Herbet, Félix (1847-1917)
Félix Herbet (1847-1917), archiviste-paléographe et licencié en droit, fit aussi une carrière de magistrat municipal et fut maire du VIe arrondissement de 1894 à sa mort. Il avait constitué deux bibliothèques, l'une juridique conservée à Paris, l'autre, artistique, à Barbizon. Il laissa de nombreux écrits dont le principal est pour nous les Graveurs de l'école de Fontainebleau en 5 volumes (1896-1902).
Une partie de ses collections entra en 1929 dans nos collections par un legs de son fils, à savoir une soixantaine de dessins du XVIe siècle et un très bel ensemble d'estampes de l’école de Fontainebleau dont trois recueils sans doute constitué par Robert-Dumesnil et provenant de la collection Destailleur, qui n'ont pas été démembrés. Marque de collection : Don Herbet, 1929 (dans un cachet ovale)
Jolivet, André (1905-1974)
Les archives d'André Jolivet, qui sont restées intactes après son décès, constituent un ensemble exceptionnel de manuscrits musicaux du 20e siècle.
Elève de Paul Le Flem et d'Edgar Varèse, André Jolivet fonde en 1936 avec Olivier Messiaen, Daniel-Lesur et Yves Baudrier le groupe "Jeune France", pour une "réincarnation de la musique dans l'homme". Musicien dont l'univers réunissait Beethoven, Debussy, Bartok, Stravinsky, Ravel, Berg, Schönberg et Varèse, il compose une œuvre audacieuse, insolite, parfois violente, où les recherches sur le langage obéissent à une exigence spirituelle, celle de rendre à la musique sa puissance magique et incantatoire. Foncièrement original, indépendant et novateur, il se place en dehors de tout dogmatisme. Marius Constant estimait qu'il est "à classer dans les inclassables".
Petit à petit ses manuscrits autographes entrent au Département de la Musique de la BnF : en 1998, nous avons acheté les manuscrits des œuvres concertantes, entre autres celui du Concerto pour piano, ceux des Concertos pour trompette, en 2001 les manuscrits des œuvres vocales : par exemple Le Cœur de la matière ou celui de l'opéra-bouffe Dolorès, puis en 2002, une dation en paiement des droits de succession permet l'acquisition d'une partie de ses œuvres symphoniques et d'un ensemble de documents autour de Mana. A côté des trois Symphonies (1953, 1959 et 1964), la BnF reçoit les manuscrits de Cosmogonie (1938), de la Suite transocéane (1955), de la Suite française (1957), de Psyché (1946) et de Fanfares pour Britannicus (1946), qui rappellent l'homme passionné de théâtre, et celui des Cinq Danses rituelles (1939). Enfin, le Département de la Musique voit son fonds sur Mana enrichi de plusieurs documents : le brouillon de La Chèvre et de L'Oiseau, deuxième et quatrième parties de cette pièce, un exemplaire de l'édition publiée en 1946, annotée et commentée par l'auteur, des dessins originaux à la plume et des projets de couverture pour cette édition et pour le fac-similé du manuscrit qui servit lors de la première exécution. Cette œuvre majeure dont la création en 1935 provoqua l'admiration enthousiaste d'Olivier Messiaen porte un titre qui peut paraître mystérieux, "le Mana désigne dans les sociétés primitives cette force qui nous prolonge dans nos fétiches familiers". Cette suite pour piano seul a été inspirée par les six objets "fétiches" que Varèse avait offerts à Jolivet au moment de son départ pour les États-Unis en 1933.
François Lesure, « The Music department of the Bibliothèque nationale », Notes / Music library association, 1978, p. 251-268.
Hoffmann, Madame veuve H.
