Collection Louis JOUVET
Au cours de sa carrière Louis Jouvet (1887-1951) a assuré toutes sortes le responsabilités liées aux différentes fonctions théâtrales : régisseur, comédien, metteur en scène, directeur de théâtre, collaborateur d’auteur dramatique, acteur de cinéma. C’est à l’époque de sa vie d’étudiant en pharmacie qu’il fonde en 1908 le Théâtre d’Action d’Art ; il se présente sans succès au Conservatoire. En 1911, engagé au théâtre des Arts,dirigé par Jacques Rouché, pour interpréter le rôle du père Zossima dans les Frères Karamazov, il rencontre Jacques Copeau qui en est l’adaptateur. Il rejoint sa troupe lorsque celui-ci fonde le théâtre du Vieux-Colombier en 1913, devient son second, son régisseur général, et l’un des comédiens les plus estimé de la critique et du public à Paris comme à New-York pendant les deux saisons 1917-1919. En 1922, il cesse sa collaboration avec Copeau pour accepter la direction technique des deux salles de l’avenue Montaigne , à la demande de Jacques Hébertot. En 1924 il prend la direction de la Comédie des Champs-Elysées où les difficultés financières dureront jusqu’à sa rencontre, décisive pour sa carrière, avec Jean Giraudoux. En 1927, il contribue à la fondation du Cartel, en compagnie de Dullin, Baty, Pitoëff.en1934, il est nommé professeur au Conservatoire ; il s’installe au Théâtre de l’Athénée, qu’il dirige jusqu’à sa mort ( si l’on excepte l’interruption entre 1941 et 1945 où, pour contourner la censure allemande, il part avec sa troupe en tournée en Amérique latine). Il est nommé conseiller auprès des Arts et Lettres pour les questions relatives à la décentralisation théâtrale quelques jours avant sa mort en 1951.
Le Cinéma garde l’image de ce comédien, qui a marqué de sa présence un certain nombre de rôles : Le docteur Knock dans le premier film tiré de la pièce fétiche (1933), le professeur au Conservatoire dans Entrée des Artistes (l938) et le partenaire d’Arletty dans Hôtel du Nord (1938)… De 1913 à1951, il tourne 34 films avec les plus grands réalisateurs, J. Feyder, J. Renoir, J. Duvivier, M. Carné, M. Allégret….Mais c’est au théâtre que va toute sa passion et où il se réalise le plus complètement. Eclairagiste, (il invente le projecteur « Jouvet ») il fait œuvre de scénographe en inventant ), le dispositif fixe du Vieux-Colombier au Garrick Theatre (New-York) (1919), il conçoit l’aménagement du Studio des Champs-Elysées (scène modulable), prend largement part à la création des décors de : Knock, Malbrough s’en va t-en guerre. En 1934, alors qu’il met en scène la Machine infernale de Jean Cocteau, il rencontre Christian Bérard qui deviendra le décorateur officiel de l’Athénée. En disciple de Copeau, Louis Jouvet est soucieux, , de maintenir le théâtre dans toute sa dignité littéraire. Son répertoire fait la part belle aux auteurs contemporains (Romains, Zimmer, Sarment) mais dès 1928, avec la création de Siegfried naît une collaboration de plus en plus étroite avec Jean Giraudoux. Leur conception partagée de l’importance du texte les rapproche et Giraudoux intimement mêlé à la troupe et au travail de Jouvet crée une œuvre sur mesure pour celui qui l’inspire. Un riche ensemble de documents très variés éclaire les multiples activités exercées par Louis Jouvet au cours de sa carrière : ses débuts du comédien, le metteur en scène, le directeur de troupe, le collaborateur artistique et littéraire, le directeur de théâtre, co-fondateur du Cartel. Un don (par la famille) de manuscrits (parmi lesquels les différentes versions des pièces de J. Giraudoux et J. Romains créées par Jouvet), de maquettes originales de décors et costumes, de programmes, affiches, presse, correspondance, photographies, est fait à la Bibliothèque nationale en 1961. Il sera complété à la même époque par l’achat de 1800 volumes de sa bibliothèque personnelle où les ouvrages sur l’architecture théâtrale prédominent. Les achats se poursuivent en 1976 avec le manuscrit autographe de Jean Giraudoux La Guerre de Troie n’aura pas lieu , en 1980, avec les dessins de costumes, projets de Valentine Hugo, pour Ondine, mise en scène par Jouvet. La famille Jouvet enrichit de ses multiples dons le premier ensemble remis en 1961 : Sylvie Forrer, petite-fille du comédien, offre au Département 23 textes portant des notes de mises