Collection Douay (GD)
Georges Douay (1840-1919)
Georges Douay, parisien mondain et compositeur aujourd’hui tombé dans l’oubli, acquit quelque réputation dans les années 1860-1870, en composant les partitions de chansons légères et d'opérettes ou "folies musicales", sur des textes de Francis Tourte, Turpin de Sansay ou William Busnach.
Il fut un grand amateur de théâtre et un collectionneur avisé. A sa mort en 1919, il légua à la Bibliothèque de l'Arsenal une collection riche de plus de 50 000 pièces. La bibliothèque, connue des hommes de lettres et des bibliophiles, accueillit pour la première fois un fonds entièrement dédié à l'art dramatique. S'affirmait ainsi l'orientation théâtrale de l'établissement ; cette vocation s'ancra de manière définitive à l'occasion du transfert de la collection d'Auguste Rondel en 1925, et aboutit à la création en 1976 du Département des Arts du Spectacle.
La collection Douay est composée d'imprimés, d'estampes et de manuscrits. - Les imprimés sont au nombre de 49 939. Ils comprennent des ouvrages de référence relatifs au théâtre et à son histoire, et de nombreuses pièces du XVIe siècle à la première guerre mondiale, sous forme de brochures, de recueils ou d'extraits de périodiques. Le théâtre du XIXe siècle y tient une place prépondérante. Le fonds comprend également plus de 200 partitions, pour beaucoup oeuvres de Gorges Douay lui-même. - Les 702 estampes sont réparties en 23 cartons thématiques (cotes 49 940 à 49 962), portraits d'acteurs et d'auteurs dramatiques pour l'essentiel. - Les manuscrits sont aujourd'hui répartis entres les départements de l'Arsenal (215 pièces) et des Arts du Spectacle (1366 pièces).
Un inventaire est consultable en ligne dans le catalogue BnF Archives et manuscrits : Présentation du fonds Douay : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc1032650 GD-514. Recueil de chansons de J. Castaing. 1797 : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc103267j GD-644. Cassandre oculiste ; Les amours d'été ; Blaise et Babet : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc1032714 GD-971. Les originaux par M. Fagan : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc103272d GD-1837. Calendrier pour les années 1744-1760 : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc1032668 GD-2052. Mes oisivetés : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc103270v
« La Bibliothèque de l’Arsenal ». Arts et métiers du livre. 1997, n° 206, p. 53
Fonds Farina (1883-1943)
Jules-Maurice Chevalier dit Farina débute au théâtre à 14 ans. Il choisit d'illustrer l'art du mime dans la lignée des Debureau, Séverin. En 1899 il est sur la scène du Théâtre Déjazet. Il excelle dans les chansons mimées et les pantomime-ballets. Son succès va grandissant, il effectue de nombreuses tournées, la première guerre empêche son départ à l'étranger. Soldat valeureux, gravement blessé, il sera décoré de la Croix de guerre. En 1920 il reprend son activité en compagnie de Séverin, collabore à des mises en scène de ballets de l'Opéra. Il présente en 1925, à l'occasion de l'Exposition universelle, des spectacles de pantomimes (le théâtre des Funambules) qui connaîtront le succès. Bien qu'ayant beaucoup de réticences face à la naissance du cinéma qu'il accuse d'avoir tué la pantomime, il accompagne ses premiers pas. Ses tournées le conduisent en Europe, Russie. Les séquelles de ses blessures de guerre minent sa santé et l'obligent à prendre une retraite précoce. C'est pour lui l'occasion de se consacrer à l'écriture d'un ouvrage documentaire sur la Commedia dell'arte, ainsi qu'à la constitution d'une bibliothèque dédiée à la pantomime, aux mimes ainsi qu'aux arts du spectacle annexes. A l'instar d'Auguste Rondel qu'il admirait beaucoup il léguera à l'état français sa collection composée de tableaux de gravures, photographies affiches, masques, sculptures, d'objets et d'études (imprimées et manuscrites) concernant l'esthétique, la technique, l'histoire de son art et débordant plus largement sur le clown, la marionnette, l'histoire du théâtre, de l'architecture, de la mise en scène… Il crée un centre de documentation unique pour les historiens et les artistes. La richesse de ce fonds se double d'une particularité : Farina a truffé ses ouvrages de défets d'iconographie découpée, de dessins, de notes manuscrites…
A cet ensemble s'ajoute une nombreuse correspondance échangée de 1905 à 1943 entre le mime et des artistes, et auteurs dramatiques.