Le 31 décembre 1902, Madame veuve H. Hoffmann offrait au Cabinet des médailles (don inscrit sous la cote F 10066) une collection de trois cent trente six monnaies fausses recueillies par Jean-Henri Hoffmann au cours de sa carrière et classées dans un médaillier d'acajou de 21 tiroirs portant au revers du ventail gauche l'inscription suivante, gravée sur une plaque de bronze doré : «Pièces fausses réunies par H. Hoffmann, pendant sa longue carrière commerciale pour servir d'étude comparative, et aider à juger de l'authenticité des monnaies. Don fait au Cabinet des médailles, Paris, 1902». Les numéros placés sous les pièces sont ceux du catalogue spécial édité par les soins de Madame Hoffmann et tiré à cent exemplaires numérotés. Ce catalogue est de la plume de W. Froehner, Médailles fausses recueillies par H. Hoffmann, pour servir à l'étude de l'authenticité des monnaies antiques, Paris, 1902 (aux MMA, exemplaire n° 94 du tirage de 100 : cote 10007 PARBN (1902) 8)
Né à Hambourg en 1823, Hoffmann était venu en France dès son jeune âge. Il se passionna très tôt pour les monnaies et les antiquités et devint un expert réputé. Il organisa beaucoup de vente d'antiquités à Drouot, dont celles de Cesnola, Badeigts de Laborde, Albert Barre, Lécuyer, Julien Gréau. Après la mort de son fils, il mit sa propre collection aux enchères (1886-1888), non sans retenir quelques pièces qui passèrent en vente dans les années 1890. Il mourut le 30 avril 1897. De 1862 à 1864, il avait édité Le Numismate, bulletin périodique où des pièces intéressantes ont été publiées. Il a également attaché son nom au recueil Monnaies royales de France qui a beaucoup contribué à développer le goût des monnaies nationales.
Le médaillier offert par Madame Hoffmann est toujours conservé au département, dans la salle Barthélemy, et les monnaies cataloguées par Froehner y sont toujours installées. Une couverture photographique complète a été effectuée dans les années 1980.
Notices biographiques sur Hoffmann : RN 1897, p. 226 ; W. Froehner, Collection H. Hoffmann. Médailles grecques et romaines, françaises et étrangères, Drouot, 2-11 mai 1898 (experts Rollin et Feuardent), p. v-viii; id., Collection H. Hoffmann. Antiquités, Drouot, 15 mai 1899 (experts Rollin et Feuardent), p. v-x.
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Méd. 11
Hennequin (1817/08/03-1859/08/25)
Amédée Hennequin exerçait, comme son père (Antoine-Louis-Marie Hennequin, 1786-1840) la profession d’avocat. Membre de la Société d’économie charitable, il publia sur les questions sociales des articles dans les Annales de la charité, La Quotidienne, Le correspondant, la Revue du XIXe siècle et d’autres journaux et fit paraître des brochures et ouvrages : Étude sur Montesquieu (1840), Études sur l’anarchie contemporaine, le communisme et la jeune Allemagne en Suisse (1850)…
L’importante collection de livres et brochures qu’il constitua fut vendue après son décès. Avant les troisième et quatrième vente, la Bibliothèque impériale acquit en masse 3000 volumes et brochures figurant au catalogue, au prix de 12 000 francs. Ces documents sont essentiellement composés de pièces de la période révolutionnaire, ou relatives à l’histoire civile et politique de Paris depuis la Révolution et de quelques dossiers précieux provenant de Hennequin père (procès des ministres de Charles X, des Rohan et des Condé, de Feuchères contre le duc d’Aumale). Cet ensemble supplée en partie les lacunes des collections dues aux années d’interruption du dépôt légal durant la période révolutionnaire.
Les pièces provenant de cette collection portent un tampon d’acquisition nominal « Hennequin » et un n° 42 644. Elles sont dispersées dans les collections des départements thématiques.
Dictionnaire de biographie française, 17, 100
Catalogue de livres, brochures et journaux composant la bibliothèque de feu Amédée Hennequin, homme de lettres , dont la vente aura lieu les mardi 30 avril au samedi 4 mai, et du mardi 21 au mardi 28 mai 1861… troisième et quatrième parties, Paris, Camerlinck, 1861, 200 p.