Hennequin (1817/08/03-1859/08/25)
Amédée Hennequin exerçait, comme son père (Antoine-Louis-Marie Hennequin, 1786-1840) la profession d’avocat. Membre de la Société d’économie charitable, il publia sur les questions sociales des articles dans les Annales de la charité, La Quotidienne, Le correspondant, la Revue du XIXe siècle et d’autres journaux et fit paraître des brochures et ouvrages : Étude sur Montesquieu (1840), Études sur l’anarchie contemporaine, le communisme et la jeune Allemagne en Suisse (1850)…
L’importante collection de livres et brochures qu’il constitua fut vendue après son décès. Avant les troisième et quatrième vente, la Bibliothèque impériale acquit en masse 3000 volumes et brochures figurant au catalogue, au prix de 12 000 francs. Ces documents sont essentiellement composés de pièces de la période révolutionnaire, ou relatives à l’histoire civile et politique de Paris depuis la Révolution et de quelques dossiers précieux provenant de Hennequin père (procès des ministres de Charles X, des Rohan et des Condé, de Feuchères contre le duc d’Aumale). Cet ensemble supplée en partie les lacunes des collections dues aux années d’interruption du dépôt légal durant la période révolutionnaire.
Les pièces provenant de cette collection portent un tampon d’acquisition nominal « Hennequin » et un n° 42 644. Elles sont dispersées dans les collections des départements thématiques.
Dictionnaire de biographie française, 17, 100
Catalogue de livres, brochures et journaux composant la bibliothèque de feu Amédée Hennequin, homme de lettres , dont la vente aura lieu les mardi 30 avril au samedi 4 mai, et du mardi 21 au mardi 28 mai 1861… troisième et quatrième parties, Paris, Camerlinck, 1861, 200 p.
Grâce à culture éclectique, Michel Guy (1927-1990) fait l'unanimité ou presque parmi les artistes français, mais aussi étrangers de son époque. Son environnement familial ne le prédisposait pas à cette carrière dans les Arts, cependant très jeune il manifesta un attrait pour ce domaine à travers une démarche de collectionneur. La peinture l'attire particulièrement, sans dédaigner pour autant les arts vivants : la danse, la musique et le théâtre. Il accepte donc la mission de créer, à la demande de Georges Pompidou, Président de la République et amateur éclairé lui aussi, une grande manifestation artistique, pluridisciplinaire et internationale : Le Festival d'Automne, qui lui survivra après sa mort en 1990. La réussite de cette manifestation le désigne tout naturellement à occuper de 1974 à 1976 le poste de Secrétaire d'état à la Culture sous la Présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Il continue, dans cette fonction son œuvre de pionnier, et ouvre largement au monde entier les scènes françaises. Parallèlement , dans l'hexagone, il nomme à dans les fonctions de directeurs de Centres Dramatiques Nationaux, une nouvelle génération d'hommes de Théâtre ( Jean-Pierre Vincent à Strasbourg, Gildas Bourdet à Grenoble…)qu'il encourage par de substantielles subventions. Le projet du Centre Pompidou le séduit en ce qu'il permet une cohabitation entre une Bibliothèque de Lecture Publique (BPI), un Musée d'Art Moderne, un Centre de Création industrielle, un Institut de Recherches Acoustiques et Musicales (IRCAM). Les nombreuses chartes culturelles qu'il signe avec les régions témoignent de son souci de concilier Recherche, Pédagogie et Décentralisation. A l'issue de son mandat au Ministère de la Culture, il accepte les vice-pRéserve des livres raresidences Du Festival d'Avignon et de la chaîne de Télévision la Sept Un bref passage (1980-1981) à la PRéserve des livres raresidence de la Cinémathèque française témoigne de son intérêt pour le cinéma et l'archivage de sa mémoire. Le fonds d'archives déposé au Département des Arts du spectacle suite au vœu émis en 1981par Michel GUY comprend 231 dossiers concernant essentiellement son activité au sein du Ministère de la Culture (correspondances avec différents artistes ).mais aussi des années postérieures . Leur communication est soumise à conditions : délais légaux, autorisations des correspondants ou de leurs ayants-droit. L'ensemble bien que parcellaire peut permettre de cerner la personnalité de celui que la presse et ses contemporains qualifiait d "honnête homme du XXe siècle" Un inventaire de ce fonds coté 4-COL-70 est à la disposition des lecteurs., et peut être complété par les documents multi supports déjà entrés dans le Département des Arts du Spectacle
Scarpetta (Guy).- Le Festival d'Automne de Michel Guy ; préf. de Andrée Putman. Ed. du Regard. Paris. 1992. 270 p. : ill. en noir et en coul.
