Manuscrits autographes de compositeurs contemporains (Messiaen, Boulez), correspondances
Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale [nationale] : étude sur la formation de ce dépôt, comprenant les éléments d’une histoire de la calligraphie, de la miniature, de la reliure et du commerce des livres à Paris avant l’invention de l’imprimerie, 1868-1881, t. II, p. 298. - Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 80
Versailles (livres imprimés provenant des bibliothèques du château de) À la veille de la Révolution, le château de Versailles abritait de nombreuses bibliothèques. Les livres de Louis XVI étaient conservés dans ses deux bibliothèques, celle des grands appartements, ou Cabinet du roi, et celle, à caractère plus privé, des petits appartements. Le comte de Provence, dit Monsieur (futur Louis XVIII), avait une bibliothèque remarquable par son contenu et aussi importante que celles du roi ; Marie-Antoinette disposait d’une bibliothèque au château et d’une autre à Trianon. Les princesses, Madame Adélaïde, Madame Victoire, Madame Elisabeth, la comtesse de Provence, avaient chacune la leur. Seul le comte d’Artois (futur Charles X) avait envoyé ses livres à Paris, au Temple en 1787 et à l’Arsenal en 1789. Les princes avaient par ailleurs des bibliothèques dans leur résidence de campagne, Bellevue pour Mesdames filles de Louis XV, Montreuil pour Mme Elisabeth et pour la comtesse de Provence, Brunoy pour le comte de Provence, Vilgénis (Massy) pour le prince de Bourbon-Condé. À l’exception de la bibliothèque de Marie-Antoinette et d’une partie de celle de Madame Elisabeth, transférées aux Tuileries en octobre 1789 [voir notice Marie-Antoinette], toutes les autres constituèrent l’immense dépôt littéraire du département de Seine-et-Oise, installé dans le palais vidé de ses occupants. S’y ajoutèrent les bibliothèques confisquées dans la ville même (hôtel de Narbonne, le médecin Cornette, l’architecte Mique, Charles d’Angivilliers, surintendant des Beaux-Arts, l’abbé Raynal, Récollets de Versailles, Missionnaires de Saint-Louis, etc) et dans le département (Madame du Barry à Louveciennes, Grimod de Dufort à Orsay, Paulze, fermier général à Orsay, Valory à Etampes, Riquet de Caraman à Roissy, Dames de Saint-Cyr, etc). Les prélèvements de livres imprimés au profit de la Bibliothèque nationale furent très limités ; effectués en trois fois (26 mars et 29 juin 1795 et 5 juillet 1797), ils portèrent sur les livres les plus remarquables de la bibliothèque du roi et du comte de Provence : livres imprimés sur vélin, voyages de de Bry, et plaquettes gothiques achetées à la vente La Vallière pour Louis XVI. Si nombre d’ouvrages reliés aux armes des princes figurent aujourd’hui dans les collections de la Bibliothèque nationale de France, c’est par entrées successives au fil des ans et non par confiscations directes. Le sort du dépôt littéraire de Versailles fut en effet très complexe. Si une partie des livres constitua le fonds de la bibliothèque municipale de Versailles, beaucoup furent attribués à des bibliothèques centrales dans les départements, à d’autres bibliothèques parisiennes ou dispersés entre les bibliothèques des nouvelles institutions du Consulat et de l’Empire, dont certaines furent parfois ensuite reversées à la Bibliothèque nationale (bibliothèque du palais de Compiègne, bibliothèque de l’Elysée). Une part notable fut transférée au palais de Fontainebleau. D’autres enfin se retrouvèrent sur le marché du livre et arrivèrent parfois à la Bibliothèque nationale par des dons ultérieurs (Smith-Lesouëf).
Né aux États-Unis en 1878, Herman Webster, artiste, peintre, graveur, fut élève de Mucha puis de Jean-Paul Laurens et exposa pour la première fois au Salon en 1905. Il servit dans l'armée française durant la guerre de 1914-1918 en tant qu'engagé volontaire et refusa de quitter la France pendant la guerre de 1939-1945, servant autant qu'il le put la cause alliée. Fondateur de la Société des Amis des Vieux Moulins en 1928, association destinée à la sauvegarde des moulins à vent en France, il passa le reste de sa vie à dénombrer, classifier, dessiner, photographier ces édifices. Il a publié de nombreux articles dans l'Illustration, la Revue du Touring Club, la Vie à la campagne, etc.
Par son testament daté de 1963, il lègue à la Bibliothèque Nationale un exemplaire de toute gravure faite de sa main ainsi que sa collection sur les moulins à vent: photographies, estampes, dessins, livres, cartes, notes dactylographiées et manuscrites. Sa collection est enregistrée selon sa volonté sous le nom de "collection H.A. Webster et Germaine Huard Webster". Les liens qui l'unissaient à la Bibliothèque Nationale étaient étroits et anciens. "L'accueil et la confiance que j'ai trouvés de tous temps à la Bibliothèque sont parmi les liens les plus puissants qui -déjà nombreux- me lient pour toujours à la France" écrivait-il à Jean Laran, futur directeur du Département des Estampes, en 1930. Ami de Jean Vallery-Radot, de Jean Laran et de Jean Prinet, il avait déjà, en 1962, offert au Cabinet un bel ensemble de gravures de Mac Laughlan. Sa superbe collection était déjà montée dans des boîtes au format du département. Il mourut en 1970, et sa femme, qui en avait gardé l'usufruit, en 1980. La collection entra à cette date dans nos rayons.
Cote : la 80 b Rés., dessins ; la 81 Rés., 20 boîtes ; la 82 Rés. 30 portefeuilles in-4°.
Fonds Robert ROCCA
Robert Canavese, dit Robert Rocca (1912-1994), débute comme chansonnier en 1932. Il est engagé à La Vache Enragée, puis au Caveau de la République. Aux Deux-Ânes, au Coucou, à la Lune Rousse, au Théâtre du Palais-Royal, au Théâtre Gramont, il se produit dans des revues et des comédies inspirées de l'actualité politique. En 1949, il crée le cabaret La Tomate, où il fait représenter, en 1951, une adaptation du Journal de Jules Renard. Son esprit caustique et son humour percutant font de lui l’un des chansonniers les plus représentatifs de l’esprit montmartrois. Il contribue à renouveler le genre en imaginant des spectacles mêlant tours de chant, sketches, projections de films. Il est l'un des premiers chansonniers à se produire non seulement sur scène, mais également à la radio, dans La Semaine Fantaisiste, Le Club des Chansonniers, Avec le sourire de… et à la télévision, où il anime notamment La Boîte à Sel, en compagnie de Jacques Grello et Pierre Tchernia, de 1955 à 1960.
Issu d’un don de sa fille Rosine Rocca (2002), le fonds est principalement constitué des sketches, poèmes et chansons qui permettent de suivre la carrière de Robert Rocca des années 1930 à 1985. A ces manuscrits personnels s'ajoute une importante documentation, faite de textes et de partitions d'autres auteurs, matière dans laquelle le chansonnier a souvent puisé son inspiration. Quelques coupures de presse et programmes de spectacles viennent compléter un fonds qui compte au total plus de 3300 textes et partitions. Ce don a fait l'objet d'un inventaire à la disposition des lecteurs (collection cotée 4 COL 95/)
Le Département des Arts du spectacle propose, par ailleurs, dans ses collections accessibles par ses différents catalogues, des recueils documentaires (presse et programmes), sur ce chansonnier, sur les différents lieux cités dans la notice, sur le Grenier de Montmartre… etc.