Don par Madame Paul Bazin de la bibliothèque de Maurice Barrès (1862-1923) et de son fils Philippe (1896-1975)
André Barsacq Décorateur et metteur en scène 1909-1973 André Barsacq est né en Crimée d’un père français et d’une mère russe A la mort de son père, en 1919, il vient en France avec sa mère et son frère Léon, futur décorateur de cinéma. En 1925, il entre à l’école des arts décoratifs, dans la section architecture. Il fait ses débuts au théâtre deux ans plus tard. En 1927, en effet, Charles Dullin le charge de peindre les décors conçus par Jean Hugo pour Le joueur d’échecs de Marcel Achard. La même année, Jean Grémillon l’engage comme assistant-réalisateur et décorateur sur le film Maldone. Pendant quelques années André Barsacq partagera son temps entre la scène et l’écran avant de se vouer presque exclusivement au théâtre. Pour le cinéma, il réalise les décors de L’argent, et de La comédie du bonheur, de Marcel L’Herbier, de Gardiens de phares et de La Dolorosa, de Jean Grémillon, du Martyre de l’obèse, de Pierre Chenal, de Courrier sud, de Pierre Billon, de Yoshiwara, de Max Ophüls. A la scène il poursuit le travail entamé avec Charles Dullin, et collabore également avec Michel Saint-Denis et Jacques Copeau. En 1937, il fonde en compagnie de Jean Dasté et Maurice Jacquemont le Théâtre des Quatre saisons. La même année, à l’occasion de l’Exposition internationale, cette troupe présente Le médecin volant de Molière, puis Le roi cerf de Carlo Gozzi, dans des décors d’André Barsacq. Cette pièce connaît un formidable succès. Du jour au lendemain la troupe devient célèbre, elle est invitée pour quatre mois au French Theatre of New York par Gertrude Robinson Smith, la fondatrice de ce théâtre.
Au cours de l’été 1938, Barsacq met au point en compagnie de Jean Anouilh la mise en scène du Bal des voleurs, pour le Théâtre des Arts. C’est le début d’une longue collaboration entre les deux hommes.
La troupe des Quatre Saisons retourne à New York en décembre 1938 pour trois mois. En 1940, Charles Dullin, souhaitant désormais mettre en scène ses spectacles sur un plus grand plateau, propose à Barsacq de lui confier la direction du Théâtre de l’Atelier. Commence alors pour Barsacq une nouvelle carrière qui ne s’achèvera qu’à sa mort. Pendant plus de trente ans, il découvre, adapte, met en scène des auteurs nouveaux comme Félicien Marceau, Marcel Aymé, Georges Neveux, René de Obaldia…, tout en accordant une large place aux auteurs étrangers, particulièrement les russes (Gogol, Lermontov ; Tchekhov, Dostoïevski, Maiakovski) auxquels il est très attaché.
Le fonds André Barsacq (coté 4°-COL-30), acquis grâce aux dons successifs de la famille et à quelques achats, retrace sa carrière de 1937 jusqu'à sa mort. Il comprend des documents concernant les spectacles représentés au French Theatre of New-York par le Théâtre des Quatre Saisons, les spectacles mis en scène au Théâtre de l'Atelier à partir de 1940 (textes de mise en scène, conduites, plantations de décors, photographies de scène, programmes, affichettes, recueils d'articles de presse)... ainsi que de la correspondance.
André Barsacq : cinquante ans de théâtre : exposition, Paris, Bibliothèque nationale, 1978. Paris, Bibliothèque nationale, 1978. XXVIII-179 p
Autres sources : BIFI (Bibliothèque du film) André Barsacq : un décorateur au carrefour de la réflexion scénique du XXe siècle : exposition, Paris, Bibliothèque nationale de France, 14 décembre 2004-27 février 2005. Paris, Bibliothèque nationale de France 2004. 44 p. (Cahiers d'une exposition ; 50).
Barsacq, Jean-Louis. Place Dancourt : la vie, l’œuvre et l’atelier d’André Barsacq. Paris, Gallimard, 2005. 415 p. [24] p. de pl.
Z Basque.