Léon Guillot de Saix
1885-1964
Auteur dramatique, critique, adaptateur et scénariste, producteur d’émissions de radio radio
Homme de lettres très prolifique, Léon Guillot de Saix a abordé un grand nombre de registres : auteur de textes dramatiques, de poèmes, de chansons, il a aussi été journaliste, mémorialiste, conférencier et scénariste.
Dans le domaine du spectacle vivant, il s’est intéressé aussi bien au théâtre qu’au music-hall ou à l’opérette. Près de deux cents de ses pièces ont été représentées. Il a traduit et adapté de nombreux auteurs étrangers, en particulier Oscar Wilde, son auteur de prédilection, Cervantès, Lope de Vega… Il adapté à la scène aussi bien des romans d’Honoré de Balzac, de Victor Hugo que les fables de La Fontaine. Il a également écrit des livrets pour des musiciens comme Jules Massenet ou Reynaldo Hahn.
Pionnier de la radio, il a produit et animé de très nombreuses émissions consacrées à la poésie, à la chanson, au folklore, et aux grandes figures littéraires qu’il affectionnait.
Il a légué à la Bibliothèque nationale une très importante collection qui comprend : - les manuscrits de ses pièces, livrets d’opérettes, textes de revues de music-hall et scenarii de films -sa correspondance, ses chroniques destinées à la presse écrite et à la radio - des recueils de critiques de ses œuvres - un ensemble de documents consacrés au théâtre aux armées pendant la première guerre mondiale - des dossiers consacrés à des personnalités du monde du spectacle - sa bibliothèque personnelle - un certain nombre d’objets : des marionnettes vénitiennes du XVIIIe siècle, des accessoires, des figurines représentant des comédiennes du début du XXe siècle
L’inventaire (Inv. 15) de cette collection, cotée 4-COL-31, est disponible dans la salle de lecture du département des Arts du spectacle.
Paul-Emile Giraud, (1792-1883) homme politique, ancien député de la Drôme, proposa en 1881, à la Bibliothèque nationale sa bibliothèque, reflet de 50 années de recherches et travaux d’érudition locale sur la province du Dauphiné à l’histoire de laquelle il se consacra, à partir de 1846, ayant quitté la vie politique. Il est l’auteur d’une histoire de Romans : "Essai historique sur l’Abbaye de Saint-Barnard et sur la ville de Romans" pour quoi il reçut en 1867 le prix de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Par son action bénéfique, il sauva de l’oubli certains textes tel ce cartulaire de l’Abbaye Saint-André-le-Bas de Vienne détruit dans un incendie en 1854, dont il avait fait heureusement exécuter une transcription éditée en 1869 par Ulysse Chevalier. De sa bibliothèque, 43 volumes furent retenus qui venaient combler les lacunes des collections nationales : 39 livres imprimés dont des éditions de textes du 16e siècle, un incunable, deux reliures anciennes etc. remis à la Réserve des livres rares et 4 vol. pour les Manuscrits. Les livres de la Réserve des livres rares restés groupés sont conservés sous la cote Rés. p-Z-357 (...). Leur liste figure dans un rapport de de Léopold Delisle sur ce don.
