Fonds Delphine Seyrig (1932-1990)
Delphine Seyrig © BnF
Elève de Pierre Bertin, Tania Balachova et Roger Blin, Delphine Seyrig débute en 1952 au centre dramatique de l'Est avec Michel St Denis, puis rejoint Jean Dasté à la Comédie de St Etienne. Ces choix montrent son exigence et son engagement.
De 1956 à 1959 elle vit aux Etats-Unis, suit en 1958 les cours de Lee Strasberg au fameux Actor's studio de New-York. A son retour en France elle interprète Musil, Tchekhov, Pirandello, Tourgueniev mais surtout des auteurs contemporains : Pinter, James Saunders, Jean-Claude Carrière, Arrabal, Peter Handke, Rainer Werner Fassbinder. Le Film de Resnais et Robbe-Grillet "L'année dernière à Marienbad" la révèle au grand public en 1961.
On la retrouve dans "Muriel" de Resnais, "La Musica", " India Song" et "Son nom de Venise dans Calcutta désert" de Duras ; avec Truffaut elle tourne en 1968 "Baisers volés", avec Buñuel "la Voie Lactée"et "Le Charme discret de la bourgeoisie". Elle travaillera aussi avec Losey, Stanojevic, Zinnemann, Don Siegel, J. Demy, J. Savary. Féministe engagée (elle signe le Manifeste des 243) elle collabore avec des réalisatrices, outre Duras, Chantal Ackerman, Marta Metzaros, Patricia Moraz, Liliane de Kermadec, Ulrike Ottinger, Pomme Meffre, et donne son impulsion au premier Festival de Films de femmes en 1975, à Paris. Ce festival en entraîne d'autres en France (et notamment à Créteil ) mais aussi à l'étranger. Delphine Seyrig est partie prenante du Film collectif "Maso et Miso vont en bateau", et participe activement à la création du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir en 1982. Ce centre a pour mission de conserver et promouvoir les videos de films de femmes. Par cette démarche la comédienne rend un vibrant hommage à celle dont elle avait fait son modèle et avait illustré tout au long de sa vie les engagements politiques et philosophiques : "j'ai épousé tout ce qui me semblait injuste, réprimé". Elle rencontre le Mouvement des femmes dès 1970.
C'est l'une des actrices françaises qui a marqué par son talent et sa personnalité le théâtre et le cinéma des années 60 à 90.
Le Département reçoit en 2002 grâce à son fils Duncan Yungerman, l'ensemble des documents de production retraçant toute sa carrière : programmes, photographies, affiches, presse, interviews, hommages divers. Ce fonds est accessible par un inventaire (cote du fonds 4 COL 73) mis en ligne dans le catalogue BnF Archives et manuscrits : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc103416g.
Les catalogues des documents conservés au Département donnent également accès à toutes les facettes de cette interprète hors du commun.
Salomon James de Rothschild (1835-1864), fils de James Mayer, de la branche parisienne de la famille, n’est guère connu que pour les lettres qu’il envoya à sa famille pendant le voyage qu’il fit en Amérique en 1859-1861 (BnF, Département des Manuscrits, N. a. fr. 11700 ; Library of Congress). En 1862, il épousa sa cousine Adèle de Rothschild (1843-1922), fille de Mayer Carl Rothschild, de Francfort. Veuve fort jeune, la baronne Salomon de Rothschild rassembla une importante collection d’œuvres d’art et de livres, en partie héritée de son père, et fit construire l’hôtel de la rue Berryer (aujourd’hui fondation Salomon de Rothschild). Elle laissa ses collections d’objets d’art, de tableaux et dessins au Louvre, au musée de Cluny et au musée des Arts décoratifs. Son testament autorisa la Bibliothèque nationale à choisir des ouvrages l’intéressant dans sa bibliothèque. En avril 1922, 836 ouvrages entrèrent ainsi dans les collections du département des Imprimés, sous le numéro de don 184 250. Dispersés dans le lettrage, ils sont presque tous conservés à la Réserve des livres rares. La plus grande partie de ces ouvrages sont des livres illustrés, essentiellement des éditions allemandes incunables ou du XVIe siècle, mais aussi des classiques français du XVIIe siècle ou des ouvrages de bibliophilie du XVIIIe siècle.
