibliothécaire de la Chambre des députés, se consacra essentiellement aux travaux biographiques et bibliographiques : il collabora à la Biographie universelle de Michaud et fut rédacteur de la Bibliographie de la France. Il défendit la liberté de la presse sous la Restauration. Il travailla à plusieurs éditions savantes, notamment les Œuvres de Voltaire (72 volumes parus de 1829 à1834). A cette occasion, il rassembla une importante collection d’ouvrages de et sur Voltaire. Cette collection d’environ 2000 volumes fut vendue à la Bibliothèque impériale par son gendre Louis Barbier, lui-même conservateur de la Bibliothèque du Louvre, pour la somme particulièrement modique de 3500 F.
Elle est conservée à la Réserve des livres rares sous les cotes Rés. Z.Beuchot 1-1985 et 2044. Les notes manuscrites et correspondances ont été transférées en 1960 au département des Manuscrits (N. a. fr. 14287-14304 et 25133-25157). Cette collection n’a pas fait l’objet d’un catalogue séparé, mais ses cotes sont signalées dans la Bibliographie de Voltaire établie par Georges Bengesco, et reprises, bien entendu, dans le tome 214 du Catalogue général des livres imprimés de la Bibliothèque nationale consacré à Voltaire.
Bliss, George (….-1901)
Collection consacrée à Marie Stuart, constituée par Mrs George T. Dwight Bliss, et répartie entre les différents départements. Veuve en 1901 d’un banquier de New York, Mrs George Bliss rassembla des documents en tout genre, estampes, livres et objets d’art, sur Marie Stuart et l’histoire de son temps. Selon ses vœux, cette collection fut remise après sa mort, en 1927, à la Bibliothèque nationale par sa fille Susan Dwight Bliss. Elle a fait l’objet d’un catalogue particulier : Bibliothèque nationale, Collection de manuscrits, livres, estampes et objets d’art relatifs à Marie Stuart reine de France et d’Ecosse, Paris, Jules Meynial, 1931. Ce catalogue recense : • 113 pièces manuscrites (92 numéros), qui ont été classées dans les fonds anglais (58 pièces), grec (1), italien (3), nouvelles acquisitions françaises (24) et latines (6) ; • 627 pièces conservées au département des Estampes, dont 416 portraits de Marie Stuart ; • les joyaux et une coupe en métal émaillé aux armes de la reine d’Ecosse, par Jean Court, dit Vigier, remis au département des Médailles ; • 687 ouvrages imprimés, dont un quart du XVIe siècle. Les ouvrages imprimés sont tous conservés à la Réserve des livres rares, regroupés dans les tranches de cotes : g. fol. Z. Don 4-8 ; fol. Z. Don 37-93 ; 4° Z. Don 69-203 ; 8° Z. Don 164-590. (Cette collection est à ne pas confondre avec la Susan Dwight Bliss Collection, constituée par George T. Bliss lui-même, continuée par Susan Bliss et donnée par elle à la Bowdoin College Library, Brunswick, Maine, États-Unis).
Collection de manuscrits, livres, estampes et objets d’art relatifs à Marie Stuart reine de France et d’Écosse [rédigé sous la direction de Gabrielle Odend'hal]. Paris : J. Meynal, 1931
Lydia Mérigot et Pierre Gasnault, Les Catalogues du Département des manuscrits : manuscrits occidentaux, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 73. - Lydia Mérigot, Les Catalogues du Département des imprimés, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 49. - Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Com 18. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 53
Le comte Jean-François-Auguste de Bastard d’Estang (1792-1883), antiquaire et grand défenseur du Patrimoine français, avait acquis en mars 1830 une collection de pièces originales provenant de la Chambre des Comptes réunie par un employé du Cabinet des titres, Aubron. Il s’agissait pour l’essentiel de chartes, registres d’archives et sceaux détachés des XIVe et XVe siècles. Après la mort du comte Bastard, sa famille en fit don à la Bibliothèque nationale avec sa collection de manuscrits français et latins, ses archives personnelles (Département des Manuscrits) et une collection de calques faits sur des manuscrits enluminés (Département des Estampes). Les quelque 260 sceaux de rois et reines de France, grands dignitaires de la couronne, grands feudataires, seigneurs, ecclésiastiques et sceaux de cours de justice ont été donnés au Département des Monnaies, Médailles et Antiques en septembre 1885 (cf. Registre des dons - 1860-1890, F 85, p. 227-234, sous les n° 3635 à 4024). Le catalogue de ces sceaux, dressé par l’archiviste Germain Demay, est intégré dans le catalogue analytique des collections du comte Bastard d’Estang publié par Léopold Delisle en 1885 (p. 193-223).