Correspondance de M. Paul-Emile Giraud, ancien député de la Drôme, avec quelques hommes de lettres, précédée de sa biographie. Lyon, 1872 [Rés. Z-4054 Delisle, Léopold. "Donation faite à la Bibliothèque nationale par M. Paul-Emile Giraud". Bibliothèque de l'École des chartes, 1881, t. XLII, p. 484-501 [Rapport paru également au Journal officiel du 13 septembre 1881] Dictionnaire de biographie française, t. 16, 1985, col. 243-244
Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Impr. 49
Auteur dramatique, adaptateur, metteur en scène, directeur de théâtre.
Gabriel Garran, est né à Paris en 1929. Pendant la seconde guerre mondiale son père est déporté à Auschwitz et il est contraint d’abandonner ses études. Son entrée au théâtre se fait par le biais du militantisme au sein de mouvements de jeunesse, et par sa collaboration à divers groupes de théâtre amateur. Dans les années 1950, Il écrit sa première pièce, La couleur du pain, demeurée inédite et est invité par Tania Balachova à faire des lectures spectacles à l’école de théâtre du Vieux-Colombier. En 1956, il inaugure le Théâtre de Lutèce, où il met en scène des auteurs contemporains. En 1958, il fonde la troupe « Théâtre contemporain » et s’installe pour quelques mois au Théâtre du Tertre. Il songe ensuite à s’établir dans la périphérie parisienne, afin d’aller à la rencontre d’un public populaire jusqu’alors délaissé des hommes de théâtre. Sa rencontre avec Jack Ralite, adjoint à la culture du maire d’Aubervilliers, sera de ce point de vue décisive. Fort du soutien de cet élu, Gabriel Garran s’installe à Aubervilliers en 1960. Il y crée une école dramatique qui deviendra le Groupe Firmin Gémier et organise le Festival d’Aubervilliers (1961-1964) qui, en l’absence de salle de théâtre, se tient au Gymnase Guy Môquet. Le théâtre de la Commune d’Aubervilliers, projeté dès 1962, qui sera le premier théâtre permanent en banlieue parisienne, ouvre ses portes en 1965. Il deviendra centre dramatique national en 1975.
Les plans de la salle sont de René Allio, qui collabore régulièrement, en tant que décorateur, aux mises en scène de Gabriel Garran. Celui-ci choisit de mettre l’accent sur le théâtre contemporain (Max Frisch, Arthur Miller, Peter Weiss, Brecht, Maïakovski, Adamov…) Il ouvre largement les portes de son théâtre à de jeunes metteurs en scène (Patrice Chéreau, André Benedetto, Ariane Mnouchkine, Jacques Rosner, Marcel Maréchal, Antoine Vitez, Jean Jourdheuil…), et à des compagnies étrangères.
En 1985, Gabriel Garran quitte Aubervilliers pour créer, avec le soutien du ministère de la culture, le Théâtre international de langue française, qui se consacre à la présentation d’œuvres francophones portant l’empreinte de cultures différentes, en particulier des œuvres québécoises et africaines. Pendant quelques années, ce théâtre, sans domicile, se produit dans divers lieux (Théâtre national de Chaillot, Centre Georges Pompidou, Théâtre de la Tempête, Théâtre des Bouffes du Nord…) et dans des festivals nationaux et internationaux. En 1993, il trouve un point d’ancrage à La Villette, au pavillon de Charolais, ancienne buvette du marché aux bestiaux aménagée en un théâtre. Gabriel Garran abandonne la direction de ce lieu, qui deviendra le Tarmac, en 2005.
Le fonds remis par Gabriel Garran, coté 4-COL-37 au Département des arts du spectacle, comprend des dossiers documentaires, cahiers de régie, notes et documents de mise en scène, recueils de presse, photographies et affiches retraçant l’activité de Gabriel Garran à la direction du Théâtre de la Commune d’Aubervilliers entre 1959 et 1985. Un inventaire (inv. 6) est disponible en salle de lecture du département des Arts du spectacle.
Servin, Micheline. Le Théâtre de la commune d'Aubervilliers : une aventure. Paris, Encre, 1980.104 p. (Collection Brèches).