Les Donateurs du Louvre. Paris, Éd. De la Réunion des musées nationaux, 1989. 347 p. Inventaire du legs Rothschild (photocopies avec cotes reportées) : Carnets de la Réserve des livres rares (banque de salle Y)
Georges Sirot (1898-1977), passionné de photographie, constitua à partir de 1919 une collection de plus de 100 000 épreuves. Stimulé par un goût ardent pour la trouvaille et l'accumulation, il s'était d'abord préoccupé de l'augmentation du fonds. Ce n'était pas la considération de la photographie en tant qu'œuvre -matière, technique- qui déterminait son choix, si choix il y avait ; c'était la représentation offerte par le document et son coût. La faible valeur marchande de la chose à l'époque l’incitait à acquérir. Jean Adhémar le convainquit de céder une partie de sa collection et fit la sélection avec lui. Il vendit 60 000 épreuves en 1955 et en donna 15 000 en 1956. Sa collection représente la photographie de 1850 à 1920, sous toutes ses formes. Trente mille épreuves sont regroupées en 300 albums. Sa démarche étant faiblement sélective, le fonds est éclectique et montre tous les aspects de la photographie.
Liste des albums de la collection Sirot à la Bibliothèque Nationale. établie par Bernard Marbot à l'occasion de l'exposition Georges Sirot (1898-1977). Bibliothèque Nationale. Galerie Mansart. 15 septembre. 23 octobre 1983.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 56
Né en 1891 en Tchécoslovaquie, installé en France en 1921, puis naturalisé Français en 1926, Joseph Sima suivit une formation d’ingénieur avant de se consacrer à la peinture et à la gravure. Dès son installation à Paris où il travailla au départ comme dessinateur pour des vitraux, des journaux et des tissus, il rencontra la relieuse Louise-Denise Germain dont il épousa la fille Nadine en 1923. Très vite, il se lia d’amitié avec de nombreux écrivains dadaïstes et surréalistes, comme Tristan Tzara, Georges Ribemont-Dessaignes, Pierre Jean Jouve, Paul Eluard, Philippe Soupault, puis Max Ernst, Michel Leiris et René Char. Correspondant d’une revue d’architecture de Prague, il fit également la connaissance de Piet Mondrian, Jean Arp, Le Corbusier, Albert Gleizes, Auguste Perret et fréquenta son compatriote Kupka, avant de participer au mouvement du « Grand Jeu » en compagnie de Roger Gilbert-Lecomte, René Daumal et Rolland de Renéville. En 1979, exécutant les volontés de Madame Nadine Sima, Monsieur Jean Hugues transmit à la Bibliothèque nationale un important ensemble de pièces ayant appartenu au peintre qui furent répartis dans les différents départements de la bibliothèque.
Le département des Manuscrits conserve la correspondance reçue par Joseph Sima, les dactylographies d’œuvres de Pierre Jean Jouve et les manuscrits de Roger Gilbert-Lecomte. Le département des Estampes conserve les portraits dessinés par Sima. Le département des Arts du spectacle conserve ses maquettes de décor.
La Réserve des livres rares rassemble tout ce qui a trait à son activité moins connue d’illustrateur : livres illustrés en tchèque et en français, éditions originales avec envois souvent enrichis de documents originaux (dessins préparatoires, lettres, contrats, suites de gravures), soit 117 volumes, dont 30 avec pièces jointes, dont des éditions de Jean Giraudoux, Pierre Jean Jouve, Roger Gilbert-Lecomte. Ce don est resté groupé sous les cotes Rés. Gr. folio Z. Don 14 (1-3), Rés. Fol. Z. Don 98 (1-11), Rés. 4° Z. Don 215 (1-21), Rés. 8° Z Don 603 (1-82).
Exposition. Paris. Bibliothèque nationale. 1979. - Joseph Sima : œuvre graphique et amitiés littéraires : comprend la bibliogr. des livres illustrés par Sima, p. 75-84
Joseph Sima : 1891-1971, œuvre graphique et amitiés littéraires. L. D. Germain : 1870-1936, reliures : [exposition], Bibliothèque nationale, [Paris, 23 mai-24 juin] 1979 / [catalogue par Antoine Coron]. Paris : BN, 1979