Né en 1806, Léonce Angrand avait embrassé la carrière diplomatique et commencé comme secrétaire de Bertin de Vaux, ambassadeur à La Haye. Il fut ensuite vice-consul à Cadix, puis à Lima. En 1845. il fut consul général et chargé d’affaires en Bolivie, pour passer au Guatemala en la même qualité en 1851.
Mort à Paris le 11 mars 1886, il légua à la Bibliothèque Nationale par testament en date du 8 mai 1885 la collection de livres et de documents qu'il avait formée sur la topographie et l'histoire de l'Amérique du Sud. Sa collection de gravures, dessins, photographies, relatifs au Mexique, à Cuba, au Pérou, à la Bolivie, au Guatemala... se trouve au département des Estampes et de la photographie essentiellement sous les cotes suivantes : V d 24, Vh 240 Rés., Of 32 Rés. pet. fol. t. I et II.
Antonia Mercé, dite La Argentina (1888-1936) naquit à Buenos-Aires (d’où son nom de scène), de parents espagnols, danseurs au Teatro Real de Madrid. Après des études de danse classique espagnole, elle se produit au music-hall, inventant elle-même des chorégraphies inspirées du flamenco et d’autres danses traditionnelles. Sa carrière internationale débute vraiment en 1923 avec la rencontre d’Arnold Meckel qui devient son impresario. Pendant treize ans, La Argentina danse en récital ou avec sa compagnie « Ballets espagnols d’Argentina », et remporte un grand succès. Sa collaboration et son amitié avec de grands noms de la musique espagnole comme Manuel de Falla, Isaac Albeniz, Ernesto Halffter ou Joaquin Nin, en font un véritable symbole de l’identité et de l’avant-garde espagnole du début du siècle. Sa mort prématurée, en 1936, coincide avec la fin d’une période particulièrement riche pour l’Espagne, qui entre alors dans le franquisme. La danseuse, saluée par les journaux du monde entier comme la « Pavlova du Flamenco », reste dans les mémoires comme une des personnalités marquantes de cet âge d’or espagnol.
La Bibliothèque-Musée de l’Opéra possède un important ensemble de documents et d’objets concernant Argentina, entrés par dons successifs de la famille et de l’association des amis d’Argentina. En 1956 en effet, une très importante exposition à la mémoire d’Argentina était organisée à la Bibliothèque de l’Opéra. C’est à la suite de cette exposition que la Bibliothèque de l’Opéra reçut, de 1956 à 1960 : - d’une part une collection d’archives concernant la carrière d’Argentina (principalement de 1927 à 1936), (1 boîte, 43 dossiers), comprenant des correspondances avec ses collaborateurs, comme Manuel de Falla, des photographies, des manuscrits d’arguments de ballets, une vingtaine d’affiches typographiques (Fonds Argentina), et environ 300 programmes (1911-1941) marqués « fonds Mercé » (conservés à part sous la cote Pro A 19, mais intercalés avec des programmes Argentina d’autre provenances). - d’autre part une collection d’objets divers, principalement des bijoux de scènes ayant appartenu à Argentina, et un tableau représentant Argentina dans l’Amour sorcier de Manuel de Falla, conservés dans le fonds muséal.
Le fonds Argentina proprement dit fait l’objet d’un inventaire sur fiches dactylographiées, intégré au fichier matière général de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra, consultable en salle de lecture. Les objets font également l’objet d’un inventaire sur fiches dactylographiées, consultable sur demande auprès du responsable du fonds muséal.. Les programmes font l’objet d’un signalement global au fichier des programmes de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra, consultable en salle de lecture.
Le département des Arts du spectacle conserve également un ensemble de documents sur cette artiste, arrivés par dons successifs, qui complètent les éléments déjà présents dans la collection Auguste Rondel. Il s’agit de costumes, souvenirs personnels et portraits de la danseuse, enregistrements sonores, photographies, programmes, affiches, coupures de presse, ouvrages et d’archives concernant l’Association des Amis d’Argentina.
Un inventaire est actuellement en cours
Ninotchka Bennahum, Antonia Mercé « La Argentina », Wesleyan University Press, 2000.
Archiviste-paléographe, bibliothécaire à l'Arsenal, membre du Vieux Papier, d'Allemagne a écrit sur de nombreux sujets comme l'histoire du jouet, des sports et jeux d'adresse, du mobilier... mais sa grande passion fut la carte à jouer dont il réunit une belle collection, qu'il légua au Cabinet des Estampes : 6768 cartes et enveloppes de cartes des XVIIIe et XIXe siècles, dont 1984 sont conservées à la Réserve. Cote : [Kh 201 à 206 Rés. (6 boîtes écu) ; [Kh 207 à 218 (12 boîtes pet. fol.).
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 52
Né à Bordeaux en 1864, Gabriel Astruc prit part à la direction de la maison d’éditions musicales Enoch et Cie à Paris, fut l’un des créateurs de la revue Musica en 1902 et se lança à partir de 1904 dans l’organisation de concerts et de spectacles parmi lesquels il convient de citer les concerts historiques russes à l’Opéra, les représentations de Salomé à Paris sous la direction de Richard Strauss en mai 1907, la première saison des Ballets russes en 1909. Gabriel Astruc reste cependant aujourd’hui célèbre pour avoir créé en 1913 le théâtre des Champs-Elysées, édifié par les frères Perret et décoré par Bourdelle et Maurice Denis. Il décéda à Paris en 1938. Le fonds conservé à la Bibliothèque-musée de l’Opéra sous la cote Carton 2240 se compose de deux ensembles acquis lors d’une vente aux enchères à Genève le 24 novembre 1958 : un dossier concernant la saison 1909 des Ballets russes au Châtelet (dossier 6 du lot 65) et un autre dossier relatif à la création à Paris de Salomé de Richard Strauss en 1907 (lot 137).
Des fonds complémentaires sont conservés aux Archives nationales sous la cote 409 AP (Fonds Gabriel Astruc), à la New York Public Library for Performing Arts, dance collection, sous la cote *ZBD-161 (Gabriel Astruc Papers correspondant aux autres dossiers du lot 65 de la vente de Genève), à la Harvard Theatre Collection. Houghton Library, Harvard College Library sous la cote MS Thr 459 (correspondance de Gabriel Astruc et d’Anna Pavlova, correspondant peut-être au numéro 75 de la vente de Genève mais acquise seulement le 12 août 2002 par Harvard grâce à la fondation Howard Rothschild).
Gabriel Astruc. Le Pavillon des fantômes : Souvenirs. Orléans : Impr. orléanaise ; Paris : Bernard Grasset, éditeur, 1929.
Catalogue de la vente aux enchères de Genève (24-25 novembre 1958) sous la cote Carton 2240.
Inventaire du fonds Astruc des Archives nationales :
http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/fonds/xml_inv/Et...
Inventaire des Gabriel Astruc Papers à la New York Public Library for Performing Arts :
http://digilib.nypl.org/dynaweb/dhc/findaid/astruc
Inventaire de la correspondance entre Anna Pavlova et Gabriel Astruc conservée à la Harvard Theatre Collection. Houghton Library, Harvard College Library :
http://oasis.harvard.edu:10080/oasis/deliver/deepLink?_collection=oasis&...
Annie Berthier (dir.), Manuscrits, xylographes, estampages : les collections orientales du département des Manuscrits : guide, Paris : Bibliothèque nationale de France, 2000, p. 137