Ladislas Mandel (1921-2006) fut, à plusieurs titres, homme du livre et de l’écrit : typographe et auteur de plusieurs ouvrages sur l’écriture, il se constitua également une remarquable bibliothèque de travail.
D’origine hongroise, né en Roumanie, il débuta sa carrière en France en 1936. Formé aux Beaux-arts de Rouen et à l’Académie Ranson de Paris, il s’intéressa d’abord à la peinture et la sculpture, puis à la restauration des monuments historiques. C’est après la guerre -durant laquelle il intégra un mouvement de Résistance-, qu’il fut engagé, en 1954, par la célèbre fonderie Deberny & Peignot. Grâce à Adrian Frutiger, il devint « dessinateur de caractères », une profession alors rendue essentielle par l’essor de la photocomposition. Adaptant d’abord des caractères existants à cette nouvelle technologie, il en créa rapidement de nouveaux. Il dut notamment sa notoriété à ses caractères à « haute lisibilité », dessinés pour l’annuaire téléphonique français (« Clottes ») mais aussi italien (« Galfra ») et américain (« Colorado »).
Ladislas Mandel poursuivit aussi tout au long de sa carrière une réflexion originale autour de l’écriture et de la typographie. Il s’opposa à l’idée d’une typographie universelle et neutre. Pour lui, chaque écriture imprimée devait au contraire refléter les spécificités de la société dans laquelle elle était née. Le Ministère de la Culture lui confia pour cela, en 1983, la création du caractère « Messidor » pour réaliser une édition des Oeuvres complètes de Victor Hugo. En 1985, Mandel fut également l’un des fondateurs de l’Atelier National de Création Typographique (ANCT), devenu par la suite l’Atelier National de Recherche Typographique (ANRT). Il participa aux rencontres typographiques de Lure, à de nombreuses conférences et collabora à plusieurs revues spécialisées. Deux ouvrages, enfin, vinrent résumer sa pensée : l'Ecriture, miroir des hommes et des sociétés (1998), et Du pouvoir de l'écriture (2004), tous deux parus aux Editions Pérousseaux.
Pour nourrir ses recherches, Ladislas Mandel s’appuya sur sa très riche collection personnelle. Passionné par l’écriture et la typographie humanistes, il s’inspira notamment de son propre exemplaire d’un incunable paru à Parme en 1493, Caii Julii Solini Rerum memorabilium collectaneae, enrichi de notes manuscrites, pour dessiner le « Solina » et le « Laura », deux « caractères d’étude ». C’est une partie importante de cette collection que le typographe légua à la bibliothèque de l’Arsenal -une autre partie revenant au Musée de l’imprimerie, à Lyon. En 2007, plus de 3000 documents vinrent donc enrichir les collections du département. : ouvrages imprimés anciens et modernes, revues, spécimens typographiques et manuscrits provenant de toutes les régions du monde. A cet ensemble s’ajoutèrent les archives personnelles du donateur. Enfin, près de deux cents objets -cachets, poinçons, cylindres, fragments de divers supports d'écriture- complétèrent le fonds, qui offre ainsi un panorama complet de l'histoire de l'écriture et des caractères imprimés.
Les documents imprimés et iconographiques qui composent ce fonds sont signalés au Catalogue général de la BnF. Les manuscrits sont quant à eux signalés dans le catalogue BnF archives et manuscrits. Un inventaire des objets peut également être communiqué sur demande.
Manuscrits et documentation de Ladislas Mandel : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc950010 Voir aussi les collections du Musée de l’imprimerie, à Lyon : http://collections.bm-lyon.fr/mil/search?query=creator:"Mandel, Ladislas, 1921-2006"
Madame Christiane Arveiller a donné tous les documents que son époux Michel Arveiller (1934-2007), spécialiste d'histoire religieuse, avait rassemblés sur Léon Bloy : retranscriptions ou photocopies de documents, notamment correspondances.
Un inventaire est consultable en ligne dans le catalogue BnF Archives et manuscrits :
La succession de Pierre Boulez a remis gracieusement à la Bibliothèque nationale de France un ensemble considérable d’archives du compositeur : 220 mètres linéaires de livres, 50 mètres d’archives et de correspondance, mais aussi des partitions, des photographies, disques et bandes magnétiques ainsi qu’une centaine d’objets. Dans le même temps, la Bibliothèque a acquis le manuscrit du premier chef-d’œuvre de Pierre Boulez, les Douze notations pour piano.
