Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Impr. 40. Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 52
Cette « société d’assistance mutuelle fondée en février 1843 par le baron Taylor (1789-1879), président à vie » était « destinée à donner des secours et des pensions aux artistes et aux amateurs » (J.-M. Fauquet, Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, Paris, Fayard, 2003). Son Comité de direction était animé par des personnalités comme Franz Liszt, Hector Berlioz, Giacomo Meyerbeer : c’est dire le rôle central qu’elle joua dans la vie musicale française (à Paris mais aussi en province) depuis sa fondation jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, et l’importance des archives qui constituent le fonds de l’Association des artistes musiciens conservé au département de la Musique. Ces documents, qui concernent une période allant de la fondation jusqu’à la fin des années 1950, sont entrés dans les collections de la Bibliothèque par un don de l’Association elle-même en 1983. L’inventaire détaillé en est donné dans le carnet de dons du département de la Musique et les documents sont accessibles par les fichiers de ce même département. Ces archives permettent de retracer le fonctionnement de l’Association et de comprendre son influence. Elles reflètent les différentes fonctions philanthropiques de l’institution, et d’abord celle de remédier à la précarité du statut social du musicien : des registres consignent les Pensions et secours entre 1845 et 1952 et enregistrent les Dossiers de demandes d’admission à la retraite (1855-1939). Les noms des membres de l’Association sont inscrits (Bulletins d’adhésion, Bordereaux mensuels de cotisation, Listes chronologiques des cotisations, Annuaire de l’Association), ainsi que les statuts successifs (Statuts de l’Association). Les débats et la comptabilité sont consignés, comme les diverses correspondances reçues et envoyées, qui se font souvent le reflet des bouleversements politiques que connaît le pays (Registres des procès-verbaux des séances du Comité, Grand Livre comptable, Comptes des délégations de province). Ces archives témoignent également des concerts et manifestations multiples organisés par l’Association à son propre profit (Dossiers de l’organisation des concerts 1848-1922). Un important ensemble de manuscrits musicaux, pour la plupart inédits, du compositeur Henri Dallier (1849-1934) – organiste titulaire, de 1878 à 1905, de l’orgue de l’église Saint-Eustache dans laquelle l’Association organisa de nombreux concerts – complète ces archives d’une institution centrale dans l’évolution de la vie musicale française au XIXe siècle.
Joël-Marie Fauquet, « Hector Berlioz et l’Association des artistes musiciens. Lettres et documents inédits », in Revue de musicologie, 1981, n°2, p. 211-236. « L’Association des artistes musiciens et l’organisation du travail de 1843 à 1853 », in La Musique et le pouvoir, H. Dufourt et J.-M. Fauquet éd., Paris, Aux Amateurs de livres, 1987, p. 103-123.
Don fait en octobre 1938 par Antonio Aïda au nom de la Comision nacional de cooperacion intelectual (Buenos Aires) comprenait environ 800 titres publiés surtout dans les années 1920 et 1930 « représentant les meilleurs auteurs argentins ». Les ouvrages concernent l’histoire, la littérature, la géographie, le droit, le folklore, les récits de voyages et dans une moindre mesure les sciences et techniques, l’art, l’économie, la sociologie, la philosophie et le religion. Le catalogue est publié en 1939 sous forme de supplément au Bulletin des acquisitions étrangères de la Bibliothèque nationale,. les ouvrages sont classés par ordre alphabétique auteurs/titres. Ils sont conservés dans le Département Philosophie-Histoire-Sciences de l’Homme sous la cote P Argentin : 10 Fol, 94 in-4°, 625 in-8°.
Bulletin argentin, n°1 décembre 1939. Paris : Libr. Klincsieck, 1939. (Supplément au Bulletin des acquisitions étrangères de la Bibliothèque nationale)
Jackson, William V.. « L’étude des fonds latino-américains de la Bibliothèque nationale ». Revue de la Bibliothèque nationale, 1983, n°9, p. 29-42.
Levasseur, Mauricette. Imprimés argentins de la Bibliothèque nationale : Catalogue. Paris : Bibliothèque nationale , 1993.
Morin, Marie-Renée, Schaeffer, Marie-Danièle. Les fonds imprimés latino-américains de la Bibliothèque nationale. Paris : [M. R. Morin], 1983.
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Impr. 84
André Antoine (1858-1943), considéré comme le créateur de la fonction de metteur en scène au sens moderne du terme, fonde le Théâtre-Libre en1887 pour défendre au théâtre l’école naturaliste. A contre courant des conventions en cours, il se fait le propagateur d’un jeu naturel, inscrit dans un décor exact, des accessoires vrais, des costumes inspirés du réel. L’éclairage électrique joue un rôle déterminant dans son système esthétique. La mise en scène chez Antoine procède d’une véritable reconstruction artistique du réel, comme chez Stanislavski.
Il monte durant les neuf fécondes années d’exercice de ce théâtre, 124 œuvres nouvelles, introduit et fait connaître en France de grands auteurs étrangers, Ibsen, Strindberg. Devenu directeur du Théâtre Antoine (1897-mai 1906), après la fin de l’expérience du Théâtre-Libre, il prolonge sa démarche, met en scène Shakespeare, et poursuit au Théâtre de l’Odéon (1906-1914) son incursion chez les auteurs étrangers mais aussi dans le répertoire classique français (Racine, Molière…). Ses mises en scène combinent un souci de fidélité historique et une extrême théâtralité. Il aborde le cinéma avec les mêmes règles qu’il a appliquées au théâtre. Il est le premier à tourner en extérieur, et tente dans un style original de mêler documentaire et fiction, ethnographie et poésie (Le Coupable, L’Hirondelle et la Mésange) Après la première guerre mondiale, son activité sera essentiellement celle d’un critique dramatique et cinématographique (dans Le Journal, L’Information…).
André Antoine a lui-même remis en 1932 à son ami Auguste Rondel un fonds qui sera complété par des dons successifs et qui comprend des manuscrits reçus, très souvent enrichis de notes de mise en scène, un ensemble de registres et de documents administratifs, la précieuse série des huit recueils dits "recueils Mosnier", qui relatent l’histoire du Théâtre-Libre, les critiques dramatiques qu’Antoine signait et sa correspondance, soit 20 000 lettres d’acteurs décorateurs, écrivains, cinéastes, hommes politiques. Des achats notamment de correspondance ont permis de compléter cet ensemble. En 1966 et 1967, cette collection s’enrichit : du manuscrit autographe de l’ouvrage écrit sur Antoine par Mattei Roussou, auteur dramatique, mais surtout médecin d’Antoine, des lettres de ce dernier à la famille, ainsi que des maquettes de décors de Medgiès et Wadachi ; grâce à la générosité de son fils, le comédien Samson Fainsilber.
André-Paul Antoine (1892-1982), son fils, lui même auteur et scénariste, complète la collection par un don effectué en 1955, et y ajoute sa propre correspondance. Il fait aussi un legs remis en 1984, d’un ensemble d’ouvrages -certains dédicacés à Antoine, d’autres annotés de sa main- de manuscrits, de maquettes et de photographies. Le fonds André Antoine est à l’origine des dons émanant des grands praticiens du 20e siècle, qui sont venus enrichir les collections de spectacle, une initiative largement redevable à l’amitié nouée entre Auguste Rondel et André Antoine. Une liste des correspondants d’Antoine est à la disposition des chercheurs.