Les Catalogues imprimés de la Bibliothèque nationale : liste, description, contenu, Paris : Bibliothèque nationale, 1943, Ge 8
Werner Paravicini, Die Nationalbibliothek in Paris : ein Führer zu den Beständen aus dem Mittelalter und der frühen Neuzeit, München ; New York ; Paris [etc.] : K.G. Saur, 1981, p. 60.
Desanges, Saint-Jivago
Grand voyageur, l'Américain Saint-Jivago Desanges collectionne les objets ayant trait à sa passion: les valises, les malles, la vaisselle des hôtels dans lesquels il descend, les souvenirs de toutes sortes dont il a constitué un musée privé à Los Angeles. Il a vendu au Département en 1992 un ensemble de 4 000 étiquettes d'hôtel (destinées à être collées sur les bagages) de tous pays, imprimées essentiellement dans le deuxième quart du XXe siècle, et qui sont de petits chefs-d’œuvre d’imagerie, des affiches en miniature.
Cote : Li mat. 12a.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132.
Laure Beaumont-Maillet, « Les collectionneurs au Cabinet des Estampes », Nouvelles de l’estampe, 1993, n° 132, p. 5-27. N°…, 65
Deleuze, Gilles (1925-1995)
Né à Paris en 1925, il y fait ses études secondaires. Après l’agrégation de philosophie en 1948, il enseigne au lycée, dans plusieurs villes françaises. Après sa thèse et un passage à la Sorbonne, il obtient un poste à l’Université de Lyon, avant de rejoindre, en octobre 1969, l’Université de Paris VIII à Vincennes. Il y enseigne jusqu’au 30 septembre 1987. Lorsqu’il entre à Vincennes, Gilles Deleuze vient d’écrire Différence et répétition, texte qui précise et condense sa critique de la rationalité du discours de savoir et du discours philosophique, en particulier. La capacité qu’il a de penser au moment même où il enseigne et sa remise en cause de toute systématisation, y compris celle des discours révolutionnaire et psychanalytique, attirent beaucoup de monde.
Ses cours deviennent peu à peu un lieu de passage essentiel pour les étudiants de l’Université de Paris-Vincennes. Une génération viendra s’y confronter à la “ métaphysique nomade ” qu’il pratique. Dès la fin des années 1970, Deleuze autorise certains étudiants à enregistrer ses cours sur magnétophone ou, plus rarement, sur magnétoscope. Certains étudiants, comme Marielle Burckhalter ou d’autres, ont pu conserver la trace vocale de cette pédagogie réflexive. Les années 1981-1982, 1982-1983, 1983-1984 et 1984-1985 en particulier, sont consacrées au cinéma. À partir de considérations de Bergson sur la perception, Deleuze entame une analyse de l’ “ image dans le temps ”. Il prend ses exemples parmi l’œuvre de quelques grands réalisateurs en les inscrivant dans le continuum de l’histoire du cinéma, pour les confronter avec des catégories philosophiques qu’il revisite à l’occasion, espace, image, temps... Il propose alors une classification dynamique des moyens du cinéma (le montage, la couleur, le plan...). Son analyse du cinéma s’inscrit dans la volonté de déplacer “ l’espace de la pensée ”. Elle lui permet, par ce détour, de revenir aux textes des philosophes qui l’ont inspiré, Spinoza, Bergson, Nietzsche, mais aussi Kant, Hegel, Platon.
Les autres cours enregistrés font référence soit aux premiers textes de Deleuze, soit à des textes qu’il est en train d’écrire. Il reprend, développe ou critique, Nietzsche et la philosophie de 1962, L’Anti-Œdipe de 1972, Mille plateaux de 1980, le Foucault de 1986, Liebnitz et le baroque de 1988. Ces cours réalisent ainsi le projet d’une philosophie intempestive, au sens de Nietzsche, c’est-à-dire qui choisit librement son objet, là où le désir et la curiosité les poussent, au besoin hors du champ étroit des préoccupations philosophiques traditionnelles. Par la volonté de Gilles Deleuze, de sa famille, de l’Université de Paris-VIII (transférée à Saint-Denis en 1980), par celle des différents étudiants qui ont réalisés ses enregistrements, les cours du 6 novembre 1979 jusqu’au 25 mai 1987, soit huit années universitaires, sont venus rejoindre les collections de documents sonores du département de l’Audiovisuel de la BnF.
Craig, Edward Gordon (1872-1966)
Edward Gordon Craig (Savenage, Grande-Bretagne, 1872- Vence, France, 1966) fils de l’actrice Ellen Terry et de l’architecte Edward William Godwin, disciple d’Henry Irving, acteur shakespearien et directeur du Lyceum Theatre de Londres.
D’abord acteur, Craig se tourne vers la mise en scène, tout en multipliant des activités dans des domaines variés : il dessine des décors et des costumes, pratique la gravure sur bois, fonde des revues (The Mask...) une école-laboratoire de théâtre à Florence. En parcourant l’Europe, il poursuit inlassablement son œuvre de réformateur du théâtre et rencontre, dans ce domaine, les grands praticiens de l’époque : Stanislavski, Meyerhold, Taïrov, Appia, Brecht… Ses réalisations, ses projets, ses maquettes et dessins, ses écrits théoriques en font l’un des phares de l’esthétique théâtrale contemporaine.
La Bibliothèque nationale acquiert en 1957, l’essentiel des archives d’ E. Gordon Craig : manuscrits d’ouvrages et notes de mises en scène, une collection remarquable de gravures et de dessins concernant l’architecture théâtrale, 450 maquettes dessinées par lui ; une collection de marionnettes et de poupées pour le théâtre d’ombres (120 marionnettes javanaises de Wayang Kulit, une dizaine de marionnettes birmanes), de masques javanais, africains (20), ses correspondances et sa propre bibliothèque théâtrale, riche de 12 000 ouvrages français anglais, italiens, allemands, sur le théâtre, dont beaucoup annotés de la main de leur propriétaire, portant des ex-libris dessinés par lui ou des dédicaces d’auteurs, truffés parfois de gravures, de lettres manuscrites. Cette collection, enviée par de nombreuses bibliothèques étrangères, constitue à elle seule, par sa valeur et l’originalité de son contenu, un ensemble unique au monde pour les chercheurs. Une exposition a été organisée en 1962, par la Bibliothèque nationale, à l’occasion du 90e anniversaire de l’artiste, les éléments les plus prestigieux de la collection ont été montrés au public.
Cette collection peut être consultée au Département des Arts du spectacle où se trouvent deux catalogues sur fiches de la bibliothèque de Craig : Catalogue auteurs, titres et sous-titres de pièces anonymes, ordre alphabétique (20 000 entrées environ ; catalogue reproduit sur microfiches) ; le Catalogue matières, découpé en grandes sections : Théâtre, Danse, Marionnettes (fonds important), Fêtes, Personnalités, Pays, Généralités (10 900 entrées environ).
Un inventaire est consultable en ligne dans le catalogue BnF Archives et manuscrits : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc42345.