« Pionnier authentique dans l'art de la collection, c'est-à-dire de la recherche et de la trouvaille de ces documents-témoins du temps présent ou passé que l'on doit saisir au passage sous peine de les voir disparaître à jamais », ainsi Roger Lecotté, président du Vieux Papier, définissait-il Henry Vivarez, fondateur de l'association. Né à Sète en 1847 dans une famille de négociants en vin, Vivarez entra à l'École Polytechnique et fit une belle carrière d'ingénieur. Mais c'est par ses collections qu'il est passé à la postérité. Si la Bibliothèque Nationale se vit gratifiée de ses vues d'optique, de ses images d'Epinal, de ses gravures au physionotrace, calendriers et ex-libris, de nombreux établissements ont hérité sa moisson: la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, la Bibliothèque de l'Opéra, le Musée des Arts décoratifs, le Musée de la Préfecture de police, pour ne citer que ceux-ci.
Marque de collection : H. Vivarez
Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Amsterdam, 1921 n° 2495. Lecotté, Roger. « Henry Vivarez. fondaleur du Vieux-Papier, 1847-1915 » Le Vieux Papier, oct. 1967, t. 25, fasc. 223, p. 93-94.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes ».Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 35
Acteur, metteur en scène, auteurs d’essais et de poèmes
Antoine Vitez est né à Paris en 1930. Après son baccalauréat, il s’inscrit à l’Ecole nationale des langues orientales et à l’Ecole de théâtre du Vieux-Colombier. Il commence dès lors à jouer de petits rôles au théâtre. En 1950, ayant échoué au concours d’entrée du Conservatoire national d’art dramatique, il suit les cours de Tania Balachova au Théâtre de l’Atelier. Tout en poursuivant sa carrière d’acteur, il commence à traduire des textes russes – il traduira Tolstoï, Tchekhov, Cholokhov, Maïakovski, Gorki…mais aussi des auteurs grecs, en particulier Yannis Ritsos. Il rédige également des articles pour la revue Théâtre populaire et adhère au Parti communiste (1957). Il rencontre Louis Aragon, qu’il accompagne en 1960 en URSS, pour la préparation d’un ouvrage. En 1962-1963, il est engagé au Théâtre du quotidien de Marseille. Il y organise des lectures, des conférences, écrit quelques textes et joue parfois. Mais c’est au Théâtre-Maison de la Culture de Caen qu’il réalise ses premières mises en scène : Électre, de Sophocle (1966), Les Bains, de Maïakovski (1967). En 1968, il est nommé professeur au Conservatoire national d’art dramatique de Paris. Il poursuit son travail de metteur en scène dans divers théâtres, notamment à Grenoble, mais aussi au Théâtre des Amandiers de Nanterre où il est enseignant. En 1971, il propose aux autorités municipales d’Ivry un projet s’appuyant sur le principe du « théâtre de quartier » : présenter au plus grand nombre, avec peu de moyens, des textes d’une grande qualité littéraire. Une double structure est mise en place : L’Atelier théâtral, lieu d’enseignement et le Théâtre des Quartiers, qui prend la forme d’une société coopérative de production. Le premier cours de l’Atelier théâtral d’Ivry a lieu en janvier 1972, la première représentation en mai suivant. Il s’agit du Faust de Goethe, qui inaugure pour Antoine Vitez, une période très féconde au cours de laquelle il présente des auteurs classiques mais aussi des contemporains comme Brecht, Kaliski, Vinaver. En 1981, Antoine Vitez est nommé directeur du Théâtre national de Chaillot, où il entend proposer, après Jean Vilar, un « théâtre élitaire pour tous », exigeant, attentif au langage. Il y connaîtra de très grands succès, en particulier dans sa mise en scène du Soulier de satin, de Paul Claudel (1987). En 1988, il devient administrateur de la Comédie française. Il y met en scène Le Mariage de Figaro de Beaumarchais et La Vie de Galilée de Brecht. Il décède le 29 avril 1990.
Le Département des arts du spectacle conserve un ensemble de documents relatifs à l’activité d’Antoine Vitez au Théâtre des quartiers d’Ivry et au Théâtre national de Chaillot : - ses écrits : articles de presse, débats, entretiens, textes concernant son enseignement du théâtre, notamment à l'Atelier d'Ivry - des documents concernant ses mises en scène depuis 1966 : programmes, articles de presse, photographies - des archives administratives concernant le Théâtre des Quartiers d'Ivry et le Théâtre national de Chaillot.
Ce fonds est coté 4-COL-49. Un inventaire (Inv. 30) est disponible en salle de lecture.
Copfermann, Émile. Conversations avec Antoine Vitez. [Nouv. éd.]. Paris : POL, 1999 257 p. : ill. ; Ubersfeld, Anne. Antoine Vitez. Paris, Nathan, 1998 127 p. (Arts du spectacle ; 192).
