Charles Delaunay est le fils des peintres Sonia et Robert Delaunay. Même s’il n’en est pas le fondateur, il est membre du Hot Club de France dès 1934. En 1935, il fonde avec Hugues Panassié la revue “Jazz Hot” dont il est le directeur jusqu’en 1980. En 1936, avec la Hot Discography, il innove en publiant la première discographie et donc a fortiori la première discographie de jazz. La marque Swing qu’il fonde en 1937 est la première compagnie de disques de jazz créée au monde. Il y enregistre des musiciens français ainsi que des musiciens américains de passage à Paris. Le catalogue Swing est racheté en 1951 par Vogue dont Charles Delaunay est également l’un des initiateurs avec Léon Cabat. Sous l’occupation, il devient l’impresario de Django Reinhardt, puis celui de Sidney Bechet à partir de 1951. Charles Delaunay fut également organisateur de concert, programmateur de festivals et producteur de radio. Mais Charles Delaunay était aussi et surtout un grand collectionneur de disques (78 tours, 33 tours, 40 cm, etc.), de livres, de périodiques et de films. En 1980 une donation sous réserve d’usufruit est signée entre la Bibliothèque nationale et Charles Delaunay. C’est ainsi qu’à sa mort en 1988, les archives personnelles de Charles Delaunay : à savoir : la documentation sur Django Reinhardt et sur Sidney Bechet ; les courriers et factures de Jazz Hot ainsi que de Swing, des informations discographiques sur les musiciens américains comme sur les musiciens français, des photographies, des affiches de concerts, des périodiques… intègrent les fonds du Département de la Phonothèque et de l’Audiovisuel de la Bibliothèque nationale. Il faut ajouter à cet ensemble archivistique la collection personnelle de phonogrammes de Charles Delaunay forte de 22 000 documents dont environ 11 000 disques 78 tours et 11 000 microsillons.
Inventaire manuscrit des enregistrements sonores du fonds Charles Delaunay Inventaire dactylographié du fonds d’archives Charles Delaunay (en cours de réalisation) Ruppli, Michel , Swing, Paris, 1989 Ruppli, Michel, Vogue, Paris, 1992
Delamare, Nicolas (1639-1723)
Nicolas Delamare ou de La Mare (23 juin 1639- 23 avril 1723), d’abord procureur au Châtelet de Paris (1664), échangea en 1673 cette charge contre celle de commissaire au Châtelet pour le quartier de la Cité. Homme de confiance de La Reynie, il fut aussi utilisé par Louis XIV en différentes occasions pour découvrir les malversations dans les dépenses de construction de Versailles, et comme commissaire dans diverses provinces pour apaiser les émeutes populaires. En 1667, Lamoignon le chargea de rédiger un ouvrage présentant, à partir de l’exemple de Paris, la police d’une grande ville. La Reynie l’aida en cela en lui communiquant tous les documents dont il disposait et en lui faisant ouvrir les dépôts publics. Trois volumes seulement du Traité de la police furent publiés entre 1705 et 1722. Après la mort de Delamare, l'avocat Anne-Louis Leclerc du Brillet, dont il s'était fait un collaborateur dans ses dernières années, entreprit de donner une suite à l'œuvre Il publia un quatrième volume en 1738, mais mourut lui aussi sans achever l'ouvrage. La collection Delamare, entrée par achat en 1788 et conservée au département des manuscrits de la BnF sous les cotes Mss, Français 21545 à 21808, renferme les documents rassemblés par Nicolas Delamare et Anne-Louis Leclerc du Brillet pour la rédaction du Traité de la police. C'est pour les historiens une source importante sur la police et l'administration de Paris et de la France. Il en existe un catalogue manuscrit (à demander au bureau de la salle des manuscrits occidentaux, cote Mss, Bureau 80)
Bondois, Paul-Marie. Le commissaire Nicolas Delamare et le "Traité de la police", Paris : F. Alcan, 1936, 39 p.