en scène, des croquis de la main de son grand-père (1982), en 1986 des documents conservés par son fils et se rapportant aux mises en scène de Jouvet , aux émissions radiophoniques auxquelles il avait participé, à son activité d’enseignant au Conservatoire 1934-1942, auxquels s’ajoutent une abondante correspondance, des photographies (600), des maquettes (50). Ces maquettes complètent l’achat, en 1970, auprès de la famille, de 210 maquettes originales de C. Bérard et de Tchelitcheff, s’y ajoutent 3 projets de décors dessinés par Bérard pour Ondine , don de sa fille, Anne Marie Forrer-Jouvet. Les collaborateurs de Jouvet enrichissent aussi cette prestigieuse collection. En 1985, Madame Demangeat fait don, de documents scénographiques (500) de son mari, le décorateur-constructeur, Camille Demangeat, au décès de celui-ci. Il s’agit de documents scénographiques extrêmement précieux. Henri Sauguet, en 1987, complète cette collection de deux partitions des musiques qui ont accompagné La Folle de Chaillot (1945) et Don Juan (1947). Enfin en 1993 Madame Jeanne Mathieu se dessaisit de maquettes de Guillaume Monin. En 1998, par dation, des textes de conférences, articles, cours, carnets, livres de bord de la tournée en Amérique latine (1941-1945), maquettes et dessins de Berard et Tchélichev viennent compléter la collection.
Le catalogue Auteurs du Département, 1965-1989, contient les notices concernant les livres de la bibliothèque de Louis Jouvet.
Jouvet (Louis).- Le Comédien désincarné / Louis Jouvet . Paris : Flammarion, 1994. Jouvet (Louis).- Ecoute, mon ami / Louis Jouvet . Paris : Flammarion, 2001. Jouvet (Louis) .- Réflexions du comédien / Louis Jouvet . Paris : Librairie Théâtrale, 1986. [Exposition. Bibliothèque nationale. 1961-1962]. Catalogue. Louis Jouvet : exposition organisée pour le dixième anniversaire de sa mort. 1961 [Exposition. Bibliothèque nationale. 1987.]. Catalogue. Le Cartel : Jouvet, Dullin, Baty, Pitoëff…1987 [Exposition. Avignon (Maison Jean Vilar). 1987]. Catalogue. Louis Jouvet et la scénographie.1987 Rolland (Denis).- Louis Jouvet et le Théâtre de l’Athénée, « Promeneurs de rêves » en guerre, de la France au Brésil. Paris : Montréal (Québec), L’Harmattan, 2000.
Fichier Laborde Département des Manuscrits, Fonds français
Ce fichier d’artistes fut déposé par Alexandre de Laborde (1853-1944) en 1926 à la Bibliothèque nationale. Il était l’œuvre de son père, l’historien de l’art Léon de Laborde (1807-1869), ancien diplomate, conservateur au Louvre et garde général des Archives de l’Empire. Il Réserve des livres raresulte d’un dépouillement systématique de sources archivistiques, notamment d’archives ecclésiastiques, en vue d’une vaste étude sur les arts en France. Il concerne les artistes au sens large. Laborde ne voulait pas faire de distinction entre l’artiste et l’artisan, le maître et l’apprenti, et il ne restreignait pas les arts aux seuls beaux-arts. Le fichier concerne également par exemple les professions de la mode, de l’ameublement, ou les professions du livre. Le fichier contient un peu plus de 66 080 fiches, dont 10 000 environ pour le XVIe siècle, 46 000 pour le XVIIe siècle, et 9 000 pour le XVIIIe siècle. Il s’agit pour l’essentiel de copies d’actes d’état-civil (baptême, mariage, décès) mais aussi d’autres actes : extraits d’entrée dans les hôpitaux ou, inscrits sur les registres paroissiaux, des testaments, des constatations de fiançailles, des oppositions ou levées d’opposition de mariage, etc. Les originaux ont disparus dans l’incendie de l’hôtel de ville en 1871, soit 66 080 fiches. Les fiches sont de trois types :
Chaque fiche rappelle l’année de la rédaction de la fiche et la profession exercée par l’artiste. Le classement alphabétique des fiches fut réalisé par René Farge et par sa femme après sa mort. Fonds complémentaires 12 000 autres fiches, classées par métiers, ont été déposées en 1926 à la Bibliothèque d’art et d’archéologie Jacques Doucet (aujourd’hui Bibliothèque de l’INHA – collections Jacques Doucet). 5 000 autres concernant des médecins et chirurgiens et barbiers l’ont été à l’époque à la Bibliothèque de la Faculté de Médecine et sont aujourd’hui conservées à la BIU Santé. Il s’agit de copies d’originaux, du XVIe au XIXe siècles, conservés dans la série Y aux Archives nationales.