Après la deuxième guerre, en 1947 sa femme exaucera le vœu de son mari en déposant cette collection, unique en son genre, en complément à la collection Rondel. Grâce à sa générosité une acquisition a pu être faite en 1974 de deux masques africains et d'un buste en terre cuite représentant un clown, autoportrait du sculpteur, Gustave PIMIENTA qui vécut dans l'entourage des Fratellini.
Un catalogue papier de cette collection cotée est à la disposition des chercheurs. Un inventaire est consultable en ligne dans le catalogue BnF Archives et manuscrits : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc19907q.
Les Funambules. Farina et la pantomime [texte imprimé, recueil de critiques et d'articles sur M. Farina]. [S.l.n.d]. 1930. 38 pp. : 32 pl., couv. d'un portr. de Farina, par P. Icard.
Curtis, Atherton
Lorsqu'il était étudiant à l'université de Columbia, Curtis décorait déjà sa chambre d'eaux-fortes de Méryon relatives à Notre-Dame. En 1896, il s'installa à Paris, où vivait toute une colonie d'artistes américains : Mary Cassatt, Whistler, Webster... Sa femme, Louise Burleigh Curtis, suivait les cours de peinture de Luc-Olivier Merson à l'Ecole des Beaux-Arts. Elle gravait également. Curtis de son côté étudiait au Cabinet des Estampes, ce qui lui permit de publier Some masters of lithography (1897). Le couple demeurait alors 5, rue Boissonade. En 1900, Curtis retourna aux États-Unis, rapatriant une collection de gravures qui s'élevait déjà à 38 caisses. II s'établit à Mount Kisco, près de New York, dont il devint le bienfaiteur (il y ouvrit une bibliothèque publique). En mars 1904, toutefois, il revint définitivement s'établir en France, qu'il ne quitta pas pendant la guerre. Sa collection, qui se montait maintenant à 56 caisses, traversa pour la troisième fois l'océan. Le couple s'installa rue Notre-Dame-des-Champs. Sa femme étant morte en 1910, Curtis se remaria avec une Danoise, Ingeborg Flinch. De 1938 datent ses donations au Louvre, au Musée de Cluny, au Musée d'art moderne. Son testament, par lequel il disposait de sa collection d'estampes en faveur de la Bibliothèque Nationale, fut fait l'année suivante. Curtis se trouvait alors à la tête d'un ensemble de 10000 estampes, dans lequel le Cabinet put puiser à volonté pour compléter ses fonds. Les centres d'intérêt de Curtis avaient varié selon les époques. D'une manière générale, il s'est intéressé à la gravure de tous les temps et de tous les pays. seul le XVIIIe siècle français étant sous-représenté dans sa collection. Dès 1891, il avait réuni ses plus belles planches de Rembrandt, Dürer, Goltzius, Lucas de Leyde. Après 1900, il n'acheta plus qu'exceptionnellement des pièces antérieures à 1800. Son fonds oriental fut constitué entre 1896 et 1907. Dans les années 1930, il s'intéressa essentiellement aux origines de la lithographie. En 1936, il acquit ses premières estampes chinoises. Par contre, tout au long de sa vie. il acheta des pièces du XIXe siècle ou des contemporains. Parmi les pièces que le Département retint de sa collection, citons une remarquable sanguine de Piranèse, le Temple de la Sybille à Tivoli, ainsi qu'une suite complète en 1er état de la 1re édition des Prisons ; 535 incunables de la lithographie (avant 1818) ; des dessins et lithographies de Bonington; 1 250 épreuves de Daumier et de Gavarni dans des états remarquables; des états rares de Steinlen et de Forain, ainsi que de nombreux paysages du milieu du XIXe siècle (Corot, Daubigny, etc.).
