Edouard Autant (1870-1964) architecte, et Louise Lara (1876-1952) ancienne sociétaire de la Comédie-Française, ont dès 1930 établis un acte de donation à Auguste Rondel, concernant leur très belle collection de 350 maquettes de décor, de costumes, de textes ( parfois inédits) des œuvres représentées, de mises en scène écrites, ainsi qu’une importante correspondance retraçant l’activité du "Laboratoire Art et Action"; "laboratoire de théâtre pour l’affirmation et la défense d’œuvres modernes "qu’ils avaient fondé en 1912 et qui eut, jusque vers 1950, un rôle important dans la recherche de formules nouvelles destinées à rénover l’art théâtral. 112 œuvres furent jouées de 82 auteurs différents avec les moyens les plus pauvres et les plus ingénieux (décors en papiers, costumes à transformation) sans aucun souci de rentabilité commerciale. Ils obtiennent la collaboration occasionnelle d’artistes de renom : Joseph Sima, Marie Vassilieff, Lurçat…, connaissent Meyerhold, Vahtangov, Piscator, Reinhardt…. Les Autant se détourneront progressivement du théâtre, fût-il d’avant garde pour ne plus proposer qu’un lieu de recherches : recherches qui auront nom : "théâtre choréique", "théâtre universitaire", "théâtre du livre", "théâtre de chambre". Les comédiens étaient exclusivement des amateurs, Edouard Autant ayant le souci de libérer le théâtre de toutes ses contraintes, commerciales, institutionnelles, esthétiques, mais tout en voulant canaliser l’invention du comédien en lui donnant un cours très directif de "comédie spontanée moderne".
Ce don fut complété plus tard par des éléments conservés par la famille, et qui furent remis de 1963 à1968. Leur nièce et collaboratrice, Marie-Antoinette Allévy dite Akakia-Viala (1903-1966) y ajouta, par un legs, arrivé en 1968, sa documentation personnelle sur le laboratoire Art et Action et toute la documentation qu’elle avait constituée à la fois sur la mise en scène au théâtre au XIXè siècle (pour sa thèse), et sur le Cinéma (elle avait été responsable de l’IDHEC et auteur d’un "vocabulaire du cinéma"resté manuscrit).
Une Comédienne Marie Louise Van Veen, qui travailla longtemps avec les Autant-Lara, et créa, dans les années 20, sa propre troupe –le groupe "L’ Assaut", donna en 1984 un ensemble de notes de mises en scène, de textes manuscrits sur le théâtre, correspondances, affiches, programmes, photographies, quelques maquettes, masques et costumes conçus pour ses spectacles. Cette collection est conservée au Département des Arts du spectacle.
Le catalogue de la Collection Art et Action a été réalisé par les Autant-Lara et publié.
Autant (Edouard), Lara (Louise), Akakia-Viala. "Le théâtre choréique parmi les 5 conceptions de structure dramatique moderne. Art et action, laboratoire". Cahiers des Amis de Han Ryner, 1952, nouvelle série, n°26. Corvin (Michel). Le théâtre de recherche entre les deux guerres. Le Laboratoire Art et Action. Lausanne : L’Age d’Homme /La Cité, 1976.
(Z. Audéoud)
(Jules) Maurice Audéoud (Genève, 1864 – Hélouan, près du Caire, 5 juillet 1907) était le fils du banquier Jules-Paul Audéoud d’origine genevoise. Riche amateur, il réunit d’importantes collections artistiques. En 1899, il institua l’état français son légataire universel et légua ses collections au Louvre, au musée du Luxembourg, à la manufacture de Sèvres et à la Bibliothèque nationale. Le legs fut accepté par la Bibliothèque nationale en 1909. La bibliothèque d’Audéoud fut répartie entre la Réserve, le fonds général (1600 ouvrages divers, essentiellement histoire, littérature, voyages et sciences) et le département des Manuscrits qui reçut 18 manuscrits. La Réserve des livres rares reçut alors 650 "volumes de luxe, tirés à petit nombre sur beau papier, ornés d’illustrations en multiples états et de dessins originaux, revêtus de reliures en maroquin". Ce don présente un caractère tout à fait exceptionnel dans l’histoire des collections : entrent alors des éditions modernes et des auteurs appartenant presque tous à la seconde moitié du XIXe siècle. Audéoud acquérait des éditions de luxe d’éditeurs d’art parisiens (Carteret, Conquet, Ferroud, Piazza, etc.) Ses exemplaires se distinguent toujours par la qualité du papier et des illustrations ; ils sont enrichis d’épreuves d’artistes et de tirages avant la lettre, parfois de dessins originaux. La plupart sont revêtus de reliures de Marius-Michel, de Cuzin et de Mercier et de Gruel. Conservés à la Réserve des livres rares sous la cote Rés. Z. Audéoud, les volumes sont toujours rangés dans un meuble provenant aussi de Maurice Audéoud. Leur communication est soumise à autorisation du directeur de la Réserve, sur demande écrite.