Jolivet, André (1905-1974)
A la mort de la veuve du compositeur, Hilda Jolivet, survenue en août 1996, leur fille Christine remet la discothèque personnelle de ses parents (410 disques) et 58 documents inédits enregistrés sur bandes magnétiques et cassettes audio au département de l’Audiovisuel. Cette collection est entrée en 1997. Le fonds de disques édités reflète l’intérêt porté par un musicien aux diverses formes musicales. Ce sont, pour l’essentiel des microsillons, comportant des éditions russes. Quelques enregistrements plus anciens, sur disques 78 tours, viennent le compléter.
Les inédits sur supports magnétiques retracent l’œuvre d’André Jolivet interprétée en concert, dont la création de Cérémonial en 1965.
Bruno Sébald
Vicomte Hippolyte de Janzé
Château d’Acon, Tillière-sur-Avre (Eure) et 43 rue de Luxembourg, Paris
Fils de Louis Henry Janzé (1752-1840), baron d’Empire puis comte de Janzé, Hippolyte de Janzé (Rennes, 1790 - Paris, 18 janvier 1865), capitaine de cavalerie, fut aussi collectionneur, photographe amateur et membre de la Commission consultative des Musées impériaux.
Dans un premier testament, rédigé en 1862, de Janzé déclarait :« Voulant que la petite collection d’antiquités que j’ai réunie soit de quelque utilité pour les savants régnicoles et étrangers, et suivant l’exemple de MM. Dupré et le duc de Luynes, je lègue au Cabinet des Antiques de la Bibliothèque impériale toutes les antiquités grecques et romaines, bronzes, terres cuites, vases etc. contenues dans mon cabinet.»
En 1863, de Janzé restreignit la donation aux bronzes antiques, au nombre de 79, et à un choix de 10 terres cuites. Le testament définitif, établi le 22 juin1865, en précisait les conditions : le légataire demande la création d’au moins deux vitrines dans la salle publique du Cabinet des Médailles, où seront exposés tous les objets sans aucune exception, une pour les bronzes et une pour les terres cuites, portant les noms des donateurs, M. et Mme de Janzé, et ce à perpétuité, quelque soit le local où puisse être transporté le Cabinet des médailles et antiques, Mme de Janzé se réservant le droit de réclamer les objets ou même leur totalité, s’ils n’étaient pas exposés dans le délai de un an. Cette dernière ajouta cependant au legs 58 terres cuites et vases peints, dont un ensemble de rhytons italiotes et les conservateurs demandèrent et obtinrent 8 bronzes supplémentaires et 14 terres cuites et vases, portant le total à 169 pièces. Le reste fut dispersé aux enchères publiques à Paris (vente du 16 avril 1866).
Ces objets sont répertoriés dans un inventaire manuscrit (inv. 102 bis), qui contient également une copie du testament. Les vases ont été inclus dans le fond général et numérotés selon le catalogue établi par A. de Ridder, Catalogue des vases peints de la Bibliothèque nationale, Paris, 1901. Il en est de même pour les bronzes insérés dans le catalogue d’E. Babelon, Catalogue des bronzes antiques de la Bibliothèque nationale, Paris, 1895. Sur les plus belles pièces, voir J. Babelon, Choix de bronzes et de terres cuites des collections Oppermann et de Janzé, Paris et Bruxelles, 1929.
Alain Guy (1918-1998) fut le grand spécialiste français de la philosophie espagnole. Professeur de Philosophie à l'Université de Toulouse-Le Mirail depuis 1959 il fut également nommé en 1967 directeur de l'équipe toulousaine de philosophie ibérique et ibéro-américaine. Il était également président de la Société toulousaine de Philosophie et membre de la Sociedad Española de Filosofia (Madrid) et du Consejo Superior de Investigaciones Cientificas.
C'est en 1996 qu'Alain Guy fit don de l'ensemble de sa bibliothèque à la BnF. Après expertise, 7000 documents (monographies, tirés à part, revues) ont rejoint le site François-Mitterand en mai 1997. Ce don, particulièrement intéressant de par son unité intellectuelle, constitue un enrichissement précieux pour les collections de la BnF. Il offre un large panorama sur la philosophie ibérique et ibéro-américaine et se compose majoritairement d'ouvrages d'auteurs contemporains (de 1955 à nos jours) en espagnol et en portugais, édités principalement en Espagne, en Argentine, au Brésil, au Mexique, au Portugal et au Venezuela.