Vitez, Antoine. Écrits sur le théâtre. Paris, P.O.L., 1994-1998 5 volumes
Autres sources : IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine)
François Lesure, « The Music department of the Bibliothèque nationale », Notes / Music library association, 1978, p. 251-268.
Michel Vinaver est né en 1927 à Paris, de parents d’origine russe. En 1944, il n’a alors que 17 ans, il s’engage comme volontaire dans l’armée française. Au lendemain de la guerre, il part suivre des études de littérature aux Etats-Unis et entame ses premières traductions.
Il commence à écrire en 1947. Son premier roman, Lataume, paraît grâce à l’appui d’Albert Camus chez Gallimard en 1950. L’année suivante, il obtient le prix Fénéon pour L’objecteur, roman inspiré par la guerre froide. Il entre en 1953 dans la société Gillette où il occupe des fonctions de cadre supérieur puis de dirigeant. Jusqu’en 1982 il va mener de front sa carrière d’écrivain et d’entrepreneur.
En 1955, Gabriel Monnet, qui anime un stage national d’art dramatique amateur, lui commande une pièce. Ce sera Les Coréens, pièce que Roger Planchon montera au Théâtre de la comédie de Lyon en 1956 et que Jean-Marie Serreau reprendra à Paris quelques mois plus tard. En 1957, il écrit Les Huissiers et en 1959 Iphigénie Hôtel. Ces deux pièces ne seront crées que bien des années plus tard.
Après une longue période de silence, Michel Vinaver publie en 1969 une de ses œuvres majeures : Par dessus bord, pièce à 60 personnages que Roger Planchon met en scène en 1973 dans une version abrégée et qui sera reprise en 1983 par Charles Jorris, dans une version intégrale.
En 1971 commence une intense période d’activité dramatique, il écrit successivement : La Demande d’emploi, créée au festival d’Avignon en 1972 ; Théâtre de chambre ; Dissident, il va sans dire ; Nina, c’est autre chose ; Les Travaux et les jours ; A la renverse (qu’il mettra lui-même en scène en 2006) ; L’Ordinaire.; Les Voisins ; Portrait d’une femme ; L’émission de télévision ; Le dernier sursaut ; l’objecteur ; 11 septembre 2001 ; King. Ces oeuvres, ont été montées par Roger Planchon, Antoine Vitez, Jacques Lassalle, Alain Françon, Jean-Pierre Vincent, Christian Schiaretti, Robert Cantarella, Claude Yersin… En 2006, pour la première fois, il met en scène lui-même une de ses propres pièces : A la renverse
Après son départ de la société Gillette, Michel Vinaver s’investit davantage dans la réflexion sur l’art dramatique. Il publie Ecrits sur le théâtre (1982), enseigne à l’institut d’études théâtrales de l’université de Paris III (1982-1996) puis de Paris VIII (1988-1991) .Á la même époque, il préside la commission Théâtre du Centre national des Lettres récemment créée et engage une réflexion sur l’état de l’édition théâtrale publiée sous le titre : Le compte-rendu d’Avignon. Des mille maux dont souffre l’édition théâtrale et des trente-sept remèdes pour l’en soulager (1987). Il dirige à partir de 1992 la collection « Répliques » chez Actes Sud, un ensemble de pièces classiques ou contemporaines accompagné d’un important appareil critique.
Le fonds Michel Vinaver, coté 4-COL-124 au Département des Arts du spectacle, issu d’un don de l’auteur en 2006, est constitué de programmes, d’affiches, de correspondances et de coupures de presse (photocopies), retrace l’œuvre littéraire et théâtrale de cet auteur.
Michel Vinaver, n° spécial de « Europe », 924, avril 2006 Vinaver, Michel. Écrits sur le théâtre. Réunis et présentés par Michelle Henry. Paris, l'Arche, 1998. 2 vol. Autres sources : IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine)
Vidal, Pierre
A partir de 1952, un mélomane : Pierre Vidal, organise des auditions publiques d’enregistrements sonores du répertoire classique. Ces auditions ont lieu au Club des Trois Centres, au Conservatoire Serge Rachmaninov du XVIème arrondissement de Paris. Elles sont placées sous l’égide des Jeunesses musicales de France. Des compositeurs, des interprètes de renom ainsi que des musicologues sont régulièrement invités à venir commenter les œuvres diffusées et à s’entretenir avec le public. En 1974, Pierre Vidal crée l’association du “ Groupe des Sept ” qui perpétue aujourd’hui encore cette activité d’auditions publiques. Au fil des séances, on peut donc entendre les compositeurs Henri Dutilleux, Witold Lutoslawski, Olivier Messiaen… ou les interprètes Colin Davis, Galina Vichnevskaia, France Clidat… commenter et s’entretenir sur les œuvres ainsi diffusées. Par une convention signée en 1994 le Département de l’audiovisuel de la Bibliothèque nationale de France acquérait 72 heures des conférences organisées par Pierre Vidal entre les années 1950 et les années 1990.