DECROIX Fonds
Collection d’écrits, de manuscrits et de musique concernant Jean-Philippe Rameau, réunie à la fin du XVIIIe siècle, par Jacques Joseph Marie Decroix. (Lille 15 mars 1746 - Lille 28 juin 1826), avocat au Parlement, amateur de belles-lettres et de théâtre. Il est l’auteur de L’Ami des Arts ou Justification de plusieurs grands hommes (Amsterdam, 1776), dans lequel il parle beaucoup de Rameau, et de l’article Rameau de la Biographie ancienne et moderne (1824) de Michaud. Le fonds Decroix, est entré à la Bibliothèque Royale en 1843 grâce à la donation de ses héritiers, les documents portant le cachet "Don de la famille Decroix". Il contient des pièces prestigieuses comme les manuscrits autographes des Paladins, le dernier opéra de Rameau, celui du motet In convertendo et celui de la pièce de clavecin La Dauphine. Il est également d'un grand intérêt pour la connaissance des modes de diffusion de l'oeuvre de Rameau grâce aux ensembles de parties séparées d'extraits d'opéras portant le timbre de Raparlier, à l'époque, organisateur des concerts de Lille. Une place à part doit être faite aux vingt-sept volumes de partitions manuscrites que l'on a considérés comme une tentative de rassembler les "oeuvres complètes" de Rameau à l'instar de ce qui se faisait en littérature. Ces volumes présentent des analogies de format (grandes partitions in-folio), de reliure et de pages de titre, en général calligraphiées et comportant des encadrements ornés. La première partie en dix volumes, fut copiée par Gaspard Alexis Cauvin au plus tard en 1757. Elle comprend Hippolyte et Aricie, Les Indes galantes, Dardanus (versions 1739 et 1744), Platée, Les Fêtes de Polimnie, Les Fêtes de l'Himen et de l'Amour, Zaïs, Naïs, Les Surprises de l'Amour. Les autres volumes peuvent être distribués en sous-ensembles selon les copistes et leur date pRéserve des livres raresumée. Quatre volumes sont datables de 1777, époque où Claude François, le fils de Rameau, prêta à Decroix des autographes et d’autres manuscrits pour la copie. Bien que Decroix n'ait pas pu inclure dans sa collection les copies des cantates, il a recherché des fragments rejetés par Rameau, des versions d’œuvres n’existant pas dans d’autres sources. Il contient aussi la partie de violon de Linus, seule source connue de cette oeuvre disparue.
Elisabeth Lebeau, "J.J.M. Decroix et sa collection Rameau" dans Mélanges d'histoire et d'esthétique musicales offerts à Paul-Marie-Masson, Paris, 1955, t. II, p. 81-91. R. Peter Wolf, "An eighteenth-century Oeuvres Complètes of Rameau" dans Jean-Philippe Rameau. Colloque international organisé par la Société Rameau Dijon 21-24 septembre 1983, actes réunis par Jérôme de La Gorce, Paris-Genève, Champion-Slatkine, 1987, pp. 159-169 (avec liste des volumes en appendice).
Debure (Famille de libraires)
En 1854, le Cabinet acheta la très importante collection de portraits de libraires et d'auteurs réunie par le grand libraire Guillaume Debure, dit l' Aîné (1734-1820), auquel ses fils, Jean-Jacques et Jacques-Marie, avaient succédé en 1813 dans son commerce et dans ses fonctions de libraire de la Bibliothèque royale, puis impériale. Cette collection se montait à 65000 portraits, classés par ordre alphabétique. A cette date il fut décidé de reclasser la série en totalité selon le même ordre, pour plus de commodité. Cette acquisition fut donc très importante pour le Cabinet, non seulement pour l'enrichissement considérable qu'elle apporta, mais aussi pour l'orientation nouvelle qu'elle conduisit à prendre alors.
Notes relatives à la collection Debure (Est. Ye 40 pet. fol.).
Laure Beaumont-Maillet, “Les collectionneurs au Cabinet des Estampes”.Nouvelles de l’estampe, 1993, n°132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N° 19
Max Dearly
1874-1943
Comédien et chanteur
Après de très modestes débuts au théâtre, Max Dearly affirme peu à peu ses talents de comique et de fantaisiste. Il aborde aussi bien la revue et l’opérette que la pantomime ou le vaudeville. Il acquiert une grande célébrité dans les années 1905-1910 au Théâtre des Variétés, dans l’interprétation des oeuvres de Robert de Flers et Arman de Callavet (Miquette et sa mère, Le Roi, Le Bois sacré, La Vie parisienne, L'École des cocottes.) ou encore au Moulin-Rouge, où il crée en 1909 avec Mistinguett la « valse chaloupée ».
A partir de 1930, il se consacre surtout au cinéma. Il joue dans une quinzaine de films, parmi lesquels Madame Bovary, de Jean Renoir (1933), ou Ils étaient neuf célibataires, de Sacha Guitry (1939).
Le fonds Max Dearly, coté 4-COL-86 au Départements des Arts du spectacle, donné à la Bibliothèque nationale par son épouse, Jeanne Saint- Bonnet, comprend, outre des manuscrits et de la correspondance, des programmes et coupures de presse, des documents administratifs, des affiches, dessins, gravures et photographies.
Dearly, Max. Mémoires, souvenirs des temps heureux. Recueillis par Jacques Charles. Paris, H. Béziat, 1946.
Saint-Bonnet, Jeanne. Max Dearly, mon mari, [suivi de] Mes poèmes. Paris, Éditions de la Revue moderne, 1970.