Marque de collection : Don A. Curtis. 1943. Avant 1910. Louise Burleigh Curtis a fait apposer le cachet LBC sur ses planches (dont Meryon et Rembrandt)
Lugt, Frits. Les Marques de collections de dessins et d’estampes… Amsterdam, 1921 n° 470 c et Supplément..., n° 94.http://www.marquesdecollections.fr/detail.cfm/marque/6082/total/1http://www.marquesdecollections.fr/detail.cfm/marque/5383/total/1 Journal d’Atherton Curtis (Est. Yg 187 Rés. In-8°). Catalogue dactyl. de la collection. dressé par Curtis lui-même : Est. Ye 225 (in-4°), 9 vol. (t. I : Achener-Dupré ; t. II : Fantin-Latour-Jacquemin ; t. III : Jongkind-Lunois ; t. IV : Meissonier-Zorn ; t. V. Daumier et Gavarni ; t. VI. Incunables de la lithographie ; t. VII : écoles française et étrangères. XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles ; t. VIII : dessins ; t. IX. estampes chinoises et japonaises). Buhot, Jean. Catalogue des livres des fonds d’Extrême-Orient, collections A. Curtis et collection Vever. Paris. 1948, 2 vol. in-4° de fiches manuscrites (Est. Ye 261 4°) Bibliothèque nationale. Département des Estampes. La Collection Curtis. Estampes et dessins de maîtres [précédé de : « Un Grand collectionneur », par Julien Cain ; « Atherton Curtis », par Jean Vallery-Radot ; « Historique et description de la collection », par Jean Prinet]. Paris, 1951. Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 48. Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, suppl. 35
Corre, Armand-Marie (1841-1908) (Z-Corre)
Médecin de la marine originaire du Finistère, le docteur Corre fut également professeur à l’école de médecine navale de Brest, archiviste de la ville, membre de la Société académique et vice-président de la Société archéologique du Finistère. Il publia de nombreux ouvrages médicaux, de sociologie des mœurs (criminelles et coloniales notamment), d’histoire de la Bretagne, ainsi que des brochures contre le militarisme. En 1906, il fit don à la Bibliothèque nationale de sa collection d’ouvrages touchant aux études qui l’intéressaient, tandis que des notes manuscrites furent remises à la bibliothèque des médecins de la marine de Brest. Le don, enregistré sous le n° 115197 dans les registres du département des Imprimés, est coté "Z Corre", et conservé depuis 1998 au département Littérature et Art. Il comprend de nombreux recueils de pièces et journaux de la Révolution française, des archives brestoises, divers ouvrages sur la Révolution, l’histoire de la Bretagne, la marine, la police et l’instruction publique, enfin les œuvres publiées du Dr Corre. De nombreux ouvrages sont abondamment annotés et enrichis de pièces annexes. Un inventaire manuscrit inséré dans le registre de dons livre en détail les titres des pièces pour les cotes Z Corre 1 à Z Corre 285, alors que les cotes principales se poursuivent jusqu’au n° 330. On y découvre des ouvrages d’un intérêt non négligeable, notamment sur l’histoire de la Révolution française. 887 cotes de pièces récolées sont présentes dans le catalogue BN OPALE+ pour le "Z Corre", mais seule une trentaine d’œuvres du Dr Corre présentes dans ce fonds possède une notice bibliographique complète. Les œuvres du Dr Corre figurent par ailleurs dans l’ensemble des collections de la Bibliothèque nationale, sous d’autres cotes. Deux fragments d’inventaire manuscrit signalent en outre que 433 pièces ont été déposées au département des Estampes sous le n° de don 587 (vues, cartes, plans, portraits, gravures, dessins sur le département du Finistère et la ville de Brest), et 20 manuscrits au département des Manuscrits, sous le n° de don 4180 (sur la marine brestoise, les voyages, la Révolution, les colonies, la Bretagne au XIXe siècle, et divers manuscrits autographes du Dr Corre).
Dictionnaire de biographie française. T. 9, 1961 "Géographie. Legs de M. le Docteur Corre". Bulletin mensuel des récentes publications françaises. Janvier 1907, p. 48-54 Kerviler, René de. Répertoire général de bio-bibliographie bretonne. Rennes, 1886-1908 Registre des dons du Département des Imprimés, 1906, "103661 à 120847"