Vinck, Eugène de (1823-1888) et Carl de (1859-1931) : Estampes
Le baron de Vinck de Deux-Orp était belge. Né à Bruxelles en 1859, il était fils d'Eugène de Vinck et de la fille du vicomte de Spoelberch de Lovenjoul, sœur du célèbre bibliophile balzacien qui légua à l'Institut de France ses archives littéraires. Après des études à l'Université de Louvain, il poursuivit une tradition de famille en entrant dans la carrière diplomatique et fut successivement secrétaire d'ambassade au Caire, à Istanbul, à Saint-Pétersbourg et à Pékin. A l'âge de quarante ans, sa santé s'étant altérée, il quitta la carrière diplomatique et choisit de se retirer à Paris, qu'il considérait comme sa patrie d'élection. ("Un jour loin de Paris, disait-il, est un jour perdu"). Dans sa demeure de la place de l'Etoile, il travailla à enrichir la collection d'estampes qu'il avait héritée de son père. Initialement, la collection d'Eugène de Vinck, qui avait toujours voué un culte à Marie-Antoinette, consistait en quatre mille estampes essentiellement consacrées à l'objet de son admiration. Cari de Vinck l'élargit considérablement, de sorte qu'elle couvrit un siècle d'histoire de France, du mariage de Louis XVI aux dernières convulsions de la Commune. Le souci de préserver cette collection unique le fit songer à la donner de son vivant à une institution publique et ce fut Georges Lenôtre qui l'orienta vers la Bibliothèque Nationale. En mars 1906, 17 000 gravures prirent le chemin de la rue de Richelieu. Ce don fut considéré comme "royal" par l'administrateur général de l'époque, Henry Marcel. Le classement de la collection s'effectua en accord avec le baron. Pour éviter tout double emploi avec la série Ob 1, le classement chronologique fut abandonné au profit d'un classement méthodique. Pendant trois ans encore, le baron accrut sa collection, qu'il porta à 28 000 pièces. En tête de chacun des volumes, contenant les estampes montées sur un papier filigrané "Collection baron de Vinck", un titre imprimé par l'Imprimerie nationale indique la tomaison et les numéros extrêmes des estampes qu'il contient.
Marque de collection : de Vinck
Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Amsterdam, 1921, n° 2494. Cote : Collection de Vinck. 249 vol. gr. in-fol. + 5 vol carta maxima. Bibliothèque nationale. Département des Estampes. Un siècle d'histoire de France par l'estampe, 1770-1871, Collection de Vinck, Inventaire analytique. Paris. Impr. nationale, 1909- Laran, Jean. "La Collection de Vinck à la Bibliothèque nationale". Gazette des Beaux-Arts, 1909. t. 2, p. 84-88 Bonnaire, E."Carl de Vinck de Deux-Orp, amateur, écrivain d'art. 1859-1931". Bulletin de l'Académie des Beaux-Arts, 1931, n° 13, p. 37-43.
Beaumont-Maillet, Laure. "Les collectionneurs au Cabinet des Estampes". Nouvelles de l'estampe, 1993, n° 132, p. 18
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 33 Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Est. 21
François Lesure, « The Music department of the Bibliothèque nationale », Notes / Music library association, 1978, p. 251-268.
Michel Vinaver est né en 1927 à Paris, de parents d’origine russe. En 1944, il n’a alors que 17 ans, il s’engage comme volontaire dans l’armée française. Au lendemain de la guerre, il part suivre des études de littérature aux Etats-Unis et entame ses premières traductions.
Il commence à écrire en 1947. Son premier roman, Lataume, paraît grâce à l’appui d’Albert Camus chez Gallimard en 1950. L’année suivante, il obtient le prix Fénéon pour L’objecteur, roman inspiré par la guerre froide. Il entre en 1953 dans la société Gillette où il occupe des fonctions de cadre supérieur puis de dirigeant. Jusqu’en 1982 il va mener de front sa carrière d’écrivain et d’entrepreneur.