L’explorateur, linguiste et astronome Antoine Thompson d’Abbadie (1810-1897), élu à l’Académie des sciences en 1867, laissa à cette institution la plupart de ses manuscrits. La Bibliothèque nationale bénéficia également d’un legs, qui y entra en 1902. Parmi ses multiples centres d’interêt (entre autres les études sur l’Éthiopie, sur les langues amérindiennes et d’Afrique centrale) , il en était un, la langue et la civilisation basques, qui lui tenait particulièrement à cœur. Une collection de près de mille titres imprimés (monographies et périodiques mêlés), en français, espagnol et basque, du 18e et du 19e siècles, porte à la BnF l’estampille « Bibliothèque nationale-Académie des sciences. Collection Antoine d’Abbadie », et compte plus de 15 mètres linéaires. Elle constitue la majeure partie du fonds « Z Basque », conservé au Département Littérature et art. On y retrouve par exemple une grande partie des œuvres de Julien Vinson (1843-1926), philologue et linguiste, méridional lui aussi, avec envois manuscrits à Abbadie, et la seule collection connue (il est vrai lacunaire) du périodique en langue basque Californiako Eskual herria publié à Los Angeles à partir de 1893. En complément de cette collection, les dernières cotes sont occupées par une quarantaine d’ouvrages de la première moitié du 20e siècle, eux aussi en basque ou sur le pays basque, provenant d’un don fait le 10 février 1948 sous le n° 340627 par les héritiers du linguiste Georges Lacombe. Une autre partie de la collection d’Abbadie est conservée au Département des manuscrits dans le fonds celtique et basque.
Dictionnaire de biographie française, t. 1.
Knörr, E., De re bibliographica : le répertoire des mss. sur la langue et la littérature basques de la Bibliothèque nationale de Paris, Anuario del Seminario de filología vasca « Julio de Urquijo », XX, 3, 1986, p. 811-816.
Notice rédigée en partie d’après des informations fournies par M. Jean-Claude Poitelon.
Braun, Roger
Ancien notaire, Alsacien, Roger Braun fut vice-président du Vieux-Papier, était connu dans le monde du livre et dans celui de la gastronomie, qu'il honorait doublement, comme convive et comme collectionneur. Sa collection de menus était de loin la plus importante qui ait pu être constituée. En souvenir de son mari, sa veuve en fit don au Cabinet en 1941.
Cote : Li 67.28 boîtes pet. fol.
THIEBAUT (René). Roger Braun. vice-président du Vieux Papier. 1863-1941. dans le Vieux Papier. t. XIX. 1946-1949, p.119. Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 46
Bengesco, Georges (1848-1922). Pseudonymes : Un ami de la France ; Un Bibliophile ; Un paysan du Danube
Descendant par sa mère d’une célèbre famille de boïards roumains, les Golesco, dont il écrivit l’histoire ("Une famille de boyards lettrés roumains au XIXe siècle. Les Golesco", Paris, 1922), Bengesco, envoyé enfant à Paris, fut éduqué en France. Une fois ses études de droit terminés, il poursuivit pendant quarante ans une longue carrière de diplomate roumain (secrétaire à la Légation de Paris, ministre à Bruxelles, consul général à Constantinople). Même s’il fut élu membre de l’Académie Roumaine et lauréat de l’Académie des Beaux-Arts, les titres qu’il préféra furent ceux de "diplomate et bibliographe", qu’il choisit d’ailleurs pour l’exergue d’une médaille à son effigie.
Éditeur de Voltaire en neuf volumes (1887-1892), il fut aussi son meilleur bibliographe. Voltaire : bibliographie de ses œuvres, paru en quatre volumes (1882-1890 ; reprint en 1977), reste de nos jours un ouvrage de référence. Une mention particulière doit être faite de sa Bibliographie franco-roumaine depuis le commencement du XIXe siècle jusqu’à nos jours (ouvrages imprimés ou édités en France) (1895 ; 2e éd. augm., 1907) qui scelle son double appartenance aux lettres françaises et roumaines. Bengesco avait lui-même collectionné des éditions voltairiennes, qui sont signalées dans sa bibliographie voltairienne avec la mention (C.V. Ben). Il en fit don en 1885 et en 1893 à la Bibliothèque nationale.
Les 1005 numéros, qui constituent cette collection, sont conservés à la Réserve des livres rares sous la cote Rés. Z. Bengesco, où ils sont resté classés selon le plan de Bengesco. Le premier don, qui comprenait 375 ouvrages, suit l’ordre des volumes I et II de la bibliographie voltairienne. Le deuxième don fit l’objet d’un catalogue manuscrit établi par Bengesco (Rés. Z. Bengesco 1005) : il correspond à des éditions décrites à la fin du t. II et dans les t. III et IV de la Bibliographie et à des ouvrages sur Voltaire non cités dans la Bibliographie.
Alfred Dumaine, "Georges Bengesco". Journal des débats politiques et littéraires, 27 nov. 1922, n° 329 Il n’existe pas de carnet ou d’inventaire séparé.
Lydia Mérigot, Les Catalogues du Département des imprimés, Paris : Bibliothèque nationale, 1974, p. 49. Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Impr. 111