Le compositeur et chef d’orchestre Pierre Boulez (1925-2016) a profondément marqué la vie musicale, culturelle et institutionnelle de la seconde moitié du XXe siècle tant par la nouveauté de son langage musical que par ses talents d’interprète, de pédagogue, de théoricien et de polémiste mais aussi par son implication institutionnelle : il est à l’origine, notamment, de la création du Domaine musical, de l’IRCAM et de l’Ensemble Intercontemporain. De son vivant, Pierre Boulez a cédé ses manuscrits musicaux et littéraires à la Fondation Paul Sacher tandis que la Bibliothèque nationale de France s’enrichissait, par acquisition et par don du mécène, critique musical et organisateur de concerts Pierre Souvtchinsky, d’ensembles de correspondance et surtout d’une importante série de manuscrits d’œuvres de jeunesse du compositeur : Psalmodie, la Première sonate pour piano, la Sonatine pour flûte et piano, Visage nuptial, Structures. À la suite du décès de Pierre Boulez, sa succession a décidé de remettre gracieusement à la BnF toutes les archives du compositeur qui n’étaient pas couvertes par son contrat avec la Fondation Paul Sacher : bibliothèque, partitions, correspondance, archives, objets, photographies, manuscrits d’autres compositeurs... Par ailleurs, lors de la vente organisée par Christie’s France le 28 novembre dernier, la BnF a acquis le manuscrit du premier chef-d’œuvre de Pierre Boulez, les Douze notations pour piano. Écrites par le compositeur alors qu’il n’avait que 20 ans et qu’il était encore l’élève d’Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris, les Douze Notations sont influencées par l’enseignement de René Leibowitz, qui initia Pierre Boulez à la technique dodécaphonique. Il s’agit, en effet d’une série de douze variations construites autour d’une même série de douze sons, traitée en permutation circulaire. L’œuvre fut créée le 12 février 1946 aux Concerts du Triptyque par la pianiste Yvette Grimaud.
Riche de 429 cotes, le fonds mexicain est fondé pour sa majeure partie sur la collection qu'Eugène Goupil, « né au Mexique, de père français et de mère mexicaine descendante des Aztèques en ligne directe », avait acquise en 1889 à Paris de Joseph-Marie Aubin dans « l'intention de la léguer à la Bibliothèque Nationale ». Dès 1891, il en avait fait publier le catalogue établi par Eugène Boban où l'on trouvera détaillée l'histoire de la collection réunie par Joseph-Marie Aubin au Mexique entre 1830 et 1840. Lorsque la veuve d'Eugène Goupil exécuta sa volonté et offrit cette extraordinaire collection à la Bibliothèque en 1898, le fonds mexicain ne comptait que 17 numéros pour 16 volumes. Cet « Ancien Fonds », dont le premier manuscrit, le Codex Telleriano-Remensis avait été donné à la Bibliothèque du roi en 1700 par Charles-Maurice Le Tellier, archevêque de Reims, fut recoté à la suite de la collection Goupil ; il occupe désormais les numéros 385 à 400 du fonds mexicain. Les manuscrits entrés ultérieurement proviennent presque tous du comte de Charencey (nos 403 à 426) ; beaucoup avaient fait partie de la collection de l'abbé Brasseur de Bourbourg puis de celle d'Alphonse Pinart. Il est à noter que les manuscrits que la Bibliothèque acquit à la vente Pinart en 1884 ont été intégrés au fonds américain (nos 38 à 71 et 73) ; ceux, de même origine, donnés par le comte de Charencey ont été adjoints au fonds mexicain, à l'exception de trois, cotés américain 75 à 77. Il s'agit d'un fonds « composite », comportant des manuscrits pictographiques originaux (70 environ), avec leurs copies anciennes, de première importance, dues à Don Antonio de Léon y Gama ou au père José Pichardo, quelques fac-similés, des notes ou études sur les manuscrits, mais aussi des cartes et des descriptions géographiques, ainsi que des textes historiques. Les langues nahuatl, otomi, maya voisinent avec l'espagnol ou le français, parfois sur le même document riche de gloses et de commentaires successifs.
« Fonds étrangers. Dialectes américains ». ["Fonds mexicain", 17 numéros. Non folioté. Il est actuellement conservé dans le fonds des manuscrits mexicains, sous la cote Mexicain 429].
Notice rédigée par Monique Cohen et Laurent Héricher, Bibliothèque nationale de France. Disponible en ligne, url : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc4472q.
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Impr. 70.