En 1955, Gabriel Monnet, qui anime un stage national d’art dramatique amateur, lui commande une pièce. Ce sera Les Coréens, pièce que Roger Planchon montera au Théâtre de la comédie de Lyon en 1956 et que Jean-Marie Serreau reprendra à Paris quelques mois plus tard. En 1957, il écrit Les Huissiers et en 1959 Iphigénie Hôtel. Ces deux pièces ne seront crées que bien des années plus tard.
Après une longue période de silence, Michel Vinaver publie en 1969 une de ses œuvres majeures : Par dessus bord, pièce à 60 personnages que Roger Planchon met en scène en 1973 dans une version abrégée et qui sera reprise en 1983 par Charles Jorris, dans une version intégrale.
En 1971 commence une intense période d’activité dramatique, il écrit successivement : La Demande d’emploi, créée au festival d’Avignon en 1972 ; Théâtre de chambre ; Dissident, il va sans dire ; Nina, c’est autre chose ; Les Travaux et les jours ; A la renverse (qu’il mettra lui-même en scène en 2006) ; L’Ordinaire.; Les Voisins ; Portrait d’une femme ; L’émission de télévision ; Le dernier sursaut ; l’objecteur ; 11 septembre 2001 ; King. Ces oeuvres, ont été montées par Roger Planchon, Antoine Vitez, Jacques Lassalle, Alain Françon, Jean-Pierre Vincent, Christian Schiaretti, Robert Cantarella, Claude Yersin… En 2006, pour la première fois, il met en scène lui-même une de ses propres pièces : A la renverse
Après son départ de la société Gillette, Michel Vinaver s’investit davantage dans la réflexion sur l’art dramatique. Il publie Ecrits sur le théâtre (1982), enseigne à l’institut d’études théâtrales de l’université de Paris III (1982-1996) puis de Paris VIII (1988-1991) .Á la même époque, il préside la commission Théâtre du Centre national des Lettres récemment créée et engage une réflexion sur l’état de l’édition théâtrale publiée sous le titre : Le compte-rendu d’Avignon. Des mille maux dont souffre l’édition théâtrale et des trente-sept remèdes pour l’en soulager (1987). Il dirige à partir de 1992 la collection « Répliques » chez Actes Sud, un ensemble de pièces classiques ou contemporaines accompagné d’un important appareil critique.
Le fonds Michel Vinaver, coté 4-COL-124 au Département des Arts du spectacle, issu d’un don de l’auteur en 2006, est constitué de programmes, d’affiches, de correspondances et de coupures de presse (photocopies), retrace l’œuvre littéraire et théâtrale de cet auteur.
Michel Vinaver, n° spécial de « Europe », 924, avril 2006 Vinaver, Michel. Écrits sur le théâtre. Réunis et présentés par Michelle Henry. Paris, l'Arche, 1998. 2 vol. Autres sources : IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine)
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Impr. 69
Vidal, Pierre
A partir de 1952, un mélomane : Pierre Vidal, organise des auditions publiques d’enregistrements sonores du répertoire classique. Ces auditions ont lieu au Club des Trois Centres, au Conservatoire Serge Rachmaninov du XVIème arrondissement de Paris. Elles sont placées sous l’égide des Jeunesses musicales de France. Des compositeurs, des interprètes de renom ainsi que des musicologues sont régulièrement invités à venir commenter les œuvres diffusées et à s’entretenir avec le public. En 1974, Pierre Vidal crée l’association du “ Groupe des Sept ” qui perpétue aujourd’hui encore cette activité d’auditions publiques. Au fil des séances, on peut donc entendre les compositeurs Henri Dutilleux, Witold Lutoslawski, Olivier Messiaen… ou les interprètes Colin Davis, Galina Vichnevskaia, France Clidat… commenter et s’entretenir sur les œuvres ainsi diffusées. Par une convention signée en 1994 le Département de l’audiovisuel de la Bibliothèque nationale de France acquérait 72 heures des conférences organisées par Pierre Vidal entre les années 1950 et les années 1990.