Les Donateurs du Louvre. Paris : Éd. de la Réunion des musées nationaux, 1989. 347 p. Viennot, William. Catalogue de la collection Audéoud…, Paris : H. Champion 1912. XXXVI-59 p. (annexe au Bulletin mensuel des récentes publications françaises de 1911) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6484058t.r=aud%C3%A9oud%20275 Carnet conservé parmi les carnets de la Réserve (salle Y) : comprend les cotes Rés. Z. Audéoud, dans l’ordre des numéros, et la liste des ouvrages restés dans le fonds général, avec concordance partielle des cotes.
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Impr. 39
Né à Bordeaux en 1864, Gabriel Astruc prit part à la direction de la maison d’éditions musicales Enoch et Cie à Paris, fut l’un des créateurs de la revue Musica en 1902 et se lança à partir de 1904 dans l’organisation de concerts et de spectacles parmi lesquels il convient de citer les concerts historiques russes à l’Opéra, les représentations de Salomé à Paris sous la direction de Richard Strauss en mai 1907, la première saison des Ballets russes en 1909. Gabriel Astruc reste cependant aujourd’hui célèbre pour avoir créé en 1913 le théâtre des Champs-Elysées, édifié par les frères Perret et décoré par Bourdelle et Maurice Denis. Il décéda à Paris en 1938. Le fonds conservé à la Bibliothèque-musée de l’Opéra sous la cote Carton 2240 se compose de deux ensembles acquis lors d’une vente aux enchères à Genève le 24 novembre 1958 : un dossier concernant la saison 1909 des Ballets russes au Châtelet (dossier 6 du lot 65) et un autre dossier relatif à la création à Paris de Salomé de Richard Strauss en 1907 (lot 137).
Des fonds complémentaires sont conservés aux Archives nationales sous la cote 409 AP (Fonds Gabriel Astruc), à la New York Public Library for Performing Arts, dance collection, sous la cote *ZBD-161 (Gabriel Astruc Papers correspondant aux autres dossiers du lot 65 de la vente de Genève), à la Harvard Theatre Collection. Houghton Library, Harvard College Library sous la cote MS Thr 459 (correspondance de Gabriel Astruc et d’Anna Pavlova, correspondant peut-être au numéro 75 de la vente de Genève mais acquise seulement le 12 août 2002 par Harvard grâce à la fondation Howard Rothschild).
Gabriel Astruc. Le Pavillon des fantômes : Souvenirs. Orléans : Impr. orléanaise ; Paris : Bernard Grasset, éditeur, 1929.
Catalogue de la vente aux enchères de Genève (24-25 novembre 1958) sous la cote Carton 2240.
Inventaire du fonds Astruc des Archives nationales :
http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/fonds/xml_inv/Et...
Inventaire des Gabriel Astruc Papers à la New York Public Library for Performing Arts :
http://digilib.nypl.org/dynaweb/dhc/findaid/astruc
Inventaire de la correspondance entre Anna Pavlova et Gabriel Astruc conservée à la Harvard Theatre Collection. Houghton Library, Harvard College Library :
http://oasis.harvard.edu:10080/oasis/deliver/deepLink?_collection=oasis&...
Annie Berthier (dir.), Manuscrits, xylographes, estampages : les collections orientales du département des Manuscrits : guide, Paris : Bibliothèque nationale de France, 2000, p. 137