Cf. L. Delisle, Les collections de Bastard d’Estang à la Bibliothèque nationale, Nogent-le-Rotrou, 1885.
Boulanger, Nadia (1887-1979) Nadia Boulanger naquit à Paris en 1887. Elle voua sa vie à la musique, y consacrant de multiples activités. Elle fut avant tout une grande pédagogue, dont la renommée traversa l’Atlantique. Elle était une référence pour tout jeune musicien américain désireux de parfaire son art. On l’invoquait, Outre Atlantique, sous le nom de "Mademoiselle". Elle développa cette activité au sein de l’Ecole américaine de Fontainebleau, créée en 1921 par Walter Damrosch, et y porta toute son attention jusque tard dans son grand âge. Parallèlement, elle enseigna l’orgue, l‘harmonie et le contrepoint à l’Ecole normale de musique, fondée en 1919 par Alfred Cortot. Enfin, elle assura un cours "d’analyse musicale" à son domicile parisien de la rue Ballu, dont le fameux cours du mercredi consacré à la cantate. Elle poursuivit son enseignement, durant la deuxième guerre mondiale, aux États-Unis. Elle s’intéressa à divers courants musicaux. En 1923, elle devint un membre actif de la Société internationale de musique contemporaine. Néanmoins, avec les années, elle devint plus critique à l’égard de certains mouvements d’avant-garde. Elle mena également un travail de musicologue, remettant à l’honneur la musique ancienne et baroque, dont Monteverdi et Carissimi. Elle mena une intense activité d’interprète, constituant dans les années 30 un groupe vocal qui réunit Irène et Nathalie Kedroff, Marie-Blanche de Polignac, Hugues Cuenod et Doda Conrad… . Il évoluera au lendemain de la guerre, avec la participation d’Irma Kolassi ou de Paul Derenne. Son répertoire est large, à l’image de son éclectisme musical : la restitution d’œuvres de Cl. Monteverdi, ou de J.P. Rameau , mais également la direction du Requiem de G. Fauré. Elle crée nombre de compositions de ses contemporains, tels le Concerto Dumbarton Oaks d’Igor Stravinsky ou le Diable boiteux de Jean Françaix. A sa mort, elle lègue sa discothèque au Département de la Phonothèque nationale. User du terme collection à propos de ce fonds confinerait au paradoxe, car elle accordait peu de valeur à l’enregistrement sonore, ainsi qu’à l’écrit. Elle jugeait qu’ils figeaient la pensée. Néanmoins l’ensemble de ces documents reflètent les diverses facettes de cette musicienne accomplie, qui conserva ses propres enregistrements, illustration de son activité d’interprète et de musicologue. Y figurent également un grand nombre d’enregistrements d’œuvres composées par ses amis (I. Stravinsky, D. Milhaud…), ses élèves compositeurs (A. Copland) ou interprètes (D. Lipatti). Ce fonds, entré au Département en 1981 se compose de disques édités (200 disques 78 tours et 650 microsillons) et d’environ 200 heures d’enregistrements inédits de concerts (bandes magnétiques), ainsi que des disques test, préludes à des enregistrements pas toujours publiés.
Brooks, J. "The Fonds Boulanger at the Bibliothèque Nationale". Notes, 1995, vol. 51, n° 4, p. 1227-1237 Spycket, Jérôme. Nadia Boulanger. Paris : Lattès ; Lausanne : Payot, 1987